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05 juillet 2025

"J’suis bipolaire, tu m’invites ?" : un périple à travers la France pour lever les tabous sur la santé mentale.

Diagnostiquée bipolaire à l’âge de 30 ans après des années d’errance thérapeutique, l’aventurière Léa Vigier s’est donnée pour mission de lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques. À partir du 27 juin, elle relève un nouveau défi : parcourir la France et se faire inviter par les personnes qu’elle va croiser pour les sensibiliser à la bipolarité. Et aussi lever des fonds pour l’association HopeStage, réseau d’entraide francophone dédié à cette maladie psychique chronique.

Faire-face.fr : Comment va se dérouler votre tour de France du 27 juin au 7 juillet, et quel est son objectif ?

Léa Vigier : Avec ce tour de France, j’associe une cause qui m’est extrêmement chère à quelque chose que j’adore faire : voyager pour aller à la rencontre des gens. Le but, c’est de réussir à me faire inviter par des personnes que je vais rencontrer – dans leur voiture le temps d’un trajet, au restaurant, chez elles pour dormir – après leur avoir annoncé que j’ai une maladie mentale.

Sur une face de la pancarte que j’aurai en permanence avec moi, j’ai écrit « J’suis bipolaire, tu m’invites ? », et sur l’autre, « J’suis malade mentale, tu m’invites ? ». Elle a pour objectif de faire rire les gens et d’enclencher une discussion destinée à sensibiliser à la bipolarité et faire en sorte qu’on arrête de coller à cette maladie une image à la fois très négative et très floue. Concernant l’itinéraire, je vais partir de Marseille, remonter par l’Ouest, passer par Paris puis redescendre par l’Est. Je ne veux pas dévoiler davantage mon itinéraire, car il y a déjà des personnes qui m’ont proposé un hébergement. Or, mon souhait, c’est vraiment d’aller à la rencontre d’inconnus croisés sur le parcours.

F-f.fr : Quelles sont les étiquettes que l’on colle le plus souvent aux personnes bipolaires ?

L.V : L’une des choses que j’entends le plus souvent, c’est que la bipolarité est un changement radical de comportement. Soit on est gentil, soit on est méchant. C’est complètement faux, bien sûr, mais c’est ce qui explique que tant de gens éprouvent une certaine crainte à l’égard des personnes bipolaires. Ce qui est étonnant, c’est que presque tout le temps, les gens me disent aussi qu’ils connaissent une personne bipolaire, leur grand-mère, leur tante, un ami… Cette maladie est donc tout autour de nous, elle touche énormément de gens [NDLR : entre 1 et 2,5 % de la population française, selon la Haute autorité de Santé]. Mais elle reste très mal comprise.

F-f.fr : C’est aussi une maladie mal diagnostiquée ?

L.V : Dans mon cas, le diagnostic a pris sept ans mais, en moyenne, c’est neuf ans. L’une des raisons, c’est que lorsque les personnes atteintes sont dans une phase d’humeur haute, elles ne ressentent pas le besoin de consulter un psychiatre puisqu’elles se sentent bien. Résultat : les professionnels de santé ne voient les patients que lorsqu’ils traversent une phase dépressive. C’est pour cette raison que près de 60 % des personnes bipolaires sont d’abord diagnostiqués comme étant dépressives. Et, le problème, c’est que les antidépresseurs ont tendance à accentuer les symptômes de la bipolarité. Elle pourrait être diagnostiquée bien plus rapidement si les personnes atteintes et leurs proches en connaissaient mieux les signes.

« J’suis bipolaire, tu m’invites ? » : un périple à travers la France pour lever les tabous sur la santé mentale - Faire Face - Toute l'actualité du handicap

04 juillet 2025

L’ARS Grand Est lance un appel à projets pour recruter des Médiateurs de Santé-Pairs en psychiatrie

L’ARS Grand Est lance un appel à projets pour recruter des Médiateurs de Santé-Pairs dans les établissements sanitaires autorisés en psychiatrie, dans le cadre du programme national porté par le CCOMS (Centre collaborateur de l’OMS), pour la recherche et la formation en santé mentale.

