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30 juin 2025

Pénuries de médicaments : les industriels doivent payer

En psychiatrie : une situation dramatique !

À date, de très nombreux psychotropes sont difficilement disponibles ou font défaut : des antipsychotiques (dont la Quétiapine), des thymorégulateurs (Lithium), des antidépresseurs (notamment la Sertraline). Ces médicaments partagent de douloureux points communs : un changement brutal de molécule ou de dosage augmente considérablement les risques de rechute, d’hospitalisation et pourrait, dans certains cas, entrainer une augmentation des suicides.

Plusieurs associations membres de France Assos santé, dont Argos 2001 et l’Unafam, alertent les pouvoirs publics depuis des mois, demandant que tous les outils soient actionnés pour limiter le désastre. Les préparations magistrales en pharmacie d’officine peuvent constituer une alternative lorsque les spécialités pharmaceutiques sont en rupture. Des préparations magistrales ont ainsi été autorisées, produites et prises en charge pour contribuer à pallier, partiellement, les pénuries de Quétiapine[2]. Face à des prix imposés par les pouvoirs publics et jugés intenables par les pharmaciens d’officine, ces derniers ont décidé de ne pas produire de Sertraline[3].

Les patients doivent-ils continuer à être pris entre le marteau et l’enclume, alors que les industriels ont une obligation d’approvisionnement « approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients en France »[4] ?

[2] Tensions d’approvisionnement en quétiapine : recommandations au 27 mai 2025, ANSM

[3] Préparations magistrales : les officines s’inquiètent des conditions de prise en charge proposées par la DGS, communiqué de presse Pharmaciens des préparatoires de France, syndicat national de la préparation pharmaceutique SN2P, 14 mai 2025

[4] Article L5121-29 du code de la santé publique.

Pénuries de médicaments : les industriels doivent payer - France Assos Santé

28 juin 2025

Comment savoir si vous êtes vraiment paranoïaque ?

Publié le 25 févr. 2025 par Manon Duran en collaboration avec Dr Dominique Boyer (psychiatre et psychothérapeute)

La paranoïa est un terme souvent utilisé à tort pour décrire une simple méfiance ou une tendance à l’anxiété. Pourtant, il s’agit d’un trouble bien réel qui peut aller d’une simple hypersensibilité à des délires de persécution.

Sommaire

-Rappel : qu’est-ce que la paranoïa ?

-Test : êtes-vous paranoïaque ou simplement trop méfiant(e) ?

-Calcul et interprétation des résultats du test !

-Paranoïa : tests diagnostiques et examens | Santé Magazine

27 juin 2025

Analogues du GLP-1 dans l’obésité : l’ANSM ouvre la primoprescription aux généralistes

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce que la prescription des analogues du GLP-1 sera ouverte à tout médecin pour le traitement de l’obésité à partir du 23 juin 2025.

Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder l’avait annoncé fin mai. C’est chose faite. La primoprescription des analogues du GLP-1 (aGLP-1) dans le traitement de l’obésité est élargie à tout médecin à partir du 23 juin 2025, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Jusqu’ici, seuls les médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition étaient autorisés à réaliser la prescription initiale, ce qui « a pu freiner l’accès pour certains patients, du fait de délais parfois importants pour consulter un spécialiste », explique l’agence sanitaire dans un communiqué.

Wegovy (sémaglutide), Mounjaro (tirzépatide) et Saxenda (liraglutide) sont indiqués dans l’obésité en seconde intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique. « Les aGLP-1 indiqués dans l’obésité ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques », rappelle l’ANSM, en raison des effets indésirables parfois graves.

Un dispositif de pharmacovigilance renforcé

C’est pourquoi l’agence maintient « une vigilance élevée sur l’utilisation de ces médicaments et une surveillance renforcée et continue des risques ». Outre les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier et de Limoges qui mènent une enquête sur cette classe médicamenteuse depuis 2019, le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare en collaboration avec le centre Drugs-SafeR de Bordeaux poursuit des études de pharmaco-épidémiologie (identifier un surrisque, mieux caractériser les effets indésirables). De plus, les laboratoires Novo Nordisk et Eli Lilly, producteurs des aGLP-1 Saxenda et Wegovy pour le premier et du double agoniste des récepteurs du GLP-1 et du GIP Mounjaro pour le second, sont chargés de transmettre un bilan trimestriel sur toutes les données « d’usages non conformes à l’autorisation de mise sur le marché (AMM)* de ces médicaments ».

Des effets indésirables rares et graves ont été décrits, à type de pancréatite, d’occlusion intestinale et de gastroparésie. Plusieurs signaux sont en cours d’investigation : la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (Noian), qui a été inscrite comme effet indésirable très rare dans le résumé des caractéristiques du produit et la notice du sémaglutide ; grossesse et contraception (des signalements à l’étranger de grossesse font craindre une perte d’efficacité de la contraception orale et des risques pour le fœtus). Par ailleurs, une surveillance à long terme est prévue sur des effets méconnus ou très rares (cancer de la thyroïde, cancers gastro-intestinaux).

Avant un déploiement des prescriptions, des étapes sont encore attendues. Si la Haute Autorité de santé a donné son feu vert en 2024 au remboursement du Wegovy et du Mounjaro, seulement en cas d’IMC ≥ 35 kg/m² pour les deux (c’est-à-dire avec des conditions plus restreintes que l’AMM) – le Saxenda ne faisant pas l’objet d’une prise en charge – , il reste à déterminer leurs prix et remboursement par l’Assurance-maladie. Le gouvernement a par ailleurs annoncé un plan obésité pour la rentrée de septembre pour une prise en charge de cette maladie chronique « sur tous les plans, éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux », avait déclaré Yannick Neuder en marge d’une visite de l’usine Novo Nordisk à Chartres.

