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31 décembre 2022

Schizophrénie (diagnostic) : en quoi consiste le test du regard ?

Les poètes disent que les yeux sont le miroir de l’âme. Ils ont peut-être davantage raison qu’ils ne le croient eux-mêmes : des études scientifiques récentes ont établi que certains mouvements oculaires peuvent permettre de diagnostiquer une schizophrénie.

Cela fait longtemps que les chercheurs spécialisés en maladies mentales ont remarqué que les personnes souffrant de schizophrénie présentaient des mouvements des yeux altérés. Depuis 10 ans, des études successives ont réussi à mieux discerner ces modifications des mouvements oculaires, montrant ainsi qu’elles pouvaient contribuer à poser le diagnostic de la schizophrénie.

28 décembre 2022

Emploi ESAT et milieu ordinaire : le nouveau calcul de l'AAH

Quel sera le calcul de l'AAH pour les travailleurs qui souhaitent cumuler un emploi à temps partiel à la fois en ESAT et en milieu ordinaire ? Un décret entre en vigueur le 1er janvier 2023 qui permet de maintenir les abattements existants.

Comment sera calculée l'allocation adulte handicapé (AAH) en cas d'activité simultanée en milieu ordinaire et dans un établissement et service d'aide par le travail (ESAT) ? Le décret n° 2022-1614 du 22 décembre 2022 répond à cette question. Il entre en vigueur le 1er janvier 2023.

Possibilité de cumuler ESAT et milieu ordinaire

Ce texte complète le décret du plan de transformation des Esat très attendu qui, publié quelques jours plus tôt, le 14 décembre 2022, définit de nouveaux droits pour les travailleurs d'ESAT, plus proches du Code du travail ; il permet, notamment, d'exercer une activité à temps partiel à la fois en milieu ordinaire et en ESAT (article en lien ci-dessous). Mais, dans ces conditions, quel impact des revenus issus de l'emploi en milieu ordinaire dans le calcul éventuel de l'AAH ?

Maintien des avantages

Ce nouveau texte prévoit que les deux rémunérations, en milieu protégé et ordinaire, sont prises en compte, au niveau du trimestre, et que « les abattements applicables sur chacune d'elles continuent d'être appliqués ». Les primes d'intéressements que l'établissement est amené à verser ne seront pas prises en compte. En d'autres termes, des conditions favorables sont maintenues au bénéfice des usagers, « au plus juste », selon Mehdi Nabti, vice-président du réseau Gesat. C'est, pour lui, une « bonne chose en matière d'équité avec ceux qui ont un parcours seulement en ESAT ».

Un simulateur nécessaire ?

En mars 2022, ce projet de décret avait obtenu un avis favorable du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), avec cependant quelques « réserves ». Pour quelle raison ? « Parce qu'il est très difficile pour les bénéficiaires de l'AAH d'anticiper les conséquences d'un passage en milieu ordinaire sur leur revenu ». C'est pourquoi, il demande la mise en place d'un simulateur « fiable » qui « permet de connaître les conséquences immédiates mais aussi sur le moyen terme ». 

https://informations.handicap.fr/a-emploi-esat-et-milieu-ordinaire-nouveau-calcul-aah-34181.php

27 décembre 2022

[Recherche] : Un lien potentiel découvert entre un édulcorant commun et l’anxiété, sur plusieurs générations

Après la révélation, plus tôt cette année, du risque accru de cancers lié à la consommation d’édulcorant, des chercheurs américains viennent de démontrer un autre impact négatif sur notre santé. Ils ont établi un lien entre l’aspartame, un édulcorant artificiel présent dans près de 5000 aliments et boissons diététiques, et un comportement anxieux chez la souris, détectable sur les deux générations suivantes. Un coup dur pour l’industrie agroalimentaire.

L’aspartame est un édulcorant artificiel largement utilisé dans les aliments et les boissons hypocaloriques, mais aussi dans plus de 600 médicaments. Son pouvoir sucrant est environ 200 fois supérieur à celui du saccharose. Depuis son approbation en 1981 par la FDA (Food and Drug Administration), son utilisation n’a cessé d’augmenter parallèlement à la controverse concernant ses effets indésirables potentiels. En France, l’aspartame a été autorisé en 1988 et son emploi en tant qu’édulcorant alimentaire en 1994.

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De manière concrète, ils ont fourni aux souris de l’eau potable contenant de l’aspartame à environ 15% de l’apport humain quotidien maximal recommandé par la FDA — l’équivalent de six à huit canettes de soda light par jour — pendant 12 semaines. L’étude s’est étalée sur quatre ans.

Un comportement anxieux prononcé a été observé chez les souris à travers une variété de tests de labyrinthe. L’aspartame a perturbé la signalisation des neurotransmetteurs et l’expression des gènes dans l’amygdale, une région du cerveau associée à la régulation des réponses d’anxiété et de peur.

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26 décembre 2022

[Vidéos] : La psychiatrie du soleil

 La psychiatrie du soleil – Chaine You Tube


Replays des "live" avec le Dr Fond pour répondre aux questions :


17 octobre 2022 à 18h : Prévenir et soigner la dépression


21 octobre à 18h : Dépression résistante



Chaine YouTube de la psychiatrie du soleil :

 

https://www.youtube.com/@LaPsychiatrieduSoleil




25 décembre 2022

La santé mentale, ces hommes en ont parlé en 2022 et c’est "un pas en avant".

Stromae, Billy Crawford, François Alu... En France, comme à l’étranger, ils se sont livrés sur leurs pensées suicidaires, leur thérapie ou leur besoin de se préserver. Ça n’a rien d’anodin.

À l’heure de boucler 2022, un événement survenu en tout début d’année résonne aujourd’hui encore. C’est celui de la prestation, en plein JT de TF1, de Stromae, venu chanter devant les sept millions de téléspectateurs de la Une « ses pensées suicidaires », celles dont il est « peu fier ». Si la nature de sa performance, orchestrée de toutes pièces avec la journaliste Anne-Claire Coudray pour la promo de son nouveau single L’enfer, en a déconcerté plus d’un, les mots du chanteur belge en ont, eux, marqué d’autres.