Cet appel à projets s’inscrit dans la continuité du déploiement régional de la pair-aidance en santé mentale. Il s’adresse à l’ensemble des établissements publics et privés autorisés en psychiatrie. Cet appel vise alors à identifier les structures intéressées par la création de nouveaux postes, qui seront financés via le fonds d’intervention régional.

« S’ils ne sont pas personnels soignant, ces Médiateurs de Santé-Pairs sont cependant des professionnels salariés de l’établissement qui font partie intégrante de l’équipe. À ce titre, ils prennent part aux réunions, dépendent des mêmes liens hiérarchiques que leurs collègues, et sont soumis au secret partagé ».

En pratique
– Consultez le cahier des charges de l’appel à projets et les modalités de candidature : Cahier des charges – AAP Médiateurs SP 2025 (pdf, 581.73 Ko)
– Complétez votre dossier de candidature avec l’ensemble des pièces demandées : Dossier de candidature – AAP Médiateurs SP 2025 (docx, 301.02 Ko)
– Envoyez votre dossier complet par voie électronique jusqu’au 20 juillet 2025, aux adresses suivantes, avec pour objet « Dossier de candidature AAP 2025 MSP GE » :
amandine.quenson@ars.sante.fr
ars-grandest-offre-sanitaire
• l’adresse mail de la délégation territoriale qui vous concerne.
Attention : le fichier ne devra pas dépasser 7 Mo. Les dossiers ne respectant pas les formats demandés, incomplets, ou reçus hors délais ne seront pas recevables.

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La HAS précise les notions d’expérience patient et de savoir expérientiel

Afin de développer l’engagement ou la participation des usagers dans les soins, les professionnels doivent s’intéresser à l’expérience patient et aux savoirs expérientiels, deux notions parfois confuses. La Haute Autorité de santé publie une vidéo pédagogique dans le but de clarifier ces notions et d’identifier ce qui peut renforcer l’engagement des usagers ou de la participation des personnes accompagnées.

L’engagement des usagers est un axe majeur d’amélioration des soins et de l’équité en santé, autour duquel se sont agrégées de multiples notions. Parmi elles, « l’expérience patient » et le « savoir expérientiel » sont deux formes d’expression fondées sur l’expérience, parfois confondues et utilisées de façon imprécise. Dans ce contexte, la Haute Autorité de santé (HAS) propose un guide pratique pour clarifier ces deux notions et la façon dont elles peuvent être mobilisées. Décliné en diaporama, il permet d’animer une formation ou des réunions de sensibilisation. Un argumentaire scientifique très complet accompagne ces outils de sensibilisation.

Le guide / diaporama proposent :

– un préambule qui cadre les notions et le périmètre de réflexion ;
– un développement sur l’expérience patient ;
– un développement sur le savoir expérientiel ;
– une conclusion.

Les parties 2 et 3 comportent des explications sur ce que recouvre la notion et plus généralement une exploration de ses apports pour l’engagement des usagers et la participation des personnes accompagnées.

– En santé, l’expérience patient désigne la perception des personnes concernées de la qualité de leurs soins ou de leur accompagnement. Elle est recueillie par des professionnels pour améliorer leurs pratiques et leur organisation. Elle prend en compte les avis, ressentis, perceptions, idées d’amélioration des patients, leurs besoins et attentes, ce qui est important eux, leur usage des services proposés et le vécu des faits.

– Il existe plusieurs définitions des savoirs expérientiels qui désignent globalement des connaissances acquises par la réflexion sur l’expérience, ce qui les distingue des savoirs théoriques ou académiques. Leur mobilisation a trois effets fondamentaux : la personne concernée développe sa capacité à décider et à agir pour elle-même ; sa relation avec les professionnels est transformée et les institutions se transforment et innovent.