Analogues du GLP-1 dans l’obésité : l’ANSM ouvre la primoprescription aux généralistes | Le Quotidien du Médecin | Spécialités | Médecine générale

26 juin 2025

Coercition : restitution de l’étude nationale PLAID-Care

Le 5 juin 2025, la salle des Vieilles tours à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or a été le centre d’une réflexion nationale sur la réduction de la coercition en psychiatrie. 

Dans une atmosphère conviviale, propice aux échanges et aux rencontres, la journée de restitution des résultats de l’étude PLAID-Care (Psychiatrie et libertés individuelles) a rassemblé 130 professionnels et usagers venus de plus de 20 établissements de France. L’événement a permis de partager les fruits d’une recherche ambitieuse et de dessiner les contours d’un avenir pour une psychiatrie plus respectueuse des droits de la personne.

Rappelons que PLAID-Care visait à étudier le fonctionnement des établissements psychiatriques n’ayant pas ou peu recours à des mesures de contrainte, afin de dégager les leviers d’une discipline plus respectueuse des libertés individuelles.

La journée a été solennellement ouverte par Madame Jehanno, directrice du Centre Hospitalier de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, qui a souligné l’engagement de son établissement dans cette démarche innovante. Sébastien Saetta, sociologue, directeur de l’ENSEIS Recherche et coordinateur de l’étude, a ensuite posé les jalons de la journée, rappelant l’importance de l’engagement de tous les acteurs du soin dans cette dynamique.

Pour contextualiser les enjeux, Coralie Gandré de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) a dressé un panorama complet de la coercition, tant au niveau international qu’en France. Cette présentation a offert une base de connaissances solide et nécessaire avant de plonger au cœur des résultats de PLAID-Care.

S’en est suivie la présentation de l’étude et de ses conclusions par l’équipe de recherche. Sébastien Saetta a été rejoint par Loïc Rohr, infirmier et coordonnateur de la recherche au CH de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Yvonne Quenum, infirmière au CHU de Saint-Étienne, et Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique. Ensemble, ils ont exposé la méthodologie et les résultats très attendus. Adoptant une perspective de salutogenèse, la recherche ne s’est pas focalisée sur les facteurs de risque, mais sur l’étude des ingrédients et de la culture qui permettent à un établissement psychiatrique d’être le moins coercitif possible.

La suite de la journée a été consacrée à l’échange et à l’approfondissement des résultats grâce à quatre tables rondes, riches de la diversité des points de vue des professionnels et des usagers des établissements investigués ou étant repérés comme moins coercitifs. Ces ateliers ont exploré la question de la moindre coercition sous tous ses angles :

-Les leviers cliniques

-Les leviers organisationnels et managériaux

-Les leviers et obstacles institutionnels

-L’impact sur les parcours professionnels et les parcours de soin

La journée s’est achevée sur une note tournée vers l’avenir. La dynamique impulsée par PLAID-Care est loin de s’essouffler et devrait se concrétiser par plusieurs projets :

–Des publications majeures : un article scientifique est en cours de finalisation, accompagné de la rédaction d’un ouvrage de référence et, de manière plus originale, d’une bande dessinée pour une diffusion plus large des savoirs.

–La formation PLAID-Care : déployée depuis début 2025, cette formation vise à outiller les établissements pour réduire activement le recours à la coercition.

–De nouveaux projets de recherche : l’étude a généré des questions et collaborations, donnant naissance à trois projets ambitieux :

TranPsyCo : une approche transdisciplinaire pour analyser les déterminants et les impacts de la coercition.

Psycore : une étude d’impact d’un programme spécifique de moindre recours à l’isolement et à la contention.

Cette journée, plus qu’une simple restitution, a été une véritable bouffée d’air et de motivation pour tous les participants. Elle marque le début d’une nouvelle phase, où les résultats de la recherche se transforment en actions concrètes, en formations et en nouvelles investigations. Comme l’a si bien résumé une pair-aidante présente, l’objectif d’une telle démarche est avant tout de « semer de l’espoir ». Un véritable plaidoyer pour des soins plus respectueux des droits et de la dignité des personnes.

Coercition : restitution de l’étude nationale PLAID-Care - Santé Mentale

25 juin 2025

[Documentaire] : Handicap, aux origines du combat

À l'occasion des 50 ans de la loi sur le handicap, La Chaîne Parlementaire (LCP) diffuse ce documentaire (52mn) réalisé par Laetitia Møller et raconté par Jérémie Elkaïm.

Disponible du  au 

C'est un combat de près d'un siècle, qui n'a jamais été raconté en documentaire, celui que les personnes handicapées physiques ont mené pour revendiquer un droit simple, celui d'exister. De l'entre-deux-guerres où quelques visionnaires prêchent dans le désert, à la première politique nationale du handicap votée en juin 1975, se dévoilent des décennies de luttes, d'émancipation et d'éveil politique. Éclairé par des militants handicapés d'hier et d'aujourd'hui confrontés à des archives méconnues, ce projet mémoriel inédit croise l'intime et le politique. Il décrypte les racines d'un débat très actuel.

