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23 juillet 2022

[Controverse] : La dépression ne serait pas liée à de faibles taux de sérotonine dans le cerveau

Les conclusions  d'une nouvelle étude récemment publiée restent pour l'instant très controversées et sont loin de convaincre toute la communauté scientifique.

Depuis les années 1960, la plupart des scientifiques s'accordent à penser que les symptômes de la dépression sont causés, entre autres, par un déséquilibre chimique dans le cerveau. On observe par exemple un dysfonctionnement de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine (aussi connue sous le nom de 5-hydroxytryptamine ou 5-HT). Des traitements contre la dépression –à l'image des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS)– ont ainsi pour but «d'augmenter la disponibilité de sérotonine dans le cerveau», rappelle New Scientist.

Une récente analyse de dix-sept études, publiée le 20 juillet 2022 dans la revue Molecular Psychiatry, vient toutefois remettre en question ce consensus scientifique. Effectués par des chercheurs de l'University College London et menée par la psychiatre Joanna Moncrieff, ces travaux de recherches se sont penchés, entre autres, sur «les molécules présentes dans le liquide céphalorachidien où la sérotonine se décompose» ou encore «les niveaux de récepteurs de la sérotonine et leur degré d'activité» chez les personnes souffrant de dépression.
Selon les conclusions des chercheurs, il n'y a aucune preuve qu'une faible activité ou quantité de sérotonine provoque une dépression. «La conclusion de notre article est que nous ne savons pas à quoi servent les antidépresseurs ISRS», commente Joanna Moncrieff. "L'une des possibilités serait qu'ils agissent par le biais d'un effet placebo"

Une analyse controversée

Pour d'autres chercheurs, cette nouvelle étude présente cependant des limites non négligeables. Selon Johan Lundberg, de l'Institut Karolinska (Suède), les recherches menée par Joanna Moncrieff ne font pas état d'une distinction entre les personnes souffrant de dépression chronique et celles qui présentent des épisodes dépressifs, «dont l'état au moment de l'évaluation pourrait affecter le fonctionnement de leur système sérotoninergique».

«Il est essentiel d'analyser séparément les données des études qui examinent les mêmes patients lorsqu'ils sont malades et lorsqu'ils sont en rémission, afin de disposer de conditions optimales pour examiner l'hypothèse», soutient Lundberg.

«Il faut reconnaître que la 5-HT n'est probablement qu'un des facteurs contribuant à la dépression», avance de son côté Paul Albert, spécialiste des neurosciences à l'Université d'Ottawa, au Canada. «Compte tenu de l'important effet placebo dans le traitement de la dépression, il est probable que la contribution d'autres systèmes, notamment la dopamine qui est impliquée dans l'effet placebo, soit plus importante que celle de la 5-HT.»

Du côté du Royal College of Psychiatrists qui regroupe d'éminents psychiatres britanniques, les spécialistes rappellent que «l'efficacité des antidépresseurs varie selon les personnes, et les raisons en sont complexes». Surtout, les médecins exhortent la population à «ne pas arrêter de prendre [leurs] antidépresseurs sur la base de cette étude, et [encouragent] toute personne ayant des inquiétudes concernant son traitement à contacter son médecin généraliste».



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