Nouvelles fixes

Nouveau !

Vous pouvez visionner sur YouTube les prestations de notre groupe musical "Les Voix de l'Aube"

https://www.youtube.com/@AssociationTP-TP

N'hésitez pas à partager !

22 novembre 2025

Santé mentale, psychiatrie et idées reçues

Les troubles psychiques représentent une des principales causes de souffrances et de handicap dans le monde. 

En 2019, selon l’OMS, cela concernait une personne sur huit dans le monde, soit 970 millions de personnes, les troubles anxieux et les troubles dépressifs étant les plus courants. En France, environ un Français sur cinq sera concerné au cours de sa vie et environ 2,4 millions de personnes sont prises en charge chaque année en établissement spécialisé pour des troubles psychiatriques. Chaque année, environ 7,5 % des Français âgés de 15 à 85 ans souffrent de dépression et l’on recense 9 300 suicides et 200 000 tentatives de suicide par an (le suicide reste la première cause de mortalité chez les 25-35 ans).

Ces troubles restent souvent incompris et mal traités au sein de la population générale, mais aussi dans le corps médical lui-même qui n’est pas le dernier à tenir des propos stigmatisants à l’encontre des usagers de la psychiatrie. Parfois même, les professionnels de la santé mentale tombent eux-mêmes dans le piège des idées reçues. Souvent considérés comme des oiseaux bizarres par les autres médecins , fréquemment dans des services à part des autres spécialités médicales, dans des bâtiments déconnectés du reste de l’hôpital, les psychiatres ont aussi leur part du travail à faire pour rendre leurs pratiques plus transparentes, homogènes et compréhensibles aux yeux du grand public, mais aussi des autres médecins.

Petit tour d’horizon de cette jungle de la santé mentale bien trop luxuriante et dans laquelle le patient tente tant bien que mal de se frayer un chemin.

21 novembre 2025

Les personnes schizophrènes présentent une particularité biologique commune ?

Une étude révèle que les neurones des personnes atteintes de schizophrénie présentent des tailles et formes distinctes. Quels impacts sur les symptômes ?

Une étude récente a analysé des tissus cérébraux post-mortem de personnes atteintes de schizophrénie.
Les résultats montrent des neurones plus petits et une corrélation avec la sévérité des hallucinations.
Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

Et si la différence entre un cerveau schizophrène et un cerveau dit « typique » se nichait dans les détails… minuscules ? Une étude japonaise, parue dans Psychiatry Research*, s’est penchée sur la micro-architecture des neurones de personnes vivant avec la schizophrénie. Grâce à une technologie d’imagerie 3D ultra-précise au synchrotron, les chercheurs ont scruté une zone clé du cerveau : le cortex cingulaire antérieur, impliqué dans la cognition, les émotions et la prise de décision.

Depuis longtemps, les IRM montrent une diminution de matière grise dans cette région chez certains patients schizophrènes. Mais que se passe-t-il, concrètement, au niveau des cellules nerveuses elles-mêmes ? Pour le découvrir, l’équipe de Ryuta Mizutani (Université Tokai, Japon) a étudié le soma (le corps cellulaire du neurone) à une échelle jamais atteinte auparavant. Objectif : mesurer sa taille et sa forme en 3D, micromètre par micromètre.

Des neurones vraiment différents

L’étude a porté sur des tissus cérébraux post mortem de 16 personnes (8 atteintes de schizophrénie et 8 témoins), pour un total de 263 neurones analysés. Résultat : les neurones du cortex cingulaire antérieur des patients schizophrènes étaient plus petits et plus fins. En moyenne :

La longueur du soma atteignait seulement 80 % de celle des témoins.

La largeur tournait autour de 90 %.

Les neurones pyramidaux, essentiels à la transmission d’informations, étaient les plus touchés, avec une longueur réduite à 79 % du groupe contrôle.

Les interneurones, eux, ne montraient pas de différence nette, mais leur faible nombre ne permet pas de conclure.

Taille du soma et sévérité des hallucinations

Les chercheurs ont également mis en évidence un lien entre la taille du soma et la gravité des symptômes : plus le corps cellulaire était court, plus les hallucinations étaient intenses. Même après avoir pris en compte les traitements médicamenteux, la corrélation persistait.