Nous sommes à une heure de grande écoute. Là, dans l’espace public, un lundi soir de janvier. Et Stromae, les yeux droits vers la caméra, brise le silence autour de sa santé mentale. L’effet a été immédiat : il s’est traduit par un pic d’appels de +13 % au numéro national de prévention du suicide.

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23 décembre 2022

[Témoignage] : Samir Douadi, atteint de handicap psychique et employé en milieu ordinaire

Dans le cadre de la Semaine européenne de l'emploi pour les personnes handicapées, france3 a rencontré Samir Douadi, un habitant d'Orléans. Accompagné dans son projet professionnel, il a pu intégrer une entreprise en milieu ordinaire dans laquelle il se sent bien.

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22 décembre 2022

[Recherche] : Est-ce qu'il y a un lien entre désorganisation de la pensée et cannabis ?

Quid du lien entre désorganisation de la pensée et cannabis ?

L’équipe de recherche PSYR2 (« Pathologies Psychiatriques, de la Résistance à la Réponse ; Centre de Recherche en neurosciences de Lyon) et le SUAL (Service Universitaire d’Addictologie de Lyon et de son agglomération) font l’hypothèse que la désorganisation de la pensée, c’est-à-dire la difficulté à établir un lien entre ses idées et à les communiquer clairement aux autres, serait également impactée par la consommation de cannabis chez des individus sans trouble psychotique ou ayant subi un premier épisode psychotique ou souffrant de schizophrénie.

Rappelons que le trouble de la pensée formelle (FTD Formal thought disorder) est un syndrome multidimensionnel qui survient principalement le long du continuum de la psychose. La consommation de cannabis est connue pour augmenter les symptômes de la psychose, en particulier les symptômes positifs. Cependant, l’impact de la consommation de cannabis sur la FTD chez les personnes présentant des symptômes tout au long du continuum de la psychose reste incertain. Pour combler cette lacune dans les connaissances, une méta-analyse examinant l’association entre la consommation de cannabis et la FTD chez ces personnes a été menée par PSYR2 et le SUAL.

La FDT englobe des symptômes particulièrement invalidants qui augmentent l’isolement social, réduisent la qualité de vie et sont associés à de moins bons résultats cliniques.

L’hypothèse de départ était que le cannabis aggraverait la FTD. Une recherche systématique a donc été initiée dans les bases de données PubMed, ScienceDirect, PsycINFO, Web of Science, Embase et Google Scholar jusqu’en juillet 2022. Dix-neuf études ont été incluses, totalisant 1840 consommateurs de cannabis et 3351 non-consommateurs de cannabis. La sévérité de la DFT s’est avérée plus élevée chez les consommateurs de cannabis (DMS = 0,21, IC 95 % [0,12–0,29],p  = 0,00009). Des analyses de sous-groupes ont révélé que la sévérité de la DFT était augmentée chez les consommateurs de cannabis, quelle que soit la sévérité du trouble :

– individus en bonne santé (DMS = 0,19, IC 95 % [0,05–0,33], p  = 0,02) ;
– patients avec un premier épisode psychotique (DMS = 0,21, IC 95 % [0,01–0,41], p  = 0,04) ;
– patients atteints de schizophrénie (DMS=0,25, IC95%[0,11–0,38], p  =0,005).

Les différences entre les groupes n’étaient pas significatives. Conformément à son effet déjà connu sur les symptômes positifs de la psychose, la consommation de cannabis semble être associée à une sévérité accrue de la FDT tout au long du continuum de la psychose. Les recherches futures devraient tenir compte des variables confusionnelles potentielles telles que d’autres troubles liés à l’utilisation de substances et explorer l’impact de la consommation de cannabis sur les dimensions de la FDT.

21 décembre 2022

[Radio] : Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale

Des chroniques courtes (3-4mn) en partenariat avec l'Œuvre Falret, une association reconnue d'utilité publique fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret ; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté. 

https://www.rcf.fr/culture-et-societe/folie-ordinaire-agir-pour-notre-sante-mentale

20 décembre 2022

Psychose infantile : définition, cause, symptômes, traitement

La psychose infantile est un trouble du développement de l’enfant difficile à diagnostiquer. Quels sont les symptômes de cette maladie ? Comment peut-on la traiter ?

Qu’est-ce qu’une psychose infantile ?

Une psychose infantile est un trouble qui touche environ 6 enfants sur 1 000, plus souvent les garçons que les filles. Elle fait partie des Troubles Envahissants du Développement de l’enfant (TED), et est dans certains cas appelée dysharmonie évolutive. Parmi les autres TED, on peut retrouver le trouble du spectre autistique (TSA) ou le syndrome d’Asperger.

Le terme de psychose infantile fait cependant débat, il n’est plus utilisé au niveau international depuis 1980, à cause de sa portée négative et stigmatisante. Mais il est cité dans la Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent, même si ce terme ne fait pas consensus, selon la Haute Autorité de Santé.

La notion de psychose infantile fait référence à une série de troubles psychiques en lien avec la personnalité de l’enfant et ses relations sociales, l’amenant à perdre contact avec la réalité.

Il existe plusieurs types de psychoses infantiles, notamment la psychose précoce déficitaire associée à un déficit mental important, la dysharmonie psychotique, et la psychose maniaco-dépressive. Le trouble du spectre autistique, et la schizophrénie, sont parfois confondus avec une psychose infantile.

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19 décembre 2022

[Guide] : PCH 2023 : la prestation de compensation du handicap

La prestation de compensation du handicap (PCH) est distribuée aux bénéficiaires par le département. Cette aide financière a pour objectif de couvrir les dépenses générées par leur perte d'autonomie.

Qu'est-ce que l'aide PCH ?

La prestation compensatoire du handicap, ou PCH, est une aide destinée à prendre en charge certaines dépenses liées au handicap, comme l'aménagement du véhicule ou du logement ou l'emploi d'une aide : personnalisée, elle est modulée en fonction des besoins spécifiques du demandeur. Pour les personnes dont le handicap est définitif, les aides sont accordées de façon illimitée. A compter du 1er janvier 2023, l'aide sera élargie aux personnes ayant un handicap psychique ou mental.

