En France, une personne sur deux sera atteinte d’un trouble psychique au cours de sa vie, et environ un adulte sur cinq en souffre à tout moment[1]. Cela représente plus de 12 millions de personnes concernées[2]. Le coût des maladies psychiatriques a récemment été évalué à 160 milliards d’euros[3]. Ces troubles constituent la première cause d’années de vie vécues avec un handicap et d’années de vie perdues en bonne santé chez les 10- 24 ans[4].
Ces chiffres illustrent l’importance de la santé mentale, en particulier la psychiatrie, comme enjeu individuel et collectif de santé publique.
Et pourtant, nous, personnes vivant avec un trouble psychique, familles, aidants, accompagnants, professionnels de santé mentale, acteurs du secteur social et médico-social, chercheurs, constatons chaque jour le décalage entre les déclarations d’intentions et la réalité.
La réalité, c’est qu’entre 40% et 60 % des personnes vivant avec un trouble psychique ne bénéficient d’aucun soin ni accompagnement.
La réalité, c’est que les centres médico-psychologiques, les hôpitaux de jour et les services de psychiatrie sont saturés et que, faute de moyens adaptés, le dépistage et la prise en charge précoce et la délivrance de soins diligents restent un voeu pieux.
La réalité c’est que 30 % des postes de psychiatres et 50% des postes de pédopsychiatres sont vacants dans les établissements répondant à la mission de service public.
La réalité c’est que le recours aux pratiques coercitives d’isolement et de contention reste encore massif.
La réalité, c’est que les accompagnements médico-sociaux et sociaux restent notoirement insuffisants pour soutenir l’inclusion sociale, scolaire et professionnelle.
La réalité, c’est l'épuisement des proches aidants et des professionnels du soin et de l’accompagnement.
La réalité, c’est que les personnes vivant avec un trouble psychique paient le prix fort : retard d’accès aux soins, rupture dans les parcours de soins et de vie, hétérogénéité des soins selon les territoires, perte de chance, non-respect des droits fondamentaux, discriminations et exclusion sociale.
La réalité, c’est que la recherche en santé mentale est sous-financée.
Certes, davantage de place a été données à la politique de la santé mentale en France ces 15 dernières années, et un délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie a été nommé en juin 2018.
Néanmoins, il nous faut être encore plus ambitieux en faisant de la santé mentale une Grande Cause nationale pour 2025 : ce que nous avons su faire hier pour la sécurité routière ou le cancer avec des progrès fulgurants, nous pouvons le faire demain pour la santé mentale.
Ensemble, nous pouvons sensibiliser la population générale à la santé mentale et changer les regards sur les personnes vivant avec un trouble psychique et celles qui les accompagnent.
Ensemble, nous pouvons convaincre de l’importance d’un dépistage et d’une prise en charge précoce des troubles psychiques.
Ensemble, nous pouvons agir sur les politiques publiques pour une psychiatrie de service public ambitieuse.
Ensemble, nous pouvons optimiser significativement le parcours de soins, et donc, participer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec un trouble psychique.
Ensemble, nous pouvons refondre l’organisation des soins et des actions d’insertion afin de promouvoir un accompagnement global, centré sur les besoins des personnes concernées.
Ensemble, nous pouvons valoriser les savoirs expérientiels des personnes vivant avec un trouble psychique.
Ensemble, nous pouvons garantir les droits et la dignité des personnes vivant avec un trouble psychique.
Ensemble, nous pouvons accélérer l’identification et la diffusion des pratiques orientés rétablissement et mobiliser les financements en faveur de la recherche en santé mentale.
Inscrire la santé mentale en tant que Grande Cause nationale c’est proposer des perspectives, libérer la parole, combattre les préjugés et adresser un message d’espoir à des millions de français.
Tous ensemble, faisons de ce rêve notre réalité.
Ce Collectif pour la santé mentale est appelé à rassembler -dans les semaines à venir- tous les acteurs et parties prenantes qui souhaitent soutenir cette grande cause.
La signature est ouverte dans un premier temps aux personnes morales.
Elle sera ouverte dans un second temps aux individus.
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