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17 septembre 2025

Exposition à la MDPH Alsace

La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) d’Alsace propose, cet automne, un temps fort à travers une exposition itinérante. Les visiteurs auront l’occasion de découvrir la richesse d’un témoignage artistique unique, porté par la plume d’un auteur local, Michaël Bohy, poète mulhousien. À travers la poésie, il partage ses joies, ses peines et son amour de la vie.

Diagnostique schizophrène depuis 20 ans, Michaël Bohy ouvre son univers pour inviter chacun à porter un regard différent sur la maladie et contribuer à la construction d’un monde plus bienveillant.




Où découvrir l’exposition ?

du 8 au 18 septembre à Mulhouse
51a, rue d’Agen

du 22 septembre au 2 octobre à Colmar
125, avenue d’Alsace

du 6 au 17 octobre à Strasbourg
6a, rue du Verdon

16 septembre 2025

Point de situation sur l’approvisionnement en médicaments psychotropes en France au 4 septembre

L’ANSM a réuni le 4 septembre 2025, pour le septième mois consécutif, les représentants des professionnels de santé, des patients et les acteurs de la chaîne du médicament afin de réaliser un point de situation sur les approvisionnements au niveau national, de recueillir les remontées de terrain de chaque acteur et d’échanger sur les actions menées et à venir.

Ces rencontres mensuelles sont organisées dans le cadre de la mobilisation de l’ANSM dans la lutte contre les pénuries en psychotropes.

Quétiapine

La situation reste stable pour la quétiapine 50 mg LP. La couverture des besoins est assurée. Néanmoins, nous maintenons notre recommandation de ne pas reporter les prescriptions et dispensations sur les médicaments à base de quétiapine LP 50 mg pour les patients qui ne sont habituellement pas traités par ce dosage, car les quantités disponibles ne permettraient pas de couvrir un report massif.

Au regard des remontées de terrain concernant l’obligation de dispensation à l’unité (à la plaquette) de la quétiapine 50 mg LP, nous rappelons aux pharmaciens qu’ils peuvent délivrer jusqu’à un mois de traitement en une seule fois dès lors que la prescription médicale le permet. Il est donc possible de dispenser plus d’une plaquette à la fois, dans la limite de la posologie prescrite.

Les médicaments à base de quétiapine à libération prolongée (LP) 300 mg et 400 mg sont de nouveau en forte tension du fait d’un retard ponctuel d’approvisionnement.
D’après les informations transmises par les laboratoires, les approvisionnements devraient reprendre à partir de début octobre 2025 et les médicaments à base de quétiapine 300 mg et 400 mg devraient alors être disponibles en pharmacie à partir de fin octobre 2025. Ces informations, régulièrement mises à jour, sont disponibles dans le dossier santé mentale.
En cas d’indisponibilité des médicaments à base de quétiapine, nous rappelons que le dispositif de préparation magistrale est toujours actif. Il permet aux pharmaciens, selon les recommandations de l’ANSM, de remplacer les médicaments à base de quétiapine à libération prolongée par des gélules de quétiapine à libération immédiate de 50 mg, 100 mg et/ou 150 mg.

L’ANSM a également entamé les démarches afin de réactiver le mécanisme européen de solidarité afin d’explorer de nouvelles pistes d’importations.

En prévision des difficultés accrues des prochaines semaines, nous demandons aux prescripteurs de continuer à :
- Ne pas initier de traitement par quétiapine à libération prolongée (LP), sauf pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire ;

- Privilégier une alternative adaptée, selon la situation du patient, dès que cela est possible.

Recommandations d’alternatives thérapeutiques à la quétiapine

Téralithe (lithium)

Pour le Téralithe 400 mg LP (lithium), les difficultés persistent en raison d’un retard sur le site de conditionnement. Ceci se traduit par des difficultés importantes au niveau des officines. Des approvisionnements sont annoncés en septembre par le laboratoire et des médicaments devraient être disponibles en pharmacie début octobre. Nous avons demandé au laboratoire de mettre en place un stock de dépannage d’urgence en ville et à l’hôpital. Le laboratoire a également renforcé la limitation du nombre de boîtes distribuées aux pharmacies afin d’éviter les phénomènes de surstockage.
Concernant le Téralithe 250 mg LI (lithium), la couverture des besoins reste assurée.

