Conférences et débats
du 29 janvier au 01 février 2025
En France, la dépression touche un adulte sur six, et pas moins de seize millions d’entre nous ont déjà utilisé des psychotropes. Entre 2019 et 2022, chez les 12-25 ans, l’Assurance maladie a observé une augmentation de 20 % des maladies psychiatriques et de 60 % de la consommation d’antidépresseurs. Chez les 25-34 ans, le suicide est désormais la première cause de mortalité. Depuis vingt ans, partout dans le monde, les problèmes de santé mentale ne cessent d’augmenter, notamment dans les populations les plus fragiles : jeunes, personnes âgées, sans-abris, détenus, femmes enceintes… C’est dire si la santé mentale est un problème de santé publique.
Pourtant, la prise en charge psychiatrique et psychologique reste encore trop souvent un « véritable parcours du combattant » (rapport du Haut-Commissariat au Plan). La psychiatrie est en crise : manque de lits, de psychiatres, d’infirmier·e·s, manque de moyens et de reconnaissance. Auprès du grand public, mais probablement aussi pour une part importante des médecins et même des institutions, la psychiatrie fait peur, au point d’être souvent reléguée dans l’angle mort de la médecine.
La « santé mentale » pose avant tout un problème de définition. Et comme disait Albert Camus en 1944 : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde. » Si la « santé mentale » était considérée d’égale à égale avec la « santé physique », il y a fort à parier que le monde irait mieux. Imaginez seulement qu’on puisse, en France, en 2025, proclamer que l’on va faire de la « santé physique » une grande cause nationale. C’est inimaginable, car la « santé physique » est depuis longtemps déjà considérée comme le bien le plus précieux de l’humanité. Alors, pourquoi n’en va-t-il pas de même pour la santé mentale ? C’est aussi une forme de médecine à deux vitesses.
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