Ce guide est destiné aussi bien aux professionnels qu’aux patients, aux personnes accompagnées et à leurs associations et représentants.

• Expérience patient et savoir expérientiel : deux notions à clarifier pour renforcer l’engagement ou la participation, Guide et diaporama pour les secteurs social, médico-social et sanitaire, Argumentaire scientifique, en téléchargement sur www.has-sante.fr.

La HAS précise les notions d'expérience patient et de savoir expérientiel - Rencontres Soignantes en Psychiatriea

03 juillet 2025

Quel parcours résidentiel pour les personnes vieillissantes en souffrance psychique ?

Cette recherche sur le parcours résidentiel des personnes vieillissantes en souffrance psychique révèle que les personnes concernées subissent un vieillissement précoce (dès 40 ans) et se trouvent généralement dans l’angle mort des dispositifs existants. L’étude identifie dix enjeux majeurs pour améliorer leurs parcours résidentiels et appelle à dépasser la segmentation des politiques publiques pour construire un modèle d’accompagnement intégré et évolutif.

Cette étude réalisée par le cabinet Generacio avec l’association "Les invités au festin", le souligne en préambule, la santé mentale a été désignée « Grande cause nationale » en France en 2025 par les pouvoirs publics en pointant quatre objectifs forts, à savoir : la déstigmatisation, le développement de la prévention et du repérage précoce, l’amélioration de l’accès aux soins partout sur le territoire français, l’accompagnement des personnes concernées. Pour autant, « dans les premières actions prévues dans ce cadre, le public des personnes vieillissantes atteintes de troubles psychiques n’est pas formellement identifié« .

L’absence d’une catégorisation précise des personnes vieillissantes atteintes de troubles psychiques rend difficile l’identification et la compréhension des besoins de ce public. Par voie de conséquence, il est aussi difficile de développer une offre adaptée à leurs besoins, autant sur le plan médico-social que résidentiel. Au sein de cette étude, le profil du public étudié aux « personnes vieillissantes en souffrance psychique » est entendu comme des personnes ayant souffert de troubles psychiatriques avérés la majeure partie de leur vie et qui avancent en âge.

Caroline Roussel Baclet, Docteur en psychologie, spécialisée en psychologie et neuropsychologie du vieillissement, l’explique dans cette recherche : « le vieillissement des personnes souffrant de troubles psychiques n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes du fait de la vulnérabilité que constitue le handicap psychique » :
– comorbidités accrues par rapport à la population générale vieillissante, il existe chez ces sujets un vieillissement physique prématuré accentué ;
– risque accru de développer des maladies chroniques physiques ; des particularités qui s’expliquent à la fois par les effets secondaires de la prise de psychotropes sur de longues périodes, par certains comportements à risque et par les modes de vie particuliers adoptés par les souffrant de troubles psychiques ;
– par ailleurs, les antécédents de troubles psychiques augmentent la vulnérabilité cognitive et le risque de développer des troubles cognitifs est nettement accru ;
– sur le versant social et relationnel, l’isolement et le manque de réseau de soutien sont plus fréquents chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques.
« Le terme de « double peine » n’est donc pas trop fort pour qualifier le processus de vieillissement de ceux qui présentent par ailleurs des troubles psychiques » souligne la psychologue.

L’absence de solutions d’habitat pour les personnes vieillissantes en souffrance psychique

Le droit au logement reste un droit fondamental qui n’est malheureusement pas toujours accessible à tous, notamment pour les personnes vivant avec des troubles psychiques. Malgré les besoins identifiés, il n’apparait donc pas clairement une offre de solutions d’habitat, spécifique ou non, pouvant répondre à leurs besoins spécifiques. Les solutions actuelles, à savoir le domicile ordinaire, des structures relevant du secteur social comme les pensions de famille, ou encore l’EHPAD pour la fin du parcours résidentiel, n’ont pas été pensées spécifiquement pour ce public et se heurtent toutes à des difficultés d’accompagnement du fait de la spécificité des besoins de ces personnes. L’enjeu semble alors double : il s’agit de comprendre et faire connaitre les solutions potentielles existantes dans chaque secteur (social, sanitaire et médico-social) en pointant leurs avantages et limites, mais aussi de développer des solutions réellement adaptées pour accueillir des personnes vieillissantes en souffrance psychique.

