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29 février 2024

"Macron est atteint de schizophrénie"… Et si on arrêtait d’utiliser des noms de maladies mentales comme des insultes ?

"Je pense que Monsieur Macron est atteint d’une schizophrénie inquiétante et dangereuse". La phrase signée Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a été prononcée dimanche lors d’un déplacement au Salon de l’agriculture. Il répondait au président de la République qui estimait que l’agriculture française "méritait mieux" que le "projet de décroissance et de bêtise" du RN.

Une utilisation du terme "schizophrénie" qui a fait bondir plusieurs psychiatres. "Vu de l’extérieur, ça peut ressembler à une guéguerre sémantique mais ce n’est pas le cas, prévient d’emblée Nicolas Rainteau, psychiatre au CHU de Montpellier. J’accompagne les patients dans des projets de vie et ce qui bloque au quotidien, ce n’est pas la maladie mais la stigmatisation".

[On irait jamais dire "le président est cancéreux"]

Si la schizophrénie n’est pas la seule concernée par ce mésusage (la bipolarité et l’autisme ne sont pas en reste), elle l’est toutefois tout particulièrement. Rien que ces derniers mois, Gérald Darmanin, Alain Juppé et Éric Zemmour ont eux aussi utilisé cette maladie mentale pour dénigrer des opposants politiques.

Hugo Baup, psychiatre hospitalier, épingle chaque mauvais usage sur son compte X et les tweets commencent à s’empiler. "Je ne fais que ça depuis six mois. On dirait que c’est une espèce de rite initiatique, que tant qu’on n’a pas utilisé n’importe comment le terme de schizophrénie à la télévision, on n’est pas un vrai politicien", se désole le médecin qui se dit "en colère". "On irait jamais dire "le président est cancéreux ou sidéen", mais avec la santé mentale, on se permet tout".

Mais pourquoi les hommes politiques aiment-ils tant faire un parallèle avec cette pathologie ? "C’est une manière de neutraliser un adversaire politique, de lui enlever toute raison, toute stature politique, analyse Hugo Baup. Un fou aux manettes, ce n’est pas très rassurant". Car le terme est toujours utilisé de manière négative. Par les personnalités politiques, mais pas seulement. "Des journalistes utilisent aussi le terme schizophrénie en dehors de sa définition de manière outrancière car ça fait peur, ça attire et ça fait vendre", regrette le médecin.

La stigmatisation, une deuxième maladie

En utilisant ce terme, Jordan Bardella renvoie Emmanuel Macron à une sorte de double personnalité. Pourtant, la schizophrénie n’a rien à voir avec une quelconque dualité. Pour rappel, il s’agit d’une maladie psychiatrique complexe touchant 600.000 personnes en France et qui se traduit notamment par une perception perturbée de la réalité, des idées délirantes mais aussi un isolement social et une démotivation. "La langue française est suffisamment riche et belle pour trouver d’autres synonymes", considère Hugo Baup qui s’est donné pour mission de vulgariser la santé mentale sur son compte X.

Outre le stéréotype de la double personnalité, la stigmatisation porte aussi sur la dangerosité des malades. "La schizophrénie n’est pas du tout un facteur de dangerosité, assure le psychiatre. Mais le malade a 7 à 17 fois plus de risques que la population générale d’être violent envers lui-même". Selon le médecin, cette stigmatisation entraîne une mise à distance des patients dont les autres « ne veulent pas ». "La stigmatisation, c’est quasiment une deuxième maladie, estime Nicolas Rainteau. On n’imagine pas cet impact tant qu’on ne le vit pas au quotidien".

Changer le nom de la maladie, une solution ?

« Utiliser à mauvais escient un mot en le stéréotypant donne à la population une idée fausse de ce qu’est cette maladie et le problème, c’est que cette mauvaise définition fait foi, insiste Nicolas Rainteau, psychiatre au CHU de Montpellier. Quand on pose un diagnostic de schizophrénie, la personne nous dit : "Non, moi je n’ai pas de double personnalité et je ne suis pas dangereux". »

Selon lui, des sorties telles que celle de Jordan Bardella, vues par des millions de Français, nuisent au travail de fond et de fourmis réalisé par des associations, des malades, leurs proches mais aussi les soignants. « Moi, quand je parle de cette pathologie, ce n’est pas au Salon de l’agriculture et on ne me tend pas 15.000 micros », regrette le praticien hospitalier.

« Les personnes souffrant de schizophrénie ont déjà tellement la sensation d’être un fardeau pour la société et sont parfois au bord du suicide, si en plus, elles voient dans les médias que le nom de leur maladie apparaît dans un climat tendu et haineux… C’est tout ce qu’il ne faut pas faire », insiste Hugo Baup. Pour en finir avec ce mésusage, un collectif de médecins et de patients français propose de changer le nom de cette maladie. Chose faite pour le Japon depuis 2002. La pathologie s’appelle désormais « trouble de l’intégration ».

25 février 2024

Être écouté de façon entière

Auteur : Nathalie MICOU, Patiente en psychiatrie

« L’écoute ne s’apprend pas dans les manuels, soignez avec tout ce que vous êtes, dans votre altérité ». Tel est le message de Nathalie, « usagère » de la psychiatrie depuis 35 ans, qui a commencé à croire en la parole des soignants quand ils se sont investis avec authenticité.

Peu importe le contexte, j’ai toujours un grand plaisir à écrire pour vous car je sais que vous allez m’écouter. Et ça, ce n’est pas rien : c’est même la base. Ce partage m’aide à bien des égards.
Moi, Nathalie, j’écris comme je suis, comme je respire, comme j’aime : entièrement et simplement. Vous soignants, je vous écoute inlassablement depuis plus de trente-cinq ans. Chacun est sûr que sa méthode est la meilleure – je pense que non. Vous avez lu beaucoup de livres, appris et échangé avec des grands professionnels ; vous êtes intellectuellement et émotionnellement d’un niveau "supérieur". Je respecte vos savoirs. Bien sûr qu’il y a des soins qui fonctionnent mais pour moi l’essentiel est ailleurs.

