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24 mai 2024

Feuille de route santé mentale et psychiatrie : où en est-on six ans après ?

Le rapport 2024 sur l’état d’avancement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie est publié (il s’agit du sixième bilan). Franck Bellivier, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, relève à cette étape, et malgré l’engagement de l’ensemble des acteurs « nombre d’éléments positifs mais aussi des sujets de préoccupation majeure, une inadéquation entre les besoins et l’offre qui restent très élevée, en particulier en pédopsychiatrie. »

Lancée en juin 2018, la Feuille de route santé mentale et psychiatrie a contribué de façon décisive à installer la santé mentale dans le débat public et à lever certains tabous. Comportant initialement 37 mesures, celle-ci a été enrichie de nouvelles mesures à l’issue des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en 2021. Il s’agit donc d’un document évolutif. Des moyens substantiels ont été mobilisés et continuent de l’être pour accompagner son déploiement. Au-delà, comme l’a rappelé en avril dernier, Frédéric Valletoux, Ministre en charge de la Santé et de la Prévention, à l’occasion d’un bref point d’étape, « la mobilisation durable et collective de tous les acteurs porteurs de cette stratégie est déterminante pour atteindre les objectifs fixés en matière de prévention des troubles psychiques, d’accompagnement des personnes qui en souffrent et de leurs proches, et de changement de regard sur ces troubles ».

Selon Franck Bellivier, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, « ce sixième bilan de l’état d’avancement des actions décrites dans la feuille de route Santé mentale et psychiatrie permet une nouvelle fois de mesurer l’engagement des Directions d’Administration Centrales du Ministère, des ARS, des professionnels de santé, mais aussi des personnes concernées et de leurs familles dans ces réformes, et, plus globalement, de mesurer le chemin parcouru. Cette mobilisation croissante doit servir de socle à l’élargissement des actions impactant les déterminants de la santé mentale : violences subies et en particulier violences sexuelles dans l’enfance, migration, appartenance à une minorité, précarité financière, qualité de vie au travail, sommeil, solitude et isolement. »

Quelques éléments significatifs…

– S’agissant des politiques de prévention et notamment de la stratégie multimodale de prévention du suicide, les actions phares (numéro national 3114, déploiement des sentinelles, dispositif VigilanS), ont atteint, selon Franck Bellivier « leur vitesse de croisière de déploiement et continuent à montrer des hauts niveaux d’activité « . Les premières évaluations de ces dispositifs permettent en effet de confirmer leur efficacité.

– Le renforcement des maisons des adolescents est effectif : 118 Maisons des Adolescents sont en activité à ce jour.

– le dispositif d’accès aux soins psychologiques pris en charge par l’assurance maladie offert par le MonSoutienPsy, renforcé dès le mois de juin prochain, rencontre un vif succès auprès des bénéficiaires – 243 000 patients en ont bénéficié – et des médecins généralistes. C’est cependant un bilan mitigé par une adhésion des psychologues qui reste à consolider. Le comité d’évaluation de ce dispositif qui rendra ses conclusions avant l’été et les déclarations récentes du premier ministre, feront évoluer cette offre prioritaire.

– le développement du secourisme en santé mentale dans tous les secteurs de la société, notamment dans les trois fonctions publiques et dans les milieux étudiants, affiche un objectif de 60 000 secouristes formés fin 2023 (objectif atteint dès juin 2023), et 150 000 fin 2025. Au total, tous publics confondus, 97 381 secouristes sont déjà formés au 1er janvier 2024 (soit plus du double de l’effectif comptabilisé fin 2022).

-La prévention contre les conduites addictives se poursuit avec cette année l’ajout au carnet de santé de l’enfant de conseils pour les parents sur le bon usage des écrans et l’engagement du Premier Ministre d’inscrire la lutte contre l’addiction aux écrans comme action prioritaire

–39 nouvelles équipes mobiles psychiatriques intervenants auprès des personnes âgées en Ehpad et autres ESMS ont été financées en 2023

–la réduction des pratiques d’isolement et de contention se poursuit en particulier par l’engagement des ARS auprès des établissements

– il est nécessaire d’améliorer le repérage et la prise en charge précoce par le renforcement des centres médico-psychologiques (CMP) adulte. Or, ces structures font face à une demande croissante de soins à laquelle il leur est de plus en plus difficile de répondre. Leurs délais de rendez-vous sont importants et tendent à s’allonger. Il était prévu le recrutement sur trois ans de 400 ETP de personnel non médical (psychologues, infirmiers…) dans les CMP adultes. Cependant, la mise en œuvre de cette mesure rencontre deux freins dans sa déclinaison : la lenteur actuelle des recrutements en lien avec la démographie des professionnels et le coût moyen des recrutements supérieurs au coût initial prévu par la mesure. Au total, seul le recrutement de 77 ETP (équivalent temps plein) dans les CMP adultes est confirmé au 31 décembre 2023.

– L’entrée en vigueur de l’élargissement de la prestation de compensation du handicap (PCH) aux publics en situation de handicap psychique, ou encore l’appui résolu aux Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) – 700 groupes d’entraide mutuelle (GEM) ont été soutenus- , aux Collectifs d’Entraide Insertion Professionnelle et à la pair-aidance, offrent des leviers renforcés qui doivent permettre d’agir efficacement pour l’insertion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de troubles ou de handicaps psychiques. Signalons l’ouverture de 5 nouveaux collectifs d’entraide et d’insertion sociale et professionnelles en 2023 dans des régions non couvertes

–Concernant les professionnels de santé, notons que depuis 2019 318 IPA ont été formés à la mention psychiatrie et santé mentale soit 21 % des IPA c’est donc la deuxième mention la plus suivie après « pathologies chroniques stabilisées«

–Concernant les ESAT de nouveaux droits ont été ouverts aux travailleurs afin qu’ils puissent bénéficier des mêmes droits indic-viduels et collectifs des salariés et ainsi être « assimilés salariés ».

Franck Bellivier le souligne, « il persiste des sujets de préoccupation majeurs, d’inadéquation entre les besoins qui restent très élevés et l’offre, en particulier en pédopsychiatrie. Ces redoutables difficultés structurelles et conjoncturelles, déjà signalées dans les rapports précédents s’aggravent dans certains points du territoire. Les mesures pour y faire face sont décrites dans le document (renforcement des équipes soignantes, attractivité de la psychiatrie, soutien aux carrières universitaires, coopération inter-hospitalière, articulation avec les autres acteurs du parcours en santé mentale…), mais ne produiront leurs effets que dans un moyen et long terme« .

Rappelons enfin que deux événements doivent se tenir prochainement, les assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant au mois de mai et un Conseil national de la rénovation (CNR) dédié à la santé mentale en juin-juillet.

Santé mentale et psychiatrie. Mise en oeuvre de la feuille de route, Etat d’avancement au 1er mars 2024 (PDF).

Feuille de route santé mentale et psychiatrie : où en est-on six ans après ? - Santé Mentale (santementale.fr)

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