10 enjeux, défis à relever

Les auteurs de cette étude identifient donc 10 enjeux pour mieux comprendre et accompagner les personnes vieillissantes en souffrance psychique :

– former les professionnels aux spécificités de l’accompagnement des personnes vieillissantes atteintes de troubles psychiques ;
– repérer les signes avant-coureurs du vieillissement pour mieux gérer la superposition des effets de l’avancée en âge sur les troubles psychiques ;
– renforcer la collaboration interprofessionnelle entre les secteurs sanitaire, médico-social et social pour créer un environnement adapté ;
– s’appuyer ur un collectif soutenant et bienveillant autour des personnes vieillissantes en faveur du maintien de leur autonomie ;
– anticiper les conséquences de l’avancée en âge des résidants sur la vie collective ;
– responsabiliser les personnes « faire avec » et non « à la place de » ;
– soutenir les familles ;
– préparer avec les personnes concernées leur parcours résidentiel ;
– développer des solutions intermédiaires entre les pensions de famille et l’EHPAD ;
– dépasser la segmentation des politiques publiques pour fluidifier les parcours.

Vers un modèle d’accompagnement intégré et évolutif ?

En définitive, cette étude amène à repenser l’accompagnement des personnes vieillissantes en souffrance psychique dans leur parcours résidentiel. Au-delà des adaptations ponctuelles, c’est un véritable modèle d’accompagnement intégré et évolutif qui doit être construit, associant étroitement les dimensions sanitaire, sociale et médicosociale.
Ce modèle pourrait s’appuyer sur plusieurs principes : une évaluation multidimensionnelle régulière des besoins et capacités des personnes, une diversification de l’offre d’habitat permettant des transitions progressives, un renforcement des compétences des professionnels et une coordination renforcée entre les différents acteurs du territoire.

• Le parcours résidentiel des personnes vieillissantes en souffrance psychique : 10 enjeux pour mieux comprendre et accompagner – Analyse Exploratoire n°2 : Avril 2025 (PDF)

Quel parcours résidentiel pour les personnes vieillissantes en souffrance psychique ? - Santé Mentale

01 juillet 2025

Schizophrénie : quelle place pour des thérapies cognitives et comportementales spécialisées ?

À l’image des thérapies cognitives et comportementales (TCC) appliquées à la psychose, des psychothérapies spécialisées et validées scientifiquement ont un rôle à jouer pour accompagner les personnes qui souffrent de schizophrénie, en complément d’autres formes de prise en charge. Les TCC mettent l’accent sur la qualité de vie, l’autonomie et les projets personnels, au-delà de la seule stabilisation clinique.

Lorsque Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, alerte, le 26 mars 2025, sur les insuffisances de la prise en charge des troubles psychiatriques sévères en France, ses propos doivent être replacés dans le contexte des connaissances actuelles.

Revenir sur les données scientifiques disponibles concernant l’efficacité des psychothérapies permet de mieux comprendre les enjeux cliniques et les recommandations fondées sur les preuves, notamment pour les troubles du spectre de la schizophrénie.

L'article tente de répondre à ces questions :

- Que sait-on aujourd’hui de la schizophrénie ?
- Des psychothérapies spécialisées, mais pas que…
- Des programmes efficaces… mais peu accessibles
- Les thérapies cognitives et comportementales sont-elles adaptées à la schizophrénie ?
- À l’étranger, quelques programmes ont fait leurs preuves
- Où en est-on en France ?
- Pour des approches spécialisées et validées scientifiquement

LIRE L'ARTICLE COMPLET :

Schizophrénie : quelle place pour des thérapies cognitives et comportementales spécialisées ?

