Nouvelles fixes

Nous avons besoin de vous !

Vous pouvez nous aider en adhérant à l'association :

https://www.helloasso.com/associations/troubles-psychiques-tous-partenaires/adhesions/adhesion-2024

Même si vous ne souhaitez pas adhérer, vous pouvez faire un don :

https://www.helloasso.com/associations/troubles-psychiques-tous-partenaires/formulaires/2

Nouvelles


Si vous voulez ajouter un commentaire à un article du blog...

...cliquez sur "Aucun commentaire" en bas de l'article !

01 novembre 2020

Reconfinement et santé mentale : "Il n'y a pas de honte à consulter"

Ce jeudi, à minuit, la France sera reconfinée pour une durée de quatre semaines au moins. Anne Giersch, chercheuse à l'Inserm, revient sur les effets d'une telle mesure sur la santé mentale.

Plus que quelques heures avant le reconfinement. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui partagent leur inquiétude à l'idée de revivre une telle situation. Angoisse, stress, sentiment d'isolement... Autant de symptômes qu'Anne Giersch a pu observer en mars. Directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie à Strasbourg, elle a mené une étude auprès de 150 volontaires pour explorer les effets du confinement, notamment sur la santé mentale. 


Dessin de Coco, mars 2020. Crédits :  Coco / Compte Instagram @cocoboer

Interview

Quels effets sur la santé mentale avez-vous observés lors du premier confinement ?
Notre étude ne concerne qu’un effectif assez modeste, mais ce qu’on a constaté a aussi été trouvé par des études épidémiologiques. Les symptômes les plus partagés étaient le stress et l'anxiété, plus que la normale. On a aussi observé un taux plus élevé de dépression, voire de symptômes pré-psychotiques. Le sommet de ces manifestations était au tout début du confinement. 

Qu'est-ce qui est à l'origine de ces symptômes ? 
L'inquiétude vis-à-vis de la pandémie est ce qui semble avoir un effet maximal, avec le sentiment d'isolement. Nous ne sommes pas tous exposés au même degré de stress de la même façon. Certaines personnes sont donc plus vulnérables et risquent de ressentir l'isolement plus fortement. Par exemple, les soignants, les gens qui ont peur pour leur emploi, ceux qui ont des parents proches malades ou qui meurent, mais aussi les personnes ayant des facteurs de risque et qui ont peur de tomber malades... Tous ces facteurs peuvent contribuer à accentuer l'angoisse.

Le reconfinement risque-t-il d'être plus difficile à vivre qu'en mars ?
Pour certains cela va être plus facile parce qu’ils vont pouvoir travailler et c’est ce qu’ils voulaient. Pour d’autres, ça va encore plus fragiliser leur situation économique… Le reconfinement peut aussi faire revivre un traumatisme à ceux pour qui ça s'était mal passé en début d'année. 

 Comment réagir face à de tels symptômes ?
Un moyen de faire face, c’est de faire en sorte d’être le moins isolé possible. C’est bien pour ça que les Ehpad restent ouverts. Globalement, on a constaté que l'angoisse et le stress avaient diminué au fil du confinement. Le facteur qui a le plus contribué à cette amélioration est le renforcement des connexions avec la famille. Le fait de parler avec les proches fait diminuer l'anxiété. Isoler les gens est nocif. On peut s’en protéger en communiquant, même si ce n’est pas aussi satisfaisant qu’autour d’un café ou dans un bar. 
Si on se sent vraiment mal, il ne faut pas hésiter à aller voir un médecin, il n'y a pas de honte à consulter. Ça peut arriver à tout le monde de paniquer à un moment donné, on peut tous être vulnérables. Les services de psychiatrie et d’urgence restent ouverts et on ne soigne pas seulement le Covid. Je pense que les psychiatres vont de nouveau mettre en place des plateformes de télémédecine, ou que la ligne CovidEcoute sera joignable.


Lu pour vous dans Libération le 29 octobre 2020

Dessin de Coco, mars 2020. Crédits :  Coco / Compte Instagram @cocoboer

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire