Nouvelles fixes

 Les Journées de la Schizophrénie sont de retour du 15 au 22 mars 2025

Cette année, 40 évènements gratuits et ouverts à tous pour :

= Déstigmatiser la schizophrénie et les troubles psy
= Déconstruire les stéréotypes
= Favoriser les échanges entre personnes concernées, proches et professionnels
= Mieux comprendre les bonnes pratiques et découvrir de nouvelles données sur le diagnostic

Nouvelles


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30 janvier 2025

Troubles psychiques (dépression, bipolarité...) : faut-il en parler au travail ?

Alors qu’un Français sur cinq souffre de troubles psychiques, la difficulté à en parler est toujours présente. Faut-il essayer d’en parler au travail ? On fait le point avec Coralie Fournier, psychologue du travail.

Faut-il parler de sa maladie au travail ? Une question délicate à laquelle il n’est pas toujours évident de répondre. Partager ses problèmes avec ses collègues, c’est prendre le risque d’être mis à l’écart. En toucher un mot à son patron, c’est risquer une mise au placard… Et si ce choix était différent selon le trouble, l’entreprise et les collègues de chacun ?

Les troubles psychiques désignent différentes affections qui altèrent l’état de santé mentale. Ils peuvent, selon les individus, prendre des formes et s’exprimer de manière très différente. Ils peuvent être diagnostiqués à plusieurs périodes de la vie et s’installent plus ou moins dans la durée. Les plus répandus sont : les troubles bipolaires, les troubles anxieux, les addictions, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs ou encore les troubles psychotiques tel que la schizophrénie. Ces divers troubles modifient le rapport de l’individu à la réalité objective. C’est ce qui nous permet la distinction entre la réalité psychique construite par l’individu et celle qui nous entoure. Cela peut donc avoir un impact sur la vie sociale mais également sur la vie professionnelle.

Troubles psychiques : les préjugés sont tenaces

Il faut savoir que depuis 2005, le handicap psychique est reconnu par la loi. Celui-ci est défini comme une restriction d’activité liée à une altération de l’état de santé psychique. Cela permet notamment à l’employé de bénéficier de dispositifs prévus pour aider à l’insertion professionnelle. L’entreprise peut alors aménager le poste ainsi que les conditions de travail. Cette insertion est connue pour avoir des impacts positifs sur les troubles.

Parfois, un employé va préférer taire ses troubles psychiques, car les préjugés sont encore tenaces. Et légalement, rien ne lui oblige à déclarer à son employeur ou à ses collègues son trouble. De nombreux managers ne sont pas sensibilisés à cette question. En parler avec eux, leur expliquer ce dont vous avez besoin comme aménagement peut aider à faire la lumière sur certains troubles.

Pourquoi il est important de libérer la parole

Libérer la parole peut également permettre de diminuer la souffrance de la maladie. Cela permet de banaliser ces pathologies. La verbalisation est donc la condition sine qua non d’une possible amélioration. Côté employeur comme employé, discuter peut permettre de mieux se comprendre.

Coralie Fournier, psychologue du travail ajoute : "Toutefois, un contexte de liberté doit être instauré en amont, cela reste une démarche à l’initiative du salarié dans laquelle il est libre de s’exprimer ou non selon ses ressentis, son contexte de travail, la nature et les potentielles évolutions de son trouble... Cela évite les comportements de réactance, qu’ils soient exprimés de manière consciente ou non".

La difficulté de parler de son trouble psychique tient surtout à la peur de fragiliser notre lien à l’autre, de voir nos responsabilités diminuer etc. Tout se joue alors sur la confiance à l’autre, et surtout par une sensibilisation aux troubles psychiques et à ce qu’il représente. Il est pour cela important que les RH et les employeurs se forment à la santé mentale : qu’est-ce que sont ces affections ? Que vit la personne concernée ? Comment l’accompagner ?

Si vous vous sentez en confiance, parler de ces sujets encore tabous peut grandement faire avancer, autant sur le plan de la maladie que sur celui de la connaissance de ces troubles.

Coralie Fournier conclue : "L’idée d’en parler reste le meilleur moyen pour sensibiliser et atténuer les stéréotypes. Cependant, il faut garder à l’esprit que le salarié ne doit pas se sentir contraint. En ressent-il le besoin ? Est-il prêt à s’exposer ? Il est également important de penser aux éventuelles conséquences, positives comme négatives, qui peuvent en découler. Si le contexte n’est pas favorable à une adaptation au trouble rencontré, il faut penser à la manière de le rendre. Les stratégies d’influence en vue de modifier les représentations mentales/sociales sont appropriées, cela peut passer par la verbalisation du salarié mais pour limiter l’impact des conséquences négatives, la diffusion d’idée de manière implicite avec une non identification de l’acteur concerné, peut aider le salarié dans sa prise de décision".

Troubles psychiques (dépression, bipolarité...) : faut-il en parler au travail ?

28 janvier 2025

[Livre] : SCHIZO mais pas solo – Comprendre et accompagner activement la schizophrénie d’un proche

Eva Debrini ; Préface du Dr Mireille Wazen, psychiatre et Postface du Dr Yann Hodé Editions Vuibert 

parution le 20/02/2025 (18,90 €)

Le témoignage et les conseils de la maman d’un ado schizophrène pour mieux appréhender la maladie et vivre avec.

https://www.fnac.com/a20930455/Eva-Debrini-Schizo-mais-pas-solo



27 janvier 2025

Santé mentale : Pour nos proches ou pour nous, il est possible d'agir

Fatigue, anxiété, dépression, maladies psychiatriques… Les troubles mentaux ont différents visages. Identifier les signaux propres à chaque maladie, le plus tôt possible, permet de mieux y faire face. Il est temps de briser les tabous: chacun peut agir à son niveau, confirment les spécialistes.