30 juin 2025

Pénuries de médicaments : les industriels doivent payer

En psychiatrie : une situation dramatique !

À date, de très nombreux psychotropes sont difficilement disponibles ou font défaut : des antipsychotiques (dont la Quétiapine), des thymorégulateurs (Lithium), des antidépresseurs (notamment la Sertraline). Ces médicaments partagent de douloureux points communs : un changement brutal de molécule ou de dosage augmente considérablement les risques de rechute, d’hospitalisation et pourrait, dans certains cas, entrainer une augmentation des suicides.

Plusieurs associations membres de France Assos santé, dont Argos 2001 et l’Unafam, alertent les pouvoirs publics depuis des mois, demandant que tous les outils soient actionnés pour limiter le désastre. Les préparations magistrales en pharmacie d’officine peuvent constituer une alternative lorsque les spécialités pharmaceutiques sont en rupture. Des préparations magistrales ont ainsi été autorisées, produites et prises en charge pour contribuer à pallier, partiellement, les pénuries de Quétiapine[2]. Face à des prix imposés par les pouvoirs publics et jugés intenables par les pharmaciens d’officine, ces derniers ont décidé de ne pas produire de Sertraline[3].

Les patients doivent-ils continuer à être pris entre le marteau et l’enclume, alors que les industriels ont une obligation d’approvisionnement « approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients en France »[4] ?

[2] Tensions d’approvisionnement en quétiapine : recommandations au 27 mai 2025, ANSM

[3] Préparations magistrales : les officines s’inquiètent des conditions de prise en charge proposées par la DGS, communiqué de presse Pharmaciens des préparatoires de France, syndicat national de la préparation pharmaceutique SN2P, 14 mai 2025

[4] Article L5121-29 du code de la santé publique.

Pénuries de médicaments : les industriels doivent payer - France Assos Santé

28 juin 2025

Comment savoir si vous êtes vraiment paranoïaque ?

Publié le 25 févr. 2025 par Manon Duran en collaboration avec Dr Dominique Boyer (psychiatre et psychothérapeute)

La paranoïa est un terme souvent utilisé à tort pour décrire une simple méfiance ou une tendance à l’anxiété. Pourtant, il s’agit d’un trouble bien réel qui peut aller d’une simple hypersensibilité à des délires de persécution.

Sommaire

-Rappel : qu’est-ce que la paranoïa ?

-Test : êtes-vous paranoïaque ou simplement trop méfiant(e) ?

-Calcul et interprétation des résultats du test !

-Paranoïa : tests diagnostiques et examens | Santé Magazine

27 juin 2025

Analogues du GLP-1 dans l’obésité : l’ANSM ouvre la primoprescription aux généralistes

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce que la prescription des analogues du GLP-1 sera ouverte à tout médecin pour le traitement de l’obésité à partir du 23 juin 2025.

Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder l’avait annoncé fin mai. C’est chose faite. La primoprescription des analogues du GLP-1 (aGLP-1) dans le traitement de l’obésité est élargie à tout médecin à partir du 23 juin 2025, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Jusqu’ici, seuls les médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition étaient autorisés à réaliser la prescription initiale, ce qui « a pu freiner l’accès pour certains patients, du fait de délais parfois importants pour consulter un spécialiste », explique l’agence sanitaire dans un communiqué.

Wegovy (sémaglutide), Mounjaro (tirzépatide) et Saxenda (liraglutide) sont indiqués dans l’obésité en seconde intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique. « Les aGLP-1 indiqués dans l’obésité ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques », rappelle l’ANSM, en raison des effets indésirables parfois graves.