Quel est le montant de la PCH ?

La PCH n'est pas une allocation au montant fixe, mais bien une prestation destinée à dédommager les demandeurs d'un certain nombre de frais occasionnés, de façon régulière ou ponctuelle, par la situation de handicap. Le montant est donc déterminé par des plafonds et par le taux de prise en charge défini selon les revenus. Les frais couverts sont regroupés en cinq catégories. L'aide humaine sert à couvrir l'emploi d'une tierce personne, directement ou via des sociétés de prestation agréées : le tarif plafond varie de 15,74 euros à 22 euros de l'heure.

Une aide au logement est également possible. Les travaux d'aménagement peuvent être couverts à hauteur de 10 000 euros par période de dix ans. Le déménagement est aussi couvert, à hauteur de 3 000 euros par période de dix ans. L'aide au transport sert à couvrir les frais d'aménagement du véhicule, dans la limite de 1 500 euros. Une indemnité kilométrique pour les trajets en voiture particulière peut aussi être versée. Quelques aides spécifiques ou exceptionnelles, comme les frais d'entretien ou de réparation des matériels spécifiques, peuvent être accordées, dans la limite de 100 euros par moi ou 6 000 euros par période de dix ans. Enfin l'aide animalière doit servir à l'acquisition et à l'entretien d'un animal éduqué par un éducateur agréé et participant à l'autonomie du demandeur, et peut aller jusqu'à 6 000 euros par période de dix ans.

Qui a le droit à la PCH ?

Plusieurs conditions permettent le versement de cette prestation : l'autonomie, l'âge, les ressources et la résidence.

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18 décembre 2022

[Document] : Promouvoir la santé mentale des populations en temps de Covid-19

La Santé en action, Septembre 2022, n°461 

"Promouvoir la santé mentale des populations en temps de Covid-19"

La pandémie Covid-19 a un impact négatif majeur sur la santé mentale de la population, objectivé par des enquêtes scientifiques et par les professionnels qui travaillent en première ligne. Une trentaine d'experts et de professionnels de terrain dressent un état des connaissances et analysent les conséquences que la pandémie a sur la santé mentale de l'ensemble de la population. Ils formulent des recommandations pour l'action. Ce numéro spécial questionne en particulier l'éthique et les inégalités sociales et territoriales de santé.

17 décembre 2022

Schizophrénie paranoïde : cause, symptômes, prise en charge et traitement

La schizophrénie paranoïde caractérisait par le passé un type de schizophrénie particulier, que les experts ne reconnaissent plus à l’heure actuelle. En effet, en 2013, l’American Psychiatric Association (Association américaine de psychiatrie) a jugé le terme dépassé, puis d’autres organisations s’occupant de maladie mentale ont suivi cet avis.

Bien que le terme de « schizophrénie paranoïde » soit désormais obsolète et ne soit plus utilisé par les professionnels de la santé mentale, la paranoïa est un symptôme important de la schizophrénie, qui permet souvent de poser le diagnostic et de contribuer à la bonne prise en charge de cette maladie. Toutes les personnes atteintes de schizophrénie ne développent pas des sentiments de paranoïa. Cependant, la paranoïa est souvent un symptôme important de cette maladie mentale.

1. Schizophrénie paranoïde : définition

Dans son article intitulé « What is Schizophrenia », l’American Psychiatric Association précise que la schizophrénie est une maladie mentale qui se caractérise par un trouble chronique du cerveau. La schizophrénie est une pathologie complexe, et les personnes qui en souffrent sont souvent victimes de préjugés dus à des idées fausses qui les isolent du reste de la population. Cette maladie est souvent confondue avec un dédoublement de la personnalité, ou un trouble de la personnalité multiple. Une grande partie des patients vivent avec leur famille, en foyers adaptés ou seuls. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans son dossier consacré à la schizophrénie, indique ainsi qu’un tiers des personnes atteintes de schizophrénies et bien prises en charge sont en rémission. Toutefois, la maladie touche 600 000 personnes en France, dont la moitié fera au moins une tentative de suicide. L’Organisation mondiale de la santé, dans son article sur les troubles mentaux, précise ainsi que les personnes souffrant de schizophrénie ont une espérance de vie réduite de 10 à 20 ans par rapport à celle de la population générale. Mieux connaître la maladie permettra de réduire ce chiffre.

2. Les symptômes de la schizophrénie paranoïde

La Cleveland Clinic, dans son article « Paranoid Schizophrenia », indique que les principaux symptômes de la schizophrénie sont :

= des délires, en particulier des délires de contrôle (la personne croit être contrôlée par une force extérieure), de grandeur (elle croit posséder des capacités, de l’argent ou un statut qu’elle n’a pas en réalité), de persécution (elle croit que tout le monde ou une personne en particulier lui en veut) ;

= des hallucinations : la personne a la sensation de voir ou d’entendre (notamment des voix) certaines choses qui n’existent pas en réalité ;

= un discours désorganisé ou incohérent : la personne répète sans cesse certains mots ou en invente ;

= un comportement désorganisé : la personne est dans l’incapacité de contrôler son comportement, par exemple pour effectuer des gestes de la vie quotidienne, pour maîtriser ses impulsions, la manifestation de ses émotions ou ses gestes ;

= les symptômes négatifs : il s’agit d’une diminution de l’intérêt général pour le monde, d’un manque d’enthousiasme affiché pour des activités vues comme amusantes par la majorité des gens, d’une disparition des émotions. Comme si la personne se mettait en retrait du monde ;

= la paranoïa : la personne se méfie des autres, et règle toute sa vie en conséquence de ce délire de persécution

= l’anosognosie : du fait d’un trouble cérébral, la personne manque de lucidité sur son état, et ne reconnaît pas qu’elle est malade.

