Ils sont psychiatres, internes, psychologues, infirmiers… Et tous lancent un cri d’alerte à la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, dans une tribune
"Créons des postes pour éviter le naufrage !".
L’équation ne fonctionne plus. D’un côté, la pandémie de Covid-19 crée un afflux, sans précédent, des malades aux urgences psychiatriques : crises suicidaires, bouffées délirantes, dépressions. « Surtout chez les jeunes, sans repères, angoissés par l’avenir. Quand on perd l’espoir, on met beaucoup de temps à le retrouver », prévient Antoine Pelissolo, psychiatre à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne). De l’autre, « 15 % des lits sont fermés dans les hôpitaux de l’AP-HP, faute d’infirmières », poursuit ce chef de service.
Certes, ces difficultés ne sont pas nouvelles mais elles s’aggravent, les conséquences sont « dramatiques ». Comble de cette tension, un dimanche d’avril, dans un hôpital de région parisienne, 18 patients, tous dans un état très grave, se sont retrouvés à attendre, alors qu’ils devaient être hospitalisés, en urgence. Pour les « accueillir, les rassurer, les surveiller », ce jour-là, seuls un psychiatre et un infirmier étaient là. Les signataires de la tribune mettent en garde : « Ce débordement des capacités d’accueil se traduit par des heures et des jours d’attente sur un brancard ou une chaise dans un couloir, des fugues, des agitations, voire des bagarres, et forcément des professionnels débordés et épuisés, ne souhaitant qu’une chose : changer de poste, d’hôpital, voire de métier. Quel gâchis. ».
Autre conséquence, selon Antoine Pelissolo : « Le recours à l’isolement et à la contention est en hausse car les soignants peuvent, parfois, être dépassés par la situation, ce qui ne devrait pas arriver ». Et face à l’afflux de demandes, les malades, une fois hospitalisés, d’après le psychiatre, sortent plus vite, « résultat, ils rechutent ».
Le SOS des psychiatres lancé à la Première ministre (msn.com)
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