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28 février 2023

[Cinéma] : A la Berlinale, le documentaire "Sur l'Adamant" du Français Nicolas Philibert remporte l'Ours d'or

Dans son film, l'équipe de Nicolas Philibert monte à bord d'une péniche qui accueille des personnes souffrant de troubles psychiques à Paris. Le cinéaste va à la rencontre des patients et des soignants qui « tentent de résister autant qu'ils peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie », selon le synopsis du long-métrage.

Deux décennies après l'immense succès de "Etre et avoir", le documentariste de 72 ans quitte les bancs de l'école pour cette plongée dans l'univers psychiatrique, premier film d'une trilogie à ce sujet. « J'ai tenté d'inverser l'image que nous avons toujours des fous, si discriminante », a déclaré Nicolas Philibert, lisant un petit discours préparé en anglais après avoir reçu son prix. « Je veux que nous soyons capables, si nous ne sommes pas capables de nous identifier à eux, au moins reconnaître ce qui nous unit au-delà de nos différences, quelque chose comme une humanité commune », a-t-il ajouté. « Comme nous le savons tous, les gens les plus fous ne sont pas ceux que nous croyons », a-t-il conclu sous des tonnerres d'applaudissements.

26 février 2023

[Recherche] : La rTMS, approche prometteuse dans les hallucinations auditives résistantes

Selon une étude publié dans International Journal of Clinical and Health Psychology*, un protocole de stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) réduit de façon significative les hallucinations auditives, y compris chez les patients sous clozapine. Un travail signalé par le CH Le Vinatier, qui y contribue.

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est une technique qui utilise une bobine pour envoyer des impulsions magnétiques dans le cerveau. Elle a récemment émergé comme une option thérapeutique pour les patients atteints d’hallucinations auditives verbales résistantes au traitement, c’est-à-dire des voix qui ne peuvent pas être stoppées par les médicaments couramment utilisés. Cependant, on ne distingue pas encore les meilleurs paramètres de stimulation pour ces patients, en particulier pour ceux résistants même aux médicaments de dernier recours comme la clozapine.

L’étude de PSYR2

A Lyon, les chercheurs de PSYR2 (Pathologies psychiatriques, de la résistance à la réponse) ont mené une étude pour voir si les paramètres de stimulation qu’ils avaient utilisés avec succès chez les patients atteints de dépression majeure pourraient également aider les patients atteints d’hallucinations auditives. Ils ont inclus 14 participants, dont 9 recevant de la clozapine, qui ont reçu 30 séances de rTMS à 1 Hz sur une période de 3 semaines. Les stimulations étaient appliquées sur une région spécifique du cerveau connue pour être impliquée dans les hallucinations : la jonction temporo-pariétale gauche.

Résultats et conclusion de l’étude

Les résultats ont montré qu’après la rTMS, les participants ont montré une réduction significative de leurs hallucinations auditives y compris chez les patients sous clozapine. Finalement, les chercheurs concluent que la rTMS à basse fréquence (30 séances sur 3 semaines) est une approche prometteuse pour réduire les hallucinations auditives verbales résistantes au traitement. Cependant, ils soulignent aussi que ces résultats doivent être confirmés par des études plus larges et contrôlées avant de pouvoir être utilisés en routine clinique.

*Twice daily low frequency rTMS for treatment-resistant auditory hallucinations, J. Brunelin, F. Galvao, M. Mondino. Int J Clin Health Psycho, 2023 Jan-Apr;23(1):100344. voir pubmed

25 février 2023

Les maladies chroniques frappent davantage les personnes modestes

Selon une étude de la Drees sur les maladies chroniques, les personnes les plus modestes développent beaucoup plus souvent des maladies chroniques. Le risque d’en déclarer une est aussi très variable entre les groupes socioprofessionnels. Si le diabète est plus inégalitaire chez les femmes, les maladies psychiatriques le sont chez les hommes. Enfin les maladies chroniques accentuent les inégalités sociales en matière d’espérance de vie.

Entre 2016 et 2017, les 10 % les plus modestes de la population française développent plus souvent une maladie chronique que les 10 % les plus aisés, à âge et sexe comparables : 2,8 fois plus de diabète, 2,2 fois plus de maladies du foie ou du pancréas, 2 fois plus de maladies psychiatriques, 1,6 fois plus de maladies respiratoires chroniques, 1,5 fois plus de maladie neurologiques ou dégénératives et 1,4 fois plus de maladies cardio-neurovasculaires. En revanche, les personnes les plus modestes développent relativement moins de cancers. Ce constat ne tient cependant pas compte des éventuelles inégalités sociales devant le recours au dépistage et des différences selon le type de cancer (graphique).

Maladies psychiatriques : ce groupe comprend les troubles psychotiques (dont la schizophrénie), les troubles névrotiques et de l’humeur (dont les troubles bipolaires et la dépression), la déficience mentale, les troubles addictifs, les troubles psychiatriques débutant dans l’enfance et l’ensemble des autres troubles psychiatriques (de la personnalité ou du comportement).

Les plus modestes ont un risque 2,8 fois plus élevé de vivre avec une maladie psychiatrique que les plus aisés.

Le risque de développer une maladie chronique est mesuré par son incidence, tandis que le risque de vivre avec cette maladie est mesuré par sa prévalence (encadré 3). Les personnes ayant développé une maladie chronique vivent avec elle avant de guérir ou de décéder. L’évolution et le pronostic de cette dernière peuvent différer selon la position socioprofessionnelle et le niveau de vie de la personne atteinte. Le niveau de vie de la personne touchée peut aussi évoluer, du fait notamment de l’apparition de la maladie. Pour ces raisons, les inégalités sociales révélées par la prévalence d’une maladie chronique diffèrent de celles mises en évidence par son incidence.
Les inégalités sociales sont particulièrement marquées face au risque de vivre avec une maladie psychiatrique, puisqu’il est 2,81 fois plus élevé chez les plus modestes que chez les plus aisés. Cet écart de prévalence est plus fort que l’écart d’incidence (1,95). En effet, certaines maladies psychiatriques, si elles sont développées tôt dans la vie, peuvent réduire les chances de faire des études ou d’avoir un emploi, ce qui pèse négativement sur le niveau de vie. Une personne ayant un niveau de vie moyen avant de développer ce type de trouble peut ainsi passer à un niveau de vie faible après sa manifestation. Cela renforce les écarts de prévalence entre les plus modestes et les plus aisés par rapport aux écarts d’incidence.

Le risque de déclarer une maladie chronique est aussi très variable entre les groupes socioprofessionnels

Les ouvriers et employés développent plus souvent une maladie chronique que les cadres et professions intellectuelles supérieures. Ainsi, les ouvriers ont deux fois plus de risque de développer une maladie psychiatrique que les cadres et professions intellectuelles supérieures. Le risque est multiplié par 1,9 pour le diabète, 1,5 pour les maladies neurologiques ou dégénératives et les maladies du foie ou du pancréas, 1,4 pour les maladies respiratoires chroniques et 1,3 pour les maladies cardio-neurovasculaires. En revanche, aucune différence significative de risque n’a été mise en évidence pour ce qui concerne les cancers.

Les personnes les plus modestes ont un risque 2,8 fois plus élevé de vivre avec une maladie psychiatrique que les plus aisés.

