Le journal The Lancet Regional Health Europe publie la première étude nationale explorant les pertes de chance des enfants de femmes atteintes de schizophrénie en France. Vingt-quatre indicateurs de santé de la mère et de l’enfant ont été recueillis chez plus de 3 millions de femmes qui ont eu une naissance entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019.
Les mères atteintes de schizophrénie ont plus de troubles métaboliques et d’addictions, elles accouchent plus souvent d’enfants mort-nés, elles ont plus d’interruptions médicales de grossesse, plus de césariennes, de naissances prématurées, d’enfants en retard de croissance avec faibles poids de naissance. Ces analyses étaient appariées et ajustées pour des facteurs de confusion comme le niveau socioéconomique, le tabagisme ou la consommation d’alcool entre autres, qui ne permettent pas d’expliquer ces résultats.
Enfin, moins d'un tiers des femmes enceintes atteintes de schizophrénie ont reçu des contacts réguliers avec des soins psychiatriques ambulatoires.
Cette étude souligne l'importance des disparités de santé entre les femmes enceintes atteintes et non atteintes de schizophrénie ainsi que chez leurs nouveau-nés. Les résultats de l’étude suggèrent des recommandations préliminaires visant à poursuivre les efforts de prévention des risques métaboliques, à promouvoir le sevrage tabagique précoce, l'abstinence d'alcool et l'arrêt de l'abus de substances, et à développer des programmes spécifiques pour d'autres besoins non satisfaits pendant et avant la grossesse.
Dr Guillaume FOND - APHM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille) Aix-Marseille Université
A voir : une vidéo explicative de l’étude publiée dans The Lancet sur la grossesse des femmes atteintes de schizophrénie :
https://www.youtube.com/watch?v=w46Xd4kk0C8
https://authors.elsevier.com/
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