Autre découverte marquante : en combinant un soma raccourci et des neurites (prolongements neuronaux) plus tortueux, il devenait possible de distinguer clairement les cerveaux schizophrènes des cerveaux témoins. Ces altérations pourraient expliquer la perte de volume cérébral souvent observée en IRM : selon les calculs des auteurs, le volume neuronal total dans cette région serait réduit à 50–60 % de la normale.

Vers une signature biologique de la schizophrénie ?

Si l’échantillon reste modeste, ces résultats s’ajoutent à un faisceau de preuves que la schizophrénie n’est pas qu’un “trouble fonctionnel”, mais qu’elle s’accompagne bien de modifications physiques du cerveau, visibles à l’échelle cellulaire.

« Les neurones des personnes atteintes de schizophrénie sont distinctement différents », résume le professeur Mizutani.
« Si nous trouvons un moyen de restaurer ces changements, nous pourrions espérer guérir le trouble. »

L’équipe prévoit désormais d’étudier un plus grand nombre de cerveaux, à différents stades de la maladie, pour comprendre si ces altérations apparaissent tôt — ou si elles s’installent au fil du temps.

*Pyramidal soma size in the anterior cingulate cortex is small in schizophrenia and correlates with hallucination score - ScienceDirect

Les schizophrènes présentent une particularité biologique

20 novembre 2025

[26 novembre] : Atelier "Récits croisés"

Mercredi 26 novembre de 16h à 19h

Maison de la Santé Mentale, 

4, rue des Bonnes Gens - 67000-Strasbourg

Après le podcast audio "Gueules cachées", Laetitia Forgeot d'Arc propose de réaliser un podcast commun : regarder et partager les étapes de vies, les bifurcations imposées par la maladie ou les troubles psy, les issues ou les culs de sac. Puis décider d'enregistrer et de témoigner, c'est ça l'expérience "Récits croisés"!

Avec le soutien de l'Unafam 67.

Gratuit, sur inscription (places limitées) : gueules.cachees@gmail.com



19 novembre 2025

"C'est jamais gentil les voix" : un schizophrène expose les dessous de la maladie

L'origine des voix entendues par les personnes atteintes de schizophrénie a toujours été un sujet entouré de mythes. Une nouvelle étude scientifique menée en Australie vient de confirmer une hypothèse vieille de 50 ans, marquant une avancée majeure dans la compréhension de cette maladie.

Pour en parler, Bouchard a reçu Luc Vigneault, conférencier, auteur, et lui-même atteint de schizophrénie. Avec une franchise désarmante, il raconte son expérience des «voix» : toujours négatives, terrorisantes, et perçues comme venant de l'extérieur, non de sa propre tête. Il a même révélé avoir reçu des « voix mandatées » lui commandant de commettre des actes graves.

L'étude met fin aux théories ésotériques : les voix sont en fait produites par le propre cerveau de la personne malade, agissant comme des pensées négatives transformées en sons extérieurs bien réels pour l'entendeur.

Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles méthodes de détection et de traitement. Vigneault explique que bientôt, des outils comme la prise de sang ou la fibre optique pourraient aider à diagnostiquer la maladie.

«Ça vient carrément de l'intérieur» | «C'est jamais gentil les voix»: un schizophrène expose les dessous de la maladie — FM93

18 novembre 2025

Invitation : Marché de Noël solidaire de l'UNAFAM

Message de nos amis de l'UNAFAM...

L’UNAFAM Bas-Rhin a le plaisir de vous inviter à son Marché de Noël solidaire, un moment convivial et chaleureux que nous organisons grâce à l’engagement des bénévoles !

📍 ROUTE NOUVELLE ALSACE - 34, route de la Fédération – Strasbourg

📅 Quand ?

  • Vendredi 21 novembre 2025 de 16h à 19h
  • Samedi 22 novembre 2025 de 14h à 18h
  • Dimanche 23 novembre 2025 de 14h à 18h

✨ Au programme :

  • Bredele maison
  • Vin chaud & jus de pommes chaud 
  • Confiture de cynorrhodon
  • Décorations de Noël artisanales

Préparés avec soin par notre équipe de bénévoles. 

Venez nombreux partager ce moment festif et soutenir nos actions !