Un dispositif de pharmacovigilance renforcé

C’est pourquoi l’agence maintient « une vigilance élevée sur l’utilisation de ces médicaments et une surveillance renforcée et continue des risques ». Outre les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier et de Limoges qui mènent une enquête sur cette classe médicamenteuse depuis 2019, le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare en collaboration avec le centre Drugs-SafeR de Bordeaux poursuit des études de pharmaco-épidémiologie (identifier un surrisque, mieux caractériser les effets indésirables). De plus, les laboratoires Novo Nordisk et Eli Lilly, producteurs des aGLP-1 Saxenda et Wegovy pour le premier et du double agoniste des récepteurs du GLP-1 et du GIP Mounjaro pour le second, sont chargés de transmettre un bilan trimestriel sur toutes les données « d’usages non conformes à l’autorisation de mise sur le marché (AMM)* de ces médicaments ».

Des effets indésirables rares et graves ont été décrits, à type de pancréatite, d’occlusion intestinale et de gastroparésie. Plusieurs signaux sont en cours d’investigation : la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (Noian), qui a été inscrite comme effet indésirable très rare dans le résumé des caractéristiques du produit et la notice du sémaglutide ; grossesse et contraception (des signalements à l’étranger de grossesse font craindre une perte d’efficacité de la contraception orale et des risques pour le fœtus). Par ailleurs, une surveillance à long terme est prévue sur des effets méconnus ou très rares (cancer de la thyroïde, cancers gastro-intestinaux).

Avant un déploiement des prescriptions, des étapes sont encore attendues. Si la Haute Autorité de santé a donné son feu vert en 2024 au remboursement du Wegovy et du Mounjaro, seulement en cas d’IMC ≥ 35 kg/m² pour les deux (c’est-à-dire avec des conditions plus restreintes que l’AMM) – le Saxenda ne faisant pas l’objet d’une prise en charge – , il reste à déterminer leurs prix et remboursement par l’Assurance-maladie. Le gouvernement a par ailleurs annoncé un plan obésité pour la rentrée de septembre pour une prise en charge de cette maladie chronique « sur tous les plans, éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux », avait déclaré Yannick Neuder en marge d’une visite de l’usine Novo Nordisk à Chartres.

Analogues du GLP-1 dans l’obésité : l’ANSM ouvre la primoprescription aux généralistes | Le Quotidien du Médecin | Spécialités | Médecine générale

26 juin 2025

Coercition : restitution de l’étude nationale PLAID-Care

Le 5 juin 2025, la salle des Vieilles tours à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or a été le centre d’une réflexion nationale sur la réduction de la coercition en psychiatrie. 

Dans une atmosphère conviviale, propice aux échanges et aux rencontres, la journée de restitution des résultats de l’étude PLAID-Care (Psychiatrie et libertés individuelles) a rassemblé 130 professionnels et usagers venus de plus de 20 établissements de France. L’événement a permis de partager les fruits d’une recherche ambitieuse et de dessiner les contours d’un avenir pour une psychiatrie plus respectueuse des droits de la personne.

Rappelons que PLAID-Care visait à étudier le fonctionnement des établissements psychiatriques n’ayant pas ou peu recours à des mesures de contrainte, afin de dégager les leviers d’une discipline plus respectueuse des libertés individuelles.

La journée a été solennellement ouverte par Madame Jehanno, directrice du Centre Hospitalier de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, qui a souligné l’engagement de son établissement dans cette démarche innovante. Sébastien Saetta, sociologue, directeur de l’ENSEIS Recherche et coordinateur de l’étude, a ensuite posé les jalons de la journée, rappelant l’importance de l’engagement de tous les acteurs du soin dans cette dynamique.

Pour contextualiser les enjeux, Coralie Gandré de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) a dressé un panorama complet de la coercition, tant au niveau international qu’en France. Cette présentation a offert une base de connaissances solide et nécessaire avant de plonger au cœur des résultats de PLAID-Care.