De la rééducation des mutilés de la Première Guerre mondiale aux revendications radicales des « Handicapés Méchants » dans les années 1970, en passant par l'injonction à marcher imposée aux polios dans les années 1950, ce film retrace une histoire faite de ruptures, de mobilisations et de revendications identitaires. De l'entre-deux-guerres aux lois fondatrices de juin 1975 - dont on célèbre aujourd'hui le cinquantenaire - les personnes handicapées se battent pour leur droit à exister, à être visibles, à vivre dignement. À travers des archives rares et les voix de militantes et militants d'hier et d'aujourd'hui, le film explore les racines d'un débat toujours actuel, autour de l'antivalidisme, de la vie autonome ou de la fermeture des institutions.

24 juin 2025

[Podcast] : La santé mentale des jeunes

Depuis des années la santé mentale des jeunes se dégrade. Aujourd'hui il faut des faits divers dramatiques pour chercher comment repérer les adolescents en souffrance et les prendre en charge. Comment expliquer ces souffrances ? Quelles solutions trouver ?


Émission "Carnets de santé" par Marina Carrère d'Encausse (28mn)

Avec Marie Rose Moro, pédopsychiatre, directrice de la maison de Solenn, et professeure à l'université Paris-Descartes

Le meurtre d’une surveillante par un collégien à Nogent le 10 juin dernier a fait réagir toute la classe politique y compris le gouvernement. Ainsi le ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins affirme « au-delà du fait divers, c’est bien la souffrance psychique qui est visée et qui « ne doit plus rester sans réponse ». En référence à d’autres événements graves survenus ces dernières semaines.

Un plan ambitieux présenté le lendemain propose des solutions dans cette année où la santé mentale a été décrétée grande cause nationale. Et chez les jeunes il y a urgence. Les indicateurs sont au rouge : anxiété, pensées suicidaires, tentatives de suicide, passage aux urgences, troubles alimentaires, addictions, les chiffres sont alarmants. On a beaucoup évoqué la pandémie de Covid 19 pour les expliquer et c’est vrai que cette crise a été souvent délétère pour les jeunes mais force est de constater que si le choc du Covid et de ses confinements s’éloigne, la demande de soins, chez les jeunes adultes comme chez les adolescents, ne faiblit pas. La faute aux conflits armés, aux attentats, à la crise climatique, à la pression scolaire ou aux risques liés à Internet et à un accès précoce et sans limite aux réseaux sociaux ? Tout peut jouer à cet âge où le psychisme est particulièrement mis à rude épreuve. Et où, outre ces troubles, des maladies psychiatriques telles la schizophrénie, peuvent apparaître.

Comment comprendre réellement cette dégradation de la santé mentale des jeunes ? Certains sontils plus à risque que d’autres ? Comment repérer ces troubles le plus tôt possible ? Et que leur proposer alors que les solutions d’accueil, de soins et d’accompagnement n’ont jamais été si faibles ?

La santé mentale des jeunes | France Culture

23 juin 2025

Schizophrénie : une maladie complexe et souvent mal nommée

Des auditeurs de Radio France s’interrogent sur l’usage du mot « schizophrène » comme adjectif ou pour qualifier des situations paradoxales. Quels sont les effets de cet emploi fautif sur la perception de la maladie ? L’avis d’Emmanuelle Rémond, présidente de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques).

Si vous avez 2 minutes :

Dans cet extrait, la présidente de l’Unafam décrit la maladie. Elle explique pourquoi la schizophrénie peut faire peur, notamment en raison des symptômes mal compris.

Si vous avez 3 min 30 :

La présidente de l’Unafam détaille les symptômes de la schizophrénie, les manifestations de la maladie chez les personnes qui en sont atteintes, pourquoi elle peut être profondément invalidante. Elle insiste sur les effets négatifs de l’usage du mot « schizophrène » comme adjectif, qui contribue à stigmatiser les malades.

Message d’auditeur :

Je suis une fidèle auditrice de Franceinfo et France Inter, et cela fait déjà quelque temps que je pense à vous écrire. Une expression souvent employée me heurte énormément : Il s’agit du terme « schizophrène » pour désigner une situation alambiquée, contradictoire, lunaire, à facettes multiples, simplement complexe ou que sais-je encore. J’ai un proche atteint de cette maladie. Lui a droit à ce terme et à tout prendre préférerait que cela n’eut jamais été le cas. Je l’imagine qui sursaute douloureusement à chaque fois qu’il l’entend dans un usage que je qualifierais d’ignorant (la schizophrénie est une maladie), complaisant (c’est un terme à la mode) et totalement dénué d’empathie.
Outre qu’il s’agit littéralement d’un abus de langage, c’est oublier (ou ne jamais y avoir pensé ce qui est pire) que derrière ce terme sont les malades, d’un mal difficile et compliqué, dur à vivre et dont les traitements sont lourds. Je trouve que l’utilisation de ce terme est réellement indigne de vos radios, et je pèse mes mots. Et je ne parle pas de l’appauvrissement de la langue avec l’emploi plus globalement de termes « génériques » et creux car celui-ci n’est pas creux, il désigne une grande souffrance.


Schizophrénie : une maladie complexe et souvent mal nommée – La Médiatrice

22 juin 2025

Bref retour sur les journées nationales Santé Mentale France les 12 et 13 juin 2025

Ces journées qui se sont tenues à Montpellier ont réuni plus de 700 participants, dont notre présidente Françoise MALAVIELLE, qui nous propose ce résumé.