Des petits pas en avant: numéros de prévention, centres psy pour ados ou adultes

Plusieurs avancées sont à saluer: la mise en place en 2022 du 3114 (numéro national de prévention du suicide, gratuit, 24 h sur 24) et de 125 Maisons des adolescents (250 espérées d'ici à 2027), le renforcement des centres MédiPsy de psychiatrie privée dans des zones sous-dotées. Et aussi la montée en puissance des équipes mobiles psychiatriques auprès des aînés (EMPSA) intervenant sur le lieu de vie des plus de 60 ans souffrant de troubles psychiatriques, la formation de plus de 300 infirmiers en santé mentale pour pallier l'insuffisance de psychiatres… Mais nous partons de si loin! Pour répondre à la détresse des patients, la famille n'a pas vocation à remplacer les soignants mais elle joue souvent un rôle de sentinelle. Nos conseils pour repérer le type de souffrance et y répondre au mieux.

Initiatives à saluer

Mon soutien psy permet, depuis 2022, de bénéficier de consultations chez un psychologue (jusqu'à douze renouvelables si besoin) prises en charge par l'Assurance maladie sans prescription médicale.
Liste des 3 550 psychologues habilités sur ameli.fr
Accompagnement avec un psychologue conventionné : Mon soutien psy | ameli.fr | Médecin

Food4Mood est une appli développée par l'association FondaMental.
Elle offre un programme personnalisé pour apprendre à mieux manger, et éviter ainsi une inflammation chronique risquant d'aggraver les troubles en lien avec la santé mentale.
Food4Mood : l'application nutritionnelle bonne pour la santé mentale | Fondation FondaMental

Et psy c'était toi ?
C'est un nouveau média destiné aux 15-30 ans à l'initiative du groupe hospitalier universitaire de Paris, vise à mieux informer les jeunes via le réseau TikTok.
Et Psy C'était Toi - YouTube

Psycom, organisme public, informe, oriente et sensibilise sur la santé mentale via de nombreuses brochures et vidéos.
psycom.org

• L'association Unafam soutient depuis 1963 les malades et leurs familles grâce à ses 1 800 bénévoles dans 305 sites de proximité.
Pour ne pas rester seul. Unafam.org

• L'association React met en place une stratégie de soutien aux familles avec un enfant ou un ado au comportement tyrannique.
association-react.com

Cet article est paru dans le magazine Notre Temps , N°662

25 janvier 2025

Forum européen de Bioéthique : "Santé mentale et bioéthique"

Conférences et débats

du 29 janvier au 01 février 2025

En France, la dépression touche un adulte sur six, et pas moins de seize millions d’entre nous ont déjà utilisé des psychotropes. Entre 2019 et 2022, chez les 12-25 ans, l’Assurance maladie a observé une augmentation de 20 % des maladies psychiatriques et de 60 % de la consommation d’antidépresseurs. Chez les 25-34 ans, le suicide est désormais la première cause de mortalité. Depuis vingt ans, partout dans le monde, les problèmes de santé mentale ne cessent d’augmenter, notamment dans les populations les plus fragiles : jeunes, personnes âgées, sans-abris, détenus, femmes enceintes… C’est dire si la santé mentale est un problème de santé publique.

Pourtant, la prise en charge psychiatrique et psychologique reste encore trop souvent un « véritable parcours du combattant » (rapport du Haut-Commissariat au Plan). La psychiatrie est en crise : manque de lits, de psychiatres, d’infirmier·e·s, manque de moyens et de reconnaissance. Auprès du grand public, mais probablement aussi pour une part importante des médecins et même des institutions, la psychiatrie fait peur, au point d’être souvent reléguée dans l’angle mort de la médecine.

La « santé mentale » pose avant tout un problème de définition. Et comme disait Albert Camus en 1944 : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde. » Si la « santé mentale » était considérée d’égale à égale avec la « santé physique », il y a fort à parier que le monde irait mieux. Imaginez seulement qu’on puisse, en France, en 2025, proclamer que l’on va faire de la « santé physique » une grande cause nationale. C’est inimaginable, car la « santé physique » est depuis longtemps déjà considérée comme le bien le plus précieux de l’humanité. Alors, pourquoi n’en va-t-il pas de même pour la santé mentale ? C’est aussi une forme de médecine à deux vitesses.

Cette année, au Forum Européen de Bioéthique, nous tâcherons d’explorer la santé mentale avec le même degré d’exigence que celui attendu pour la santé physique : évolutions diagnostiques, thérapeutiques, sociétales et juridiques…

https://www.forumeuropeendebioethique.eu/

24 janvier 2025

[31 janvier 2025] : Nuits de la psychiatrie

Psychiatrie : briser les préjugés et susciter des vocations !

Anxiogène, opaque, moins prestigieuse... Cible de préjugés persistants, la psychiatrie est délaissée par les étudiants en médecine. La campagne #ChoisirPsychiatrie vise à stimuler leur intérêt en rendant ses lettres de noblesse à cette discipline.