Sertraline

La situation des médicaments contenant de la sertraline 25 mg et 50 mg se stabilise et les stocks de la chaîne d’approvisionnement se reconstituent progressivement. Des tensions locales peuvent persister, le temps que les besoins soient couverts sur l’ensemble du territoire.
Dans ce contexte, la recommandation de remplacement qui permet aux pharmaciens de dispenser, sans qu’une nouvelle prescription soit nécessaire, une préparation magistrale de sertraline en remplacement du médicament prescrit lorsque celui-ci n’est pas disponible, va être prochainement abrogée.

Venlafaxine

Concernant les médicaments à base de Venlafaxine (37,5 mg LP et 75 mg LP), des tensions d’approvisionnement persistent. D’après les informations mises à disposition par les laboratoires, une amélioration est attendue à partir d’octobre 2025.
Nous continuons de suivre la situation de façon très rapprochée, en lien avec les différents acteurs. Nous avons programmé un nouvel échange dans ce format d’ici un mois avec les représentants des associations de patients, des professionnels de santé et des acteurs de la chaîne du médicament.
Pour des informations actualisées sur les approvisionnements des médicaments psychotropes par les laboratoires, nous vous invitons à consulter les tableaux de notre dossier « Santé mentale ».

Actualité - Point de situation sur l’approvisionnement en médicaments psychotropes en France au 4 septembre 2025 - ANSM

15 septembre 2025

Questionnaire Primo : mettre des mots sur la souffrance des jeunes et aider à l’orientation

Développé pour les jeunes de 15 à 30 ans, Primo est un questionnaire d’auto-évaluation multidimensionnelle, accessible en ligne et anonyme, construit à partir d’outils validés scientifiquement.
 
Objectifs : aider le jeune en difficulté à mettre des mots sur des maux et lui proposer une aide à l’orientation vers des professionnels de santé.

Au début de leur parcours, l’errance médicale que subissent de nombreux patients souffrant de troubles psychiques, faute d’orientation ciblée et de diagnostic, est connue. En effet, le délai entre les premiers signes d’alerte et la mise en place d’une prise en charge adaptée est encore bien trop long, de 2 à 10 ans, parfois davantage. Cette errance médicale entraîne un risque accru de ruptures scolaires, de conduites à risque, de recours aux urgences ou à l’hospitalisation sous contrainte.

Par ailleurs, depuis la crise sanitaire de 2020, les professionnels de santé alertent sur l’augmentation marquée des troubles psychiques chez les adolescents et les jeunes adultes. Si certains mal-être sont passagers, d’autres peuvent être les premières manifestations de maladies psychiatriques, dont la majorité débute entre 12 et 30 ans. À l’inverse, intervenir tôt, c’est prévenir la crise et favoriser le rétablissement.

Ne pas attendre la crise pour agir

Pour répondre à ces enjeux, le questionnaire Première interview pour une meilleure orientation (Primo) est une auto-évaluation multidimensionnelle, accessible en ligne et anonyme, construit à partir d’outils validés scientifiquement.

Inspiré du principe « First time, right care » (des soins adaptés dès la première fois) (1), Primo propose une réponse concrète au besoin de repérage et d’orientation rapide. Il a été développé par l’équipe du Pr Krebs, pôle PEPIT GHU Paris, dans le cadre du RHU PsyCARE dans le but d’aider tout jeune en difficulté à mettre des mots sur des maux et lui proposer une aide à l’orientation vers des professionnels de santé. Il peut être complété par le jeune seul ou accompagné par un proche. Il contribue ainsi à renforcer la prévention et l’accès aux soins psychiatriques pour les jeunes, et aussi l’approche personnalisée, dans une approche bienveillante, accessible et non stigmatisante.