16 novembre 2025

Une thérapie numérique efficace dans la schizophrénie en phase III

AMSTERDAM (TICpharma) - Une thérapie numérique associée au traitement antipsychotique s'est montrée efficace pour réduire les symptômes négatifs expérientiels chez des patients atteints de schizophrénie dans un essai de phase III, selon les résultats présentés au congrès de l'European College of Neuropsychopharmacology (ECNP), à Amsterdam et rapportés par Click Therapeutics et Boehringer Ingelheim dans un communiqué le 13 octobre.

L'étude CONVOKE est "le premier et unique essai clinique à montrer une réduction statistiquement significative des symptômes négatifs expérientiels de la schizophrénie en complément du traitement antipsychotique standard", se félicitent les deux partenaires.

Cette thérapie numérique, dont le nom de code est CT-155 ou BI 3972080, a été développée pour fournir des techniques d'intervention psychosociale interactive ciblant les croyances défaitistes et le manque de motivation.

Ce logiciel fixe aux patients des objectifs personnalisés qui s'alignent sur le niveau de fonctionnement actuel qui est propre à chacun pour favoriser l'engagement dans des activités du monde réel (activation comportementale) et propose des interventions thérapeutiques visant à aider les patients à atteindre ces objectifs (restructuration cognitive, entraînement des compétences sociales et des affects positifs ainsi que de la capacité à tolérer la détresse), expliquent la biotech américaine et le groupe allemand.

Dans cette phase III américaine, ont été inclus 457 adultes atteints de schizophrénie depuis 14,8 ans en médiane, avec des symptômes négatifs modérés à sévère définis par un score initial d'au moins 2 points sur au moins deux des trois domaines parmi les activités sociales, professionnelles et récréatives de l'échelle CAINS-MAP (score initial médian de 26 points), traités par antipsychotique à dose stable.

Ces patients ne devaient notamment pas être traités par plus de deux antipsychotiques (ou deux formulations différentes) ni avoir suivi de psychothérapie au cours des trois derniers mois, selon des critères d'exclusion présentés en session orale, le 13 octobre, par Abhishek Pratap, directeur exécutif global evidence lead chez Boehringer Ingelheim.

Ils ont été randomisés en double aveugle entre l'ajout de la thérapie numérique CT-155 et une application mobile contrôle (présentation similaire, fonctionnement incitant à un engagement quotidien, avec quelques éléments d'éducation thérapeutique).

Il apparaît tout d'abord que le niveau d'engagement dans l'étude est resté élevé tout au long des quatre mois prévus, s'élevant à 70,4% avec la thérapie CT-155 et 76,5% avec l'appli contrôle à la fin de l'étude. Les données montrent également un engagement quotidien des patients, avec une utilisation médiane de 76 jours au cours de l'étude (vs 92 jours), pendant 8 minutes par jour en médiane (vs 2 min).

Le critère principal d'évaluation a été atteint, avec une réduction des symptômes négatifs expérientiels (avolition, anhédonie…) après 16 semaines d'utilisation de la thérapie numérique, de 6,8 points sur l'échelle CAIN-MAPS vs -4,2 points avec l'appli contrôle, soit une amélioration de 62%, avec une taille d'effet D de Cohen de -0,32, un résultat statistiquement significatif et équivalent à ce qui est observé dans des essais cliniques évaluant des antipsychotiques, des antidépresseurs ou des psychothérapies, selon Abhishek Pratap.

Les analyses de sensibilité ont montré la robustesse de ce résultat, retrouvée également dans les analyses par sous-groupe.

Les résultats pour les critères secondaires, comme les symptômes de motivation et de plaisir, les symptômes négatifs expressifs, les symptômes positifs ou le fonctionnement social, n'ont pas été présentés et ne sont pas non plus mentionnés dans le communiqué.

La thérapie numérique CT-155 a par ailleurs été bien tolérée, avec aucun événement indésirable grave en lien avec le traitement. L'incidence des événements indésirables était de 9,3% avec la thérapie CT-155 et de 13,4% avec l'appli contrôle mais leur nature n'a pas été précisée. Aucun n'a conduit à l'abandon prématuré de l'étude.

Click Therapeutics et Boehringer Ingelheim avaient obtenu, en 2024, le statut de Breakthrough Device Designation pour la thérapie CT-155 de la part de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Ce traitement est prévu pour être proposé sur prescription, indiquent-ils.

Une étude multicentrique est par ailleurs en cours pour évaluer l'efficacité de l'appli CT-155 en vie réelle auprès de 262 patients. Elle doit s'achever début 2027, selon le registre américain des essais cliniques ClinicalTrials.

Luu Ly Do Quang

Une thérapie numérique efficace dans la schizophrénie en phase III - TICpharma

Schizophrénie : une thérapie numérique efficace sur les symptômes négatifs - Santé Mentale

15 novembre 2025

Psychiatrie : des médecins réclament le remboursement de certains traitements non encore autorisés

Par Le Figaro avec AFP

Les approvisionnements de médicaments à base de quétiapine, souvent prescrits pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, vont rester compliqués au moins jusqu’à la fin de l’année.

Les signataires d’une tribune soulignent que l’adoption d’une telle mesure pourrait «partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays» depuis le début de l’année.

Un collectif de professionnels de santé appelle l'État à autoriser le remboursement de certains médicaments prescrits en psychiatrie même lorsque leur indication ne correspond pas à celle pour laquelle ils sont autorisés, dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde* daté de mercredi.

Les signataires - des psychiatres dont le professeur Antoine Pélissolo, des pharmaciens et pédopsychiatres, l'association Bicycle etc... - déplorent que «certains psychotropes ne sont en effet pas remboursés par la sécurité sociale dans le cadre de leurs usages en psychiatrie, et ce malgré le niveau de preuve tels qu'ils sont mondialement recommandés».

Ils soulignent que cette rigidité «exclut les patients les plus démunis de l'accès à des traitements qui sont parfois les seuls efficaces», «une situation particulièrement vraie en médecine extra-hospitalière où les psychiatres sont plus susceptibles d'être contrôlés par la Caisse d'assurance maladie pour des prescriptions hors AMM», c'est-à-dire des médicaments prescrits pour une maladie ou un trouble autre que celui officiellement autorisé par les autorités sanitaires.

Une pénurie de psychotropes en France

Or, en psychiatrie, 43,5% des prescriptions se font hors autorisation de mise sur le marché (AMM), précisent-ils. Ces molécules «parfois indispensables» diminuent selon eux, «considérablement le recours à d'autres prises en charge (bien plus coûteuses quoique remboursées)» mais aussi le taux d'hospitalisation, la fréquence de consultations et des arrêts de travail. «La possibilité pour un praticien de faire accéder son patient au remboursement de ces molécules sans être inquiété par la CPAM est une mesure peu coûteuse pouvant être adoptée sur directive ministérielle», écrivent-ils.

L'adoption d'une telle mesure, pourrait aussi, selon eux «partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays» depuis le début de l'année. Ils demandent que «soit établie la liste des médicaments dont les patients de psychiatrie doivent pouvoir bénéficier quelles que soient leurs ressources, y compris si cela implique une prise en charge par la CPAM alors que la molécule n'a pas d'AMM dans cette indication».

Les approvisionnements de médicaments à base de quétiapine, souvent prescrits pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, vont rester compliqués au moins jusqu'à la fin de l'année, a prévenu lundi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L'autorité sanitaire maintient aussi un suivi hebdomadaire de la situation d'autres antipsychotiques (rispéridone, chlorpromazine, venlafaxine, téralithe), confrontés à des difficultés d'approvisionnement à des degrés divers.

Alors que la santé mentale est «grande cause nationale» en 2025, ces pénuries sont une épreuve pour les malades, pour qui un arrêt brutal de traitement peut avoir des conséquences dramatiques.

*En psychiatrie, « les patients devraient être remboursés de certaines molécules non encore autorisées »

Psychiatrie: des médecins réclament le remboursement de certains traitements non encore autorisés


Pour aller plus loin, consultez le site suivant très informatif sur le sujet :

Prescription hors autorisation de mise sur le marché en psychiatrie adulte - Afis Science - Association française pour l’information scientifique

14 novembre 2025

Accès aux soins pour les personnes en situation de handicap : état des lieux et solutions

Vingt ans après la Loi Handicap, les inégalités persistent. De nombreuses personnes en situation de handicap rencontrent encore des obstacles dans leur parcours de soins. 

Quelle est la réalité de ces inégalités aujourd’hui ? Quelles solutions existent pour un accès aux soins équitable et sans entrave ? C’est ce que propose de découvrir « Handicap & Santé », une série de cinq reportages réalisés par Doctissimo, avec le soutien de Sanofi.