"La psychiatrie sauve des vies". Alors qu'un Français sur cinq est confronté à des difficultés liées à sa santé mentale, cette spécialité est délaissée par les futurs médecins. Face au double défi d'une hausse des troubles psychiques et d'une offre de soin en tension, la profession se mobilise. C'est tout l'objet de la campagne #ChoisirPsychiatrie, qui, lancée courant 2024, cherche à « réenchanter le regard » porté sur cette spécialité. Objectif ? « Promouvoir une discipline médicale riche, nourrie de considérations éthiques, philosophiques et sociétales, qui embrasse pleinement les défis de notre société contemporaine. »

Des places vacantes en psychiatrie

Portée par le Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP) et les associations nationales des internes de psychiatrie et des étudiants en médecine de France (AFFEP et AMNEF), cette campagne vise plus précisément à « stimuler l'intérêt des plus jeunes et à susciter des vocations ». Et elles ont du pain sur la planche...
Née au 19e siècle, la psychiatrie a révolutionné la perception de la santé mentale. Deux siècles plus tard, elle reste pourtant méconnue et source de nombreux stéréotypes. En 2023, lors de l'Examen classant national (ECN), qui permet aux étudiants en médecine d'accéder aux différentes spécialités en fonction de leur ordre de classement, 67 des 547 places en psychiatrie sont demeurées vacantes. « Si ce n'était malheureusement pas la première fois, c'est pour nous le symbole d'une spécialité victime des idées reçues. Symbole des opportunités marquées pour bâtir un système de soins moderne et adapté aux défis contemporains », constate le président du CNUP, Olivier Bonnot.

Un baromètre met en lumière des préjugés tenaces

Comment expliquer ce désamour ? Le premier « baromètre d'image » sur la perception du métier de psychiatre, réalisé par l'institut de sondages CSA -pour le CNUP- auprès du grand public, de lycéens et d'étudiants en médecine, met en exergue une perception erronée de la psychiatrie qui s'apparente à un univers « anxiogène », « opaque », la discipline médicale « la moins prestigieuse », qui comporte des recherches « moins intéressantes » que dans les autres spécialités, un métier « difficile » et « pesant » psychologiquement... « Autant d'affirmations qui sont factuellement fausses mais toujours tenaces dans l'inconscient collectif alors même que les pratiques se sont considérablement transformées et ont rompu avec les pratiques asilaires », affirment les trois partenaires.

Quand l'expérience permet de dédramatiser

« Il y a de quoi s'inquiéter de la perception de l'univers psychiatrique parmi nos étudiants en médecine : 37 % d'entre eux déclarent avoir peur de cette spécialité. Toutefois, ce chiffre descend à 24 % pour ceux ayant effectué un stage dans un service psychiatrique. Cela démontre que l'expérience et la connaissance du milieu permettent (...) de dédramatiser », souligne Mirces Polosan, secrétaire général du CNUP. Une vision partagée par 85 % des Français qui prônent l'idée d'un stage en psychiatrie obligatoire pour tous les étudiants en médecine (contre 69 % de ces derniers).

Une utilité sociale toutefois reconnue

Petit aparté... En dépit de ces a priori, l'enquête révèle que, paradoxalement, les Français sont unanimes lorsqu'il s'agit de reconnaître l'utilité sociale de cette discipline. Ils sont également conscients de l'importance de prendre soin de leur santé mentale et de celle de leurs proches. Ainsi une personne sur trois a déjà consulté « un psy », un chiffre qui atteint même 59 % chez les lycéens.

Les 1ères Nuits de la psychiatrie

Dans le prolongement de cette campagne, le CNUP, l'AFFEP et l'AMNEF organisent, le 31 janvier 2025, les premières Nuits de la psychiatrie, à travers la France. L'enjeu ? Donner un maximum d'informations aux étudiants pour qu'ils puissent choisir leur spécialité en sachant ce que le métier de psychiatre implique concrètement. La soirée débutera par une série de « speed datings » de 10 minutes chacun qui leur permettront d'échanger avec des psychiatres et des internes en psychiatrie. Elle se prolongera ensuite autour d'un cocktail dînatoire afin d'échanger « à bâtons rompus » autour du cursus et du déroulement de la carrière.
Sept villes (Strasbourg, Lille, Tours, Grenoble, Lyon, Bordeaux, Paris/Sorbonne Université, Clermont-Ferrand) accueillent cette première édition. Chaque événement est organisé localement par les étudiants en médecine, sur le campus universitaire, afin de favoriser leur participation ainsi que celles des internes et des professeurs de psychiatrie.

Faciliter l'accès aux soins en santé mentale

Cette initiative répond notamment à l'ambition du gouvernement de recruter des professionnels de santé, et notamment des psychiatres, alors que la santé mentale a été érigée « Grande cause nationale de 2025 ». Autre ambition : faciliter l'accès aux soins. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé début décembre qu'à compter du 1er janvier, tous les Français pourront consulter un psychologue gratuitement une fois par mois, sans ordonnance. Ce dispositif est une extension du programme « Mon soutien psy », qui, lui, nécessitait une prescription médicale et limitait le nombre de séances prises en charge à huit par an (Dès le 5 avril, 8 séances de psy remboursées!). Pour en bénéficier, il suffira de consulter la liste des thérapeutes agréés par l'Etat, disponible sur la plateforme monsoutienpsy.ameli.fr, puis de récupérer la feuille de soins à l'issue du rendez-vous et de l'envoyer à son organisme d'Assurance maladie.

Psychiatrie : briser les préjugés et susciter des vocations!

22 janvier 2025

Maladies invisibles : comment vivre avec le poids du regard des autres ?

Pour elles, c’est la double peine. Les personnes souffrant d’une maladie qui affecte leur comportement doivent aussi faire face au regard négatif de la société. Comment surmonter cette stigmatisation ? Enquête.

Il a fallu dix ans pour que Carole, jeune consultante au parcours apparemment sans accroc, ose parler de ses troubles obsessionnels compulsifs (Toc) devant quelqu’un d’autre que son compagnon ou sa famille.