PARTAGER

Être écouté de façon entière, c’est selon moi le meilleur moyen d’établir la confiance en l’autre, ensuite tout suit. Au plus profond de la maladie, vos paroles n’accrochent pas. Les méthodes qui sortent des manuels ne sont que de la théorie. J’ai commencé à croire en l’autre à partir du moment où certains soignants ont parlé de tout leur être. C’est peut-être difficile à accepter du côté des professionnels, car il y a un cadre à respecter, des protocoles… Mais peu importe, si cela nous sauve de nous-mêmes. J’ai commencé à croire votre parole au moment où […]

24 février 2024

[Tribune] : "Face à l'état délétère de la psychiatrie en France, il est urgent de généraliser l'accès aux soins"

Publiée le 13/02/2024

Dans un texte collectif, plus de 70 personnes, médecins, psychiatres ou politiques plaident pour l’accès aux Centres Experts FondaMental, dédiés au soin et à la recherche pour les maladies mentales.

Deux ans. C'est le délai moyen auquel doit se soumettre un patient pour obtenir un rendez-vous de bilan auprès des Centres Experts coordonnés par la fondation FondaMental. Dix ans après leur création, ces Centres sont littéralement victimes de leur succès. Conçus et déployés par la Fondation éponyme, ces Centres accompagnent les patients vivant avec une dépression, une schizophrénie, un trouble bipolaire ou un trouble du spectre de l'autisme. Une cinquantaine de Centres sont aujourd'hui répartis sur tout le territoire et ont permis de diagnostiquer et de suivre plus de 20 000 patients.

Ces Centres ont apporté la preuve de leur efficacité. Selon les études menées, 12 mois après un premier bilan effectué en Centre Expert, la santé de leurs patients s'améliore nettement : baisse de moitié des hospitalisations, progrès de l'observance des traitements et diminution de l'intensité des symptômes, amélioration de la prise en charge des autres maladies du patient. Le dispositif des Centres Experts est d'ailleurs envié et copié à l'international.

Comment expliquer une telle réussite ? Le modèle développé pour la prise en charge des maladies mentales au sein de ces Centres Experts est innovant car il permet d'offrir aux patients un bilan complet, de leur remettre des recommandations thérapeutiques personnalisées, de leur faire bénéficier des derniers progrès de la recherche. Les caractéristiques des patients qui y sont suivis alimentent une base de données anonymisée permettant aux chercheurs de mieux connaître les maladies mentales, d'identifier des sous-groupes de patients et les traitements qui leur sont les plus adaptés.

Les Centres Experts établissent ainsi un cercle vertueux qui permet de progresser vers une psychiatrie de précision et un accompagnement sur-mesure. C'est un tournant majeur pour la psychiatrie. Grâce aux progrès de la recherche, les maladies mentales sont désormais reconnues comme étant des maladies comme les autres que l'on diagnostique et soigne de mieux en mieux. Nous avons par exemple contribué à montrer que 40 % des maladies psychiatriques sont associées à une inflammation. Et qu'en soignant cette inflammation et ses conséquences, nous améliorons le pronostic des patients porteurs d'une maladie mentale, voire même les guérissons dans certains cas.

Les délais d'attente avant d'avoir un rendez-vous sur l'un des Centres Experts sont trop longs aujourd'hui et constituent une véritable perte de chances pour les patients.

Nous avons aussi montré la fréquente association de maladies somatiques (cardiovasculaires, syndrome métabolique…) avec les maladies mentales mettant en avant la nécessité de la réalisation de bilans complets, psychiatrique et somatique. Nous avons identifié des gènes pouvant expliquer l'origine de l'autisme ou de la schizophrénie. Cela nous permet, d'une part, de mieux diagnostiquer ces maladies, d’autre part de mettre en place des stratégies de prévention. Nous avons mis en lumière le lien étroit entre notre flore intestinale et notre cerveau. Ce qui nous permet de développer un nouveau programme de recherche pour tester l'efficacité d'une polymicrobiothérapie (association de probiotiques) dans la dépression, ou encore d'explorer les pistes d'une bonne alimentation pour la santé mentale. Enfin, les progrès de l'imagerie cérébrale nous ouvrent la possibilité d'affiner notre connaissance des différentes maladies mentales et de mieux cibler les thérapies utilisant la stimulation transcrânienne, notamment pour le traitement de certaines dépressions résistantes.

Signe du dynamisme de cette recherche en psychiatrie au sein des Centres Experts, plus de 300 publications scientifiques internationales s'appuyant sur leurs cohortes, qui comptent parmi les plus grandes dans le monde, ont été produites en l'espace de dix ans. Un dynamisme reconnu par les jurys internationaux et les pouvoirs publics qui ont sélectionné la psychiatrie pour être l'objet de trois projets ambitieux et d'une ampleur inédite pour accélérer encore l'innovation en psychiatrie : le PEPR ProPSY, le biocluster Brain & Mind, l'Institut Hospitalo-Universitaire InnovAND.

La crise sanitaire a provoqué une explosion des troubles anxieux et dépressifs (+ 30 %) et a mis au cœur de l'actualité le sujet central de la santé mentale. Les délais d'attente avant d'avoir un rendez-vous sur l'un des Centres Experts sont trop longs aujourd'hui et constituent une véritable perte de chances pour les patients. Alors qu'une personne sur trois connaîtra, au cours de sa vie, un épisode de maladie mentale, il est urgent de généraliser l'accès aux Centres Experts à tous les Français qui en ont besoin.


Marion Leboyer, Directrice Générale de la Fondation FondaMental

Anouck Amestoy, PUPH, Coordonnatrice du Centre de Ressources Autisme (CRA) Aquitaine, Centre Expert TSA SDI au Centre Hospitalier Charles Perrens (Bordeaux)

Jocelyne Antoine, Sénatrice de la Meuse

Bruno Aouizerate, Professeur de Psychiatrie Adultes au Pôle Universitaire de Psychiatrie du Centre Hospitalier Charles Perrens (Bordeaux)

...etc...

23 février 2024

[Article] : Prescription hors autorisation de mise sur le marché en psychiatrie adulte

La prescription hors AMM est encadrée par l’article L.5121-12-1 du code de santé publique. Ce cadre s’applique donc évidemment à la psychiatrie adulte comme à toutes les autres spécialités. Nous considérerons ici l’usage des psychotropes et notamment des traitements « de fond » des troubles psychiatriques plutôt que les traitements symptomatiques comme les anxiolytiques, et notamment les benzodiazépines, pour lesquels la principale problématique est la durée de prescription, souvent bien trop longue par rapport aux recommandations de bonne pratique [1].