Intégré au site www.santepsyjeunes.fr, Primo s’accompagne de contenus adaptés pour améliorer la littératie en santé mentale, soutenir la compréhension et encourager le déclenchement d’une prise en charge personnalisée.

Questionnaire Primo : mettre des mots sur la souffrance des jeunes et aider à l'orientation - Santé Mentale

14 septembre 2025

[PUB] : Demande d'aide

Nous avons reçu ce message :

Je suis Astrid Dorne, paire aidante en formation à l'université Paris cité pour le diplôme "Patient Expert en santé mentale, addictologie et troubles du sommeil" et je veux aider le plus beau département de France (celui qui m'a vu grandir) à devenir un exemple de prise en charge de la santé mentale.
Le métier de pair aidant en santé mentale est à ses balbutiements, mais il est porteur de beaucoup d'espoir pour toutes les personnes souffrant de difficultés psychiques.

.../...

J'ai besoin d'aide pour financer ce diplôme. L’aide dont j’ai besoin est financière mais votre soutien en relayant ma cagnotte et mon combat est vital pour que je puisse mener à bien ce diplôme.

Contact :

https://fr.ulule.com/soutenez-la-formation-de-pair-aidant-pour-le-nord/



13 septembre 2025

Qu’est-ce que la santé mentale ?

Érigée en Grande cause nationale, la santé mentale est sur toutes les lèvres... Mais qu'est-ce que c'est concrètement ? Et quels sont les troubles associés, de la détresse psychologique réactionnelle aux troubles psychiques sévères ? Explications.

La santé mentale, définie par l'OMS

Elle est l'une des trois composantes essentielles de la santé... « Pas de santé sans santé mentale ! », martèle l'Organisation mondiale de la santé. Depuis 2001, l'OMS la définit comme un « état de complet bien-être physique, mental et social » qui permet « à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d'être en mesure d'apporter une contribution à la communauté », poursuit cette agence spécialisée des Nations unies. Autrement dit, la santé mentale ne se résume pas à l'absence de troubles mentaux, elle englobe un équilibre émotionnel, psychologique et social, influencé par des facteurs biologiques, sociaux et environnementaux.

« Elle n'est pas un état figé »

Par conséquent, « la santé mentale n'est pas un état figé, elle est une recherche permanente d'un état d'équilibre psychique, propre à chaque personne, selon ses conditions de vie et les évènements qu'elle vit ou qu'elle a vécus », précise l'Observatoire Santé mentale, handicap et emploi, publié par l'Agefiph en avril 2024. Ainsi, elle recouvre trois dimensions : « la santé mentale positive dans sa dimension de promotion et prévention en population générale, les troubles mentaux courants et les troubles psychiatriques sévères pouvant déboucher sur des situations de handicap psychique », indique Santé publique France.

La détresse psychologique réactionnelle

Les états momentanés de souffrance psychique ou la détresse psychologique réactionnelle, « induite par des situations éprouvantes ou des difficultés existentielles », telles que le deuil, l'échec relationnel ou scolaire, la maladie, la perte d'emploi, les difficultés financières, ne sont pas « forcément révélatrices d'un trouble mental », affirme cette agence nationale de santé publique. « Les symptômes, relativement communs et le plus souvent anxieux ou dépressifs, apparaissent généralement dans un contexte d'accidents de la vie ou d'événements stressants et peuvent être transitoires », poursuit-elle, et constituent ainsi une « réaction adaptative normale ».

« Toutes les émotions négatives ne révèlent pas un trouble psychique »

Toutes les émotions négatives ou symptômes ne révèlent donc pas la présence d'un trouble psychique. Moments de stress, de tristesse, de dépréciation, de découragement... Ces fluctuations de l'humeur et du « moral » sont, elles aussi, « normales » et, dans la majorité des cas, ne nécessitent pas de soins spécialisés. « Toutefois, mal repérée ou mal accompagnée, la détresse psychologique peut faire basculer la personne dans une maladie ou multiplier les difficultés sociales », avertit Santé publique France. « Si elle est intense et perdure, elle peut constituer l'indicateur d'un trouble psychique », ajoute-t-elle.