Le diabète est plus inégalitaire chez les femmes, les maladies psychiatriques sont plus inégalitaires chez les hommes
Les inégalités sociales sont plus fortes chez les femmes que chez les hommes en ce qui concerne le diabète (le risque est multiplié par 3,5 entre les plus modestes et les plus aisées chez les femmes, et par 1,9 chez les hommes) et les maladies cardio-neurovasculaires (risque multiplié par 1,5 contre 1,2 chez les hommes). Elles sont en revanche moins fortes chez les femmes que chez les hommes pour les maladies psychiatriques (2,4 contre 3,5 chez les hommes), les maladies du foie ou du pancréas (2,4 contre 2,8 chez les hommes) et les maladies neurologiques ou dégénératives (1,4 contre 1,6 chez les hommes).

Les maladies chroniques accentuent les inégalités sociales en matière d’espérance de vie

À tous les âges, les personnes atteintes d’une maladie chronique ont un risque de décéder supérieur à celui des personnes non atteintes. Il en est de même pour les personnes les plus modestes par rapport aux personnes les plus aisées. Sans les maladies chroniques, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les plus aisés et les plus modestes serait réduit de plus d’un tiers.

Les maladies qui creusent le plus les inégalités en matière d’espérance de vie sont les maladies psychiatriques et les maladies cardio-neurovasculaires.

Les maladies chroniques touchent plus souvent les personnes modestes et réduisent davantage leur espérance de vie, Samuel Allain, avec la collaboration de Vianney Costemalle (DREES), Etudes et Résultats, n°1243, 6 octobre 2022. (PDF)

24 février 2023

Schizophrénie précoce : les antipsychotiques oraux et injectables à action prolongée ont une efficacité similaire

Le traitement par antipsychotiques injectables à action prolongée (IAP) ne semble pas empêcher un plus grand nombre d’arrêts de traitement ni offrir un avantage, par rapport aux médicaments oraux, chez les patients atteints de schizophrénie en phase précoce.

Pourquoi est-ce important ?

Discutez du traitement par antipsychotiques IAP avec les patients pour déterminer si les bénéfices (maintien de la fonction cognitive, réduction des suicides, diminution du risque de réhospitalisation) l’emportent sur la nécessité d’injections mensuelles.

Principaux résultats

Les patients inclus dans l’analyse finale étaient au nombre de 511. La plupart étaient des hommes d’origine ethnique blanche, et l’âge moyen était de 30,5 ans.

Environ un tiers des 247 patients du groupe des antipsychotiques oraux combinés sont allés au terme de l’étude, et près des trois quarts des patients remplissaient les critères d’arrêt du traitement toutes causes confondues.

Dans le groupe de traitement combiné par antipsychotiques IAP, un peu plus d’un tiers des 264 patients sont allés au terme de l’étude, et plus de 60 % remplissaient les critères d’arrêt du traitement toutes causes confondues.

Les arrêts du traitement, toutes causes confondues, n’ont pas différé entre les groupes.

Deux patients sont décédés (un dans chaque groupe de traitement), mais la cause du décès n’est pas clairement établie. 121 hospitalisations psychiatriques ont été enregistrées chez 103 patients, mais elles étaient similaires entre les groupes de traitement.

Méthodologie

Une étude contrôlée randomisée et menée en ouvert a comparé les arrêts du traitement tels que déterminés par les critères toutes causes confondues (absence d’efficacité, problèmes de sécurité d’emploi ou autres raisons) chez des patients européens et israéliens atteints de schizophrénie en phase précoce, fréquentant 50 hôpitaux généraux et unités psychiatriques et ayant été affectés à un traitement oral combiné (aripiprazole et palipéridone) ou à un traitement par antipsychotiques IAP (aripiprazole IAP et palipéridone IAP).

Financement : Lundbeck et Otsuka.

Limites

L’essai a été mené en ouvert.

Incapacité ou capacité limitée à mesurer les effets secondaires, l’observance, les différences en termes de rechute ; et caractère généralisable des résultats limité.

Winter-van Rossum I et al. EULAST Study Group. Efficacy of oral versus long-acting antipsychotic treatment in patients with early-phase schizophrenia in Europe and Israel: a large-scale, open-label, randomised trial (EULAST). Lancet Psychiatry. 2023 Jan 27 [Epub ahead of print]. doi: 10.1016/S2215-0366(23)00005-6. PMID: 36716759

23 février 2023

Handicap psychique et relations intimes : comment améliorer les pratiques d’accompagnement ?

A Bordeaux, le projet Intimate explore les freins et facilitateurs des relations intimes pour les personnes en situation de handicap. A terme, il s’agira d’élaborer des solutions concrètes pour améliorer les pratiques d’accompagnement.

Dans le handicap psychique, les relations intimes (RI), incluant relations sexuelles, amoureuses et maritales, sont positivement associées à la qualité de vie des usagers et perçues comme facilitatrices du rétablissement. Pourtant, les personnes concernées rapportent de fortes difficultés à développer et maintenir des RI, ce qui génère de l’insatisfaction et des besoins d’accompagnement actuellement non pourvus. Dans le cadre d’un doctorat de psychologie dirigé par le Pr Antoinette Prouteau, Meryl Caiada, assistante de recherche au CH de Jonzac (Charentes-Maritimes), développe le projet Intimate, une recherche participative visant à améliorer les pratiques d’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique dans le domaine des RI.

Dans une première phase, le programme s’intéresse aux données scientifiques fiables sur les RI dans le handicap psychique, leurs freins et facilitateurs. 

Selon la littérature internationale, incluant une revue systématique (1), il existe à ce jour, deux interventions destinées aux personnes célibataires en situation de handicap psychique ayant pour projet de développer des RI (2,3).

Une deuxième étude menée en collaboration avec le Clubhouse de Bordeaux, porte sur la stigmatisation des RI dans le handicap psychique, identifiée comme un frein majeur par les personnes concernées. Les premiers résultats indiquent que les RI sont en effet les cibles de nombreux stéréotypes (« Les personnes ayant une schizophrénie ne sont pas capables de réaliser des projets de couple ») actifs en population générale, mais aussi chez les professionnels de santé mentale et les étudiants en santé. A l’horizon 2024, Intimate vise à élaborer des solutions concrètes pour répondre aux besoins exprimés par les différents acteurs.

1– Caiada, M., Felix, S., Guionnet, S., Valery, K. M., Bonilla, J., Destaillats, J. M., & Prouteau, A. Promoting intimate relationships in severe mental illness: a systematic review of interventions. Submitted for publication

2– Hache-Labelle, C., Abdel-Baki, A., Lepage, M., Laurin, A.-S., Guillou, A., Francoeur, A., Bergeron, S., & Lecomte, T. (2021). Romantic relationship group intervention for men with early psychosis: A feasibility, acceptability and potential impact pilot study. Early Intervention in Psychiatry, 15(4), 753 761. https://doi.org/10.1111/eip.13012

3– Dubreucq, M., Lysaker, P. H., & Dubreucq, J. (2023). A qualitative exploration of stakeholders’ perspectives on the experiences, challenges, and needs of persons with serious mental illness as they consider finding a partner or becoming parent. Frontiers in Psychiatry, 13, 1066309.

• Contact : Meryl Caiada, meryl.caiada@u-bordeaux.fr




22 février 2023

Handicap mental, handicap psychique : quelles différences ?

Anne-Gaël Guiol de la Fondation Falret nous parle explique les différences entre le handicap mental et psychique.