Ces rencontres étaient centrées sur le rétablissement, un nouveau paradigme issu des usagers et qui a beaucoup évolué dans le champ de la santé mentale ces dernières décennies comme l’a bien relaté Aude Fauvel, historienne spécialiste de l'histoire de la psychiatrie française.

Cette évolution, relativement récente en France, nécessite un changement de regard de la part des équipes de soins et l’implication dans ces équipes « d’experts d’expérience ». Un programme « Médiateurs de Santé-Pairs »(MSP) visant à accompagner la formation et le recrutement de personnes concernées par des troubles psychiques rétablies ou en voie de rétablissement, dans des établissements hospitaliers ou structures médico-sociales est détaillé par le CCOMS, Centre Collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale installé dans un EPSM (Etablissement Public de Santé Mentale) déployé dans la métropole lilloise. Actuellement on compte près de 200 MSP en France ayant une licence professionnelle délivrée à Paris XIII ou à Bordeaux.

Un autre exemple d’alliance entre des professionnels d’un établissement psychiatrique et d’une patiente devenue, depuis, pair aidante et patiente experte au sein de ce même établissement, est rapporté.

Un des outils du rétablissement est la réhabilitation psychosociale. Un exemple de cette démarche est porté par un service du Centre Hospitalier de Rouffach (68) dont l’originalité est de présenter un modèle intégré de coordination entre PTSM, CLSM et Centre de ressources en Réhabilitation Psychosociale.

Aussi, pour aider à (re)trouver le chemin du rétablissement un nouveau média participatif Plein Espoir, construit par et pour les personnes vivant avec des troubles psychiques, est proposé à l’initiative de Santé mentale France.


Le rétablissement de la personne souffrant d’un trouble psychique passe aussi par celui de ses proches : ateliers PROSPECT (Unafam), psychoéducation (Programme Profamille), soutien des jeunes aidants (Communauté de pratiques Etincelles&Co).

En conclusion, "l’ambition de ces journées était de promouvoir une inventivité et une transversalité de proximité sur les territoires afin de favoriser les processus de rétablissement des personnes concernées, dans le respect de leur projet de vie, dans un souci de co-construction, de déstigmatisation et de promotion de leur citoyenneté".

21 juin 2025

[Dossier] : La santé mentale à "Apprentis d’Auteuil"

Newsletter juin 2025

La santé mentale, Grande Cause nationale 2025, est un sujet de préoccupation majeure chez les acteurs du champ social, tant les jeunes sont touchés par des problématiques qui impactent leur quotidien et mettent à mal leur avenir. "Apprentis d’Auteuil" met en place des formations pour ses salariés et déploie sur le terrain des actions de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes, en particulier pour ceux dont les parcours sont particulièrement exposés et complexes.

t.information.apprentis-auteuil.org/mrx/80sgXi6lM/938000/1473545390.html

20 juin 2025

[Tribune] : Non à la technocratisation du soin psychique

Le gouvernement prône une approche standardisée des psychothérapies. Une vision technocratique que dénoncent psychologues et chercheurs dans un texte collectif.

Si le constat de l'ampleur des souffrances psychiques des Français ne cesse de se confirmer depuis les années 2000, la récente crise du Covid a été un vrai tournant politique : création d'un poste de délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie en 2019, Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en 2021 suivies du Sommet mondial sur la santé mentale, création de « MonParcoursPsy » en 2022 devenu « MonSoutienpsy » en 2024. Selon l'Assurance maladie, une personne sur quatre serait à risque d'un trouble psychologique au cours de sa vie.

Dans cette logique, la santé mentale a cette année été érigée « grande cause nationale » par le gouvernement, avec ce slogan « Parlons santé mentale ! ». C'est à ce titre que, en tant que psychologues cliniciens, enseignants et chercheurs en psychopathologie, nous souhaitons prendre la parole dans cette tribune, en réponse – d'abord – aux récentes propositions du Pr Frank Bellivier (délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie) mais aussi – plus généralement – pour contribuer au débat sur la santé mentale en France.

Dans une prise de parole au Sénat suivi d'un article publié dans L'Express le 27 mars – ces propos ayant été reconfirmés le 16 mai dernier lors des 40 ans du titre de psychologue –, le Pr Bellivier affirme que l'offre de soin psychologique doit être revue en profondeur au motif qu'elle ne serait pas assez fondée sur des « données probantes ».

La santé mentale n'est pas qu'une affaire médicale

Selon lui, les psychologues actuellement formés le seraient de façon insuffisante ; il s'agirait de ne les certifier « cliniciens » qu'à la condition qu'en plus de leur titre de psychologue (obtenu à bac + 5), ils soient formés à un éventail réduit de thérapies supposées scientifiquement efficaces comme « la remédiation cognitive dans la schizophrénie, la psychoéducation dans les troubles bipolaires ou […] les troubles dépressifs récurrents, les thérapies cognitivo-comportementales dans les troubles anxieux, ou l'EMDR dans le psychotraumatisme ».

Cliniciens recevant quotidiennement des patients en souffrance – schizophrènes, dépressifs, anxieux ou psychotraumatisés – mais formés à d'autres types de thérapies aussi rigoureuses et reconnues, nous sommes interpellés par ces affirmations peu étayées scientifiquement, qui témoignent d'une méconnaissance tant du métier de psychologue que de ce que soigner veut dire. On se doit de le rappeler dans le débat public : non, la santé mentale n'est pas qu'une affaire médicale !