Quelles différences entre les troubles psychiques fréquents et sévères ?

En outre, il convient de distinguer les troubles psychiques « fréquents », tels l'anxiété généralisée, le burn-out, les troubles obsessionnels compulsifs et les dépressions avec une intensité modérée à moyenne, qui peuvent être traités par un accompagnement médical et psychologique jusqu'à retrouver un état de santé mentale satisfaisant, des troubles psychiques sévères, souligne l'Observatoire Santé mentale, handicap et emploi. Ces derniers, qui regroupent notamment la schizophrénie, la bipolarité et la dépression sévère, se caractérisent par l'importance des symptômes, leur durée et la nécessité d'une prise en charge médicale sur le long terme et d'actions thérapeutiques ciblées.

11 septembre 2025

[Livre] : François, Xavier, Paul et les autres

Rémy Becquart, Editeur : BoD-Books in Demand ; parution le 10/03/25

François n'était pas un enfant comme les autres. Il était beau, envoûtant même. Jusqu'à ses six ans, cela ne faisait aucun doute :
« Il aura une belle vie, une vie de star, ça se lit sur son visage, il a quelque chose en plus ! »

Tout le monde pensait cela, en l'observant. Son âme était son sourire, ses lèvres immobiles tout son être à venir.
Pourtant, François ne parlait pas, allez savoir pourquoi ? Ce fut la question de toute une vie. Pas celle de François, quoique, mais celle de la mère. Et de son petit frère Paul aussi, parfois. Quant au père, loin de tout cela, il transpirait en paroles. Alors que pouvait-il comprendre de la vie de son fils silencieux ?
Et puis il y avait Xavier, cet architecte convaincu et brillant, toujours en conquête de projets pour son agence et de femmes pour ses facondes. Dans sa famille, c'est sa mère qui gardait le silence. Au fur et à mesure du temps qui passait, elle cultivait, malgré elle, une dissension avec son fils. Un doute, dans leur relation, qui le consumait à petit feu, grignotant, jusqu'au silence, ses solides assises verbales.
Et quand, au coeur des paysages grandioses du lac d'Annecy, s'entremêlèrent les récits de François, Xavier, Paul, et les autres, alors se firent entendre, par échos successifs, des histoires d'amour contrarié, de trauma apaisé, de voix retrouvée et pour finir, tout au fond du Nant de Craz, le double écho d'un égo foudroyé.

10 septembre 2025

Handicap psychique et cancer : comment améliorer prévention et soins ?

Des résultats et des outils pour agir, issus de l’étude CAHP (Cancer et handicap psychique)*, ont été diffusés le 20 août par la Fondation internationale de recherche appliquée sur le handicap (FIRAH). Cette vaste recherche-action, qui a inclus de nombreux partenaires, interrogeait les liens entre le cancer et les troubles psychiques. L’objectif global de cette recherche** était de définir et d’observer, pour les personnes avec un trouble psychique, les liens que la situation de handicap entretient avec l’expérience cancéreuse (soupçonnée ou diagnostiquée) et, plus largement, avec la santé somatique.

Freins et paradoxes

Ce travail pointe tout d’abord les difficultés lors du dépistage et de l’accès aux soins oncologiques. L’étude constate notamment des taux de dépistage et de diagnostic plus faibles que dans la population générale, entraînant une surmortalité. Plusieurs facteurs sont en cause : manque d’information, invitations au dépistage adressées aux tuteurs ou encore anxiété face aux examens. Une fois le cancer diagnostiqué, le parcours se heurte parfois à des maladresses voire des violences symboliques de la part des soignants qui s’adressent davantage aux accompagnateurs qu’aux patients. Les soins somatiques peuvent d’ailleurs prendre du retard à cause de la priorité donnée aux soins psychiatriques.

A ces freins s’ajoutent à des facteurs de vulnérabilité spécifiques liées à la pathologie psychique. Les aidants familiaux apparaissent comme des maillons indispensables du parcours. Leur présence permet non seulement de sécuriser les rendez-vous mais aussi de traduire et d’adapter l’information médicale. Les infirmiers, médecins généralistes et psychiatres constituent également souvent des points d’ancrage essentiels pour les patients.