État des lieux

Il existe peu d’études évaluant le taux de prescription hors AMM en psychiatrie adulte. Une étude réalisée en 2013 au sein d’un centre hospitalier public [2] et reprenant l’ensemble des prescriptions durant 24 heures retrouvait un taux de prescription hors AMM de 43,5 % (22,3 % de prescriptions hors AMM pour l’indication, 13,1 % pour la posologie, 4,5 % pour la durée de traitement et 6,2 % pour le schéma thérapeutique – certaines prescriptions peuvent être hors AMM pour plusieurs critères). Une autre étude s’intéressant spécifiquement à une situation clinique particulière (l’état maniaque au sein d’un hôpital) retrouve une proportion similaire [3]. Mais évidemment, une journée de prescription dans un hôpital psychiatrique donné ne peut être considérée comme représentative de la diversité des situations cliniques (nature des troubles psychiatriques, niveau d’urgence, de gravité, ou de résistance aux traitements, comorbidités) ou des modalités de prises en charge (en ambulatoire ou en contexte hospitalier, en médecine générale ou par un psychiatre, de premier recours ou d’expertise face à une situation de grande résistance). Néanmoins, il est régulièrement suggéré que la psychiatrie serait l’une des spécialités – avec la pédiatrie et la pédopsychiatrie – où la prescription hors AMM serait la plus fréquente [4, 5]. Si, comme dans toutes les spécialités, une partie de ces pratiques peut sans doute s’expliquer par un manque de respect des recommandations, il existe de nombreuses situations où le recours à la prescription hors AMM est justifié par la littérature scientifique et médicale.

.../...

Lire l'article en entier.




22 février 2024

Forums en ligne sur la paranoïa

Rappel amical : nos Forums en ligne sur la paranoïa, en partenariat avec les éditions FAILLES :

samedi 10 février, "du traumatisme au rétablissement" avec Kate Crawford ;

samedi 2 mars, "tracer ma propre route", avec Peter Bullimore ;

samedi 13 avril, "de Belfast à Stafford", avec Mark McManus

Cliquez sur le jour qui vous intéresse pour retrouver toutes les informations pratiques pour vous joindre au Forum ! Et n'oubliez pas aussi nos Forums à Paris et à Blois...
Tout le calendrier se trouve sur www.revfrance.org.

21 février 2024

CineClub à Erstein (67)

Le Centre Hospitalier d'Erstein a mis en place depuis le mois d'octobre 2023, un Ciné Club pour ses patients, ses résidents et leurs proches.

Cette proposition émane des représentants des usagers, en concertation avec la direction.

Les séances se déroulent à 14h30 à La RUCHE, la salle de spectacle de l'hôpital, 13 route de Krafft, 67 Erstein

À vos agendas pour les prochaines séances :
 
jeudi 21 mars 14h30
jeudi 28 mars 14h30
jeudi 18 avril14h30
jeudi 25 avril 14h30
jeudi 23 mai 14h30
jeudi 30 mai 14 h30
jeudi 20 juin  14h30
jeudi 27 juin 14h30.



20 février 2024

[BD] : Les Âmes fendues

Xavier Bétaucourt, Jean-Luc Loyer (dessinateur), éditions Steinkis, paru le 18/01/24

Présentation de la BD à retrouver dans l’émission "L’invité de la rédaction" de France Bleu La Rochelle.

Le scénariste et le dessinateur se sont immergés des jours entiers dans l’hôpital Camille-Claudel de la Couronne, à côté d’Angoulême. Le reportage dessiné qu'ils en ont ramené nous permet de découvrir le dévouement des soignants malgré le manque de moyens ; de voir comment les familles peuvent être accompagnées et participer à la socialisation de leur proche malade ; et puis d'entendre les patients, surtout ceux qui sont atteints de schizophrénie. Et là, l'image du schizophrène si facilement considéré comme dangereux, s'efface derrière leur immense souffrance, raconte Xavier Bétaucourt. "C'était beaucoup plus dur que je l'imaginais. Ces maladies sont vraiment terribles pour ceux qui en souffrent. Alors, je vais mettre des énormes guillemets sur les "fous", on est à des années-lumière de la réalité : la schizophrénie est une maladie absolument terrible, pour les schizophrènes, pour les malades. Il y a vraiment une très grande souffrance. Et aussi une vraie abnégation de la part du personnel soignant, qui se donne vraiment – et ce n'est pas une formule – qui se donne vraiment sans compter, pour réussir à faire en sorte que ces gens vivent le plus, là encore des guillemets, "normalement" possible, qu'ils puissent être insérés dans la société".

"Toutes les visions, les sensations, les hallucinations, qui sont toujours terribles, ne sont pas des hallucinations pour eux : c'est leur quotidien, c'est leur réalité, et c'est horrible. Ils sont complètement déstructurés. C'est vraiment la chose qui m'a le plus marquée : c'est la dureté de cette maladie, de ces maladies".

19 février 2024

[24 février] : "Je trace ma route comme je peux !"

Forum du REV (Réseau français sur l’entente de voix) avec Frédéric Poor, 

samedi 24 février à 17h30

"Suite à ma première et seule hospitalisation en psychiatrie et face au diagnostic de schizo-affectif qui m’a été posé en 30 minutes quelques années plus tard, j'ai refusé le traitement médicamenteux et l'avenir qui m'était prédit. Je suis parti à la recherche de solutions, aux quatre coins du monde et au plus profond de mon âme. J'ai été chercher dans la philosophie, la psychologie des profondeurs et la spiritualité des réponses et surtout, j'ai continué à vivre coûte que coûte. Aujourd'hui, je mène une vie intense, toujours jalonnée de crises qui, à chaque fois, m'amènent à mieux me connaître et à découvrir le Monde".

Je m'appelle, Frédéric POOR, j’ai 32 ans et j'aime les rencontres, la cuisine et la recherche intérieure. Depuis 2019, je travaille comme Médiateur de Santé Pair, dans le but d'échanger à propos de visions alternatives et porteuses d’espoir sur les crises psychiques. Je fais des accompagnements et de l’animation de groupes (entendeurs de voix, alternatives aux traitements psychiatriques) notamment au sein du Lieu de Répit et plus récemment à ESPER Pro.


Pour rejoindre le Forum, connectez vous sur Internet :

https://us02web.zoom.us/j/86822510336?pwd=SXFVM2tiN3VTbEdEbHVsU2pBK0hQZz09

18 février 2024

[Eté 2024] : Séjours FALRET en partenariat avec l’Unafam

Séjour "Aidants" du 15 au 22 juin

Séjour "Parenthèse" (aidants/aidés) du 23 au 30 juin 2024 ou du 7 au 14 septembre

Lieu des séjours : Village Vacances Azureva, Ronce-les-Bains (17)

(Le coût du séjour peut être pris en charge en grande partie par différents organismes (caisses de retraite, mutuelle, CCAS...)