3. Les causes de la schizophrénie paranoïde

La cause de la schizophrénie n’est pas encore déterminée avec certitude. L’Organisation mondiale de la santé, dans son dossier consacré à la maladie, indique que différents facteurs entrent en jeu, en particulier la concomitance entre certains gènes et un certain nombre de facteurs environnementaux et psychosociaux. Le risque de développer une schizophrénie augmente également lorsque la personne consomme beaucoup de cannabis.

4. Schizophrénie paranoïde : quand consulter ?

Compte tenu de l’anosognosie associée à cette maladie (le fait que la personne ne reconnaisse pas qu’elle est malade), c’est souvent l’entourage qui incite et encourage la personne qui souffre de schizophrénie à consulter un médecin. Le diagnostic est parfois posé à la suite d’une tentative de suicide.

5. Examens et diagnostics de la schizophrénie paranoïde

Le diagnostic de la schizophrénie doit être établi grâce à une prise en charge multidisciplinaire, qui englobe à la fois l’aspect médical, mais aussi l’aspect social et psychologique. Le diagnostic est souvent établi à l’issue d’une hospitalisation consécutive à un épisode psychotique. Cette prise en charge par plusieurs spécialistes permet d’exclure d’autres troubles mentaux et d’autres causes (abus de substances psychotropes ou de médicaments, anomalies cérébrales). Une évaluation psychiatrique permet de déterminer l’état mental de la personne, en observant son comportement et en l’interrogeant sur ses pensées, ses délires, ses hallucinations, sa consommation de substances et ses idées suicidaires. Le médecin interroge également le patient sur ses antécédents familiaux et personnels.

6. Traitements de la schizophrénie paranoïde

L’Inserm précise le traitement recommandé pour la schizophrénie :

= la prise de médicaments antipsychotiques ;

= la prise en charge psychosociale, qui passe par une remédiation cognitive, certaines techniques de thérapie cognitivo-comportementale, de la cognition sociale, une psychoéducation, mais également l’intégration de l’entourage dans le processus, afin d’améliorer la connaissance de la maladie et donc la qualité de vie du patient et de son entourage.

= Dans certains cas, la stimulation magnétique intracrânienne et l’électroconvulsivothérapie (c’est-à-dire les électrochocs ou sismothérapie) peuvent être envisagées.

7. Comment prévenir la schizophrénie paranoïde ?

Compte tenu de l’absence de certitude sur les causes de la schizophrénie, il est impossible de prévenir cette maladie. Toutefois, il est recommandé de limiter la consommation de cannabis, car les substances de ce type semblent favoriser le développement de la schizophrénie, en particulier chez les personnes ayant fumé avant l’âge de 18 ans.

Sources :

Inserm, American Psychiatric Association, Maria Hejnar, psychologue clinicienne, Mental Health UK, Cleveland Clinic, Organisation mondiale de la santé

16 décembre 2022

Appel à projet 2023 : "Maladies psychiques : accès aux soins et vie sociale"

La Fondation de France lance l'appel à projets 

"Maladies psychiques : accès aux soins et vie sociale".

Elle entend soutenir des initiatives s’appuyant concrètement sur un travail d’accompagnement concerté entre le médical, le social et le médico-social.

Date limite de réception des dossiers : 22 février 2023


Maladies psychiques : accès aux soins et vie sociale - Fondation de France

15 décembre 2022

[E-book] : Santé buccale et psychiatrie

Pourquoi s'intéresser à la santé buccale des patients en psychiatrie ?

La santé buccale fait partie intégrante de la prise en charge globale du patient en psychiatrie. Longtemps négligée, car difficile à mettre en œuvre, elle représente pourtant un véritable enjeu de santé publique. L’état bucco-dentaire dégradé a en effet des incidences majeures sur la santé et la qualité de vie. 

Dans ce domaine où la prévention a fait ses preuves, l’infirmier est en première ligne pour repérer les signes avant coureurs des pathologies bucco-dentaires, mettre en place une démarche éducative et accompagner le patient dans des soins adaptés. Il faut prendre le temps d’observer, d’écouter et de comprendre, savoir différer sans renoncer, en un mot, se mettre au temps du patient. Une connaissance fine de la pathologie mentale est donc nécessaire.

Les auteurs : Frédéric Denis, odontologiste praticien hospitalier, CH la Chartreuse, Dijon et Christine Coquaz, Directrice des soins

E-book gratuit à télécharger :

13 décembre 2022

[Recherche] : Révolution en vue dans le diagnostic de la bipolarité ?

La start-up Aleciag développe un test sanguin pour diagnostiquer la bipolarité. Une expérimentation va être lancée selon "Ouest-France".

La bipolarité pourrait bientôt être détectée par une simple prise de sang. C'est l'objet de 10 ans de recherches de la start-up Aleciag, basée près de Montpellier, dans l'Hérault. Un test, baptisé Edit-B, va être lancé dans un laboratoire médical local, selon Ouest-France. Si ce dernier fonctionne, les médecins pourront donc plus facilement différencier une dépression d'une bipolarité. « Notre test permettra de pallier l'errance diagnostique des patients, qui dure sept ans en moyenne. Jusque-là, il était très difficile pour un médecin de diagnostiquer la différence entre ces deux maladies mentales, car elles se ressemblent. Mais leur prise en charge n'est pas du tout la même », confie Alexandra Prieux, cofondatrice d'Alcediag, auprès du quotidien local.

Selon une étude réalisée sur des patients du CHU de Montpellier et publiée en mai dernier, le test aurait 90 % de sensibilité pour détecter les personnes malades. Une deuxième étude, de validation, est d'ores et déjà lancée et prendra deux ans, avec 436 patients testés. Le but est de commercialiser ce test en 2023. Il le sera d'abord en Italie et en Suisse, avant d'arriver en France.

Dinah Weissman, également cofondatrice de la start-up, essaie d'expliquer comment cela fonctionne : "Quand le cerveau dysfonctionne, il envoie des signaux dans le corps, comme le ferait un rein ou un foie malade". Signaux captés donc par cette prise de sang. « Faire entrer la biologie dans la psychiatrie, c'est une révolution », se réjouit-elle. Alexandra Prieux abonde : « En psychiatrie, tout reste à faire. Nous nous intéressons aussi à la schizophrénie, à la dépression post-partum, au stress post-traumatique. Un jour, c'est sûr, nous saurons détecter toutes les maladies mentales et les traiter, car ce sont des maladies comme les autres. »

En France, entre 650 000 et 1 650 000 personnes sont touchées par des troubles bipolaires. Si la maladie n'est pas traitée, 20 % des patients meurent par suicide. De manière générale, l'espérance de vie des patients est actuellement réduite de 10 ans.