Les psychothérapies ne reposent pas sur un principe actif identifiable comme c'est le cas pour les médicaments, et ne peuvent donc être administrées selon les mêmes logiques de traitement. Par ailleurs, non, les psychologues ne sont pas des psychotechniciens, experts en tel ou tel type de thérapie. Et, enfin, non, la recherche scientifique sur l'efficacité des psychothérapies ne conclut pas à la seule efficacité des quatre approches citées par M. Bellivier, à l'exclusion des autres.

Il faut savoir décrypter que, derrière les fausses évidences prônées par le délégué ministériel à la santé mentale, le modèle qu'il préconise dans le champ du soin est un modèle essentiellement biomédical qui fait de la souffrance psychique une « maladie comme les autres » (ainsi que l'affirme la fondation FondaMental à laquelle il est fortement lié) et qui situe de facto le psychologue à une place de paramédical exerçant sous l'autorité du psychiatre – comme si, à chaque diagnostic correspondait un seul et unique traitement psychothérapique, testé selon les standards de la médecine. Et comme si le psychologue se réduisait à n'être qu'un technicien de la psychothérapie, alors que ses fonctions vont bien au-delà.

De multiples leviers au cas par cas

Si un tel modèle biomédical est légitime et a fait ses preuves dans le soin des pathologies somatiques, il est aujourd'hui controversé en ce qui concerne les troubles psychiques et leur traitement. Les études les plus récentes concluent plutôt que la métaphore médicale en psychologie donne lieu à de nombreux biais de compréhension et de prise en charge, au sens où il n'y a pas, stricto sensu, de « santé mentale » que viendraient « troubler » des « maladies mentales », lesquelles pourraient être traitées par des psychothérapies-médicaments.

La réalité clinique est plus complexe. Les souffrances psychiques sont multifactorielles : elles relèvent certes en partie de causes génétiques et environnementales mais tout aussi bien de causes psychiques. Ces trois factorialités s'intriquent dès la vie intra-utérine et engendrent au fil du développement psychologique des effets en cascade, fondant la singularité de chacun.

De ce fait, aucune approche exclusive n'est aujourd'hui praticable pour l'ensemble des patients ayant reçu un même diagnostic, sur le modèle de ce qui a lieu en médecine. Différentes psychothérapies apparaissent au contraire comme également efficaces et de multiples leviers cliniques doivent être inventés au cas par cas.

Plus encore, ce qui se dégage des études depuis une vingtaine d'années en termes d'efficience thérapeutique, c'est l'importance du facteur « non spécifique » de la relation au thérapeute. En d'autres termes, il s'agirait plutôt de promouvoir les psychologues les mieux formés aux multiples dimensions de l'« alliance thérapeutique » (les plus souples, les plus capables de se décentrer pour entendre quelque chose de la souffrance psychique des patients et co-construire avec eux le soin le plus ajusté).

Or il se trouve que ces compétences sont électivement portées par les « psychologues cliniciens » formés à la psychopathologie psychanalytique, ceux, paradoxalement, que le délégué à la santé mentale entend exclure du champ du soin en leur refusant le titre de « clinicien ».

Une perte de chance pour les patients

Une grande partie de la profession – d'ailleurs composée de psychologues de tous bords – s'est à un titre ou à un autre récemment insurgée à l'idée d'un tel supposé « kit psychothérapique » d'État, sans aucun fondement clinique ni scientifique. Une partie des psychiatres s'est également jointe au mouvement.

Concrètement, un trouble anxieux ou une dépression peuvent être traités avec une même part d'efficacité – sur la moyenne des patients – par une psychothérapie psychanalytique, une thérapie cognitivo-comportementale, une thérapie médicamenteuse ou un mixte des deux ou des trois, en fonction de l'adhérence au traitement de chaque personne concernée, de son histoire de vie, de ses ressources du moment. Faire croire qu'il y aurait, dans le champ de la santé mentale, une seule « meilleure psychothérapie » pour chaque supposée « maladie » constitue donc – au-delà de la pseudo-scientificité d'une telle position – une perte de chance pour les patients.

Une telle politique en santé mentale – décrochée des réalités du terrain ainsi que des conclusions de la science – risque bien, comme ça l'a été pour les pays qui sont allés dans cette voie, de devenir elle-même, à moyen terme, un problème pour la santé mentale. Le modèle médical ne saurait constituer la réponse à tous les défis de notre société – y compris ceux relatifs à la souffrance psychique.

Santé mentale : les psychologues contre la réforme Bellivier

19 juin 2025

Derrière la grave pénurie française de médicaments psychotropes, une défaillance industrielle

Plus de la moitié des pharmacies disposent de moins d’un jour de stock de traitements-clés pour les personnes bipolaires ou en dépression. L’arrêt à l’automne 2024 d’une usine grecque qui fabrique, pour le marché français, un antipsychotique et un antidépresseur très courants, a conduit à des pertes d’approvisionnement en cascade.

« C’est allé crescendo. D’abord une première molécule, puis une deuxième, et une troisième… » Au comptoir de sa petite officine, installée dans le centre-ville d’Aurillac, Christophe Nouvel fait le décompte des psychotropes qui manquent à l’appel dans ses tiroirs. « Aucune livraison de venlafaxine depuis quatre semaines, pareil pour le sel de lithium. Quant à la sertraline, on en reçoit au compte-goutte, une à deux boîtes de 25 milligrammes tous les trois jours, mais rien depuis février au format de 50 milligrammes, une référence dont on dispense habituellement une trentaine de boîtes par mois », constate-t-il, dépité.