Au-delà des difficultés, l’étude relève aussi des dimensions inédites de résilience et d’adaptation. Ainsi, elle pointe des mécanismes psychologiques développés par les personnes concernées. Si le cancer symbolise souvent une rupture, il peut aussi être un catalyseur de liens sociaux et d’apprentissages émotionnels pour les malades comme pour leur entourage.

Des recommandations pour fluidifier les parcours

Pour réduire ces inégalités, l’étude formule plusieurs recommandations : développer une information en santé adaptée, renforcer la coordination entre champs psychiatrique et somatique et former les soignants aux spécificités du handicap psychique. Il s’agit également de créer des référents parcours capables de fluidifier les liens entre les services hospitaliers et les structures médico-sociales. L’étude CAHP a donné lieu à la création de plusieurs outils de sensibilisation, d’information et de formation, destinés au grand public, aux personnes concernées et aux proches, ainsi qu’aux soignants. Développés en partenariat avec l’agence de production Les Trois Petits Points (anciennement Agence DIODE), ils sont disponibles en ligne.

**Cette recherche a été menée par le laboratoire LISST de l’Université de Toulouse Jean Jaurès et du CNRS, en partenariat avec l’Université Saint-Etienne, Aix-Marseille Université, l’UNAFAM, l’Institut Bergonié, l’Institut Camille Miret, l’ARSEAA (Association Régionale pour la Sauvegarde de l’Enfant, de l’Adolescent et de l’Adulte), l’ARESVI (Association de Recherche et d’Etude sur la Santé, la Ville et les Inégalités), le FORMS (Fédération Occitanie Roussillon des Maisons de Santé pluri-professionnelles), la FECOP (Fédération de l’exercice coordonné pluriprofessionnel), et l’Agence Les Trois Petits Points (anciennement Agence Diode).

*Recherche CAHP : une étude des effets croisés entre la situation de handicap et l’expérience cancéreuse

Handicap psychique et cancer : comment améliorer prévention et soins ? - Santé Mentale

Cancer : le handicap psychique, cause d'inégalités d'accès aux soins | Infirmiers.com | IPA & Spécialités | Recherche et bibliographie

09 septembre 2025

Esat : les travailleurs handicapés peuvent réclamer des congés acquis depuis 2009

S'inscrivant dans le cadre du plan de transformation des établissements et services d'accompagnement par le travail (Esat), deux décrets et un arrêté du 25 août 2025 modifient, sur plusieurs points, la réglementation applicable à ces structures.

En particulier, est instauré un droit à congés des travailleurs handicapés pendant les périodes de maladie non professionnelle. En clair, ils ont désormais droit à deux jours de congé par mois lorsqu'ils sont en arrêt de travail pour une maladie "ordinaire".

Ces dispositions sont applicables de façon rétroactive : les travailleurs des Esat, ainsi que ceux qui en sont partis depuis moins de trois ans, peuvent réclamer leur mise en œuvre (octroi de jours de congé supplémentaires ou paiement d'une indemnité de congés payés).

Ces mesures peuvent avoir un impact financier et/ou organisationnel important pour les Esat.

Esat : les travailleurs handicapés peuvent réclamer des congés acquis depuis 2009

08 septembre 2025

Handicap : comment nos préjugés affectent nos relations

Évaluer la qualité de la relation qui se noue entre deux personnes, l’une porteuse d’un handicap, l’autre non : tel est l’objectif de l’étude novatrice menée en conditions réelles, en contexte étudiant, par deux enseignantes-chercheuses en psychologie, Nadège Doignon-Camus et Maria Popa-Roch, du Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Lisec)*. L'un des 31 projets soutenus dans le cadre de l’appel à recherche exploratoire 2024 de l’Initiative d’excellence.