12 décembre 2022

Domestiquer le handicap psychique ? Pratiques et expériences de l’accompagnement dans le logement en santé mentale.

C'est le titre d'une thèse présentée par Marcos Vinicius Oliveira Azevedo - Centre d'étude des mouvements sociaux - CEMS

Résumé

En France, l’accompagnement en santé mentale est un domaine d’intervention qui recouvre une pléthore de pratiques et d’expériences aussi répandues que floues. Cette thèse documente, caractérise et qualifie ce qu’accompagner veut dire : elle met au jour les logiques d’action de l’accompagnement de personnes handicapées psychiques et donne à voir la manière dont l’accompagnement s’inscrit dans la vie quotidienne de ces dernières, notamment dans leur quotidien à domicile. 

La recherche s’appuie sur l’analyse de matériaux divers : un corpus de sources écrites (rapports d’activité, plaquettes de présentation de structures d’accompagnement, dossiers médico-sociaux), des données obtenues à travers dix-huit mois d’observation directe à découvert du travail de trois structures d’accompagnement (un ensemble de logements accompagnés de psychiatrie de secteur, un Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés [SAMSAH] et un Service d’accompagnement à la vie sociale [SAVS]), et des entretiens réalisés tantôt avec des professionnelles et professionnels de l’accompagnement (n=41) tantôt avec des personnes accompagnées (n=31). 

Au croisement des sociologies du travail, de la psychiatrie, du handicap et de l’action sociale, l’étude ici présentée retrace et restitue la trajectoire des "programmes d’accompagnement en santé mentale" : une trajectoire qui s’initie avec la sélection et l’admission de personnes jugées en mesure de « devenir (plus) autonomes » ; qui se poursuit avec la production et l’entretien d’une relation fondée à la fois sur le souci des autres et la surveillance de leurs conduites ; qui s’inscrit durablement dans les plus différents domaines de la vie sociale des individus accompagnés et façonne de manière importante leurs modes de vie, y compris de leur vie privée ; et, enfin, une trajectoire qui soit se suspend parce qu’elle n’a pas produit les effets escomptés, soit se ramifie dans d’autres prises en charge ou soit se prolonge indéfiniment. 

La thèse montre que le changement de contexte d’intervention (de l’hôpital à la ville et au domicile) ne se traduit pas foncièrement en rupture avec les logiques contraignantes de liberté et que le travail d’accompagnement, fortement axé sur l’optimisation des capacités individuelle des personnes accompagnées, se heurte aux barrières sociales qui limitent voire empêchent l’autonomisation de ces personnes. Quant à ces dernières, si elles participent inexorablement à l’organisation des programmes et à la gestion de leur trajectoire, leur marge de choix des modalités d’accompagnement est conditionnée non seulement par les troubles psychiques mais aussi, voire surtout, par des marqueurs sociaux tels que l’âge, la génération, le genre, l’appartenance raciale et la classe.

11 décembre 2022

Le Clubhouse, une structure autogérée pour les personnes qui souffrent de troubles psychiques

À Nantes, le Clubhouse accueille depuis deux ans les personnes en situation de handicap psychique. Situé en centre-ville, ce lieu associatif d'entraide et d'activité, loin du milieu médical, n'accueille pas de "patients", mais des "membres".

L'autogestion, une clé pour l'estime de soi

À Nantes, tout près de Talensac, des personnes se retrouvent quatre jours par semaine pour mener des activités ensemble.

La matinée commence toujours par la répartition des tâches. Car ce sont les membres du Clubhouse, encadrés par trois salariés, qui organisent leur journée et font tourner la structure.

Le mot d'ordre ici est l'autogestion, qui est un bon moyen pour reprendre goût aux gestes du quotidien. Cela passe par de simples démarches - mais pas forcément évidentes pour tout le monde - comme aller faire le marché, affronter une foule ou nouer des interactions.

Des membres aux multiples vies

À 60 ans, Jean-Yves a déjà eu plusieurs vies. Dans la dernière, il était commercial dans l’industrie automobile. Il y a dix ans, il a été licencié pour raisons économiques. Un événement traumatisant qui l’a mené à la dépression. Grâce à l’association, il a retrouvé le goût de vivre.

"Ce qui est bien c'est que j'ai récupéré de la communication, je revois des gens. Avant, j'étais un peu enfermé après une grosse dépression. Là, ce qui est bien c'est qu'il n'y a pas de jugement, tout le monde est à égalité "

Comme Jean-Yves, ils sont 120 adhérents à bénéficier de l'association. Victimes de crises d’angoisse, de burn-out ou bipolaires, les membres du Clubhouse viennent chercher un espace bienveillant sans jugement, où leur fragilité s’efface.

Une passerelle vers l'autonomie

Trois salariés de l'association sont présents pour encadrer les activités, chacun des adhérents peut prendre part à celle qu'il souhaite. La préparation en commun des repas est celle qui emporte le plus vif succès au Clubhouse.

"Cette opportunité de pouvoir suivre une recette, faire les courses et préparer, c’est aussi l’objectif que nous avons de redonner de l'autonomie aux gens," confie Cathy Porcher, chargée de co-gestion et d'insertion au Clubhouse.

Le concept du Clubhouse est né aux Etats-Unis dans les années 1940. À l’époque, un groupe de patients achète un immeuble qu’il gère collectivement, avec pour valeur centrale l’entraide et le travail en commun.

Tout l’enjeu d’un Clubhouse, c’est de reprendre sa place dans la société"

"On s'est rendus compte que travailler et se remettre en mouvement permettait aux membres de reprendre confiance en eux, de rompre l'isolement et de retrouver des compétences, et ainsi reprendre leur place," considère Alice Aubineau, directrice du Clubhouse.

