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08 novembre 2025

Dépression, schizophrénie : un biocapteur capable de détecter les maladies dans la salive

Des chercheurs ont mis au point un capteur portable capable de mesurer dans la salive la concentration d’une protéine liée à plusieurs maladies neurologiques ou psychiques comme la dépression et la schizophrénie.

La protéine facteur neurotrophique issu du cerveau (ou BDNF pour brain-derived neurotrophic factor) a été liée à plusieurs troubles neurologiques et psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie ou le trouble bipolaire.

Par exemple, alors que les personnes en bonne santé affichent un taux de BDNF supérieur à 20 nanogrammes par millilitre (ng/mL), celles atteintes de trouble dépressif majeur présentent des niveaux inférieurs à 10 ou 12 ng/mL.

Partant de ce constat, des chercheurs de l'Université de São Paulo et d'Embrapa Instrumentação (Brésil) ont développé un biocapteur portable capable d’identifier la protéine ainsi que les variations de sa concentration dans la salive. L'outil a été présenté dans la revue ACS Polymers Au en août dernier.

Le biocapteur se compose d'une bandelette flexible munie d'électrodes et d’un analyseur portable. En moins de trois minutes, l’appareil mesure la concentration de BDNF dans la salive. Les résultats peuvent être affichés en temps réel sur un appareil mobile via Bluetooth.

Les tests réalisés avec ce nouvel outil ont montré qu’il est capable de détecter de manière fiable des concentrations extrêmement faibles de la protéine dans les échantillons salivaires ainsi que les variations de taux.

"Il y a peu de capteurs qui effectuent ce type d'analyse, et le nôtre est celui qui a le mieux fonctionné. Il a détecté un large éventail de concentrations, ce qui est un très bon résultat d'un point de vue clinique. Lorsque les niveaux de protéines sont très bas, cela peut servir de signe avant-coureur pour les maladies et les troubles psychiatriques", explique Paulo Augusto Raymundo Pereira, chercheur dans une interview accordée à Agência FAPESP

Dépression : l’appareil pourrait aussi évaluer l’efficacité des traitements

Le biocapteur ne serait pas uniquement utile pour détecter les personnes à risque de dépression, schizophrénie ou autres troubles liés à BDNF. Comme il est capable de mesurer précisément aussi bien les hausses que les baisses des taux de la protéine, l’outil pourrait aussi améliorer le suivi thérapeutique des malades.

En effet, de précédents travaux ont démontré que les antidépresseurs font grimper les niveaux de cette protéine qui joue un rôle crucial dans la croissance et le maintien des neurones.

"En étant capable de signaler une augmentation du BDNF, il contribue comme outil pour surveiller les progrès du patient en fonction du traitement", confirme le scientifique. "Nous nous dirigeons vers la médecine personnalisée, dans laquelle les traitements seront de plus en plus adaptés à chaque individu. Dans le cas du biocapteur, il peut être optimisé pour s'adapter à différents profils", ajoute-t-il dans un communiqué.

Le Dr Pereira et son équipe travaillent désormais sur le dépôt d’un brevet de leur capteur dont ils ont estimé le coût à seulement 1,89 euro par unité.

Dépression, schizophrénie : un biocapteur capable de détecter les maladies dans la salive

07 novembre 2025

Groupes d’entraide mutuelle : bilan contrasté

Le bilan 2022-2023 de l’activité des Groupes d’entraide mutuelle (GEM), mené par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), montre une consolidation du soutien à ces dispositifs. Toutefois, des disparités régionales persistent, le nombre de nouveaux adhérents est en baisse et les partenariats avec les MDPH ou les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle restent limités.

Pour rappel, introduits par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les groupes d’entraide mutuelle (GEM) sont des dispositifs destinés à favoriser l’inclusion sociale et à rompre l’isolement des personnes en situation de grande vulnérabilité. 