Contact : Catherine Savournin - Plateforme PRESM - Falret

27/29, rue Pajol-75018-Paris
06 78 73 86 19
repit.info@falret.org

[Recherche] : Évaluation complète de 45 médicaments contre la schizophrénie

Message du Dr FOND :

J’ai le plaisir de vous partager une première mondiale. De nouveaux traitements ont été identifiés comme efficaces en adjonction aux antipsychotiques dans le traitement de la schizophrénie, cette maladie grave qui touche plus de 500000 personnes en France (sans compter les familles fortement impactées par la maladie) et 20 millions dans le monde.

Au total, 44 essais (comprenant 45 médicaments d'augmentation et 3358 participants) ont été inclus dans notre méta-analyse publiée ce jour dans Le Lancet, section médecine clinique.

Un tiers des médicaments (16 médicaments) ont démontré une efficacité significative par rapport au placebo pour au moins un critère de jugement.

Les tailles d'effet les plus remarquables ont été observées pour l'utilisation du tropisétron, de la mémantine et de la minocycline pour traiter les symptômes négatifs chez les patients traités par rispéridone.

Le benzoate de sodium et la mémantine ont montré des effets significatifs sur les symptômes positifs, tandis que la mémantine a démontré une efficacité pour les symptômes négatifs et la psychopathologie générale.

Les études se concentrant exclusivement sur les patients traités par clozapine ont révélé que la duloxétine produisait les meilleurs résultats. Le benzoate de sodium a été le seul médicament d'augmentation à démontrer une efficacité dans le soulagement des symptômes positifs persistants chez les patients traités par clozapine, l'antipsychotique le plus efficace. Le traitement par clozapine en association avec des antipsychotiques, fréquemment utilisé en pratique clinique, a donné des effets faibles à modérés.

Ces résultats sont publiés pour la première fois et devraient changer les recommandations pour la pratique dans le traitement de la schizophrénie ne répondant pas aux antipsychotiques. Ils figureront dans la prochaine formation sur le traitement de la schizophrénie résistante validée par l'Agence nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC).

DOI: 10.1016/j.eclinm.2024.102473 IF: 15.1 Q1



17 février 2024

[Recherche] : Un nouveau mécanisme d’action pour les antipsychotiques de demain

Dans un article scientifique novateur publié dans Science Advances*, Franck Vandermoere, biologiste du CNRS, avec trois équipes de l’Institut de génomique fonctionnelle (Université de Montpellier, CNRS, INSERM) et une équipe de l’Université Huazhong à Wuhan (Chine) ont travaillé à décrypter le mode d’action d’une nouvelle classe d’antipsychotiques ciblant le récepteur du glutamate mGlu2, afin de comprendre comment ils réduisent les symptômes dits « négatifs » et « cognitifs » de plusieurs maladies, dont la schizophrénie.

*TrkB receptor interacts with mGlu2 receptor and mediates antipsychotic-like effects of mGlu2 receptor activation in the mouse. Clémentine Eva Philibert, Candice Disdier, Pierre-André Lafon, Alexandre Bouyssou, Mathieu Oosterlaken, Sonya Galant, Anne Pizzoccaro, Pola Tuduri, Jeanne Ster, Jianfeng Liu, Julie Kniazeff, Jean-Philippe Pin, Philippe Rondard, Philippe Marin et Franck Vandermoere. Science Advances, le 26 janvier 2024.

16 février 2024

Trouble de la personnalité schizoïde : symptômes, diagnostic, prise en charge

Recensé parmi les troubles de la personnalité dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V), le trouble de la personnalité schizoïde se définit comme une forme atténuée et non psychotique de la schizophrénie. Autrefois qualifiée de trouble de la personnalité antisociale, cette pathologie psychiatrique ne fait pas l’objet d’un consensus, car ses contours restent aujourd’hui encore mal définis. Quelles sont les principales caractéristiques de la personnalité schizoïde ? Comment est-elle détectée et traitée ?

Trouble de la personnalité schizoïde : le tableau clinique

Le trouble de la personnalité schizoïde se définit par une inadaptation et une prononciation excessive de certains traits de caractère. À terme, cette inadéquation pathologique a un impact notable sur le fonctionnement général de la personne concernée. Dans le cadre de ce trouble de la personnalité, le schizoïde présente un désintérêt majeur pour les interactions sociales ainsi que pour les sensations physiques et sensorielles. Dans les faits, les personnalités schizoïdes préfèrent largement être seules qu’en présence d’autrui. Le regard que l’autre porte leur importe peu, ce qui renvoie d’elles une image égocentrique, distante et individualiste. Ces personnes se réfugient très largement dans un monde intérieur, au sein duquel elles ont créé leur propre univers, parfois bâti sur des croyances mystiques, voire des relations imaginaires. Les symptômes du trouble de la personnalité schizoïde n’évoluent que très peu au cours de la vie, contrairement à d’autres troubles de la personnalité, qui tendent à s’améliorer.

Trouble de la personnalité schizoïde : le diagnostic

Pour établir le diagnostic du trouble de la personnalité schizoïde, les professionnels de santé peuvent s’appuyer sur les classifications internationales qui établissent des critères précis. C’est le cas, notamment, du DSM-V, qui fait figure de référence en la matière. Ainsi, la personne schizoïde doit au moins répondre à quatre de ces manifestations (d’après Le Manuel MSD) :

  • Ne pas rechercher les relations interpersonnelles, y compris avec les membres de sa famille.
  • Privilégier les activités solitaires.
  • Ne pas présenter un intérêt pour les relations sexuelles.
  • Ne pas prendre de plaisir à pratiquer une activité.
  • Ne pas avoir d’amis en dehors de ses parents.
  • Être indifférente au regard d’autrui, aux compliments comme aux critiques.
  • Ne pas exprimer d’émotions, et faire preuve de détachement face aux interactions avec les autres.

En outre, les psychologues et psychothérapeutes prennent en compte des éléments plus individualisés comme le parcours médical du patient, l’apparition des manifestations cliniques, la souffrance qu’il exprime, ou encore l’impact de ses différents symptômes sur sa vie privée et professionnelle. Le comportement de la personne lors de la consultation constitue aussi un précieux indice pour déterminer l’existence — ou non — d’un trouble de la personnalité.