Le concept a été importé en France en 2011. Depuis, cinq structures de ce type fonctionnent à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes et de nouveaux clubs devraient voir le jour dans les prochains mois à Rennes et à Bastia.

10 décembre 2022

Schizophrénie, diabète... Au Japon, des malades militent pour changer le nom de leur maladie

Selon une grande consultation lancée dans une association des malades du diabète, 80% d'entre eux sont favorables à un changement de nom.

Changer le nom de certaines maladies qui souffrent d'une mauvaise réputation, c'est le débat qui monte au Japon dans la communauté médicale. De plus en plus de patients expliquent qu’ils doivent affronter en permanence deux choses : la maladie et le regard des autres, qui interprètent inconsciemment la désignation de leur affection. Schizophrénie, démence, variole du singe... C'est le plaidoyer de plusieurs associations de malades au Japon, notamment ceux du diabète. L'association a organisé une grande consultation des patients : 80% d’entre eux ont expliqué qu’ils étaient favorables à un changement rapide du nom de leur maladie.

Pour comprendre, il faut parler un peu japonais. La maladie que l’on connaît en France sous le nom de diabète s’appelle ici "to nyon byo", soit la “maladie de l’urine sucrée". Pourquoi ? Car, il y a très longtemps, des médecins avaient observé que les fourmis semblaient attirées par le goût sucré de l’urine des personnes atteintes de cette maladie. Depuis, on sait que c'est faux : tous les malades du diabète ne relâchent pas du glucose dans leur urine. Mais le nom est resté. Les patients expliquent que le mot "urine" dans le nom de leur maladie porte une image sale qui leur colle à la peau, comme si leur affection était liée à un style de vie négligé.

Réflexion mondiale

Pour changer le nom d'une maladie, il faut l'accord de la communauté médicale et le lancement d’une procédure par le ministère de la Santé. D’autres malades ont déjà réussi, dans le passé, à changer le nom de leur maladie au Japon, bien que le processus soit lent. En 2002, ils ont par exemple transformé l’appellation de la schizophrénie. On parlait avant de “seishin bunretsu byo", soit "la maladie de l’esprit divisé". On dit maintenant “togo shiccho sho”, qui signifie "le trouble de la perte de coordination", qui est beaucoup moins effrayant. Dans le même esprit, certains médecins japonais proposent de rebaptiser le diabète en "kokettosho", c'est-à-dire "la maladie du surplus de sucre dans le sang".

D'autres pays réfléchissent à faire ces changements. En France, des familles militent actuellement pour le changement du nom de la schizophrénie. Ce mot ferait trop peur car il apparaît souvent, dans les médias, dans des affaires de tueurs en série ou autre. À l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la santé est elle aussi souvent sollicitée. Elle a d’ailleurs annoncé qu’elle allait débaptiser la variole du singe, beaucoup trop stigmatisant pour les malades. Progressivement, il faudra parler non plus de variole du singe mais de “mpox”, beaucoup plus neutre et moins blessant pour les personnes qui en souffrent.



09 décembre 2022

[Débat] : Les diagnostics psychiatriques sont-ils "scientifiquement dénués de sens" ?

Des scientifiques anglais estiment que la classification des troubles psychiatriques n’est pas toujours pertinente pour évaluer les troubles de la santé mentale.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur huit souffre d’un trouble de la santé mentale.
Cela peut être des troubles bipolaires, une dépression, des troubles post-traumatiques, la schizophrénie, etc. Les troubles de la santé mentale sont de plus en plus fréquents, notamment à cause de la pandémie de Covid-19. D’après l’Organisation mondiale de la santé, elle a provoqué une hausse de 26 à 28 % des troubles anxieux et dépressifs. Si ces maladies sont de plus en plus fréquentes, elles sont encore mal connues. Des chercheurs de l’université de Liverpool, située en Angleterre, estiment même que le diagnostic est parfois dénué de sens. Le professeur Peter Kinderman, co-auteur de la recherche, considère que "l’approche biomédicale" dans le diagnostic des troubles de la santé mentale n’est pas "adaptée à son objectif". Selon lui, ce système "suppose à tort que toute détresse résulte d'un désordre et s'appuie sur des jugements très subjectifs pour déterminer ce qui est normal ou non". L'étude est publiée dans la revue spécialisée Psychiatry Research.

Une analyse portant sur 5 types de troubles de la santé mentale

D’après les conclusions des auteurs, les diagnostics psychiatriques sont "scientifiquement sans valeur en tant qu'outils pour identifier des troubles de santé mentale". Leur étude s’appuie sur une analyse détaillée de cinq chapitres du Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques publié par l’Association américaine de psychiatrie, utilisé par les professionnels de santé pour établir des diagnostics et choisir des traitements. Cet ouvrage est particulièrement populaire aux États-Unis. Les scientifiques anglais ont consacré leurs travaux aux chapitres sur la schizophrénie, le trouble bipolaire, les troubles dépressifs, les troubles anxieux et les troubles liés à un traumatisme.

En quoi les diagnostics psychiatriques posent-ils problème ?

Pour les auteurs de cette recherche, les diagnostics psychiatriques présentent une limite importante : l’hétérogénéité. Les différents troubles étudiés présentent parfois des symptômes similaires ou proches, ce qui rend la classification caduque. Mais ils manquent également de précision : les règles, permettant de formuler des recommandations cliniques, ne sont pas les mêmes selon les troubles. Le problème le plus important, selon les auteurs, est le manque de personnalisation de ces outils : d’une part, ils ne prennent pas en compte des traumatismes vécus par le patient, mais ils s’intéressent aussi peu aux cas individuels et aux traitements nécessaires. "Bien que les catégories de diagnostic créent l'illusion d'une explication, elles n'ont aucun sens scientifique et peuvent créer de la stigmatisation et des préjugés, observe Dr Kate Allsopp, de l'université de Liverpool, autrice principale de cette étude. J'espère que ces résultats encourageront les professionnels de la santé mentale à penser au-delà des outils de diagnostic et à envisager d'autres explications aux troubles de la santé mentale, comme un traumatisme et d'autres expériences de vie." En somme, les outils de diagnostic ne permettent pas d’évaluer avec justesse les "causes complexes de la détresse humaine".