Quétiapine, sertraline, venlafaxine, sel de lithium… Le pharmacien du Cantal n’est pas le seul à subir cette disette qui affecte sans discontinuer le pays depuis plusieurs mois, alors que, hasard infortuné du calendrier, la santé mentale a été labellisée « grande cause nationale » pour l’année 2025 par le gouvernement. Au 30 mai, 55 % des officines du territoire disposaient de moins d’un jour de stock de sertraline 25 mg, l’un des dosages les plus couramment prescrits pour cet antidépresseur, 51 % dans le cas de la venlafaxine 75 mg, et 59 % pour la venlafaxine 37,5 mg, selon des données fournies par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Un phénomène qui touche spécifiquemet la France.

Derrière la grave pénurie française de médicaments psychotropes, une défaillance industrielle

18 juin 2025

[Livre] : La santé psychique des écrivains et de leurs personnages

Sophie Viguier-Vinson et Patrick Lemoine ; éditions Odile Jacob ; paru le 28 mai 2025

Les grands écrivains : ils accompagnent nos vies, nous leur devons des émotions, des formulations inoubliables, mais n’ont-ils pas aussi, eux et leurs personnages, des fragilités, des failles et des parts d’ombre ?

Ce livre propose une approche nouvelle de quelques pages célèbres à travers le double regard de la journaliste et du psychiatre. Car, dans les livres et chez leurs auteurs, le médecin retrouve parfois ses patients…
Alors que penser des aventures de la psyché dans la littérature ? Qu’arrive-t-il au juste à Peau d’Âne ? Le spleen de Baudelaire : dépression saisonnière ? Mythomane ou délirant, Don Quichotte ? Lady Macbeth est-elle folle, et de quelle folie ? Et Maupassant, Céline ou Kafka ?

Quand l’écrivain est en souffrance ou malmène ses personnages jetés dans des mondes chaotiques, le psychiatre pourrait-il les sauver de leurs penchants et de leurs fêlures ?
Dans le cabinet du psy, les personnages et les auteurs dévoilent les secrets de leur âme et mettent leur cœur à nu.
Le bonheur de retrouver de grandes œuvres de la littérature, le plaisir d’en découvrir les ressorts psychiques.

Patrick Lemoine est psychiatre, docteur en neurosciences, expert honoraire près la cour d’appel de Lyon. Il a été professeur invité à Pékin, Stanford et chercheur associé à Montréal. Auteur de nombreux best-sellers dont La Santé psychique de ceux qui ont fait le monde et La Santé psychique des génies, il a dirigé avec Boris Cyrulnik une Histoire de la folie avant la psychiatrie.

Sophie Viguier-Vinson est journaliste et essayiste, elle écrit pour Le Monde, Sciences humaines, La Croix, Notre Temps, Femme actuelle, Maxi et Lire Magazine.

17 juin 2025

Plan de relance de la psychiatrie : 26 mesures… mais avec quel financement ?

Le Gouvernement a dévoilé le 11 juin un plan pour mieux repérer et soigner les troubles psychiques mais aussi rendre plus attractive la psychiatrie, aujourd’hui sinistrée. En 3 axes et 26 mesures, mais sans nouveaux financements, ce plan « de sursaut et de refondation » marque le « point de départ d’un engagement durable » selon le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins.

Ces mesures, dévoilées par Yannick Neuder à l’issue d’un comité interministériel, sont annoncées au lendemain du meurtre d’une surveillante de collège par un élève de 14 ans, source d’un émoi national. « Nous devons à la psychiatrie une réparation. Et aux Français une promesse : celle de ne plus laisser la souffrance psychique sans réponse » a rappelé le ministre. Face à ces engagements, une réalité : environ un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants, le nombre de lits réduit, alors que celui des patients a doublé depuis une vingtaine d’années.

En substance, ce plan santé mentale et psychiatrie doit permettre de mieux repérer, mieux soigner, mieux accompagner. Il s’agit « de remettre de l’humain, de la cohérence, de la confiance » et ce, "
à la hauteur de ce que nous devons à celles et ceux qui vivent avec un trouble psychique, et à celles et ceux qui les soignent".

OUI MAIS ????

16 juin 2025

Yannick Neuder veut avancer sur les psychothérapies spécifiques pour troubles psychiques

Le ministre chargé de la Santé a évoqué les perspectives de la profession de psychologue, souhaitant notamment travailler à renforcer l'accès et la prise en charge des psychothérapies spécifiques pour les troubles psychiques. Il fait aussi "une priorité" de la poursuite de la montée en charge du dispositif Mon soutien psy.

15 juin 2025

Pour une psychiatrie sans violence : l’Unafam publie un Manifeste pour l’abolition de la contention

À l’occasion de la réunion du Comité national stratégique santé mentale et psychiatrie, présidé par le ministère de la Santé le 11 juin, et en cette année où la santé mentale est déclarée Grande cause nationale, l’Unafam publie son Manifeste pour l’abolition de la contention en psychiatrie.

Ce manifeste est présenté en avant-première dans le quotidien La Croix, annoncé par une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), puis relayé par l’association sur les réseaux sociaux ainsi que dans un communiqué de presse.