Trouble de la personnalité schizoïde : la prise en charge


En France, les troubles de la personnalité représentent entre 30 et 40 % de la population psychiatrique, d’après le docteur en pharmacie Sarah Dapzol. Ceux-ci peuvent revêtir une intensité et des conséquences diverses et variées. Généralement, les personnes présentant une personnalité schizoïde sont très souvent peu ou mal diagnostiquées, car elles ont tendance à intérioriser leurs affects. Or, la précocité de la prise en charge revêt une réelle importance dans le cadre du trouble de la personnalité schizoïde. Plus le patient grandit, plus sa plasticité mentale se fige, et plus ses traits de personnalité pathologiques se stabilisent. Dans le cadre de ce trouble psychique, la psychothérapie constitue le principal traitement de fond. Mais pour être efficace, celle-ci suppose l’adhésion du patient, ainsi que l’instauration d’un climat de confiance avec le psychothérapeute.

Deux types de psychothérapies sont ainsi privilégiés :

La thérapie de soutien : cette forme thérapeutique vise à soulager la souffrance de la personne schizoïde en apaisant ses symptômes, et en l’aidant à mieux s’adapter aux diverses situations de la vie. Il s’agit d’une psycho-rééducation susceptible de s’inscrire dans le cadre des thérapies cognitivo-comportementales.

L’entraînement aux habiletés sociales : réalisé via des jeux de rôle, cet enseignement a pour objectif de développer les compétences nécessaires pour que l’individu schizoïde puisse mieux s’intégrer au sein de son entourage. Ces habiletés vont de l’expression des sentiments à la gestion des émotions, en passant par la résolution de conflits ou la communication sociale.

14 février 2024

[Entretien] : On soigne mieux quand on sait écouter les histoires du patient

Le 16 novembre dernier, le CHU et l’université de Bordeaux ont annoncé la création de la chaire "Médecine narrative - Hospitalité en santé". Une première en France. Cette chaire s’inscrit dans l’écosystème national des humanités dans la santé, antenne de la chaire de "Philosophie à l’hôpital" créée à Paris par la philosophe Cynthia Fleury. 


Entretien croisé avec ses responsables, Isabelle Galichon, chercheuse en littérature à l’université Bordeaux Montaigne et le Pr Jean-Arthur Micoulaud-Franchi, psychiatre, PU-PH de physiologie au CHU de Bordeaux et professeur au Collège des sciences de la santé (Université de Bordeaux).

A lire dans 
Le Quotidien du Médecin Hebdo n°10013 pages 14-15

https://www.calameo.com/groupe-profession-sante/read/0069766995ae0606223fa



13 février 2024

[Tribune] : Lettre de la présidente de l'UNAFAM

"Les Héros de leur Vie"

Marie-Jeanne Richard, Présidente de l'UNAFAM, 30 janvier 2024

Beaucoup d’injonctions nous rattrapent. « Il faut faire ceci, il faut faire cela... mais ne pourrions-nous pas juste être ? ». Cette question, posée par Julia Boivin, une formatrice paire qui se rêve en anti-modèle, nous interpelle.

Comment respecter la singularité de chacun, sans laisser la personne dans sa solitude « il n’a qu’à faire l’effort s’il veut avoir du lien social », dans sa précarité « il pourrait bosser quand même ! », dans sa souffrance « il n’a qu’à se soigner ! », dans sa situation de handicap « nul besoin de penser spécificité du handicap, la société est inclusive ! » ?

Ces injonctions culpabilisantes génèrent de la souffrance chez nos proches et ceux qui les accompagnent. Alors que le moule de la normalité les rattrape tous les jours, ils se savent différents et se voient trop souvent comme des anti-héros de leur vie.

L’air du temps est propice à promouvoir la capacité d’agir, mais comment en faire un "plus" sans en faire une injonction ? Convaincre qu’il n’y a pas de normalité mais une singularité. Cette singularité nous fait citoyen. Mais, pour la vivre, il faut avoir une voix, que cette voix puisse être entendue, il faut avoir le droit de se tromper, la possibilité de faire des choix. En ce début d’année, nous sommes dans une phase politique particulière. Nous allons reprendre notre bâton pour porter nos plaidoyers vers les nouveaux ministères. Plus de 3 millions de personnes vivent avec des troubles psychiques sévères impactant leur quotidien, plus de 4,5 millions d’aidants les accompagnent. La psychiatrie est exsangue, mais il se bâtit ça et là un avenir. Les nombreux projets déposés dans le cadre du fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie en sont le témoignage. La feuille de route santé mentale se décline, les projets territoriaux de santé mentale se concrétisent au travers des contrats locaux de santé mentale, les décisions prises lors des assises se mettent en place. Mais pour trop de personnes sur les territoires, sur le dernier km, rien ne change. Quant à la compensation du handicap psychique, il reste désespérément "invisible".

Usagers et familles, acteurs de la santé mentale, mobilisons-nous pour faire de la santé mentale et de la psychiatrie une grande cause nationale. Que ceux qui vivent avec des troubles psychiques et ceux qui les accompagnent puissent être reconnus comme des héros de leur vie.





12 février 2024

Faire de la santé mentale grande cause nationale 2025

En France, une personne sur deux sera atteinte d’un trouble psychique au cours de sa vie, et environ un adulte sur cinq en souffre à tout moment[1]. Cela représente plus de 12 millions de personnes concernées[2]. Le coût des maladies psychiatriques a récemment été évalué à 160 milliards d’euros[3]. Ces troubles constituent la première cause d’années de vie vécues avec un handicap et d’années de vie perdues en bonne santé chez les 10- 24 ans[4].

Ces chiffres illustrent l’importance de la santé mentale, en particulier la psychiatrie, comme enjeu individuel et collectif de santé publique.

Et pourtant, nous, personnes vivant avec un trouble psychique, familles, aidants, accompagnants, professionnels de santé mentale, acteurs du secteur social et médico-social, chercheurs, constatons chaque jour le décalage entre les déclarations d’intentions et la réalité.

La réalité, c’est qu’entre 40% et 60 % des personnes vivant avec un trouble psychique ne bénéficient d’aucun soin ni accompagnement.

