Il arrive à certaines personnes de ne plus éprouver d’émotions, ou uniquement des émotions négatives. Elles n’apprécient plus rien, même pas un bon repas au restaurant, une soirée entre amis ou une promenade sur la plage. Et elles n’ont plus envie de rien…
Cette perte de plaisir, de désir et d’élan vital s’appelle l’anhédonie, un terme inventé par le psychologue français Théodule Ribot en 1896 – du grec a, «"sans", et hêdonê, "plaisir" – en référence à l’analgésie (perte de sensibilité à la douleur). L’anhédonie est un symptôme clé de la dépression, et elle intervient dans d’autres maladies neuropsychiatriques, comme la schizophrénie. En 2021, des chercheurs australiens ont découvert qu’elle touchait aussi les personnes atteintes de démence précoce, une dégénérescence cérébrale pouvant survenir dès 40 ans.
L’imagerie cérébrale a montré qu’en cas d’anhédonie, la densité de matière grise baissait dans des "points chauds hédoniques" (cortex préfrontal, insula, striatum…) liés au système de récompense, circuit du plaisir et de la motivation dans le cerveau. Ces zones sont distinctes de celles de l’apathie (déficit de motivation) et de la dépression. Leur découverte ouvre de nouvelles perspectives de soin : ces scientifiques viennent d’élaborer un recueil de conseils pour susciter l’engagement des personnes anhédoniques.
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