Constitués sous forme d’association, ils ont pour vocation de soutenir l’autodétermination de leurs membres et de renforcer leur participation citoyenne. Fondés sur les principes de la pair-aidance et du pouvoir d’agir, ils réunissent des personnes confrontées à des difficultés similaires, favorisant ainsi le soutien mutuel et la création de liens sociaux.

06 novembre 2025

Des baskets et un dossard : aux courses de Colmar, des patients en soins psy vont dépasser la maladie

Sur la ligne de départ, on imagine que leur cœur va battre encore un peu plus fort que celui de leurs voisins. Ce dimanche 2 novembre, une petite équipe de patients en soins psychiatriques participera aux courses de Colmar. Rencontre avec un groupe qui a transformé un sport individuel en une formidable aventure collective.

Ils s’appellent Éric, Sophie, David ou Marie, ont traversé des graves périodes de dépression, souvent liées au travail, sont atteints de schizophrénie ou ont traversé des périodes d’addiction. Des parcours de vie passés par une hospitalisation en soins psychiatriques, qui ont convergé vers une même piste d’athlétisme, à enchaîner les tours de stade, quelle que soit la météo.

Athlétisme. Des baskets et un dossard : aux courses de Colmar, des patients en soins psy vont dépasser la maladie

05 novembre 2025

5 idées reçues sur la santé mentale

Déclarée Grande Cause nationale 2025, la santé mentale a beaucoup fait parler d’elle cette année. Malgré tout, elle génère encore de nombreux préjugés. De fausses croyances qui peuvent entraîner des retards de diagnostic et donc de soins.

La santé mentale ne se définit pas seulement comme l’absence de troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement alimentaire, schizophrénie, bipolarité…). C’est « un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté », selon l’Organisation mondiale de la santé.

Il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer cette composante essentielle de notre santé, ainsi que le montrent les chiffres (voir encadré). Pourtant, certaines idées reçues perdurent sur la santé mentale. Et ces préjugés empêchent parfois d’en parler et donc de se soigner.

« Les problèmes psys, ça ne me concerne pas »

Comme souvent avec les maladies qui suscitent la peur (c’est le cas aussi du cancer), on n’imagine pas que l’on peut être touché par les troubles psychiques. « La réalité, c’est qu’on peut tous l’être : si on ne l’est pas directement, ce sera un proche. Mais on y sera confronté un jour ou l’autre », rappelle la Dr Sarah Smadja (1), psychiatre et cheffe de service au sein du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.

C’est ce déni qui peut amener à ne pas se rendre compte que son conjoint, son enfant va mal. « Si un jeune se renferme, on va avoir tendance à se dire "ça va passer, c’est la crise d’adolescence", alors que c’est peut-être le début de quelque chose. »

La santé mentale en chiffres

1 personne sur 4 va souffrir d’un trouble mental à un moment de sa vie.

Un tiers des arrêts de travail ont des motifs psychologiques.

La santé mentale est le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires (plus de 23 milliards d’euros chaque année).

23 % des Français ont le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale (c’est encore plus vrai chez les femmes et les 18-24 ans).

« Pas besoin d’aller voir un psy si je n’ai pas de trouble sévère »

La perte de son emploi, l’interruption d’une grossesse, le départ des enfants de la maison, un deuil… Il existe de multiples événements qui, au cours de la vie, peuvent nous fragiliser, pour un temps seulement ou plus durablement. Or, il peut être opportun de consulter dès les premiers signes de mal-être, avant que celui-ci ne s’installe. C’est d’ailleurs pour faciliter l’accès à un accompagnement psychologique que l’Assurance maladie a créé « Mon soutien psy » : jusqu’à 12 séances par an chez un psychologue, remboursées par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

Toutefois, faire cette démarche reste parfois tabou dans notre société. Elle est également perçue, à tort, comme réservée aux personnes souffrant de troubles psychiques chroniques ou sévères. Si l’on est « simplement » déprimé, il suffirait de se prendre en main, de ne pas trop s’écouter. « Mais ce n’est pas une question de volonté, souligne Aude Caria, psychologue et directrice de Psycom, un organisme public d'information sur la santé mentale et de lutte contre la stigmatisation. Dire à quelqu’un qui se trouve dans cette situation de "se bouger" est totalement contre-productif. Car être en incapacité de faire quoi que ce soit est justement l’un des symptômes de la dépression. » Mieux vaut lui conseiller d’en parler à son médecin traitant ou d’appeler une ligne d’écoute.

