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03 février 2025

Cannabis et psychose : des liens complexes mais de mieux en mieux compris

Une équipe américaine a mesuré l’évolution des troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques (SSATP) avant et après la consommation de cannabis.

Les résultats montrent que, par rapport aux non-consommateurs, les consommateurs de cannabis ont davantage de troubles du SSATP, avec un impact plus important sur leur qualité de vie. De plus, la fréquence des troubles du SSATP et les difficultés associées aux symptômes seraient plus importantes dans la période précédant l’initiation de la consommation de cannabis.

Cette observation favorise l’hypothèse d’un usage du cannabis en « automédication » plutôt que celle du cannabis comme facteur de risque de la pathologie psychiatrique, mais la question mérite d’être approfondie.

L’usage de cannabis a été associé à la survenue de psychose chez les adolescents, multipliant le risque par 2 à 4 fois, un risque d’autant plus important que la consommation a débuté tôt. Comprendre le lien entre l'initiation de la consommation de cannabis et le spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques (SSATP) paraît donc essentiel pour informer sur les risques associés et proposer une politique de prévention adaptée. Plusieurs hypothèses sont actuellement discutées : la première suppose que la consommation de cannabis pourrait contribuer à la survenue de troubles du SSATP (hypothèse facteur de risque), la deuxième qu’il existe des vulnérabilités communes à la consommation de cannabis et aux troubles du SSATP (hypothèse de vulnérabilités partagées) et une troisième considérant l’usage du cannabis comme automédication pour soulager les troubles du SSATP (hypothèse automédication).

Pour tester ces hypothèses et clarifier le lien entre cannabis et SSATP, une équipe américaine a suivi la trajectoire des symptômes du SSATP chez les enfants et adolescents avant et après l’initiation de la consommation de cannabis. Pour ce faire, l’équipe a recruté près de 12 000 adolescents âgés de 9 à 10 ans à l’inclusion, puis les a suivis sur une période de 4 ans (5 périodes d’observation) à partir des données de la cohorte multicentrique Adolescent brain cognitive development (ABCD).

Les participants étaient majoritairement des garçons (52 %) d’origine caucasienne (52 %) de 9,5 ans d’âge moyen. L’observation en fonction du temps, avant et après initiation du cannabis, montre que, quelle que soit la période d’observation considérée, les adolescents qui consommaient du cannabis rapportaient un plus grand nombre de symptômes du SSATP et de difficultés liées à ceux-ci par rapport à ceux qui n’avaient jamais utilisé de cannabis.

Par ailleurs, le nombre de SSATP et de difficultés liées aux symptômes du SSATP augmentait au cours de la période précédant l’initiation de la consommation de cannabis, confortant l’hypothèse d’une consommation à visée d’automédication. De plus, une baisse des symptômes du SSATP et des difficultés associées était bien observée après initiation de la consommation de cannabis, mais l’impact des symptômes réaugmentait par la suite, suggérant une possible contribution du cannabis à l’évolution de la pathologie.

En revanche, il n’y avait pas d’augmentation du nombre de SSATP post-initiation comme on aurait pu s’y attendre si le cannabis avait été un facteur de risque contributif du SSATP.

Cannabis et psychose : des liens complexes mais de mieux en mieux compris

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