Nous sommes parties d’une hypothèse : la qualité de la relation nouée entre deux personnes va forcément être affectée si l’une est porteuse d’un handicap. Ceci n’est pas un jugement de valeur, mais c’est intimement lié à la nature humaine, les relations s’établissant sur la base de jugements amorcés spontanément lors d’interactions sociales et d’a priori, expliquent de concert Nadège Doignon-Camus et Maria Popa-Roch. La première est spécialiste de psychologie cognitive, la seconde de psychologie sociale. Leurs recherches communes sont menées à la croisée de ces deux champs.

« D’où viennent les malentendus qui peuvent s’installer ? »

Partant de ce constat, nous avons besoin de comprendre ce qui se joue dans la rencontre, le face-à-face, dans l’interaction pour, justement, dépasser ces a priori. C’est ce qui m’intéresse et ce qui est à l’origine de mes travaux depuis le début, précise Maria Popa-Roch. D’où viennent les malentendus qui peuvent s’installer ?, complète Nadège Doignon-Camus.

40 binômes d’étudiants

Pour y répondre, une étude d’ampleur a été menée à l’automne et au printemps derniers, en parallèle du travail de thèse de Mélanie Huber, que codirigent les deux enseignantes-chercheuses du Lisec. Dans le cadre d’un scénario préétabli, 120 binômes d’étudiants ont été recrutés pour un travail collaboratif. Trois types de binômes ont été formés : deux étudiants sans handicap ; un sans handicap/un en fauteuil ; un étudiant sans handicap et un porteur de dyslexie. Prenant garde à ne pas laisser leurs biais les influencer, les chercheuses ont établi un protocole de recherche strict : Les étudiants ne sont évidemment pas au courant qu’ils participent à une expérience, ils pensent qu’ils participent à un travail de groupe classique, dans le cadre de leurs études : on parle dans le jargon de “participants naïfs”. Concernant le handicap « invisible » (la dyslexie), l’autre membre du binôme étudiant est mis au courant. Seuls trois « complices », organisateurs, sont dans la confidence des véritables règles du jeu.

Décodage

Bras croisés, sourires, signes d’acquiescement, d’agacement et de distanciation comme les bras croisés, ton froid ou chaleureux…

Nous en sommes désormais à la phase d’analyse, à partir des entretiens, qui ont été filmés. Là encore, tout est fait pour éviter les biais : une grille d’observation très fine des comportements a été établie, et codée par des personnes neutres, informées ni de la nature de l’étude, ni de ses objectifs. Bras croisés, sourires, signes d’acquiescement, d’agacement et de distanciation comme les bras croisés, ton froid ou chaleureux… Il s’agit d’un véritable décodage des comportements, des gestes et des postures.

L’objectif est à présent d’étudier si la qualité d’interaction entre deux personnes, mesurée par le comportement réel (et non pas les déclarations concernant le comportement), varie en fonction de la présence ou non d’un handicap. Une étude complémentaire est aussi menée avec des enfants, en situation réelle de classe, pour observer les interactions entre un enseignant et un élève porteur ou non d’un handicap. 

En raison de leur complexité d’organisation et de leur coût, tant en termes de ressources que de temps, peu d’études en psychologie sont menées à une telle échelle, en conditions réelles, soulignent les chercheuses, qui apprécient avoir bénéficié du financement de recherche exploratoire de l’Initiative d’excellence (lire encadré). Pour dépasser le stade de l’hypothèse, cela nous a permis de financer les trois postes d’assistantes de recherche, indispensables au bon déroulement de l’étude. 

Faire évoluer le regard et les pratiques

Si leur travail vient confirmer certaines hypothèses, selon lesquelles la qualité des interactions est de moins bonne qualité lorsqu’une personne est en situation de handicap, il va à l’encontre de précédents travaux menés en psychologie, notamment le fait que le handicap visible stigmatiserait davantage que le handicap invisible (ici, la dyslexie).

Quand on sait que la qualité de la relation patient/soignant s’établit dès les premières minutes, ou quand on pense à l’enjeu de la relation enseignant/élève, il est crucial d’être conscient des biais qui nous affectent tous, dans la qualité des relations que nous nouons. Pour faire évoluer le regard et les pratiques.