La réalité, c’est que les centres médico-psychologiques, les hôpitaux de jour et les services de psychiatrie sont saturés et que, faute de moyens adaptés, le dépistage et la prise en charge précoce et la délivrance de soins diligents restent un voeu pieux.

La réalité c’est que 30 % des postes de psychiatres et 50% des postes de pédopsychiatres sont vacants dans les établissements répondant à la mission de service public.

La réalité c’est que le recours aux pratiques coercitives d’isolement et de contention reste encore massif.

La réalité, c’est que les accompagnements médico-sociaux et sociaux restent notoirement insuffisants pour soutenir l’inclusion sociale, scolaire et professionnelle.

​La réalité, c’est l'épuisement des proches aidants et des professionnels du soin et de l’accompagnement.

​La réalité, c’est que les personnes vivant avec un trouble psychique paient le prix fort : retard d’accès aux soins, rupture dans les parcours de soins et de vie, hétérogénéité des soins selon les territoires, perte de chance, non-respect des droits fondamentaux, discriminations et exclusion sociale.

​La réalité, c’est que la recherche en santé mentale est sous-financée.

Certes, davantage de place a été données à la politique de la santé mentale en France ces 15 dernières années, et un délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie a été nommé en juin 2018.

Néanmoins, il nous faut être encore plus ambitieux en faisant de la santé mentale une Grande Cause nationale pour 2025 : ce que nous avons su faire hier pour la sécurité routière ou le cancer avec des progrès fulgurants, nous pouvons le faire demain pour la santé mentale.
Ensemble, nous pouvons sensibiliser la population générale à la santé mentale et changer les regards sur les personnes vivant avec un trouble psychique et celles qui les accompagnent.

Ensemble, nous pouvons convaincre de l’importance d’un dépistage et d’une prise en charge précoce des troubles psychiques.

Ensemble, nous pouvons agir sur les politiques publiques pour une psychiatrie de service public ambitieuse.

Ensemble, nous pouvons optimiser significativement le parcours de soins, et donc, participer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec un trouble psychique.

Ensemble, nous pouvons refondre l’organisation des soins et des actions d’insertion afin de promouvoir un accompagnement global, centré sur les besoins des personnes concernées.

Ensemble, nous pouvons valoriser les savoirs expérientiels des personnes vivant avec un trouble psychique.

Ensemble, nous pouvons garantir les droits et la dignité des personnes vivant avec un trouble psychique.

Ensemble, nous pouvons accélérer l’identification et la diffusion des pratiques orientés rétablissement et mobiliser les financements en faveur de la recherche en santé mentale.

​Inscrire la santé mentale en tant que Grande Cause nationale c’est proposer des perspectives, libérer la parole, combattre les préjugés et adresser un message d’espoir à des millions de français.

Tous ensemble, faisons de ce rêve notre réalité.

Ce Collectif pour la santé mentale est appelé à rassembler -dans les semaines à venir- tous les acteurs et parties prenantes qui souhaitent soutenir cette grande cause.

La signature est ouverte dans un premier temps aux personnes morales.

Elle sera ouverte dans un second temps aux individus.

Organisation ou collectif signez ici

11 février 2024

[Dossier dans le magazine "L'Express"] : Troubles mentaux : les nouveaux espoirs

Génétique, imagerie, immunologie, neurosciences… L’Express lève le voile sur les avancées scientifiques, méconnues mais bien réelles, qui sont en train de changer la donne en psychiatrie. Les médecins comprennent de mieux en mieux les mécanismes biologiques à l’œuvre dans la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires, la schizophrénie ou encore les addictions. Ces progrès commencent à porter leurs fruits, avec une profusion de nouvelles stratégies thérapeutiques en cours de développement. En ouvrant des voies vers de possibles guérisons, ils redonnent des perspectives aux malades et pourraient rendre la discipline plus attractive pour les soignants. L’espoir est là, alors que ces maladies touchent un nombre croissant de Français depuis la crise sanitaire.


https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/troubles-mentaux-les-nouveaux-espoirs-WSOW2B2RFRCB3AC5AAHVAFYDQI/

09 février 2024

Troubles psychiatriques : comment mieux prendre en charge les SDF ?

La HAS émet de nouvelles recommandations pour mieux prendre en charge les SDF atteints de troubles psychiatriques.

Beaucoup de personnes sans domicile fixe sont atteintes de troubles psychiatriques mal pris en charge. Pour remédier à ce problème, la Haute Autorité de Santé émet de nouvelles recommandations.

"Veiller à ce que les personnes en situation de grande précarité et présentant des troubles psychiques aient accès à un parcours de santé, d’insertion sociale et de vie citoyenne : c'est tout l'objet des recommandations de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de santé", explique l’institution dans un communiqué de presse.

30 % des SDF sont atteints de troubles psychiatriques sévères

Les populations en situation de grande précarité augmentent continûment depuis 20 ans en France. D’après la Fondation Abbé Pierre, 330.000 personnes seraient sans domicile sur notre territoire.

Concernant la prévalence des troubles psychiques dans cette population, une étude parisienne l’estime à environ 30 % si l’on ne tient compte que des troubles psychiatriques sévères comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Selon les données internationales, cette proportion s’élèverait à plus de 75 % si on inclut d’autres troubles comme la dépression, l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique.

"Les personnes concernées qui cumulent les difficultés (vulnérabilités sociales et psychiques, problèmes somatiques, situations administratives complexes), rencontrent de multiples obstacles pour accéder aux soins ainsi qu'aux dispositifs sociaux. Elles sont aussi souvent stigmatisées", déplore la HAS.

"Malgré l’existence de dispositifs d’aide et les diverses initiatives mises en œuvre aux niveaux national ou local, les réponses apportées aux SDF atteints de troubles psychiatriques restent encore insuffisantes", estiment les experts en santé publique.




08 février 2024

[Livre] Schizophrénie : existe-t’-il un ADN de la folie ?

Boris Chaumette, Editions HumenSciences - paru le 24 janvier 2024

À travers l’exemple de la schizophrénie, l’auteur dévoile comment notre ADN, par ses multiples variations, peut être à l’origine des troubles mentaux. Les tests génétiques, accessibles en consultation, ouvrent la voie à une meilleure considération des patients et de leurs proches, à la prévention et à l’amélioration des soins, voire à une meilleure information pour l’entourage. Ces nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques laissent entrevoir un avenir porteur d’espoir.