Il existe une grande diversité de handicaps : certains sont visibles et beaucoup sont invisibles. Ils peuvent être mentaux, cognitifs, moteurs, auditifs, consécutifs à des maladies. 57 % des personnes handicapées en France cumulent d’ailleurs plusieurs handicaps. Concernant le handicap psychique, il a longtemps été amalgamé au handicap mental. C’est pour cela qu’il y a souvent confusion. Le handicap psychique représente près de 10% des handicaps en France. Sa reconnaissance est arrivée très tardivement, en 2005. C’est la loi pour l’égalité des droits et des chances qui a inscrit que les troubles psychiques peuvent être à l’origine d’un handicap, et elle a ainsi établi la différence avec le handicap mental.

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21 février 2023

A Mulhouse, une prise en charge innovante de la santé mentale

Le pôle de psychiatrie et santé mentale du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace propose une prise en charge innovante des jeunes adultes dès l’apparition de premiers troubles psychiques. Inspirée de la méthode finlandaise de l’Open dialogue, Diapason intègre l’entourage familial et les proches de la personne touchée, pour éviter au maximum les hospitalisations sous contrainte et la médication. 

L’Open dialogue est une approche thérapeutique née en Finlande, dans un hôpital de Laponie dans les années 1980. « Elle est d’inspiration systémique, c’est-à-dire qu’il s’agit d’accompagner la personne avec ceux qui l’entourent : les parents, les amis, voire l’entourage professionnel », résume Géry Marchand. 

Membre du Dehapp (Dispositif extra-hospitalier ambulatoire en pôle de psychiatrie) au Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA), ce psychologue formé aux thérapies familiales est, avec sa collègue infirmière en psychiatrie Marie Witz, à l’origine de la création d’un dispositif inspiré par le modèle finlandais : Diapason, pour Dispositif d’accompagnement précoce aux soins, lancé en 2021 et non encore pérenne.



20 février 2023

[Psychiatrie innovante] : "Donner aux usagers les mêmes chances que les autres de s’insérer"

Dans une interview au Groupement de coopération sanitaire (GCS) pour la recherche et la formation en santé mentale, Nicolas Rainteau, Praticien hospitalier, directeur du Centre de rétablissement et de réhabilitation Jean Minvielle (CHU de Montpellier), présente sa vision du rétablissement et d’une psychiatrie innovante, qui doit se coordonner avec le médico-social et le social, au bénéfice du patient.

Pouvez-vous nous présenter le Centre Jean Minvielle ?

« Le Centre de Rétablissement et de Réhabilitation Jean Minvielle est une structure dédiée à la réhabilitation psychosociale de jeunes présentant des troubles schizophréniques débutants. Historiquement, ce Centre était un hôpital de jour. Sa transformation a débuté en 2017 lorsque j’en ai pris la direction, pour en faire, à moyens constants, un centre orienté vers le rétablissement et la réhabilitation. Le public accueilli a entre 16 et 40 ans. Notre approche n’est pas réservée à cette tranche d’âge ou cette pathologie, mais nous nous inscrivons dans un contexte, à Montpellier, où la psychiatrie est plutôt organisée par âge ou par maladie. A part avoir un diagnostic de schizophrénie de moins de 10 ans et la volonté de la personne, il n’y a pas de condition d’entrée dans le dispositif. Un tiers des personnes suivies arrivent d’ailleurs chez nous directement, sans orientation d’un service ou d’un praticien. En continu, nous accompagnons 140 usagers, avec l’effectif suivant : 8 case-manageurs (infirmiers de formation), 1 assistant social, 1 job coach à mi-temps, 1 médiatrice de santé pair, 1.5 psychologue, 1 mi-temps de neuro-psychologue, 1 interne, et moi-même, sachant que le psychiatre n’a pas du tout une position centrale dans notre fonctionnement, puisque je ne suis pas le psychiatre traitant de tous les usagers. Le premier rendez-vous est donné dans la semaine. Le taux de ré-hospitalisation sur le centre est un peu inférieur à 7%. Nous n’avons pas de liste d’attente et les personnes sont rarement suivie au-delà d’un an. En moyenne, les projets emploi et logement (qui constituent une part importante des demandes) trouvent une issue favorable en 3-5 mois. Nous disposons d’ailleurs d’un appartement-test où les personnes peuvent faire un essai de logement autonome durant 15 jours.


19 février 2023

L’alternative "Yoga thérapie" contre les troubles psychiatriques

Depuis que la recherche sur le yoga s’est intensifiée et avec la création par l’ONU en 2014 d’une « Journée internationale du yoga » le 21 juin on observe un regain de popularité pour « cette discipline ». Ainsi le moteur de recherche de données médicales PubMed a enregistré chaque année 640 articles (sur des applications médicales du yoga) entre 2017 et 2021, contre seulement 180 de 2007 à 2011.

Les cliniciens ont par exemple exploré les effets du yoga dans plusieurs indications, en particulier certains troubles psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie, l’anxiété, le trouble obsessionnel-compulsif, la douleur somatoforme, la toxicomanie ou les troubles cognitifs légers, y compris en géronto-psychiatrie et en pédo-psychiatrie. Des recherches futures devraient inclure la mise en place d’une réglementation pour superviser la formation à la pratique du yoga comme « thérapie complémentaire » et accorder une reconnaissance formelle du « yoga-thérapeute » dans différentes spécialités médicales, notamment la psychiatrie, la cardiologie et l’endocrinologie.

Comme un spray d’ocytocine dans la schizophrénie

B N Gangadhar évoque dans Indian Journal of Psychiatry* l’exemple de la schizophrénie où a déjà été proposée l’administration d’un spray nasal d’ocytocine pour améliorer la cognition sociale et, par conséquent, le fonctionnement global, dans la mesure où les taux sanguins d’ocytocine sont inférieurs à ceux des sujets témoins, appariés selon l’âge. Or des chercheurs ont démontré que l’intervention du yoga dans la schizophrénie produit des élévations du niveau d’ocytocine et que les patients bénéficiant de séances de yoga ont également une amélioration en matière de cognition sociale.

La pratique du yoga comme thérapie adjuvante chez le patient schizophrène peut donc être considérée comme une thérapie à l’ocytocine « endogène », comparativement à la thérapie à un spray nasal d’ocytocine « exogène ». En résumé, estime l’auteur, la base de preuves pour inclure le yoga dans le traitement des troubles psychiatriques augmente, ce qui lui semble ouvrir la voie à une utilisation sûre et efficace du yoga dans la pratique psychiatrique et permettre dès à présent (au moins en Inde) d’intégrer « un yoga- thérapeute » (yoga therapy/intervention) dans le cadre d’une équipe multidisciplinaire avec des psychiatres, en suscitant l’intérêt des médecins allopathes pour le yoga.

*Gangadhar BN : Evidence-based integration of yoga in psychiatric practice. Indian J Psychiatry 2023; 65(1): 5-11. DOI: 10.4103/indianjpsychiatry.indianjpsychiatry

18 février 2023

Qualité et sécurité des soins en établissements de santé : premiers indicateurs pour la psychiatrie

Après deux années de pause dans le recueil d’indicateurs de qualité et de sécurité des soins auprès des établissements de santé en raison de la pandémie de Covid-19, la Haute Autorité de santé (HAS) publie les résultats pour l’année 2022.

Pour la première fois, des indicateurs ont été mesurés en psychiatrie (hospitalisation temps plein). Ils ciblent la prise en charge somatique des patients, essentielle mais trop souvent laissée de côté au profit de la seule prise en charge des troubles psychiatriques. Les résultats sont insuffisants dans ce secteur.

Communiqué de presse, 10 févr. 2023.
Indicateurs de qualité et de sécurité des soins en établissements de santé – Campagnes, résultats et développements des indicateurs, HAS, 10 février 2023.