Malgré un encadrement légal fixé depuis 2016 pour en limiter l’usage, chaque année, 8 000 personnes sont encore attachées par des sangles sur un lit dans des services hospitaliers psychiatriques, ou immobilisées à l’aide d’une camisole. Or, la contention n’est pas un soin. Elle porte atteinte à la dignité des personnes, fragilise la relation thérapeutique et n’a pas sa place dans une psychiatrie respectueuse des droits humains.

Des alternatives existent. Elles reposent sur l’écoute, la prévention, l’accompagnement et le respect. Plusieurs pays, ainsi que certains services hospitaliers en France, ont déjà démontré qu’un autre modèle est possible.

À travers ce manifeste, l’Unafam appelle à une transformation en profondeur du système psychiatrique, pour améliorer la qualité des soins dans le respect des droits fondamentaux.

Les représentants des usagers nommés par l’Unafam et investis de plus de 1 300 mandats dans les établissements psychiatriques, seront mobilisés pour faire connaître ces alternatives et engager le dialogue.

Parlons-en, mobilisons-nous tous ensemble !

Pour une psychiatrie sans violence : l’Unafam publie un Manifeste pour l’abolition de la contention | Unafam

13 juin 2025

[26 juin] : Webinaire - Les troubles psy de 0 à 99 ans. Partie 4 : de 19 à 30 ans

26 juin 2025 — 18:00 - 20:00

Description

Entre 19 et 30 ans, que de changements de vie, de décisions à prendre pour envisager l’avenir. Il y a de quoi se sentir seul, être déstabilisé, anxieux, voire déboussolé. Et… pas facile de demander ou de chercher de l’aide quand tout vacille ! ​
À travers différents regards et diverses expériences, nous verrons comment interpréter certains signes ou changements de comportement, quelles questions se poser, quand et qui consulter, quand considérer qu’un trouble s’est insinué. Et… comment garder espoir! ​​

Témoignages et expertises croisées enrichiront la discussion.

Webinaire - Les troubles psy de 0 à 99 ans. Partie 4 : de 19 à 30 ans

12 juin 2025

[Livre] : Dites-leur que je suis folle

Pauline Thullier-Girard ; Editions Baudelaire ; paru le 07/01/25

P. Thullier-Girard dresse dans ces pages le portrait d'une femme ayant vécu l'enfer : l'enfermement en psychiatrie. Entre réalité et délire, elle s'interroge sur la nature de ses maux. « J'ai beaucoup de mal avec la médecine moderne. Celle qui prescrit. Celle qui enferme. Celle qui nourrit les peurs. J'ai du mal avec la camisole chimique. Mais je la gobe, parce que j'ai peur que les mauvais esprits ne reviennent. » 

P. Thullier-Girard a rédigé deux ouvrages dans le passé, et réalisé deux films. Après un master de littérature à La Sorbonne, elle tombe malade, et écrit "Dites-leur que je suis folle" comme une résilience. Elle a aussi été actrice de télévision et scénariste.

Strasbourg. Elle entendait des voix : une jeune femme met des mots sur la schizophrénie

11 juin 2025

Des patients psychiatriques sont envoyés en prison car les hôpitaux ne veulent plus les reprendre

Médecin psychiatre à la prison des Baumettes de Marseille depuis 25 ans, le Dr Eric Kania a été témoin de la part grandissante de détenus pris en charge pour des troubles psychiatriques.

Dans un entretien à Medscape édition française, il relate comment les équipes soignantes s’organisent pour les prendre en charge dans des prisons souvent surchargées, et décrit la surveillance particulière qui peut être mise en place pour protéger les détenus les plus fragiles du risque de suicide.

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Des patients psychiatriques sont envoyés en prison car les hôpitaux ne veulent plus les reprendre

10 juin 2025

[Débat] : "Mon soutien psy": pourquoi certains psychologues sont contre

Au journal officiel du 15 mai dernier était publié un nouveau décret au sujet du dispositif de consultation psychologique baptisé "Mon soutien Psy".

Ce texte supprime, pour les consultations en psychologie dans le cadre de ce dispositif, l’adressage « par les médecins, les sage-femmes et les professionnels de santé de la médecine scolaire en vue de la prise en charge des séances d'accompagnement réalisées par un psychologue, et augmente de huit à douze le nombre de séances pouvant être prises en charge annuellement ».


Albert Ciccone, psychologue clinicien, professeur de psychologie et psychopathologie à l'université Lumière-Lyon-II, et par ailleurs président de l’association de psychologues Convergence des psychologues en lutte, pense que ce nouvel aménagement de « Mon soutien psy », ne va pas bouleverser ce dispositif, qu’il juge néfaste pour la profession.

Medscape édition Française : Quel est votre avis sur ce décret, notamment concernant la suppression de l'adressage par le médecin, la sage-femme ou le professionnel de santé de l’éducation nationale ?

Albert Ciccone : Le décret en question reprend des annonces précédentes, confirmant ainsi les modifications déjà annoncées en juin dernier. Il s'agit de l'officialisation de ces mesures : augmentation du nombre de séances, revalorisation du tarif à 50 euros au lieu de 30 euros, et suppression de l'adressage par le médecin. L'association Convergence des Psychologues en Lutte, représentant plus de vingt organisations et environ 22 000 psychologues, soit près d'un quart de la profession, exprime son opposition à ce dispositif. Les ajustements apportés par Gabriel Attal, entérinés par le gouvernement actuel, sont cosmétiques, ne modifiant pas les problèmes fondamentaux du dispositif.