Dix ans ponctués de longues périodes d’isolement, quand masquer son angoisse convulsive d’être contaminée et ses obsessions hygiénistes lui demandait trop d’énergie, ne serait-ce que pour aller boire un verre avec des amis. « J’avais peur de ne pas être comprise et d’être moquée », se souvient-elle. Une peur fondée sur un climat ambiant peu propice, estime-t-elle : « Le handicap est présenté dans la société comme un sujet lourd, souvent triste. »

Affronter au quotidien la gêne, les railleries ou l'éloignement

Gêne, railleries, éloignement : autant de réactions que les personnes atteintes d’un trouble psychique ou du comportement doivent affronter au quotidien. Ainsi, Alexandre, qui souffre de schizophrénie, a vu ses relations amicales être affectées par des périodes où il se rappelle avoir été « haut perché » ou « être devenu condescendant » sous l’influence d’un sentiment de toute-puissance. « J’ai très mal vécu le fait de voir s’éloigner des amis proches, alors que je leur ai présenté mes excuses et exprimé mon désir de renouer », regrette le jeune homme âgé de 33 ans.

Au cours de ses expériences professionnelles, s’il a rencontré des personnes bienveillantes à son égard, il a aussi vécu beaucoup de situations inconfortables, liées à l’ignorance : « Souvent, les gens confondent la schizophrénie avec un TDI (Trouble dissociatif de l’identité), quand quelqu’un s’identifie à deux, voire plusieurs personnalités. Ou bien ils s’imaginent qu’on peut devenir violent, alors qu’en général on a plus de mal avec nous-mêmes qu’avec les autres. »

Ces troubles invisibles font parfois peser une défiance sur les personnes concernées. Atteinte d’un trouble bipolaire pour lequel elle a été plusieurs fois hospitalisée, Pauline le confirme : « Je sens bien qu’on a plus de mal à m’accorder sa confiance, du fait de ma maladie. » Récemment, un couple de son entourage a sollicité cette mère de famille à la foi vive pour devenir la marraine de leur enfant : « Ça m’a fait un plaisir immense. Jusqu’à présent, personne n’avait voulu me confier cette responsabilité ! »

La désinvolture des personnes publiques ou des médias

Mère d’un jeune homme schizophrène et fondatrice du podcast Gueules Cachées, qui donne la parole à des personnes atteintes de troubles psychiques, Laetitia Forgeot d’Arc souligne la désinvolture des personnes publiques ou des médias. « Des responsables politiques se taxent de “schizophrènes” ou se défendent d’être “autistes”. C’est très inscrit dans notre société. Moi-même qui suis concernée familialement, je peux plaisanter avec le terme “borderline”, contribuant à sa stigmatisation, reconnaît-elle. Tous ces mots sont employés à mauvais escient et connotés négativement. Cela pousse les personnes à se recroqueviller sur elles-mêmes ; or le repli social est précisément en première ligne des symptômes de ces maladies-là. »

Le rôle de l'environnement pour dépasser les étiquettes négatives

De son côté, Alexandre rêverait que sa mère s’intéresse davantage aux mécanismes et à l’univers de la schizophrénie, par exemple en suivant la Boussole, le programme de la Maison perchée – une communauté de jeunes adultes atteints de troubles psychiques –, dont il est proche, destiné aux familles de malades. Après des années où le sujet était tabou, sa mère a rejoint l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques).

Des groupes de parole mis en place par des associations

Les groupes de parole mis en place par des associations sont souvent d’un grand secours pour les personnes qui se sentent incomprises. Élisabeth Vincent voit en eux « un levier de sociabilisation ».

Alexandre, lui, est devenu « pair-aidant » au sein de la Maison perchée, haut lieu de promotion de cette forme nouvelle d’accompagnement venue du monde anglo-saxon qui mise sur l’apport de l’expérience et des échanges réciproques entre personnes. « Ça me fait du bien d’aider d’autres personnes », se réjouit-il. Laetitia Forgeot d’Arc se félicite de l’arrivée en France de ce dispositif, pour lequel un diplôme universitaire a été mis en place : « Dire à des personnes atteintes d’un trouble qu’elles sont des expertes, un atout pour les autres, c’est très fort ! » Pour lutter contre les situations stigmatisantes en milieu professionnel, certains tombent le masque et s’engagent. Ainsi Carole ou Alexandre, qui parle de la Fresque de la santé mentale, des formations aux premiers secours en santé mentale, de l’installation de lignes d’écoute. Autant d’outils récents mis à disposition des responsables en ressources humaines ou des manageurs. Preuve que les mentalités commencent à évoluer.

Maladies invisibles : comment vivre avec le poids du regard des autres ?

21 janvier 2025

[28 janvier] : Troubles psychiques, troubles du neurodéveloppement : et si on en parlait ?

Le Service de la vie universitaire - Mission handicap

et le Centre d'accueil médico psychologique universitaire de Strasbourg (CAMUS)

ont le plaisir de vous inviter à un temps d'échanges.

Mardi 28 janvier de 11h à 12h

Institut Le Bel - salle Ourisson
4 rue Blaise Pascal
67000 Strasbourg

Pour nous permettre de mieux vous accueillir merci de vous inscrire avant le 27 janvier : 

f.rakitic@unistra.fr

Possibilité de participer en visio. Lien BBB (BigBlueButton) communiqué à la demande.

Certains types de handicaps, certains troubles sont en expansion auprès des jeunes. Une récente étude menée par l’Université de Bordeaux montre que la santé mentale des jeunes s’est grandement détériorée depuis le confinement et les effets continuent à se faire sentir.