17 février 2023

Psychiatrie : peut-on se passer de l’enfermement ?

Par Anne Prigent www.lefigaro.fr

Pour de nombreux psychiatres, les soins sans consentement restent l’unique moyen de protéger la personne d’elle-même.

DÉCRYPTAGE - Les soins sans consentement ne diminuent pas en France, avec le risque que certains patients traumatisés se coupent du monde médical.

Depuis 2004, le consentement aux soins est inscrit dans la loi française. Aucun acte médical ou traitement ne peut donc être pratiqué sans l’accord libre et éclairé de la personne. Il existe cependant une exception: la psychiatrie.

Dans cette spécialité, il reste possible de recourir aux soins sans consentement, à l’isolement et à la contention. «Il s’agit de répondre à des situations où les personnes sont en incapacité de consentir aux soins en raison d’une conscience altérée de leurs troubles ou des besoins de soin, alors que leur état psychique nécessite des soins immédiats assortis d’une surveillance médicale», explique le D David Masson, responsable du département de réhabilitation psychosociale du Centre psychothérapeutique de Nancy. Même si «ces pratiques sont très encadrées et doivent être utilisées en ultime recours», pour lui, l’un des enjeux actuels de la psychiatrie est de prévenir et d’éviter, dans la mesure du possible, ce dernier recours.

«Extrême violence»

Pourtant, chaque année, plus d’un quart des personnes hospitalisées en psychiatrie l’ont été sans consentement, rappelle une étude de l’Institut de recherche et d’économie de la santé (Irdes) publiée en juin 2022. Soit près de 80.000 personnes! Parmi elles, trois personnes sur dix seront concernées par des mesures d’isolement, qui consistent à placer le patient dans un espace dont il ne peut sortir librement et qui est séparé des autres patients, selon l’Irdes.

Qui sont les personnes hospitalisées sous contrainte? Principalement des malades souffrant de troubles psychiatriques sévères, notamment de schizophrénie et de troubles bipolaires. «Mais l’enfermement peut concerner tout un chacun. Si vous arrivez aux urgences avec des idées suicidaires, vous pouvez tout à fait être hospitalisé sans votre consentement», explique le Dr Laurent Defromont, psychiatre, chef de pôle psychiatrie du secteur 59G21 dans les Hauts-de-France.

Une hospitalisation sans consentement est souvent très mal vécue par les patients. «Je suis toujours écœurée de la manière dont se déroulent ces hospitalisations. L’isolement, les contentions et la médication forcée ne sont pas du soin! Il y a beaucoup à faire pour penser un accueil plus juste», témoigne Joséphine dans l’enquête menée par le Groupe d’entraide mutuelle L’Antre-2. Hospitalisée sous contrainte lors de crises maniaques, la jeune femme se réveille encore parfois la nuit, en panique, d’un cauchemar où elle ne peut ni bouger ni parler. Certaines situations réveillent en elle des angoisses qu’elle associe à l’enfermement.

Une autre patiente, Sandra, se dit traumatisée par son expérience: «Je ne peux plus retourner à l’hôpital, même dans un autre service, sans faire une crise d’angoisse. Et je refuse de me faire hospitaliser dans un service de psychiatrie depuis, peu importe l’hôpital», raconte-t-elle. Quant à Naïma, elle avoue ne plus dire la vérité à ses soignants de peur d’une nouvelle hospitalisation. «L’hospitalisation sous contrainte est d’une extrême violence, martèle Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam). Elle est destructrice de liens. Lorsqu’elle ne se passe pas bien, le risque le plus important est qu’à la sortie, la personne soit à nouveau en rejet de soins, conduisant à des ruptures de soins .»

Actes de prévention

Il est pourtant possible d’agir pour diminuer le nombre d’hospitalisations sous contrainte. «La meilleure façon d’éviter le soin sans consentement est d’intervenir suffisamment tôt avec des politiques de prévention et des soins de premiers recours», souligne le Dr Rachel Bocher, chef de service en psychiatrie au CHU de Nantes. Or les hospitalisations sous contraintes ne baissent pas, bien au contraire. Pourquoi? «À cause notamment des difficultés d’accès aux psychiatres en ville et du manque de lits d’hospitalisation: il est en effet parfois plus facile d’hospitaliser une personne sous contrainte, même si elle ne s’y oppose pas entièrement, car les services de psychiatrie sont alors obligés de l’accepter», explique le Pr Antoine Pelissolo, responsable du service de psychiatrie au CHU Henri-Mondor à Créteil.

Pour de nombreux psychiatres, les soins sans consentement sont un pis-aller qui demeure cependant l’unique moyen pour protéger la personne d’elle-même. Mais aussi, de façon plus inavouée, de protéger la société. «L’idée que les personnes atteintes de troubles psychiques sont dangereuses est très ancrée dans la société, malgré de nombreuses études montrant le contraire», souligne Livia Velpry, sociologue à l’université Paris 8, spécialisée dans l’étude de pratiques de soin en santé mentale. L’enfermement est donc avant tout un moyen de prévenir le risque. «Mais cela n’a rien à voir avec du soin, estime Déborah Sebbane, présidente de l’Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (AJPJA). Nous pensons au contraire que plus les patients verront leurs droits respectés, plus la psychiatrie respectera ce qu’ils considèrent comme utile pour eux-mêmes, et mieux ils se porteront», insiste-t-elle.

L’association plaide pour une diminution drastique du recours aux soins sans consentement. «Nous devons repenser nos façons de faire. Ce n’est pas uniquement une question de moyens, mais aussi d’organisation et de formation», insiste Déborah Sebbane. Avec des solutions ambulatoires pour prévenir et gérer les crises, mais aussi un accompagnement après l’hospitalisation pour éviter les rechutes. Les solutions existent (lire ci-dessous), mais les bonnes pratiques ont du mal à se généraliser. C’est pourtant une nécessité. «Car, tant que nous aurons ces pratiques stigmatisantes, notre spécialité restera stigmatisée», insiste Marine Lardinois, vice-présidente de l’AJPJA.

16 février 2023

[Visioconférence] : "Importance des maladies physiques dans les troubles bipolaires"

Jeudi 23 février 2023 de 19h à 20h30

par Ophélia GODIN, Epidémiologiste – chercheuse à l’Inserm

"Les maladies physiques dans les troubles bipolaires sont devenues la règle plutôt que l’exception. En particulier les maladies cardiovasculaires et métaboliques qui sont la cause d’une diminution de l’espérance de vie dans cette population. Mieux comprendre la fréquence de ces maladies, leurs causes et leurs conséquences sur le trouble bipolaire sera l’objet de cette conférence."

Pour s'inscrire à la conférence par Webinaire Zoom :

https://zoom.us/webinar/register/WN_KaYtN0dhQy2QKl1nh2kUgA

Vous pouvez d'ores et déjà adresser vos questions à : question@argos2001.fr



15 février 2023

[Documentaire] : "En vie !", passer son bac à l’hôpital psychiatrique

Au Centre Soins-Études Pierre Daguet de Sablé-sur-Sarthe, des élèves souffrant de troubles psychiques poursuivent leur scolarité. Un dispositif innovant qui permet à ces jeunes de reprendre le chemin de l'école pour décrocher leur bac tout en étant hospitalisés à plein temps. C’est pour eux la dernière chance de ne pas décrocher et de rester En vie !

Le documentaire "En vie !", réalisé par Réjane Varrod, co-produit par par Cathy Palumbo et Victor Robert de 10.7 Productions, et France Télévisions a été diffusé jeudi 9 février à 23h30 sur France 3 Pays de la Loire.