08 décembre 2022

Tendre le dos / Serrer les fesses / Raser les murs

(REV = Réseau français sur l’entente de voix)

Le contexte, le contexte ! Changer, c'est d'abord changer de contexte...

Dans un monde centré sur l'individu, attirer l'attention sur le contexte, l'environnement dans lequel nous évoluons, peut paraître incongru... et pourtant !

Très régulièrement depuis la création du REV, j'y rencontre des familles au sein desquelles un diagnostic psychiatrique a été posé. Souvent qualifiées de "crises", les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes concernées par la situation seraient, dès lors, l'expression d'un processus pathologique. Telle personne serait "trop sensible" ou "incapable de gérer ses émotions" ou bien encore "pas assez rationnelle". J'ai même entendu un jour un psychiatre dire à l'une de ses patientes : "Vous manquez de rigueur". Bref, autrement dit, dès le diagnostic posé, le "problème" se retrouve localisé dans UNE personne qui "ne va pas bien".

Des années (voire des décennies) plus tard, ses proches arrivent au REV en recherchant "une autre voie", ayant fait l'expérience (pour ce qui les concerne) d'une forme répandue d'impasse psychiatrique : l'expression du "processus pathologique" est "matée" à coups de neuroleptiques, plus aucune émotion ne fait surface, l'hyper-rationalité prend le dessus et - hors "crises" (qui continuent de se produire à intervalles plus ou moins réguliers) - tout le monde tend le dos, serre les fesses et rase les murs... jusqu'à la prochaine crise quand, à nouveau, "démonstration" sera faite qu'il est impossible de faire quoi que ce soit d'autre que... donner plus de médicaments ! CQFD : c'est un processus pathologique qui est localisé dans UNE personne... dite "malade".

Et s'il était possible de formuler les choses autrement ? Si, par exemple, il était envisageable de regarder le problème comme le problème, pas du tout localisé dans UNE personne, mais au contraire indépendant des personnes ? Et que les personnes impliquées dans la situation saisissent, hors des "crises", toute occasion favorable pour tenter de formuler le problème d'une façon qui ait du sens pour chacun.e d'elles ? Puis de considérer en quoi ce problème les concerne, quelle place elles tiennent dans cette situation, quelles responsabilités elles auraient envie de prendre pour transformer le "problème" en opportunité d'avancer vers ce qui est important pour elles, ce qu'elles auraient envie de vivre ou d'avoir dans leur vie ?

Si cette évocation vous parle, saisissez l'occasion de notre atelier à destination des familles, le week-end prochain, les 10 et 11 décembre à Orléans ! Il fait suite aux ateliers de 2015, 2016 et 2018 qui avaient eu un franc succès et nous essayons de les relancer régulièrement : profitez-en :-)

Peut-être aussi que cette construction temporelle à forme de "sédimentation" (les difficultés s'accumulent, chacun.e y réagit du mieux qu'il/elle peut, puis cela prend un forme en apparence incompréhensible ou inaccessible) vous fera penser - non sans raison ! - à la construction historique de la "pensée psychiatrique" ? Pour en savoir plus, participer à notre Forum en ligne samedi 10 décembre à 17h en compagnie d'Anna Baleige !

Peut-être encore que cela vous donnera envie de vous former à des modalités d'accompagnement pragmatiques et respectueuses des dynamiques émotionnelles et relationnelles vivant en chacun.e de nous ? Dans ce cas, notre formation longue, démarrant le 16 janvier 2023 à Paris, est faite pour vous ! Nous avons encore des places pour vous accueillir et nous offrons des "tarifs réduits" afin de la rendre accessible au plus grand nombre ! Contactez-moi à yann@vivremavie.fr pour en savoir plus et candidater ;-)

Enfin, peut-être que tout cela vous donne envie de contribuer au Congrès mondial Intervoice, organisé par le REV, et qui se tiendra à Paris les 26 et 27 octobre 2023 ? Retrouvez l'appel à contributions ici et écrivez-nous !!

07 décembre 2022

L'aéroport CDG rebaptisé Anne de Gaulle du 3 au 10 décembre.

Du 3 au 10 décembre 2022, l'aéroport CDG sera rebaptisé Anne de Gaulle, du nom de la fille avec trisomie du général. Avec cette nouvelle appellation, le groupe ADP entend sensibiliser et améliorer les conditions de voyage des personnes handicapées.

3 décembre 2022 : décision symbolique de « haut vol » en cette Journée internationale des personnes handicapées ! Le groupe ADP, qui détient les aéroports de Paris, a décidé de renommer Paris Charles de Gaulle en Anne de Gaulle, du nom de la fille du général qui était porteuse de trisomie 21, décédée en 1948, à l'âge de 20 ans. Du 3 au 10 décembre 2022, les voyageurs débarqueront donc à ADG et non plus à CDG. Objectif ? "Promouvoir les actions en faveur de l'insertion des personnes, notamment, atteintes de handicap neurologique et psychique", a expliqué le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, sur France Info, le 1er décembre 2022.

L'aéroport CDG rebaptisé Anne de Gaulle du 3 au 10 décembre (handicap.fr)

[Actualité locale] : Distinctions honorifiques

Ont été nommées au grade de Chevaliers  dans l’Ordre national du mérite 2022 :

Nathalie Prunier, adjointe au maire de Colmar chargée de la solidarité des personnes âgées, du handicap et de la santé, cofondatrice et secrétaire générale d’une association de soutien aux personnes atteintes de schizophrénie (Schizo Espoir, association membre du Collectif Schizophrénies).

