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11 juillet 2024

Le cannabis, ennemi de la stabilité mentale chez les adolescents ?

Les travaux menés par McDonald et son équipe ont révélé que les jeunes adeptes du cannabis s’exposent à un risque 11 fois plus élevé d’être atteints par des troubles psychotiques, comparativement à leurs pairs abstinents. Cette corrélation, d’une ampleur inédite, surpasse largement les résultats des études antérieures. Par exemple, une méta-analyse datant de 2016, synthétisant les données de dix études distinctes, avait établi que les consommateurs les plus assidus de cannabis encouraient un risque environ quatre fois supérieur de se voir diagnostiquer une schizophrénie ou d’autres affections psychotiques. L’explication de ce phénomène inquiétant réside, en partie, dans l’augmentation considérable de la teneur en principes actifs du cannabis au fil des décennies. Depuis les années 1970-1980, la concentration en THC (tétrahydrocannabinol), molécule psychoactive majeure de cette plante, a connu une hausse vertigineuse, passant de 14 à 19 % en 2017-2018. Cela peut paraître peu, mais c’est en réalité énorme et il n’est pas rare aujourd’hui de trouver certaines variétés hybrides de cette plante atteindre des quantités affolantes de THC. Celles-ci sont le fruit d’une sélection minutieuse opérée spécialement pour que la plante (Cannabis sativa) soit la plus chargée possible en substance active. Ainsi, des variétés comme la Gorilla Glue ou la Wedding Cake atteignent aisément les 30 % de THC.

L’adolescence : une période critique pour le cerveau

L’étude menée par ces scientifiques s’est appuyée sur un vaste corpus de données issues de l’Ontario (États-Unis), collectées entre 2009 et 2012, croisées ensuite avec les archives de santé publique jusqu’en 2018. Cette approche méthodique a permis de suivre l’évolution et l’apparition de diagnostics de troubles psychotiques chez près de 11 300 sujets.

Les résultats de cette analyse approfondie ont mis en lumière une corrélation entre l’usage du cannabis et l’émergence de troubles psychotiques chez les adolescents âgés de 12 à 19 ans. Fait notable, cette association ne se manifestait nullement chez les jeunes adultes de 20 à 33 ans. McDonald, commentant ces découvertes, souligne : « Ces observations s’inscrivent parfaitement dans le cadre de la théorie neurodéveloppementale, qui postule une vulnérabilité accrue des adolescents aux effets du cannabis, en raison de la maturation cérébrale encore en cours ». En effet, l’adolescence constitue une phase charnière du développement neurologique, marquée par des remaniements cérébraux considérables. Cette plasticité neuronale accrue rend le cerveau des jeunes particulièrement sensibles à l’influence des substances psychoactives, expliquant ainsi la prévalence accrue des troubles psychotiques observée dans cette tranche d’âge.

La question complexe de la causalité

Il convient de souligner que cette étude, bien qu’édifiante, ne permet pas d’établir un lien causal irréfutable entre l’usage du cannabis et l’apparition de troubles psychotiques. En effet, l’équipe de McDonald n’a pas intégré dans son analyse certains facteurs potentiellement déterminants, tels que les prédispositions génétiques ou les antécédents traumatiques, rendant ainsi toute conclusion péremptoire hasardeuse.

Le chercheur nuance d’ailleurs ses propos en précisant : « La grande majorité des jeunes consommateurs de cannabis ne développeront pas de troubles psychotiques. Néanmoins, nos données suggèrent que la plupart des adolescents diagnostiqués avec un trouble psychotique ont vraisemblablement un passé de consommation cannabique ». Toujours ce même paradoxe : est-ce l’œuf ou la poule ?

L’examen minutieux des dossiers médicaux a révélé une statistique frappante : sur six adolescents admis en urgence ou hospitalisés pour un trouble psychotique, cinq avaient préalablement déclaré consommer du cannabis dans le cadre d’enquêtes sanitaires nationales canadiennes. Cette corrélation reste troublante et appelle tout de même à une plus grande vigilance de la part des autorités de santé publique et de la communauté scientifique. Surtout au Canada, où le cannabis récréatif est légalisé depuis 2018, bien que ce cadre législatif ne concerne que les personnes âgées de 18 ans ou plus.

https://www.presse-citron.net/ados-et-cannabis-un-cocktail-explosif-pour-la-sante-mentale/

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