► À voir en replay sur france.tv dans la collection La France en Vrai

14 février 2023

Maladie mentale : un documentaire sur l’irresponsabilité pénale

Dans certains cas de meurtres, la justice déclare les auteurs irresponsables de leurs actes. Parmi eux, des personnes souffrant de troubles psychiques et notamment de schizophrénie paranoïde. Un documentaire analyse ce sujet sensible, plus complexe qu’il n’y paraît.

« N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. » L’article 122-1 du Code pénal fonde l’irresponsabilité pénale. En clair : juger les “fous” n’aurait pas de sens.

Le documentaire Irresponsables, du réalisateur Alain Morvan, explore, via trois affaires, la prise en compte de ces meurtriers particuliers par le système judiciaire et de santé.

Des auteurs de crimes en rupture de soins

Les témoignages poignants de familles de victimes et de familles d’auteurs de crimes révèlent la détresse et l’incompréhension immenses face à des actes qui échappent à la raison. Une incompréhension que vivent également leurs auteurs. « J’ai fait ce que les voix m’ont dit de faire. Je n’ai rien pu faire pour l’empêcher. J’ai peur de moi-même», confie Georgio, SDF allemand meurtrier d’une femme de ménage à Metz en 2020. Magistrats, avocats, surveillante, psychiatres, les mettent en perspective. On découvre les services de détention à l’hôpital et les services de santé en prison. On apprend que la plupart des auteurs sont schizophrènes paranoïdes et en rupture de soins au moment des faits.

Des cas reconnus pénalement irresponsables moins nombreux

Mais aussi que le nombre de cas reconnus comme pénalement irresponsables s’est effondré, notamment au profit de la simple altération du discernement, qui ne dispense pas de condamnation mais l’allège. Ce mouvement devrait s’accentuer. Depuis la loi du 24 janvier 2022 – post affaire Sarah Halimi, tuée en 2017 lors d’une bouffée délirante du meurtrier ayant consommé du cannabis –, l’irresponsabilité pénale ne s’applique plus si un lien est établi avec la consommation de substances psychoactives juste avant les faits « dans le dessein de commettre l’infraction ou une infraction de même nature ou d’en faciliter la commission ».

Des questions multiples

Les questions se bousculent. La personne serait-elle passée à l’acte si elle avait été bien prise en charge d’un point de vue psychiatrique ? Admettre qu’elle est, d’abord, malade, peut-il atténuer la douleur des familles ? La prison peut-elle être un lieu de soins psychiatriques ? Quel accompagnement des familles, celles des victimes et celles des meurtriers ?

Le documentaire a le mérite de ne pas trancher. Une seule certitude : la trop faible prise en charge de la maladie mentale dans notre société.

Documentaire de la société de production Nomades, diffusé sur France 3 Grand Est, jeudi 9 février 2023, à 22h50, puis en replay sur le site de France Télévisions. Suivi d’un débat en plateau.

Élise Descamps

13 février 2023

Anxiété, dépression : vivre dans un ville polluée accroît le risque de problèmes mentaux

La pollution atmosphérique a des effets dévastateurs sur la santé, notamment dans les grandes villes. Une bombe à retardement lié à l'exposition aux particules fines, qui n'affecte pas seulement le corps mais aussi notre santé mentale.

La pollution jouerait un rôle dans les troubles mentaux

Parue dans la revue Jama Psychiatry*, cette étude menée par des chercheurs de l'université de Pékin, de l'université d'Oxford et de l'Imperial College London (Royaume-Uni), établit un lien direct entre la pollution de l'air et le risque de développer des névroses notoires, tels que la dépression ou l'anxiété. En épluchant près de 389.000 dossiers médicaux de volontaires britanniques, les chercheurs ont montré que l'exposition aux particules PM2,5 - qui sont spécialement nocives car elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et dans le sang - peuvent aussi atteindre le cerveau. Au cours de la période d'étude d'environ 11 ans, 13.131 d'entre eux ont reçu un diagnostic de dépression, et 15.835 autres ont souffert d'anxiété reconnue médicalement. Toutefois, l'étude ne permet pas de déterminer le mécanisme biologique en cause et ne prend pas en compte dans son étude l'exposition à d'autres polluants comme l'ozone, le monoxyde de carbone et le dioxyde de soufre.

Un risque pour le système nerveux ?

Malgré les limites de cette étude, les chercheurs espèrent que ces résultats permettront non seulement d'informer les pouvoirs publics, les professionnels de santé et la population sur l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique, mais aussi de prendre des mesures concrètes pour la réduire. "Étant donné que les normes de qualité de l'air de nombreux pays sont encore bien supérieures aux dernières lignes directrices mondiales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la qualité de l'air (2021), des normes ou des réglementations plus strictes pour le contrôle de la pollution atmosphérique devraient être mises en œuvre dans l'élaboration des politiques futures", écrivent-ils, relaye le magazine Geo. Une étude publiée en 2020 dans Frontiers in Public Health** avait déjà mis en évidence l’impact des particules fines sur le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Celle-ci avait révélé que la pollution de l'air pouvait provoquer divers troubles neurologiques provoqués notamment par l’inflammation du système nerveux et le stress oxydatif. Les auteurs de cette étude évoquaient d'ailleurs aussi un risque accru de démence, d’Accident cardiovasculaire (AVC), de dépression ou encore de schizophrénie associée à l’exposition aux particules en suspension.

* Long-term Exposure to Multiple Ambient Air Pollutants and Association With Incident Depression and Anxiety | Anxiety Disorders | JAMA Psychiatry | JAMA Network

**Frontiers | Air Pollution and Central Nervous System Disease: A Review of the Impact of Fine Particulate Matter on Neurological Disorders (frontiersin.org)

12 février 2023

Prime Ségur pour les salariés des GEM : une première victoire nécessaire !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 6 Février 2023

Santé Mentale France se félicite de l’obtention de la prime Ségur destinée aux salariés des GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle), une des premières revendications portées par le CNIGEM, l’UNAFAM, Santé Mentale France, ADVOCACY, SUBSTRAT GEM et l'UNAFTC.

Ceux-ci accompagnent en effet chaque jour et sur l’ensemble du territoire les personnes en situation de handicap psychique et/ou physique cérébro-lésées ou vivant avec des troubles du spectre de l’autisme. Au travers de Santé Mentale France nous constatons chaque jour la force de ces collectifs de terrain qui permettent, au-delà de missions sociales essentielles, de faire réseau de la manière la plus citoyenne possible.

Co-construction, adaptabilité, créativité et renforcement du pouvoir d’agir sont à l’agenda de l’ensemble des GEM avec qui nous travaillons régulièrement, au coeur d’événements tels que le Psychodon, Les Ateliers du Rétablissement Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes, et Bretagne à la rentrée 2023 mais également au sein de notre gouvernance et de nos 12 coordinations régionales.

Maillons fondateurs du rétablissement, ils incarnent en outre une posture défendue de longue date par Santé Mentale France, celle d’une équité de traitement et d’une reconnaissance de la multiplicité des pratiques.

Afin qu’elles s’inscrivent dans un système rénové, où sanitaire, médico-social, social, proches, aidants et personnes concernées par les troubles psychiques fonctionnent avec fluidité et complémentarité, Santé Mentale France appelle à continuer et amplifier le soutien aux GEM aux travers des revendications déjà listées dans une même pétition.

=> La présence d’au moins deux salariés à temps plein dans chaque GEM.
=> L'octroi d’un vrai statut « spécifique » reconnaissant le travail dans les GEM
=> Un financement pérenne destiné à la formation de l’ensemble des acteurs des GEM, dans chaque ARS.