Laurence Lalanne, professeur des universités, praticien hospitalier, cheffe du service d’addictologie au CHU de Strasbourg (elle était intervenue en 2020 à la table ronde « Addictions et troubles psychiques »)




06 décembre 2022

[Replay] : "Travail et logement en santé mentale, des initiatives efficaces"

Le mardi 8 novembre, Les associations UNAFAM 67 et TP-TP, en partenariat avec l'Université de Strasbourg, ont proposé une conférence intitulée : 

"Travail et logement en santé mentale, des initiatives efficaces"

Intervention des associations : 
  • Jeff : Accompagnement aux projets de vie dans le domaine du logement et du travail
  • DARIC : Dispositif d’Accompagnement au Rétablissement et à l’Insertion dans la Cité
  • BIRD : Accompagnement à domicile pour des travaux de type entretien, nettoyage, rénovation, déasencombrement, installation
  • RNA : Ré(insertion) professionnelle et hébergement dans des lieux de vie sociale
Vous pouvez retrouver l'enregistrement de ces interventions sur la chaine YouTube du Collectif Schizophrénies :

05 décembre 2022

La contenance, ça se travaille et ça s’entretient !

En unités pour malades difficiles (UMD), des situations parfois anodines peuvent dégénérer en conflit. Comment créer un climat de sécurité affective et limiter l’approche sécuritaire ? Qu’est-ce qui favorise la contenance ?

Les Unités pour malades difficiles (UMD) sont par nature des lieux clos, très réglementés, pour des patients qui présentent une dangerosité psychiatrique et traversent une période dominée par une grande souffrance psychique. Des situations « anodines » peuvent rapidement dégénérer et aboutir à l’incompréhension, au rapport de force, à l’escalade, et parfois à la contrainte, via des mesures d’isolement et de contention.

Intolérance à la frustration… Par une belle soirée de printemps, le soleil brille encore au moment du dîner. Les patients installés autour des tables dans la cour de l’UMD profitent de la douceur estivale et de l’ambiance détendue. Après le repas, Louis, infirmier, sert une tisane lorsqu’il repère un morceau de pain au sol près d’une table. Un pigeon avance prudemment pour s’en saisir. Surpris, Louis questionne, déjà accusateur : « Qui a jeté ce pain ? » Les patients détournent les yeux. Quelques secondes plus tard, Jean lance tranquillement : « Je n’en sais rien ! » et plonge aussitôt sa tête dans sa tasse. Dissimulant maladroitement son agacement, Louis shoote dans le morceau de pain et l’envoie vers la poubelle. C’en est trop pour Robert, qui se redresse, tremblant d’indignation, et crie à l’infirmier : « Pourquoi vous faites ça ? Laissez-le manger ! »

Louis met alors en avant l’hygiène, argument qui fonde l’interdit et demande à Robert de se calmer. Mais le pain, aliment hautement symbolique, renvoie au sacré et au partage. L’attitude de Louis aurait-elle transgressé un tabou ? Submergé par l’incompréhension, Robert est décontenancé de voir ainsi l’animal privé de nourriture. Peut-on vraiment dire ici qu’il est intolérant à la frustration, impulsif ou sthénique ?…


04 décembre 2022

Psychose débutante et troubles cognitifs

L’étude Scope vise à évaluer si un programme d’entraînement cognitif personnalisé améliore le fonctionnement après un premier épisode psychotique.

Les troubles psychotiques sont caractérisés par des troubles de la pensée, des délires et des hallucinations, qui, s’ils ne sont pas pris en soins, peuvent évoluer vers une schizophrénie, un trouble schizoaffectif ou un trouble bipolaire. Les antipsychotiques diminuent de façon notable ces symptômes, mais n’agissent pas sur les déficits cognitifs associés (1).

L’équipe de la Pr Marie-Odile Krebs (Pôle Pepit, GHU Paris psychiatrie et neurosciences), a lancé, il y a un an, Scope (Self-administered COgnitive Personalized training in Early psychosis), une étude randomisée contrôlée d’un entraînement cognitif auto-administré, personnalisé pour des adolescents et jeunes adultes souffrant d’un premier épisode psychotique. 

Scope vise à améliorer leur fonctionnement grâce à un programme d’entraînement cognitif numérique, HappyNeuron (2), accessible sur tablette ou téléphone portable, qui propose des exercices focalisant sur des domaines cognitifs individualisés, c’est-à-dire choisis en fonction des difficultés observées ou rapportées par les patients. L’entraînement dure 3 mois, à raison de 30 minutes d’exercices par jour, 4 à 5 fois par semaine.

Pendant l’étude, les patients bénéficient d’un bilan complet avant et après l’intervention. Un coaching téléphonique hebdomadaire leur permet de communiquer, de partager leurs expériences et de se faire guider si nécessaire. Une participation financière au prorata de leur assiduité aux évaluations leur est également proposée.

D’ici à 2026, 240 patients devront être intégrés à cette recherche (40 dans un travail pilote, puis 200). À ce jour, 20 patients ont été inclus dans l’étude pilote, suivis à Paris, Lille, Rennes, Poitiers, Antony et Clermont de l’Oise. Les centres de Brest, Rouen, Nantes, Clermont-Ferrand, Caen, Saint-Étienne, Orsay et Bron devraient commencer les inclusions prochainement.

Tout clinicien intéressé, mais aussi toute personne entre 16 et 35 ans, souffrant d’un premier épisode psychotique, traitée depuis moins d’un an et ne souffrant pas d’autres troubles psychiatriques ou somatiques graves, peut se signaler aux chercheurs.

1– Loewy R, Fisher M, Ma S, Carter C, et al. Durable Cognitive Gains and Symptom Improvement Are Observed in Individuals With Recent-Onset Schizophrenia 6 Months After a Randomized Trial of Auditory Training Completed Remotely. Schizophr Bull. 2022 Jan 21 ;48(1):262-272. doi: 10.1093/schbul/sbab102.

2– S’appuyant sur les avancées récentes de la recherche en sciences cognitives, HappyNeuron est une méthode d’entraînement cérébral en ligne, complète, qui stimule les 5 grandes fonctions cognitives : mémoire, attention, langage, fonctions exécutives (raisonnement, logique) et visuo-spatial, en fonction d’une évaluation et d’un suivi voir www.happyneuron.fr.


Contact : Dr Linda Scoriels, directrice scientifique de l’étude Scope, scope@ghu-paris.fr.