« Les troubles psychiques, ça ne se soigne pas, c’est pour la vie »

Le judoka Teddy Riner, le chanteur Stromae, l’actrice Isabelle Carré… depuis une dizaine d’années, de plus en plus de personnalités évoquent leur santé mentale et les soucis qu’elles ont pu rencontrer à un moment donné de leur vie. Une démarche qui aide à libérer la parole et qui montre que personne n’est épargné, mais aussi et surtout que l’on peut s’en sortir.

« Le trouble psychique est vu comme un poids que l’on traîne toute sa vie, qui nous collerait à la peau et finirait même par nous définir. On oublie que cela peut être très ponctuel et que certaines maladies s’expriment sous forme de crises passagères, rappelle la Dr Sarah Smadja. Si la prise en charge a été précoce, et avec le bon traitement, il est tout à fait possible de mener une vie normale. »

La récente révélation du journaliste Nicolas Demorand concernant sa bipolarité a d’ailleurs confirmé que l’on pouvait travailler avec cette maladie mentale, et sans que celle-ci ne soit connue.

« Les personnes qui ont des troubles sévères sont violentes et dangereuses »

Le cinéma, les séries et la littérature proposent parfois une vision caricaturale de la santé mentale. Les personnages souffrant de maladies mentales sont présentés comme violents et dangereux et les soins psychiatriques réduits à l'enfermement à vie à l'hôpital. « L'hospitalisation est en fait réservée aux cas les plus graves et pour des périodes courtes », indique la directrice de Psycom.

Cette idée reçue n’est pas sans conséquence. « Elle génère de la peur et un retard dans l’accès aux soins », déplore la psychiatre Sarah Smadja.

« Il faut forcément des médicaments pour se soigner »

Tout comme l’hospitalisation, les traitements lourds (et notamment la prise de médicaments) ne sont pas non plus toujours indispensables. Tout dépend du trouble et de son degré de sévérité. L’arsenal thérapeutique s’est en effet élargi. « Aujourd’hui, le traitement médicamenteux n'est qu'une option parmi d'autres, rappelle la Dr Sarah Smadja. Une psychothérapie suffit parfois. Des études ont même montré que, dans des dépressions légères par exemple, une activité physique permet de se passer de traitement. »

Plus largement, de nombreux facteurs favorisent une bonne santé mentale (lire encadré). En plus de l’activité physique, le sommeil, l’alimentation, la nature ou encore les relations sociales ont une influence sur le psychisme.

5 idées reçues sur la santé mentale | Harmonie Santé

03 novembre 2025

[Interview] : "Si on a davantage parlé de santé mentale, la psychiatrie est toujours à la peine"

Entretien avec Corinne Martinez, administratrice et pilote du Groupe Technique national Santé et Soins de l’Unafam.

En cette fin octobre, alors que l’année de la santé mentale tire à sa fin, quel pré-bilan tirez-vous ?

Corinne Martinez – Il est très mitigé. Bien sûr, et c’est un point positif, on a davantage parlé de santé mentale et, surtout, du mal-être qui touche de nombreux jeunes. Mais pour ce qui est de la psychiatrie, qui est notre périmètre à l’Unafam, elle est toujours à la peine.

Et pas vraiment de plan santé mentale à l’œuvre, en dépit du label « cause nationale »…

M – Sur le papier, le plan santé mentale de Yannick Neuder, le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins du gouvernement Bayrou, dévoilé en juin dernier, vise à renforcer la psychiatrie. C’est écrit en tout cas. Au niveau des principes, l’Unafam est assez satisfaite de voir que certaines de ses propositions ont été reprises, comme le repérage précoce ou le besoin de formation des médecins de premier recours. Après, comment sera-t-il mis en œuvre ? C’est la question, dans le contexte politique que l’on connaît. A part de l’affichage, ça reste très flou.