11 février 2023

[Politique] : François Braun décline "dix objectifs clés" pour l’avenir du système de santé

A l’occasion de ses vœux aux « forces vives » de la santé le 30 janvier 2023, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a présenté sa feuille de route pour l’année à venir, et plus généralement sa vision de l’avenir du système de santé.

Parmi les dix objectifs clés pour inventer l’avenir du système de santé :

- Améliorer la qualité de vie à l’hôpital et stabiliser les équipes

Sur ce sujet de la qualité de vie et de l’attractivité, le ministre a souligné que la psychiatrie était une de ses priorités de l'année : « Nous devons aller plus vite sur le sujet de la psychiatrie de secteur. Nous avons là un enjeu majeur qui est de renforcer ces fondamentaux de notre service public hospitalier, en tenant compte de la pénibilité de ces professions, de leur spécificité, tout en accompagnant toutes les innovations importantes pour les patients. ».

10 février 2023

[Podcast] : Lumière sur le Spectre, l’autisme révélé

Thomas s’est lancé, à 27 ans, dans une démarche diagnostique d’autisme. Il a accepté de nous en parler alors qu’il est en plein parcours et n’a pas encore finalisé le bilan. Alors avec lui, on a évoqué pêle-mêle masque social, arithmomanie, dépression, recherches google, fierté et errance diagnostique.

09 février 2023

[Livret] : Et si on en parlait ?

Pour mieux les soigner, brisons ensemble le silence sur les maladies psychiques.

Message de l'UNAFAM :


À la délégation de Paris, nous avons eu l'idée (un peu folle) d'écrire un livret et de l'envoyer personnellement en triple exemplaire à tous les médecins généralistes de Paris pour qu'ils le donnent à leurs patients qui s'inquiètent pour un proche.

L'objectif ? Aider les familles dès les premiers signes d'un problème de santé mentale, déstigmatiser les troubles psy, accélérer le recours à des soins en psychiatrie, éviter les crises, donner de l'espoir.

La région Île-de-France, la ville de Paris et l'Unafam ont soutenu ce projet. Ce mois-ci, 7000 exemplaires sont envoyés aux 2300 médecins généraliste de Paris. La Ville de Paris en a commandé 3000 exemplaires qu'elle diffusera à ses centres de santé publique et aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) .

Découvrez ici notre livret :

Troubles psychiques, et si on en parlait ?



Si vous avez besoin de la version numérique pour une mise en ligne sur votre site, si vous voulez nous commander des exemplaires, écrivez-nous à 75@unafam.org

Le lien est à partager sans modération. Pour mieux les soigner, brisons ensemble le silence sur les maladies psychiques.

08 février 2023

Guide juridique : Tutelle, curatelle, etc. (nouvelle édition 2023-2024)

Gérard Amable et Véronique Bonpain, 
Edition Puits Fleuri
paru le 19/01/23

Ce guide juridique et pratique apporte des réponses concrètes aux questions que se posent les professionnels et les familles en matière de protection juridique des personnes majeures.

Au sommaire : 

PARTIE 1. LA MISE EN PLACE DE LA MESURE DE PROTECTION 

1. Avant la mesure de protection juridique 
2. Les mesures de protection juridique : La sauvegarde de justice La curatelle La tutelle L'habilitation familiale 
3. La demande d'ouverture d'une mesure judiciaire de protection juridique 
4. L'instruction et le placement sous protection juridique 
5. Le protecteur 
6. L'ouverture de la mesure de protection 

PARTIE 2. LA PROTECTION DES BIENS 

1. Introduction à la protection des biens 
2. La gestion des revenus et des dépenses 
3. La gestion du patrimoine 
4. Les aides pour les personnes âgées 
5. Les aides pour les personnes handicapées 

PARTIE 3. LA PROTECTION DE LA PERSONNE 

1. Introduction à la protection de la personne 
2. Le logement et le maintien à domicile 
3. L'hébergement en établissement 
4. La santé 
5. Le monde du travail 
6. Le couple 
7. Les droits et la responsabilité de la personne protégée 
8. Le décès 
9. Les risques, le contrôle et la responsabilité des tiers

07 février 2023

Les effets de la schizophrénie à un âge avancé: des nouvelles inquiétantes ?

La schizophrénie est une maladie mentale qui peut avoir des conséquences considérables sur la vie des personnes atteintes, à tout âge. Mais elle peut être particulièrement problématique lorsque la personne est âgée et fait face aux effets du vieillissement et du déclin de la cognition. Dans ce cas, il est possible qu'elle devienne encore plus isolée, déprimée et vulnérable, ce qui peut entraîner une détérioration significative de sa qualité de vie. 

Dans cet article, nous examinerons les effets spécifiques de la schizophrénie à un âge avancé et étudierons les nouvelles inquiétantes qui peuvent en résulter. Cet article sera intéressant pour ceux qui cherchent à comprendre comment le vieillissement peut affecter la schizophrénie, ainsi que pour ceux qui cherchent à mieux comprendre les effets des différentes interventions qui peuvent être mises en place pour soutenir les personnes âgées atteintes de ce trouble.

Les effets de la schizophrénie à un âge avancé sont une source d’inquiétude croissante pour les patients et leurs proches. La schizophrénie est une maladie mentale grave qui affecte le fonctionnement cognitif et affectif des individus touchés. La schizophrénie est une maladie complexe qui n’est pas facilement diagnostiquée chez les personnes âgées, qui sont généralement moins susceptibles de recevoir un diagnostic et des soins appropriés. La compréhension des effets de la schizophrénie à un âge avancé est essentielle à la prise en charge appropriée des personnes âgées souffrant de cette maladie.

Quels sont les effets de la schizophrénie sur les personnes âgées ?

Les personnes âgées souffrant de schizophrénie peuvent souffrir de délire, de dépression, de dépersonnalisation et d’autres symptômes associés à la maladie. Les symptômes peuvent être plus graves chez les personnes âgées que chez les jeunes, car celles-ci ont tendance à souffrir d’une forme plus sévère de la maladie. La schizophrénie à un âge avancé peut également entraîner une dégradation cognitive, une perte de mémoire et une diminution des fonctions exécutives. Les symptômes peuvent être plus graves et plus difficiles à traiter chez les personnes âgées. En outre, les personnes âgées atteintes de schizophrénie sont plus susceptibles de souffrir de troubles du comportement tels que l’agitation, l’agressivité et l’agitation, qui sont souvent le résultat d’un traitement inadéquat.

Quand la schizophrénie s’aggrave à l’âge mûr ?

Les patients âgés souffrant de schizophrénie peuvent présenter des symptômes qui s’aggravent avec l’âge. Par exemple, il peut y avoir une augmentation des symptômes psychotiques, une augmentation des symptômes dépressifs et une détérioration générale des fonctions cognitives. La schizophrénie à un âge avancé peut également entraîner une diminution de la capacité des patients à prendre des décisions, à prendre des initiatives et à s’adapter à de nouvelles situations. Les personnes âgées atteintes de schizophrénie sont également plus susceptibles de souffrir d’une maladie physique chronique et de faire face à un risque accru de décès.

Des solutions pour soutenir les personnes âgées atteintes de schizophrénie ?

Le traitement de la schizophrénie à un âge avancé nécessite des soins spécialisés et individualisés pour chaque patient. Il est important que les personnes âgées touchées par cette maladie soient traitées par des professionnels médicaux qualifiés. Les médicaments sont essentiels pour traiter les symptômes de la schizophrénie et doivent être surveillés de près. Il est également important que les patients reçoivent un soutien et un accompagnement psychosocial pour aider à gérer les symptômes et les effets secondaires des médicaments.