Boris Chaumette est maître de conférences à l’université Paris Cité, psychiatre au GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences (hôpital Sainte-Anne), chercheur à l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (laboratoire INSERM U1266), et professeur adjoint à l’université McGill à Montréal.

07 février 2024

[Tribune] : Supprimons le mot "schizophrénie", un terme stigmatisant et un diagnostic discuté

Un collectif alerte, dans une tribune au « Monde », sur les stéréotypes et les idées fausses associés à la schizophrénie et aux conséquences néfastes pour les personnes concernées. Et appelle à un débat national inclusif pour changer cette terminologie.

Introduit pour la première fois en 1911 par le psychiatre suisse Eugen Bleuler, le terme « schizophrénie » vient du grec schizo (qui signifie « fendre ») et phren (qui fait référence à l’esprit). Le terme est aujourd’hui employé en psychiatrie pour désigner des troubles psychiques sévères et persistants dont les causes sont encore mal comprises. Les représentations sociales négatives et les conséquences de stigmatisation qui y sont attachées sont bien connues et néfastes, à tel point que les personnes concernées sont susceptibles d’en souffrir davantage que du trouble lui-même.

Les stéréotypes et idées fausses qui circulent sur la schizophrénie sont encore trop souvent relayés par les médias, qui associent schizophrénie et dédoublement de personnalité ou duplicité, schizophrénie et violence/criminalité, ou schizophrénie et extrême dangerosité. La société s’est donc construit une représentation sociale des personnes atteintes de ces troubles particulièrement péjorative, éloignée de la réalité et de leur vécu.

Sur la forme, Jim Van Os – professeur de psychiatrie à l’université de Maastricht, aux Pays-Bas – estime qu’il est nécessaire de changer de vocabulaire pour changer la façon de penser la schizophrénie, et nous a invités, dès 2009, à nous débarrasser de ce terme pour la qualifier. En France, au regard du mésusage outrancier du mot, de l’ignorance de sa définition et de ses conséquences néfastes pour les personnes concernées, une évolution de la terminologie s’impose.

Lire la suite :

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/02/06/supprimons-le-mot-schizophrenie-un-terme-stigmatisant-et-un-diagnostic-discute_6215047_1650684.html

06 février 2024

Schizophrénie : de nouveaux traitements prometteurs

Un essai américain publié dans la revue The Lancet rapporte des résultats encourageants avec une nouvelle classe thérapeutique agissant sur des récepteurs différents des antipsychotiques habituels. Des résultats prometteurs à confirmer face à une pathologie grave qui concerne une personne sur 300 dans le monde.

Nouvelle classe thérapeutique en vue dans la schizophrénie, ce trouble mental grave qui, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, concerne dans le monde 24 millions de personnes, soit une sur 300. Les résultats d’un essai américain de phase 3 d’un nouveau traitement viennent en effet de faire l’objet d’une publication dans la revue The Lancet*.

Des améliorations pour les patients atteints de schizophrénie

Son nom, KarXT (Karuna Therapeutics). Il s'agit d'une molécule dite agoniste des récepteurs muscariniques et non dopaminergiques ou sérotoninergiques comme les antipsychotiques aujourd’hui disponibles. Ce composé combine la xanoméline, un agoniste des récepteurs muscariniques M1 et M4 et le trospium, un antagoniste muscarinique, pour atténuer les effets indésirables de la xanoméline et accroître sa tolérance au niveau périphérique.

L’essai randomisé, dit Emergent-2, a inclus 252 participants issus de 22 sites américains : un groupe recevait la molécule à des doses croissantes, l’autre un placebo. Selon les données publiées dans cette étude, les deux types de symptômes de la maladie, ceux dits "positifs" (hallucinations, délire, agitation) comme aussi les "négatifs" (retrait, apathie, dépersonnalisation...) ont été réduits de manière significative dans le groupe recevant KarXT, avec environ 10 points de différence entre les deux groupes selon les scores utilisés pour les mesures. Des améliorations observées avec aussi moins d’effets secondaires (somnolence, prise de poids, rigidité) qu’avec les molécules usuelles, un facteur connu de mauvaise observance sur le long terme.

Une durée de traitement trop courte pour en tirer des conclusions

Autant de données encourageantes pour cette nouvelle classe de médicaments auxquelles toutefois l’éditorial du Lancet apporte un bémol.

D’une part, ce traitement n’a été utilisé que chez des patients en phase aigüe, ce qui ne permet pas encore de savoir si la molécule sera utilisable chez des patients présentant des symptômes moins sévères et, d'autre part, la durée du traitement a été courte (cinq semaines). Un délai trop court pour pouvoir prédire leur efficacité et sécurité sur le long terme.

Mais la classe semble néanmoins prometteuse, un autre antipsychotique de cette même famille (un agoniste du récepteur muscarinique M4, l’emraclidine) ayant lui aussi montré d'autres résultats encourageants dans un autre essai publié en 2022 dans The Lancet**.

Si la biotech Karuna Therapeutics à l'origine du développement de la molécule - rachetée 14 milliards de dollars fin décembre 2023 par Bristol Myers Squibb - prévoit déjà de lancer sa molécule courant 2024 sur le marché américain, l’éditorial du Lancet rappelle aussi que les progrès dans la schizophrénie ne peuvent reposer uniquement sur des avancées thérapeutiques. Car si des molécules plus efficaces sont en attente, il faudra aussi développer une approche prenant en compte des facteurs socioéconomiques de la maladie sans oublier de lutter contre sa stigmatisation.

*The Lancet 403 ISS 10422, P160-170 JAN. 13, 2024

** The Lancet 400 ISS 10369, P2210-2220 Dec. 17, 2022

05 février 2024

[Enquête] : Appel à participation

N'hésitez pas à répondre à cette enquête !

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 Madame, Monsieur, 

            

Nous menons, au sein de l’Université Paris Cité et de l’Université de Bordeaux, l’étude EVA visant à explorer le point de vue des parents ayant une maladie chronique ou en situation de handicap sur l’aide apportée par leur(s) enfant(s). 

 

L’objectif est plus précisément de mieux comprendre le vécu des patients lorsqu’ils sont parents et qu’ils ont des enfants mineurs ou jeunes adultes. Il s’agit d’explorer la qualité de vie des patients, leur besoin d’aide, et leur perception du vécu de leur(s) enfant(s).

Les résultats permettront de développer l’accompagnement des patients et de leur famille.