En matière de psychiatrie, l’année 2025 n’aura-t-elle pas permis quand même de faire bouger les lignes ?

M – Elle aura peut-être permis de lancer des fils pour que l’individualisme qui caractérise nos sociétés arrive à évoluer vers davantage d’attention à l’autre. A cet égard, la manifestation du 10 février dernier, place de la République, à Paris, à l’occasion du 20e anniversaire de la loi handicap de 2005, a été un moment mémorable. Ce genre d’événement remet sur le devant de la scène l’idée qu’on a tous la possibilité de faire quelque chose. C’est pourquoi, par exemple, l’Unafam plaide, dans ses 48 propositions, en faveur du déploiement des Premiers secours en santé mentale auprès de la population générale.

Ces 48 propositions s’articulent autour de 3 axes, le premier appelant à « agir précocement ». En quoi est-ce nécessaire de repérer le plus tôt possible un trouble psychique ?

M – On sait aujourd’hui que plus on agit tôt, moins la maladie va s’installer et plus le handicap associé pourra être évité ou minoré. Et selon les cas, elle pourra être réversible. En raison de la plasticité ou de la maturité cérébrale chez les plus jeunes, rien n’est perdu si l’on peut agir avant 25 ans. Même avec des aménagements, la personne pourra se réinsérer dans la vie, celle qu’elle s’est choisie. Agir précocement, c’est éviter le couperet. Et puisque le contexte nous porte à faire des économies, c’est aussi réduire les coûts pour la société, puisque la personne va bien et pourra même être contributive au collectif.

Agir tôt suppose quelques améliorations…

M – Le maître-mot, c’est formation. Le premier contact, c’est le médecin traitant. Il faut donc faire en sorte qu’il y ait une formation digne de ce nom à la psychiatrie au cours du cursus en médecine et, en attendant, que soient proposés, au moins dans le cadre de la formation continue, des modules pour les généralistes, comme cela se fait dans certaines régions où il y a des contacts entre les établissements psychiatriques et les Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Au travers des projets territoriaux de santé mentale et des conseils locaux de santé mentale, il faut impérativement mettre l’ensemble des acteurs en réseau et s’appuyer sur toutes ces compétences.

Ce qui revient à dire que, en santé aussi, il faut en finir avec le travail en silos…

M – L’approche pluriprofessionnelle qui favorise la prise en charge de la personne dans sa globalité, psychique et somatique, s’inscrit bien dans ce concept de « One Health » (« une seule santé »), préconisé par l’OMS en matière d’accompagnement et de rétablissement. On sait aujourd’hui que certaines molécules entraîneront des effets indésirables, tels que le diabète, ou seront, chez les femmes, à surrisque de cancer du sein. Il y a aussi un corps, il faut s’en occuper.

Et rappelons qu’il est possible de faire du repérage très tôt…

M – Effectivement, les sage-femmes ont un rôle à jouer, en première ligne, dans le repérage des dépressions du post-partum, afin de prévenir les éventuelles incidences sur le développement des nourrissons. Et la prévention est aussi l’une des missions de la médecine scolaire, à ceci près que, avec 900 médecins scolaires pour quelque 12 millions d’élèves, elle ne peut remplir correctement sa mission.

Le deuxième axe de vos propositions vise à « Promouvoir le rétablissement de tous grâce à une psychiatrie de qualité ancrée sur la communauté ». En clair, l’Unafam défend une approche plus inclusive, notamment vis-à-vis des proches, parents, fratries…

M – Outre la réorganisation des soins, qui passe notamment par un accès plus rapide à une première consultation spécialisée, il faut aussi accompagner les parents, pour lesquels la découverte d’une maladie psychiatrique chez leur enfant ou adolescent, constitue un séisme et, double peine, un vrai parcours du combattant (errance médicale, reconnaissance du handicap, etc.). La psychoéducation est là pour prendre en compte cette douleur, voire ce traumatisme, et dire aux familles qu’elles ne sont pas seules. Apprendre à comprendre la maladie, c’est une chose, mais savoir quels comportements adopter et faire confiance, et pouvoir dialoguer avec les soignants est tout aussi important. La psychoéducation sert à reconnaître la place de chacun. C’est pour cela que l’Unafam a porté en association avec le Centre lyonnais pour les aidants /familles en psychiatrie (CLAP) du Vinatier, le programme de psychoéducation BREF.