Les conséquences de la schizophrénie sur la santé mentale des personnes âgées ?

La schizophrénie à un âge avancé peut entraîner une détérioration des fonctions cognitives et sociales des patients. Les personnes âgées souffrant de schizophrénie peuvent connaître une perte de mémoire, une diminution de l’aptitude à prendre des décisions, une difficulté à communiquer et à interagir avec autrui et une altération de la capacité à fonctionner de manière autonome. La schizophrénie peut également entraîner une détérioration de la qualité de vie des personnes âgées, à cause des symptômes psychotiques et des effets secondaires des médicaments utilisés pour traiter la maladie.

Quel avenir pour les personnes âgées souffrant de schizophrénie ?

Bien qu’il n’y ait pas de guérison complète de la schizophrénie, il est possible de contrôler les symptômes et d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées atteintes de cette maladie. Les médicaments et le soutien psychosocial sont essentiels pour le traitement de la schizophrénie. Il est également important que les personnes âgées atteintes de schizophrénie reçoivent un soutien et une assistance personnalisés pour gérer les symptômes et les effets secondaires des médicaments.

Les effets de la schizophrénie à un âge avancé sont inquiétants, mais il est possible de gérer la maladie et de vivre une vie pleine et productive. La schizophrénie à un âge avancé est une maladie complexe qui nécessite des soins spécialisés et individualisés. Avec un traitement approprié et un soutien psychosocial, les personnes âgées souffrant de schizophrénie peuvent vivre une vie productive et satisfaisante.

Les progrès réalisés dans la recherche et le traitement de la schizophrénie fournissent de l’espoir aux personnes âgées souffrant de cette maladie et à leur famille. Des spécialistes tels que le Docteur Hubert-Samy Ghozlan (psychiatre et psychanalyste), le Docteur Gérard Zwang (psychanalyste, psychologue et psychiatre) et le Docteur Kadija Oukal (psychiatre) aident à mieux comprendre la schizophrénie et à offrir des traitements plus efficaces aux personnes âgées souffrant de cette maladie.

La schizophrénie à un âge avancé est une source d’inquiétude et de défi pour les patients et leurs familles, mais elle peut être traitée avec succès. La clé du succès est une prise en charge médicale et psychosociale appropriée et individualisée, et la recherche continue sur les effets de la schizophrénie à un âge avancé pourra permettre aux patients et à leurs familles de vivre une vie réussie et satisfaisante.


06 février 2023

[Traitement] : Utilisation de la Clozapine dans le trouble bipolaire

À l'occasion de sa 21e édition, le Congrès de l'Encéphale (18au 20 janvier 2023) a décerné plusieurs prix.

Le Prix du poster a été décerné à des praticiens des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg !

Utilisation de la Clozapine dans le trouble bipolaire : connaissances actuelles et étude rétrospective en miroir

Hélène COPPEE (1) ; Gilles BERTSCHY (1) ; Sébastien WEIBEL (1)
(1) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE

Le trouble bipolaire est une pathologie fréquente et sévère, considérée par l'OMS comme l'une des dix pathologies les plus invalidantes, et dont la question de l'échappement thérapeutique reste un intérêt de santé publique.

Dans différentes études, la Clozapine a pu montrer un intérêt dans le traitement des troubles bipolaires pharmacorésistants. Les études restent cependant peu nombreuses, de qualité souvent faible à modérée, et l'absence de consensus sur la définition de trouble bipolaire résistant rend les populations hétérogènes, compliquant la réalisation de méta-analyse.

Nous avons conduit une étude descriptive, ainsi qu'une étude rétrospective en miroir, à 1, 3 et 5 ans, afin de déterminer le profil des patient bipolaires ayant reçu un traitement par Clozapine aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, et évaluer son efficacité comme traitement prophylaxique. Nous avons exclu les patients présentant un trouble schizo-affectif, afin de nous assurer l'évaluation de la Clozapine sur ses propriétés thymorégulatrices.

La Clozapine a été majoritairement administrée à des patients présentant un trouble bipolaire de type I, dans un contexte d'épisode maniaque pharmacorésistant (30%). La notion de pharmacorésistance est retrouvée dans 92% des cas (avec en moyenne, un échappement à 3 à 4 neuroleptiques avant introduction de la Clozapine). On retrouve des épisodes thymiques à caractéristiques psychotiques dans 61% des dossiers, et des cycles rapides dans 46% des dossiers.

Nous retrouvons une diminution significative des épisodes maniaques, hypomanes et mixtes totaux (hospitalisés + ambulatoires) (p = 0,013) à 1 an ainsi qu'une diminution significative du nombre d'épisodes totaux (p = 0,014), des hospitalisations pour épisode maniaque, mixte ou hypomane (p = 0,021), des hospitalisations en soins contraints (p = 0,048), du nombre de jour d'hospitalisation (p = 0,018), et des épisodes dépressifs ambulatoires (p = 0,048).

À 3 ans nous retrouvons une diminution significative des épisodes maniaques, hypomanes et mixtes totaux (hospitalisés + ambulatoires) (p = 0,032), du nombre d'épisodes thymiques totaux (p = 0,022) et du nombre de jours d'hospitalisation (p = 0,037). Nous ne retrouvons pas de résultat significatif à 5 ans.
La Clozapine semble donc être un traitement prometteur dans le traitement prophylactique des troubles bipolaires avec échappement thérapeutique. Les épisodes thymiques semblent en effet moins sévères, avec diminution de la récurrence d'épisodes à polarité haute et basse à 1 an, et de polarité haute à 3 ans.


Poster Thèse (encephale.com)

05 février 2023

[Documentaire] : "Fréquence Julie" : une singulière quête de normalité au-delà de la schizophrénie

Un jour, Julie a entendu des voix qui la menaçaient. Des médecins lui ont fait des électrochocs, des marabouts ont tenté de l’exorciser, elle a avalé plein de médicaments, bu tout un tas de potions, passé des jours à l’hôpital et de longues heures enfermée chez elle à tenter d’oublier le passé et d’imaginer l’avenir. Administrativement parlant, elle est depuis sa première hospitalisation une « handicapée » à 80%. A mes yeux, souligne la réalisatrice Mia Ma, "elle est une amie précieuse, une âme sensible, une résistante qui a décidé qu’elle ne ferait pas "une carrière de victime". Depuis cinq ans, je la filme" . Au travers de ce film/documentaire intitulé "Fréquence Julie", nous plongeons dans son passé et découvrons l’histoire d’une héroïne.

« Bonjour, je m’appelle Julie et je suis schizophrène ». Avant c’était presque ma carte de visite. Tu te souviens ? Je le disais presque avant de dire bonjour. Maintenant je veux plus ça. C’est fini. Je veux plus que ça me définisse d’abord. Je suis Julie c’est tout. »

Fréquence Julie est un film sur une renaissance, une singulière quête de normalité au-delà de la schizophrénie et en dépit des violences du passé. C’est aussi un film sur l’amour, celui entre deux amies réunies de part et d’autre d’une caméra, celui des proches, au-delà de la souffrance, et celui de Julie, amour retrouvé pour le futur, et pour la vie. 