Ainsi, en 2023, quatre étudiants sur dix (41 %) présentaient des symptômes dépressifs modérés à sévères contre 26 % avant la crise sanitaire. En outre, plus de 30% des étudiants accompagnés par le SVU-Mission handicap de l'université présentent des troubles du neuro développement -TND- (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité – TDA-H, trouble du spectre de l’autisme – TSA et troubles des apprentissages – DYS). Ces troubles impactent le passage de l’adolescence à l’âge adulte, le projet d’études. Ils nécessitent une attention particulière et des aménagements adaptés.

Le Dr Frank, psychiatre, directeur du CAMUS nous éclairera sur ces troubles, sur leur retentissement sociétal et sur l'accompagnement des étudiants concernés.

20 janvier 2025

19 janvier 2025

[23 janvier] : Webinaire : "Les Troubles psy de 0 à 3 ans"

Premier chapitre du cycle de wébinaires 2025 "Les troubles psy de 0 à 99 ans"

Jeudi 23 janvier 2025 de 18h à 20h

Les émotions avant de naître, ça existe ? Un bébé peut-il avoir un trouble psy ? Comment accompagner cette période si délicate ?

Les troubles psy durant les 1000 premiers jours de vie et jusqu’à 3 ans, représentent des défis souvent méconnus mais essentiels à comprendre.

De l'influence de la santé mentale des parents, aux troubles psy chez le nourrisson et leurs implications, en passant par les solutions disponibles pour les familles : ce webinaire explorera – entre-autres - ces enjeux grâce aux regards croisés de personnes vivant avec un trouble, de proches et de professionnels du soin et de l’accompagnement.

Inscription (gratuite) au Webinaire : Les troubles psy de 0 à 3 ans Billets, Le jeu 23 janv. 2025 à 18:00 | Eventbrite

17 janvier 2025

[Humeur] : Réhabilitation des autistes

Luc Périno, le 12/01/2025

La nosographie est le classement des maladies. En psychiatrique elle est particulièrement instable et contestable, au point que les médecins osent à peine formuler des diagnostics. Le cas de l’autisme est emblématique de cette valse-hésitation.

Anciennement nommés « débiles mentaux », ces enfants sont devenus « autistes » dans les années 1940, lorsque Kanner et Asperger ont tenté d’en classer les symptômes. Ils ont constaté que plus de la moitié d’entre eux n’étaient pas débiles et qu’inversement, certains avaient de véritables dons intellectuels. Confirmant cette incroyable diversité, les nosologistes ont remplacé la notion de « maladie » par celle de « trouble », popularisant le terme de « trouble du spectre autistique » (TSA) dans les années 2000.

Les causes restent inconnues. Les généticiens avaient obstinément cherché un gène coupable, sans déceler le moindre suspect. Les psychanalystes avaient résolu le problème à leur habituelle façon en accusant la mère de carence affective. Bref, la science avait plutôt reculé, laissant patients et familles dans le désarroi ou la honte.

Puis à la fin du XXe siècle, dans le cadre général de la lutte contre les discriminations, avec de dynamiques associations de parents soutenues par certains pédopsychiatres, le pronostic d’une majorité de TSA s’est considérablement amélioré. Thérapies comportementales, accès à l’école, à la vie sociale, aux jeux et aux sports, accès aux médias et à la vie professionnelle, changement du regard des parents et de la société tout entière. Tout y a contribué.

La maladie d’Asperger a eu tous les honneurs de la presse au point d’en devenir presque enviable. Dans les consultations génétiques, on a même vu de malheureux parents dont l’enfant était atteint d’une maladie rare, espérer que l’on porterait le diagnostic d’Asperger sur leur enfant. Les TSA ont ensuite été ennoblis par d’illustres porteurs tels que Cédric Villani le mathématicien, Greta Thunberg la militante écologiste ou le brillant philosophe Joseph Schovanec. On alla même jusqu’à chercher le « trouble » chez les génies du passé. Pourquoi pas Darwin et Einstein ! L’irrépressible contagion sociale était en train de transformer la discrimination négative en discrimination positive.

La nosographie a encore vacillé. On a tendance aujourd’hui à parler de « troubles du neurodéveloppement », ce qui est assez vague, puisque cela peut s’appliquer aussi bien à la schizophrénie qu’à la myopie.

On a enfin forgé le terme de « neuro-atypie » conduisant une association d’autistes en 2004 à nommer inversement « neurotypiques » tous ceux qui n’ont aucune forme d’autisme et à les décrire avec un humour jubilatoire : « Le syndrome neurotypique est un trouble neurobiologique caractérisé par une préoccupation excessive pour les problèmes sociaux, un délire de supériorité et une obsession du conformisme. ».

Depuis qu’Elon Musk a avoué son TSA, leur réhabilitation sociale est parachevée puisqu’ils comptent aussi de vrais cons parmi eux.

https://lucperino.com/964/rehabilitation-des-autistes.html

14 janvier 2025

[Opinion] : "Je commence à en avoir assez du mot inclusion"

Lue sur X, une réflexion autour du mot "Inclusion"

Florian Deygas

Je commence à en avoir assez du mot inclusion. 

On l’entend partout, et moi-même, je l’utilise souvent, presque par automatisme. Mais en y réfléchissant, ce terme me dérange profondément, surtout lorsqu’il est associé au handicap. Pourquoi ? Parce qu’il révèle une réalité : dans notre société, les personnes handicapées sont encore perçues comme "à part", comme si elles devaient être "intégrées" dans un système qui n’a pas été conçu pour elles.