 

Participation :

Cette étude s’adresse aux personnes :

  • Ayant un problème de santé mentale chronique
  • Ayant au moins un enfant âgé entre 6 et 25 ans vivant à leur domicile (quotidiennement ou très régulièrement).

La participation consiste à compléter un questionnaire en ligne, de 30 minutes environ.

 

Vous trouverez toutes les informations relatives à l’étude sur la page https://jaid.recherche.parisdescartes.fr/eva/ dont :

 

Si vous êtes intéressé(e) par cette étude, n’hésitez pas à y participer et à la diffuser autour de vous !

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter l’équipe JAID à l’adresse suivante : jaid.psycho@u-paris.fr

Nous vous remercions de votre attention.

04 février 2024

[Appel à projets de recherche appliquée] : "Troubles psychiques : participation sociale et citoyenne"

Cet appel à projets de recherche appliquée lancé par la Fondation Falret, la Fondation des Amis de l’Atelier et la Fondation Internationale de recherche appliquée sur le Handicap (FIRAH) a pour objectif général de produire des connaissances qui amélioreront la participation sociale et citoyenne des personnes vivant avec des troubles psychiques.

Il concerne les enfants, adultes et personnes âgées vivant avec des troubles psychiques.

Il s’agit donc de dégager des pistes de progrès visant à améliorer la participation sociale et citoyenne dans tous les secteurs d’activités (éducation, emploi, santé, sport, culture, etc.) des personnes vivant avec des troubles psychiques, en s’appuyant et en valorisant leurs compétences et leurs capacités.

Cet appel à projets s’intéressera à des sujets divers comme : les démarches d’accompagnement, l’entourage des personnes, la méconnaissance et les idées fausses sur la santé mentale qui engendrent une stigmatisation des personnes, les politiques publiques, etc.

Les candidats devront proposer un projet de recherche entrant dans le cadre de l’objectif général ci- dessus et prenant en compte les 6 critères de sélection présentés dans les pages suivantes.

Les résultats attendus des recherches ne se limiteront pas à des descriptions ou constatations mais apporteront aussi des recommandations, des solutions et des outils concrets et opérationnels pour impulser du changement. La production de connaissances utiles et utilisables par les acteurs de terrain est au cœur de la démarche attendue de recherche appliquée.


03 février 2024

Troubles psychiatriques : le stress à l'adolescence bouleverse le cerveau !

Une étude révèle qu’un stress intense vécu pendant l’adolescence, période décisive pour la plasticité du cerveau, peut impacter ce dernier, et favoriser l’apparition de problèmes de comportement et de troubles psychiatriques à l'âge adulte.

L’adolescence est une période cruciale pour la plasticité cérébrale. Ce terme désigne la capacité du cerveau à remodeler ses connexions - il est doté d’environ 100 milliers de milliards de connexions - en fonction de l'environnement et des expériences vécues.

Or, des chercheurs ont découvert qu’un stress important vécu pendant l’adolescence pouvait impacter ce fonctionnement. Leur étude a été publiée dans la revue Translational Psychiatry.
Un impact sur les cellules du cerveau

Le cerveau en développement de l’adolescent est très sensible aux expériences sociales et aux insultes environnementales, ce qui influence la façon dont les traits de personnalité émergent”, ont écrit les auteurs.


Ils ont étudié l’impact d’un stress intense sur le cerveau de rongeurs adolescents. “Comme le cerveau humain, le cerveau d'un rat adolescent est très plastique. Cette plasticité se voit au niveau moléculaire et en termes de comportement”, a indiqué Thamyris Santos-Silva, premier auteur de l'article, dans un communiqué.

Les scientifiques ont ainsi découvert que ce stress excessif pouvait, par un processus complexe, entraîner l’apparition de troubles du comportement et de problèmes psychiatriques. Comment ? Selon leurs observations, le stress peut altérer le profil de certains gènes exprimés dans le cerveau et qui jouent un rôle dans la respiration cellulaire. Celle-ci est essentielle car elle permet de créer de l’énergie nécessaire au fonctionnement des cellules humaines, y compris des neurones.

“L'analyse a montré des altérations des gènes (...) chez les animaux stressés. Parmi les dix gènes les plus touchés, plusieurs étaient associés à des voies liées au stress oxydatif (qui agressent les cellules, ndlr) et à la fonction mitochondriale (qui permet la respiration cellulaire, ndlr), un composant cellulaire clé de la production d'énergie pour le cerveau”, a détaillé Felipe Villela Gomes, dernier auteur de l'article et professeur au département de pharmacologie de la FMRP-USP.

Ces changements au niveau des gènes "entraînent des altérations de la connectivité des cellules cérébrales, qui se propagent de manière systémique et peuvent produire des altérations persistantes à l'âge adulte en corrélation avec des troubles psychiatriques”, a résumé sa consœur.



02 février 2024

[Replay] de la conférence "Psychonutrition" au congrès de l'Encéphale (Paris 2024)

Message du Dr FOND

Dans cette conférence j'aborde :
- un état des lieux de la santé mentale en France (données nationales inédites 2021-2023)
- les découvertes biologiques qui ont révolutionné la compréhension des maladies mentales
- les recommandations internationales concernant les nutraceutiques avec un focus sur la dépression et la schizophrénie




01 février 2024

“En France, on manque d’acteurs et d’actrices qui parlent de leurs troubles psychiques”

Article de Télérama publié le 28 janvier 2024 à 14h00

« État de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté. » La définition de la santé mentale selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est un peu flippante. Il y aurait même de quoi devenir anxieux ! Avec de telles exigences de réussite sur le plan personnel et professionnel, et un prisme productiviste très américain, qui peut prétendre être en bonne santé ?

Ces dernières années, de plus en plus de personnalités (Justin Bieber, Stromae, Britney Spears, Blanche Gardin) ont évoqué publiquement leur santé mentale et les pathologies qui les minent : dépression, anxiété, schizophrénie, bipolarité, addictions… 

D’innombrables films ou séries (des Sopranos à En thérapie) ont traité du sujet, contribuant à libérer la parole sur ce qui est toujours considéré par beaucoup comme un tabou. Selon l’OMS, encore, un milliard de personnes dans le monde sont concernées par des troubles psychiques. En décembre dernier, sur l’invitation du festival du cinéma européen des Arcs, Télérama a participé à un atelier sur la santé mentale, devant et derrière l’écran. Il était animé par le psychiatre et créateur du festival Pop & Psy, Jean-Victor Blanc, qui a répondu à nos questions.