"Tout au long de la création, explique Mia Ma, la réalisatrice, j’ai senti comme une responsabilité de protéger la dignité de mon amie, de la montrer – même lorsqu’elle était la plus vulnérable – comme je la vois, une force de la nature et l’héroïne de son histoire. La question de la réception du film par Julie a toujours été primordiale. En même temps, j’avais la conviction qu’en me posant des questions de cinéma et uniquement de cinéma (et donc d’éthique), le film ne pourrait jamais fragiliser Julie, mais qu’au contraire il pourrait lui donner de la force. A posteriori, je pense avoir eu raison de ne pas chercher à dissocier mes questions de réalisatrice et mes états d’âme d’amie, car le film trouve sa justesse au point exact de leurs jonctions" .

« On me pose parfois cette question : « Pensez-vous que le film a joué un rôle thérapeutique pour Julie? » C’est une question à laquelle je ne sais pas vraiment répondre. Mais je la trouve intéressante parce qu’elle me fait réfléchir à ce qui fait la singularité de ce film, qui n’est pas un film d’art-thérapie mais un documentaire de cinéma qui s’adresse à tous, schizophrène ou non, enfant d’immigré ou non, et surtout un film qui confère à l’amitié une dimension politique ».

« Tout au long du film, j’ajuste mon écoute à son égard, comme si je tournais minutieusement le bouton du transistor pour ne pas perdre la juste fréquence qui me relie à elle, noyée dans la cacophonie de la radio du monde. » Mia Ma

Sélections en festivals

- Première française aux Ecrans Documentaires d'Arcueil, Arcueil, 2021
- Première internationale au Sheffield Doc Fest, Sheffield, 2022
- Festival Psy de Lorquin- Lorquin, 2022
- DokuBaku Film Festival - Bakou, Azerbaïdjan, 2022

Distinctions

- Prix des Ecrans Documentaires d'Arcueil 2021 et mention spéciale du jury étudiant
- Mention spéciale catégorie Premier long métrage,Sheffield Doc Fest 2022

Le film sera diffusé le 2 février à 21heurees sur Lyon Capital TV et sera projeté dans différents lieux lors de la 20e édition des Journées de la schizophrénie qui auront lieu du 18 au 25 mars 2023.



• Documentaire 78′, France, 2021, Auteure-réalisatrice : Mia Ma. HD 16/9 DCP – Couleur. VO Français, version sous-titrée Anglais/Français. Production, distribution et partenariat Vrai Vrai Films .

04 février 2023

Les Ateliers du rétablissement : coup de coeur pour l'atelier musique de TP-TP

Le 8 décembre dernier, avaient lieu les Ateliers du rétablissement en Santé Mentale Grand Est (NANCY).

C'était plus de 380 participant.e.s , 20 stands, 19 ateliers et 9 coups de coeur.

Le groupe musique organisé par TP-TP, avec le GEM Aube, y était ! Et il a remporté un coup de coeur !

Voir la vidéo : 

https://youtu.be/03HXzeHU2dU

03 février 2023

[Podcast] : La mécanique de la discrimination en santé mentale

Podcast (4mn) par Sandrine Broutin de la Fondation Falret

Il y a beaucoup d’idées reçues autour de la santé mentale, mais il y en a aussi pour chaque trouble psychique, et par extension, pour les personnes qui vivent avec ces maladies. Pour faire simple, la plupart du temps, les personnes sont réduites à leur maladie. L’environnement a tendance à adopter des croyances et des jugements, généralement négatifs, en fonction de la maladie et non de la personne. On appelle ces opinions partagées au sein de la population des stéréotypes. On cultive par exemple l’idée que les dépressifs sont faibles ou que si l’on fait un burnout, et bien c’est qu’on est fragile, ou pas assez endurant professionnellement.

Comment ces généralités peuvent-elle avoir un impact sur les personnes ?

Prenons un exemple en milieu professionnel. Une personne découvre que son futur collègue souffre de troubles bipolaires. Comme nous tous, elle a été nourrie de représentations culturelles et sociales qui portent à croire que les personnes touchées par des troubles bipolaires, du fait de la nature fluctuante de leurs symptômes, sont instables, pas fiables. Or, l’image qu’elle en a, les mots et les attitudes qu’elle va adopter avec ce futur collègue en fonction de ce stéréotype, tout cela aura une influence avec des conséquences très réelles.

En raison de ses représentations, la personne va se faire une opinion de son collègue avant même de le connaître. Elle va le concevoir comme ingérable, se dire qu’elle ne peut pas lui faire confiance à cause de sa maladie. Ses préjugés l’amènent à refuser toute collaboration, ou en tout cas, y être hostile. Non seulement ce futur collègue aura du mal à créer du lien et à établir des relations professionnelles efficaces, mais en plus, il va se mettre à penser qu’il n’est pas à la hauteur, croire qu’il n’est pas capable de travailler.

Comment lutter contre ces préjugés ?

Ce stéréotype sur les personnes bipolaires, ou vivant avec n’importe quel autre trouble psychique, vient en renforcer un autre qui est que ces personnes ne pourraient pas travailler. Ce qui est faux bien-sûr. Ce qui fait barrière, ce sont justement ces représentations. C’est bien pour ça qu’il faut que les entreprises soient mieux accompagnées dans l’accueil des personnes en situation de souffrance ou de handicap psychique. Et aussi que les expériences réussies soient valorisées.

Pour changer nos regards, rien ne remplace une vraie rencontre ! Car pour déconstruire nos préjugés, il faut se donner l’opportunité, la chance même, de rencontrer les personnes qui sont directement concernées pour les entendre et apprendre d’elles. Grâce à leurs témoignages, à la narration de leurs expériences, elles rendent la maladie plus compréhensible, elles donnent espoir en montrant les possibles du rétablissement et d’une vie avec les autres. En découvrant leurs visages et leurs voix, elles nous invitent à ne plus les réduire à leur seule maladie, à leur handicap. Notre attitude change, moins d’idées reçues, plus d’empathie.

C’est notre changement de regard sur la fragilité qui peut contribuer à faire reculer la stigmatisation.

02 février 2023

Tercian® (cyamémazine) : sommeil, dépression, effets secondaires

Tercian® (cyamémazine) est un antipsychotique prescrit dans les troubles psychiatriques comme la schizophrénie. Dans quelles autres indications ? Les troubles du sommeil ? La dépression ? Quels sont les effets indésirables ? Comment l'arrêter ?

Définition : qu'est-ce que le Tercian et quelles indications ?

Tercian® est un neuroleptique typique, aussi appelé antipsychotique de 1ère génération. Il est principalement prescrit par voie orale pour traiter :

- des états psychotiques aigus et chroniques (schizophrénie, paranoïa, psychose hallucinatoire)
- l'anxiété sur une courte durée, lorsque les médicaments recommandés sont inefficaces
- certaines dépressions sévères

Plus spécifiquement, il présente une indication chez l'enfant dès 3 ans dans le traitement de troubles comportementaux sévères. Ce médicament est également administrable par voie injectable pour traiter les crises d'agitation et d'agressivité chez un patient ayant des troubles psychotiques.



01 février 2023

Idées reçues en psychiatrie : quelques minutes pour venir à bout des intox

Innovation au congrès de l'Encéphale 2023, la première session Psytox a pour but de déconstruire des idées reçues en psychiatrie
Les orateurs se sont succédé sur la scène avec pour mission de convaincre en sept minutes chrono les participants au congrès. Un format aussi plaisant qu'enrichissant. 

Doser les antidépresseurs est inutile, la schizophrénie conduit à la démence, la pédophilie est un crime... des experts balaient les idées reçues trop largement répandues. Voici quelques mythes tenaces qui ont été ébranlés.