Pourquoi parle-t-on encore d’inclusion ? 
Ce mot suggère qu’il y aurait un "dedans" et un "dehors". Que les personnes valides représenteraient la norme, et que celles vivant avec un handicap devraient s’adapter – ou bénéficier d’un geste pour y entrer. Mais ce cercle, pourquoi ne le détruit-on pas ? Pourquoi ne redéfinit-on pas une société où chacun a sa place, sans qu’il soit nécessaire de le revendiquer ou de se battre ? Regardez : les ministres du handicap se succèdent, et quelles sont leurs premières actions ? Ils visitent des ESAT, des centres spécialisés, des lieux bien cadrés, où tout semble fonctionner, mais où rien ne bouge depuis des décennies. Pourquoi ne commencent-ils pas par les MDPH, là où les personnes handicapées et leurs familles affrontent des obstacles quotidiens ? Pourquoi ne vont-ils pas dans des entreprises pour observer comment ces personnes sont accueillies, ou discriminées  ? Ces visites reflètent un système qui préfère maintenir le handicap à l’écart, dans des structures spécifiques, plutôt que d’affronter les vraies questions. 

Ces choix montrent bien qu’on continue de percevoir le handicap comme un domaine à part. 
Pourtant, les personnes handicapées ne sont ni des quotas, ni des exemples à valoriser uniquement lorsqu’elles "surmontent" leurs difficultés. Elles n’ont pas à prouver qu’elles méritent leur place. Ce sont des citoyens, comme les autres, avec les mêmes droits et aspirations. Et que dire de ces travailleurs handicapés qui, en 2025, sont encore employés dans des établissements spécialisés ? Ils travaillent hors du code du travail, sans avoir longtemps eu droit à la grève ou à l’appartenance syndicale. Ces établissements produisent pour de grandes entreprises, mais leurs travailleurs ne sont ni récompensés, ni reconnus à leur juste valeur. Combien sont contraints d’accepter cette réalité, faute d’alternatives ? Est-ce qu’on réalise qu’en 2025, des enfants handicapés sont encore enfermés dans des établissements spécialisés parce qu’on ne leur propose aucune autre solution ? Plutôt que de les accompagner dans un environnement inclusif, on préfère les éloigner, les rendre invisibles, au lieu de leur offrir des conditions pour vivre dignement parmi nous. 

J’ai milité pour qu’un ministre du handicap soit nommé, même si, au fond, je n’en voulais pas. Pourquoi ? Parce que notre société n’est pas prête à intégrer pleinement les personnes handicapées dans le droit commun. Pourtant, je rêve qu’un jour un ministre s’affirme et déclare qu’il fera tout pour que son poste disparaisse. Ce jour-là, ce sera parce que tous les ministères – éducation, travail, santé – auront pris leurs responsabilités. Ce sera un monde où l’on ne parlera plus d’inclusion, mais simplement de justice. Quand on met à l’écart des personnes handicapées, on perpétue une inégalité évitable. Personne ne devrait avoir à justifier son existence pour participer pleinement à la société. L’inclusion ne devrait même pas être un sujet. L’accessibilité, l’égalité des droits et les adaptations nécessaires ne sont pas des faveurs. Ce sont des bases indispensables pour une société équitable. Le simple fait qu’on parle encore d’inclusion montre combien il reste à faire. Le jour où ce mot disparaîtra, ce sera parce que chacun aura trouvé sa place, naturellement, sans conditions ni compromis.

13 janvier 2025

[Enquête] : La santé mentale sans consentement

Grande enquête en 3 volets dans le journal "Le Monde".

1/3 : La psychiatrie publique en France, un système à bout de souffle.

Les difficultés auxquelles le secteur est confronté, dont le manque de praticiens, révèlent des fractures dans une discipline chargée d’une mission délicate depuis deux siècles : soigner des patients, parfois contre leur gré, tout en respectant leurs droits.

2/3 : « Leurs paroles n’ont jamais aucun crédit » : l’impossible dialogue entre les patients en psychiatrie et les juges.

Depuis une loi de 2011, les juges contrôlent la régularité des mesures de soins psychiatriques imposées contre leur volonté à des malades. Les audiences, tenues au sein des hôpitaux, révèlent l’équilibre difficile entre protection des patients, défense de leurs droits et sécurité de la société.

3/3 : « Il y en a combien qui souffrent comme cela depuis des années ? » : enquête sur les patients attachés dans les hôpitaux psychiatriques

La contention mécanique au sein des hôpitaux psychiatriques constitue l’acte le plus grave de privation de liberté. Son contrôle par la justice demeure limité en raison d’une loi jugée trop complexe, et des réticences d’une partie de la psychiatrie.

12 janvier 2025

L'héboïdophrénie, un diagnostic médico-légal controversé...

Publié le 3 janvier 2025 par Manon Duran en collaboration avec le Pr Fabrice Berna

Le terme d’héboïdophrénie, a longtemps été utilisé en psychiatrie pour désigner une forme particulière de schizophrénie, caractérisée par des comportements antisociaux et un risque élevé de passage à l’acte criminel. Il a aujourd’hui disparu du vocabulaire médical et ne figure plus dans les classifications officielles des pathologies mentales. 
Cela dit, il est toujours d’actualité en médecine légale, dans la mesure où il permet d’explorer les liens complexes entre les troubles mentaux et les comportements criminels… On fait le point avec Fabrice Berna, professeur de psychiatrie au CHU de Strasbourg.

L'héboïdophrénie, un diagnostic médico-légal controversé...

10 janvier 2025

[Cinéma] : Appel à participation !