A ce sujet, l’Unafam souhaite la reconnaissance et professionnalisation de la pair-aidance, ainsi que son intégration dans les équipes de soins…

M – Les études montrent qu’une personnes malade, en particulier si elle est jeune, se confiera plus volontiers à un « alter égo », qui lui ressemble, est passé par là et s’en est sorti. L’échange s’installe plus naturellement, sans les réserves d’une relation « sachant/patient ». Et d’ailleurs, bien souvent, les professionnels de santé sont amenés à changer leur vision, face à un pair-aidant qui est capable de leur dire que telle attitude génère tel ressenti chez le patient, etc. Tout le monde a à y gagner. Enfin, l’ambition du rétablissement ne vise pas l’intégration sociale dans la normalité la plus absolue. La volonté de la personne malade doit être respectée, quels que soient ses choix.

« Respecter les droits », c’est précisément l’objet du 3e et dernier axe de vos propositions pour une refondation de la psychiatrie. Aujourd’hui encore, des progrès restent à faire, en matière de respect de la dignité des personnes ?

M – On voit encore en 2025 des personnes qui, arrivant pour une hospitalisation complète, se retrouvent en pyjama, sans portable, qu’on lui a retiré, sans accès à la famille ! Et je ne parle même pas de la contention. L’Unafam a publié en juin dernier un Manifeste pour l’abolition de la contention en psychiatrie, comme l’ont fait certains pays, à l’instar de l’Italie, le Danemark, le Royaume-Uni, etc. Problème de formation ou d’éthique, toujours est-il qu’il est possible de proposer des alternatives, comme des salons d’apaisement pour les patients agités ou les plans de prévention partagés (directives anticipées en psychiatrie).

En résumé, il faut en finir avec cette pratique de l’enfermement…

M – Elle est traumatisante pour les patients, évidemment, mais également pour les soignants. Si on développe une nouvelle appréhension de la psychiatrie, on réussira à faire de ce secteur une discipline de pointe, d’autant que, dans le même temps, a émergé la psychiatrie personnalisée de précision, qui fait appel à l’IRM, la génétique, etc., pour le diagnostic et le ciblage des traitements.

Pensez-vous que cela puisse aussi contribuer à rendre la filière « psy » plus attractive ?

M – Certainement. On est vraiment dans une dynamique nouvelle, avec des publications quasiment chaque semaine sur les molécules, les neurotransmetteurs ou encore sur l’impact des traumas sur la vulnérabilité génétique. J’ai l’impression que nous sommes à un moment où tout se met en place pour qu’il y ait des avancées majeures et des ouvertures, comme on l’a vu avec le sida ou le cancer.

Dans cet alignement des planètes, croyez-vous en l’avènement d’un plan pour la psychiatrie à l’orée de 2026 ?

M – Nous aurions besoin d’une mise à plat. Au cours des dernières années, des financements ont été attribués, commençons donc, déjà, par évaluer ce qui existe sur le terrain – en termes de pratiques mises en place, de respect des cahiers des charges, d’efficience, de résultats, etc. Les pays nordiques, le Canada le font quasi en routine. Il n’est pas question de sanctionner, mais de comprendre pourquoi telle ou telle initiative ne marche pas, et de se réorienter. Sans évaluation, il est difficile d’analyser finement les besoins, en respectant les problématiques territoriales.

« Si on a davantage parlé de santé mentale, la psychiatrie est toujours à la peine » - France Assos Santé