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14 novembre 2022

[Article] : Etat des lieux de la santé mentale chez les jeunes

Pour paraphraser l'écrivain Paul Nizan, on ne laissera personne dire que 20 ans est le plus bel âge de la vie. Aujourd'hui plus que jamais, tant il apparaît que la santé mentale des jeunes est au cœur de toutes les préoccupations. Rencontre avec des spécialistes de la question.

Le covid, mais pas que...

Inquiétant, bien sûr, surtout quand David Gourion, psychiatre et ancien chef de clinique à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, constate une explosion des problèmes de santé mentale chez les adolescents depuis le confinement, avec plus de 50 % d'augmentation des consultations aux urgences pédopsychiatriques pour tentative de suicide. Une courbe qui n'a pas tendance à baisser, contrairement à ce que les professionnels attendaient. « La crise liée au Covid a eu un impact qui perdure dans le temps, sans doute parce que, comme le sait, les problématiques de santé men-tale sont multifactorielles. On ne peut pas tout ramener au confinement, au Covid ou à la guerre en Ukraine », selon lui. Mais, dans le cas de jeunes déjà en situation de vulnérabilité émotionnelle, il sufft d'ajouter une nouvelle source de stress pour que ce qu'ils parvenaient à compenser s'effondre sur un mode anxieux ou dépressif. On l'a vu, en particulier chez les jeunes filles. « On ne sait pas bien si c'est lié à des facteurs hormonaux, à des stratégies de régulation émotionnelle un peu différentes par rapport aux garçons », explique David Gourion.

Ils expriment leurs troubles

De là à penser que tous les adolescents sont en souffrance psychique et qu'il faut s'inquiéter systématiquement quand on en a un ou une à la maison… « C'est sûr que, post-confinement, l'augmentation a été nette, elle s'est produite sur un an et l'on a pu voir un effet “avant-après”, notamment aux accueils des urgences. Alors on a l'impression que tous les jeunes vont mal ! Mais, heureusement, ce n'est pas le cas », précise Jean-Victor Blanc, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris. Il est à l'initiative, avec la journaliste Florence Trédez, du festival Pop & Psy, premier événement pop consacré à la santé mentale, qui s'est déroulé du 7 au 9 octobre. Pour David Gourion, « il y a une augmentation de la demande aussi parce que de plus en plus de patients viennent consulter, car ils identifient mieux leurs problèmes ». En effet, depuis quelques années, à l'image des célébrités qui osent s'exprimer sur leurs troubles psychiques ou leur anxiété, la parole des jeunes s'est libérée sur ce sujet, y compris sur les réseaux sociaux. « Il y a des raisons d'être optimiste, affrme Jean-Victor Blanc. Certes, cette génération est très concernée par les troubles psychiques, mais c'est également la première à en parler autant. » On peut espérer sortir d'un certain nombre de tabous qui ont pollué les générations précédentes, silencieuses sur leurs problèmes psy ou qui pouvaient associer facilement la jeunesse à un spleen existentiel, masquant alors le diagnostic d'un réel trouble en banalisant la souffrance.

Il faut former davantage de médecins

En revanche, ce que l'on peut regretter, c'est que, pour les jeunes, l'accès au soin est de plus en plus difficile, rapporte David Gourion : « On a une vraie difficulté de démographie médicale qui s'aggrave, en particulier chez les pédopsychiatres pour enfants et adolescents. Ce sont des disciplines assez peu choisies par les internes et beaucoup de médecins partent à la retraite sans être remplacés. Tous les collègues me disent qu'ils sont débordés et qu'ils ne peuvent même pas hospitaliser les patients, faute de lits. De même, les délais d'attente dans les centres médico-psychologiques ou dans les cabinets de ville atteignent plusieurs mois. C'est très compliqué. » Un manque de spécialistes d'autant plus inquiétant que l'on sait que de 70 à 80 % des grands troubles psychiques (dépression, schizophrénie et troubles bipolaires) se déclarent entre 12 et 25 ans. C'est la période où le cerveau est encore en maturation neuronale et donc sujet à une vulnérabilité particulière. C'est aussi l'âge de l'exposition toxique (cannabis, alcool), de l'entrée dans la vie sociale, de l'accès à la sexualité qui peuvent être stressants, de toutes les problématiques de harcèlement et d'abus sexuels. Bref, il est urgent de donner les moyens à l'hôpital de prendre en charge leur santé mentale. Si les jeunes arrivent aujourd'hui à parler de leurs troubles psychiques, à aller consulter, il est essentiel qu'ils soient entendus et soignés.

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