S’en est suivie la présentation de l’étude et de ses conclusions par l’équipe de recherche. Sébastien Saetta a été rejoint par Loïc Rohr, infirmier et coordonnateur de la recherche au CH de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Yvonne Quenum, infirmière au CHU de Saint-Étienne, et Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique. Ensemble, ils ont exposé la méthodologie et les résultats très attendus. Adoptant une perspective de salutogenèse, la recherche ne s’est pas focalisée sur les facteurs de risque, mais sur l’étude des ingrédients et de la culture qui permettent à un établissement psychiatrique d’être le moins coercitif possible.

La suite de la journée a été consacrée à l’échange et à l’approfondissement des résultats grâce à quatre tables rondes, riches de la diversité des points de vue des professionnels et des usagers des établissements investigués ou étant repérés comme moins coercitifs. Ces ateliers ont exploré la question de la moindre coercition sous tous ses angles :

-Les leviers cliniques

-Les leviers organisationnels et managériaux

-Les leviers et obstacles institutionnels

-L’impact sur les parcours professionnels et les parcours de soin

La journée s’est achevée sur une note tournée vers l’avenir. La dynamique impulsée par PLAID-Care est loin de s’essouffler et devrait se concrétiser par plusieurs projets :

–Des publications majeures : un article scientifique est en cours de finalisation, accompagné de la rédaction d’un ouvrage de référence et, de manière plus originale, d’une bande dessinée pour une diffusion plus large des savoirs.

–La formation PLAID-Care : déployée depuis début 2025, cette formation vise à outiller les établissements pour réduire activement le recours à la coercition.

–De nouveaux projets de recherche : l’étude a généré des questions et collaborations, donnant naissance à trois projets ambitieux :

TranPsyCo : une approche transdisciplinaire pour analyser les déterminants et les impacts de la coercition.

Psycore : une étude d’impact d’un programme spécifique de moindre recours à l’isolement et à la contention.

Cette journée, plus qu’une simple restitution, a été une véritable bouffée d’air et de motivation pour tous les participants. Elle marque le début d’une nouvelle phase, où les résultats de la recherche se transforment en actions concrètes, en formations et en nouvelles investigations. Comme l’a si bien résumé une pair-aidante présente, l’objectif d’une telle démarche est avant tout de « semer de l’espoir ». Un véritable plaidoyer pour des soins plus respectueux des droits et de la dignité des personnes.

Coercition : restitution de l’étude nationale PLAID-Care - Santé Mentale

25 juin 2025

[Documentaire] : Handicap, aux origines du combat

À l'occasion des 50 ans de la loi sur le handicap, La Chaîne Parlementaire (LCP) diffuse ce documentaire (52mn) réalisé par Laetitia Møller et raconté par Jérémie Elkaïm.

Disponible du  au 

C'est un combat de près d'un siècle, qui n'a jamais été raconté en documentaire, celui que les personnes handicapées physiques ont mené pour revendiquer un droit simple, celui d'exister. De l'entre-deux-guerres où quelques visionnaires prêchent dans le désert, à la première politique nationale du handicap votée en juin 1975, se dévoilent des décennies de luttes, d'émancipation et d'éveil politique. Éclairé par des militants handicapés d'hier et d'aujourd'hui confrontés à des archives méconnues, ce projet mémoriel inédit croise l'intime et le politique. Il décrypte les racines d'un débat très actuel.

De la rééducation des mutilés de la Première Guerre mondiale aux revendications radicales des « Handicapés Méchants » dans les années 1970, en passant par l'injonction à marcher imposée aux polios dans les années 1950, ce film retrace une histoire faite de ruptures, de mobilisations et de revendications identitaires. De l'entre-deux-guerres aux lois fondatrices de juin 1975 - dont on célèbre aujourd'hui le cinquantenaire - les personnes handicapées se battent pour leur droit à exister, à être visibles, à vivre dignement. À travers des archives rares et les voix de militantes et militants d'hier et d'aujourd'hui, le film explore les racines d'un débat toujours actuel, autour de l'antivalidisme, de la vie autonome ou de la fermeture des institutions.