Épisode 4 - Handicap psychique et neurologique : lever le tabou


Comment sortir des tabous et améliorer l’accès aux soins de santé ?

13 novembre 2025

[Livre] : SCHIZOPHRENIE : Se rétablir de la maladie durablement avec une méthode unique basée sur l’expérience vécue, les neurosciences et la psychologie

Florent Babillote paru le 11 septembre 2025 

Et s'il était enfin possible de se rétablir durablement de la schizophrénie ?

Le diagnostic est tombé, et avec lui, un sentiment de fatalité ? Vous ou un proche êtes confronté au brouillard de la confusion, à l'isolement, aux traitements qui semblent ne gérer que les symptômes, sans jamais offrir de véritable espoir ? Vous n'êtes pas seul.
L’auteur a connu ce chemin semé d'embûches. Il a vécu la maladie de l'intérieur. Mais au lieu de la subir, il l'a transformée en une quête de connaissance.

Ce livre sur la schizophrénie n'est pas un simple manuel théorique de plus. 

C'est le témoignage puissant et la feuille de route d'un homme qui a tracé son propre chemin vers le rétablissement. En fusionnant son expérience vécue avec les dernières avancées en neurosciences et en psychologie appliquée, Florent Babillote a mis au point une méthode unique et nouvelle.
Il ne s'agit plus de simplement survivre, mais d'apprendre à mieux vivre avec la schizophrénie et, à terme, de reprendre le contrôle de sa vie.

Amazon. fr - SCHIZOPHRENIE: Se rétablir de la maladie durablement - Babillote, Florent - Livres



12 novembre 2025

Langue française : emploi inapproprié des mots ‘’schizophrène’’ et ‘’schizophrénie’’ .

Commentaire concernant l’émission "La grande matinale", rubrique "L’invité de 8h20, le grand entretien" du 14/10/2025, avec Philippe Aghion et l’emploi inapproprié des mots "schizophrène" et "schizophrénie".

Nous sommes de fidèles auditeurs de France Inter, merci pour vos émissions .
Bravo à Philippe Aghion pour le prix Nobel et merci infiniment à Nicolas Demorand pour son livre et son magnifique témoignage sur ses troubles psychiques.

2025 : Santé mentale, grande cause nationale, est-ce que chacun ne pourrait pas, à minima, faire attention aux termes qu’il emploie ? En parlant de l’usage de son téléphone Philippe Aghion dit "Je suis très schizophrène (11min. 12). J’ai cette schizophrénie-là (11min 22)".

Mais que vient faire ce nom de maladie psychique, très invalidante, dans la discussion ?!
Les mots ont un sens. Mal les utiliser, c’est les galvauder.

Monsieur Aghion, diriez-vous … que c’est complètement cancéreux ou sidéen… Non, vous ne le diriez pas.

La schizophrénie est une maladie que nous connaissons car l’un de nos fils en est atteint. Des aidants, des associations de familles de malades se battent pour que cette maladie fréquente (1 % de la population et 13 millions de personnes souffrent de troubles psychiques, soit 20 % de la population) soit mieux comprise et traitée.
Trop souvent dans les discours politiques et médiatiques, le terme « schizophrénie » est détourné. Chaque fois que nous entendons des personnes cultivées et intelligentes employer le nom ‘’schizophrénie’’ dans un contexte négatif et inapproprié nous sommes surpris, déçus, voire énervés.
La banalisation de l’utilisation péjorative du mot « schizophrénie » et de ses variations pour parler d’une personne ou d’une situation ambivalente, renforce les préjugés, la stigmatisation et l’isolement des personnes qui vivent avec ce trouble psychique. Il faut continuer d’expliquer, de diffuser des informations afin de corriger les préjugés, d’où mon courrier.
Si vous le souhaitez, veuillez contacter une association (par exemple l’ Unafam) pour avoir plus d’informations sur cette maladie et sur la façon d’en parler susceptible d’aider au mieux le plus grand nombre et corriger les préjugés.
En vous remerciant d’avoir pris le temps de nous lire et au plaisir de continuer à écouter France Inter.

La médiatrice de Radio France

Langue française #45/25 – La Médiatrice