Extrait :
Je suis parent d’un jeune homme devenu schizophrène. En deux ans, il a dû être hospitalisé de nombreuses fois, lors de ces crises délirantes très agitées, nécessitant un «transport» – c’est proprement le mot – en ambulance après un passage à domicile du médecin accompagné d’un policier le menottant. Je me rappelle sa première sortie d’hôpital, après deux semaines de neuroleptiques : plus calme, il ouvrit la fenêtre de la voiture en savourant l’air sur son visage, comme après un séjour carcéral.
Et puis, les traitements arrêtés volontairement – "parce qu’ils m’endorment" -, tout recommençait : hallucinations, agitation, refus de tout dialogue devenu impossible, médecin, police, urgences psychiatriques, enfermement, retour au calme, acceptation des traitements, et retour chez nous, où il vivait. Le diagnostic n’était pas certain. "Il faudrait envisager une psychanalyse", disait le psychiatre hospitalier.
Et puis, lors d’une énième consultation au Centre médico-psychologique, constat d’échec du médecin face au fils se moquant d’elle : "Vous ferez aussi bien que moi" ! L’impression d’abandon, du fils et de sa famille, était immense.
Aucune proposition de soutien ne fut faite.
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