Nous avons reçu ça :

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Madame, Monsieur,

Nous avons le plaisir de vous informer que notre société ARP va produire le prochain long métrage réalisé par Laetitia MASSON, intitulé "ULYSSE". La réalisatrice retrace dans ce scénario son propre parcours, celui d'une mère d'un enfant porteur d'un handicap.

À cet effet, nous sommes à la recherche pour des rôles, silhouettes et figurants de :

Garçons et Filles, âgé.es entre 4 et 18 ans, ayant des troubles psychomoteurs et/ou d'apprentissage, neuro atypiques.

Vous trouverez en pièces jointes l'annonce pour ce casting ainsi que le synopsis. Auriez vous la gentillesse de les diffuser au sein de votre association ?

Nous restons à votre entière disposition pour de plus amples renseignements au 06 81 73 37 27 et vous remercions par avance de l'aide que vous voudrez bien apporter à ce projet.

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09 janvier 2025

Une nouvelle recherche confirme la sécurité de la clozapine avec un risque minimal de cancer du sang

Une équipe de recherche interdépartementale de la Faculté de médecine LKS de l'Université de Hong Kong (HKUMed) a mené la première étude analytique de cohorte réelle au monde sur l'association de la clozapine, un médicament antipsychotique très efficace, avec l'incidence du cancer du sang.

Leurs résultats montrent que le risque de cancer du sang associé à l'utilisation de la clozapine est très faible, avec une augmentation moyenne de moins de six cas pour 10 000 personnes utilisant la clozapine pendant un an. Par conséquent, la signification clinique d’un tel risque est vraisemblablement faible. Alors que des études occidentales préliminaires antérieures ont montré une augmentation potentiellement significative du risque, cette étude suggère qu'avec des mesures strictes de surveillance sanguine avant et pendant l'utilisation de la clozapine à Hong Kong et dans le monde, il n'est peut-être pas nécessaire de restreindre davantage l'utilisation de la clozapine ou d'émettre des restrictions, des avertissements spéciaux du ministère de la Santé ou des autorités locales de réglementation des médicaments, facilitant ainsi un traitement précoce et efficace de la maladie mentale. L'étude a été publiée dans Médecine PLOS*.

*HKUMed confirms clozapine safety with first big-data evidence on rare blood cancer cases | HKUMed

Une nouvelle recherche confirme la sécurité de la clozapine avec un risque minimal de cancer du sang

08 janvier 2025

Connaissez-vous la schizophrénie catatonique ?

Publié le 1er janvier 2025 par Manon Duran en collaboration avec le Dr Mylène Moyal (psychiatre au Centre de Référence pour les Maladies Rares à expression psychiatrique )(CRMR).

La schizophrénie catatonique, aussi appelée schizophrénie avec catatonie, désigne une forme rare et particulièrement déstabilisante de schizophrénie. Sous diagnostiqué et peu médiatisé, ce trouble psychotique peut se manifester par des symptômes moteurs spectaculaires, allant de l’immobilité totale à des mouvements incontrôlés… Quel impact a-t-il sur la vie des personnes qui en souffrent ? Comment le reconnaître et le prendre en charge ?

Sommaire

-Définition : qu’est-ce que la schizophrénie catatonique ?

-"Vivre avec la schizophrénie", le témoignage de Jason

-Qu’est-ce qui cause exactement la schizophrénie catatonique ?

-Symptômes : comment reconnaître les signes de la schizophrénie catatonique ?

-Schizophrénie avec catatonie : quel impact sur les proches et l’entourage ?

-Diagnostic de schizophrénie catatonique : comment savoir si on est concerné ?

-Est-ce que la schizophrénie catatonique se soigne ? Et quel traitement privilégier ?

Schizophrénie catatonique : symptômes, causes et solutions thérapeutiques | Santé Magazine

07 janvier 2025

Qu'est-ce que la schizophrénie paranoïde ?

Publié le 29 déc. 2024 par Manon Duran en collaboration avec  le Pr Fabrice Berna (psychiatre et professeur de psychiatrie au CHU de Strasbourg)

La schizophrénie paranoïde est une forme de schizophrénie caractérisée par la prédominance de symptômes positifs, notamment de délires paranoïaques. Mais sa définition ne fait pas consensus…

Sommaire

Définition : qu’est-ce que la schizophrénie paranoïde ?

Pourquoi ce sous-type de schizophrénie est aujourd’hui obsolète ?

Symptômes : comment se manifeste la schizophrénie paranoïde

Schizophrénie paranoïde : quels sont les facteurs de risque et les causes ?

Diagnostic : comment savoir si on a une schizophrénie ?

Traitement : quelle prise en charge pour la schizophrénie paranoïde ?

Le diagnostic de schizophrénie paranoïde a longtemps permis de décrire les personnes présentant au premier plan des idées délirantes et des hallucinations. Mais il est aujourd’hui désuet et de moins en moins utilisé par les professionnels de santé mentale. Comme nous l’explique Fabrice Berna, professeur de psychiatrie au CHU de Strasbourg, la psychiatrie moderne ne parle plus de « la » schizophrénie, mais plutôt des sous-formes de schizophrénie.

Schizophrénie paranoïde : de quoi s’agit-il ? | Santé Magazine

05 janvier 2025

Dépister des troubles psychotiques avec un test de la vision ?

Des erreurs dans l'interprétation visuelle pourraient aider à détecter des troubles psychotiques comme la schizophrénie, selon une étude de l'école de médecine de Yale.
L'étude suggère que les symptômes de schizophrénie, souvent liés aux interactions sociales, pourraient provenir d'erreurs dans l'échantillonnage visuel. Très peu de personnes atteintes de cécité congénitale développent une schizophrénie, ce qui renforce cette hypothèse.
Ces travaux ouvrent la voie à des tests visuels simples pour évaluer le risque de psychose et inspirer de nouveaux traitements.

Et si un simple test de perception visuelle pouvait détecter des troubles mentaux complexes ? Des chercheurs de l’école de médecine de Yale, aux Etats-Unis, ont mené une étude inédite sur la manière dont les individus perçoivent une interaction sociale simulée à l’aide de points mouvants. Leurs travaux, publiés dans la revue Communications Psychology, mettent en lumière le lien entre perception visuelle, pensée paranoïaque et schizophrénie.

Décrypter les erreurs de perception visuelle

Les participants à l’étude étaient invités à observer des points se déplaçant sur un écran et à déterminer si l’un des points en poursuivait un autre. Ceux qui avaient des tendances paranoïaques ou une pensée téléologique (qui attribue une intention excessive aux événements) identifiaient plus fréquemment une poursuite inexistante, souvent avec confiance. Ces schémas de pensée, bien que différents, partagent un point commun : la mauvaise attribution des intentions.

D’après les scientifiques, ces résultats sont pertinents car ils montrent que des comportements complexes, habituellement perçus comme étant d’ordre supérieur, peuvent être détectés à un niveau basique dans le cerveau, au sein de la vision.

Lorsqu’on demandait aux participants d’identifier quel point poursuivait l’autre, les différences entre paranoïa et téléologie devenaient évidentes. Ceux ayant une forte tendance à la paranoïa avaient du mal à déterminer quel point était poursuivi, tandis que les penseurs téléologiques peinaient à identifier le point poursuivant. Ces divergences soulignent que ces schémas de pensée sont distincts, avec des implications potentielles pour le diagnostic et le traitement.

04 janvier 2025

[Hôpital psy] : "Ne crois pas que ceux qui entrent ici arrêtent leur vie"

Malheur niveau 2 (47mn)

Un documentaire de Violette Gitton

Des patients se racontent de l'intérieur...

"En 2020, pendant le confinement, je me mets à développer un toc : tout enregistrer autour de moi. Quelques mois plus tard, mon état de santé mentale s’aggrave et je décide d’aller en clinique psychiatrique. Je n’avais pas franchement anticipé que là-bas, mon toc se transformerait en un projet de podcast collectif."

Enregistré dans la clinique où Violette est internée, ce documentaire est une immersion sonore au cœur de la vie de patients en psychiatrie. Les témoignages et parcours de vie questionnent les stéréotypes et clichés souvent associés à la folie, et invitent à repenser la notion même de vulnérabilité. Issu d'une trentaine d'heures d'enregistrements, ce récit choral et collectif engage une réflexion sur la tolérance, la santé mentale, et l'institution médicale.


https://www.arteradio.com/son/61691588/malheur_niveau_2

Biographie
Violette Gitton est auteure réalisatrice pour le cinéma. En parallèle, elle exerce en tant que coach enfants : elle veille à la sécurité physique et morale des comédien.ne.s mineur.e.s, et conseille l’équipe mise en scène quant à leur direction. Malheur niveau 2 est son premier podcast.


03 janvier 2025

Trouble schizophréniforme : de quoi s'agit-il exactement ?

Publié le 25 déc. 2024 par Manon Duran en collaboration avec le Pr Fabrice Berna (psychiatre et professeur de psychiatrie au CHU de Strasbourg)

Le trouble schizophréniforme est un trouble psychotique temporaire ou transitoire présentant des symptômes identiques à ceux de la schizophrénie. Il s’en distingue toutefois par sa durée limitée et son potentiel de rémission. 

02 janvier 2025

Régime cétogène et psychose : les résultats d'une étude surprenante

Une étude publiée en 2024 dans la revue Psychiatry Research a montré des résultats prometteurs quant à l'utilisation d'un régime cétogène pour réduire les symptômes des troubles bipolaires et de la schizophrénie, tout en inversant le syndrome métabolique. Bien qu'il s'agisse d'une petite étude, d'autres recherches ont déjà démontré l'efficacité de ce régime pour atténuer les symptômes de la schizophrénie.
Cependant, c'est la première fois qu'une étude inclut également les troubles bipolaires.

Des similitudes frappantes entre les deux conditions

Bien que les troubles bipolaires et la schizophrénie soient des maladies distinctes, elles partagent des similitudes étonnantes sur le plan biologique. Les deux conditions impliquent des perturbations des neurotransmetteurs comme la dopamine et le glutamate. Les scanners cérébraux des personnes atteintes révèlent des changements structurels dans des régions similaires du cerveau.

De plus, les deux maladies sont associées à un degré élevé d'inflammation cérébrale et de stress oxydatif, ce qui explique l'efficacité des cétones.
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01 janvier 2025

[Podcast] : L’écho des savantes

Saison 1 (9 épisodes) : Vous reprendrez bien un peu de cerveau ?

avec Dr Anne Giersch, psychiatre, directrice de l’Unité Inserm U1114 Neuropsychologie Cognitive et Physiopathologie de la Schizophrénie à Strasbourg

C’est quoi le cerveau ? 04min

Tous schizos ? 09min

Jeanne d’Arc était-elle schizo ? 09min

Bipolaires sur la terre 06min

Si les antidépresseurs rendent de bonne humeur 03min

Le cerveau et l’assassin 03min

J’aurais voulu être un autiste 05min

Drogues : faut-il interdire l’alcool ? 06min

L ‘intégrale saison 1 : Vous reprendrez bien un peu de cerveau ? 40min