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous êtes opposé au dispositif « Mon Soutien Psy » ?

Albert Ciccone : Nous sommes opposés à ce dispositif principalement parce qu'il a été élaboré sans la participation totale de la profession. Une seule organisation, la Fédération Française de Psychologie, a été impliquée dans sa mise en place, et celle-ci ne représente pas une majorité significative de psychologues. Ce dispositif contribue à la dégradation du service public en externalisant les soins vers une structure à faible coût. Initialement prévu pour 8 sessions, il a été étendu à 12, ce qui ne change fondamentalement rien en termes d'efficacité thérapeutique.

Le programme coûte 170 millions d'euros par an, et selon nos calculs, cette somme pourrait créer entre 3 500 et 4 000 postes de psychologues dans les lieux où des consultations gratuites existent déjà, comme les centres médico-psychologiques (CMP), le secteur médico-social et les universités. Prenons l'exemple des étudiants, dont la santé mentale est extrêmement précaire : il y a actuellement un psychologue pour 15 000 à 30 000 étudiants, alors que la recommandation est d'un pour 1 500. Il faudrait donc multiplier par dix le nombre de psychologues dans les universités. Dans les écoles, les psychologues de l'Éducation Nationale sont assignés à 2 000 élèves, alors que la norme devrait être d'un pour 1 000, nécessitant ainsi un doublement de leur nombre.

De plus, dans les CMP, les listes d'attente vont de 6 mois à 2 ans, ce qui est inacceptable. La création de 3 500 à 4 000 postes de psychologues permettrait de répondre efficacement aux attentes de la population et aux besoins de consultations et de prise en charge par des professionnels qualifiés, là où ces services sont déjà disponibles.

Vous jugez ce dispositif discriminant ?

Albert Ciccone : Le service public, y compris la psychiatrie, est en train de subir des dégradations alors qu'on investit dans un dispositif qui n'est pas adapté aux besoins identifiés. Il discrimine en triant la population et ne s'adresse qu'à ceux avec une légère anxiété. La majorité des personnes nécessitant des consultations ont des besoins plus complexes et importants. Ce dispositif cible seulement 2% de la population. Les CMP et les services publics sont disponibles pour tous et pas seulement pour 2 % de la population. Dans ce dispositif, seulement 10% des patients sont en situation de précarité, alors qu'il était destiné à ceux qui ne peuvent pas financer des consultations privées.

Le dernier rapport d'évaluation réalisé par le gouvernement indique que 36 % des utilisateurs de ce dispositif ne correspondent pas aux critères d'admissibilité.

Les rapports d'évaluation de « Mon soutien Psy » indiquent qu'en moyenne, seulement 4,8 consultations sur les 12 proposées sont utilisées, ce qui suggère que le dispositif n'atteint pas pleinement les personnes nécessitant des soins. Ceux qui arrêtent après 4 séances montrent que le dispositif peut ne pas répondre à leurs besoins. Ceux qui ont des symptômes graves, comme des idées suicidaires, des tentatives de suicide, hospitalisés en urgence, requièrent davantage de soins. Après 12 séances, les patients doivent de nouveau soit payer leurs consultations, soit attendre un nouveau rendez-vous au CMP pendant plusieurs mois voire plusieurs années, créant une rupture dans la continuité des soins.

Qui plus est, « Mon soutien psy » impose des honoraires contraints, inférieurs à la moyenne, que l’on ne peut pas dépasser. Mais ce n’est pas cela le plus important. Nous regrettons également que « Mon Soutien Psy » ne couvre pas la totalité du territoire, alors que le service public est partout présent en France. Il y a des CMP même dans les campagnes les plus reculées, c’est dans ces territoires qu’il faut installer des psychologues. Mais les psychologues conventionnés, éligibles à « Mon Soutien Psy », se concentrent principalement dans les centres-villes, créant ainsi des déserts psychologiques similaires aux déserts médicaux. Ce dispositif ne répond pas aux attentes ni aux besoins de la population. De plus, le dernier rapport d'évaluation réalisé par le gouvernement indique que 36 % des utilisateurs de ce dispositif ne correspondent pas aux critères d'admissibilité. Il s'agit de personnes déjà engagées dans une psychothérapie intensive, suivies par des psychiatres, ou sous traitement par neuroleptiques, et qui bénéficient déjà d'un suivi psychiatrique.

La santé mentale est la grande cause nationale en 2025. Est-ce que vous avez été contacté d'une manière ou d'une autre pour mener des actions dans ce sens ?

Albert Ciccone : Non, pas du tout. J'ai mentionné une association qui travaille avec le délégué ministériel à la santé mentale, la fédération française des psychologues. Ils sont souvent les seuls impliqués dans les discussions et les réflexions. Ils participent aux négociations en lien avec les propositions gouvernementales. Il serait bon qu’ils prennent en compte le rejet de « Mon soutien psy » par une majorité de la profession.

Néanmoins, récemment, lors de son allocution, le président Macron a reconnu que, malgré le soutien affiché par la CNAM et le ministre de la Santé pour Mon soutien psy, 8 psychologues sur 10 ne soutiennent pas ce dispositif. En réalité, 84 % des psychologues éligibles refusent de se conventionner et boycottent activement. Ce chiffre pourrait être plus élevé si l'on considère tous les psychologues, car le rejet vient aussi bien des libéraux que des hospitaliers. La CNAM contacte parfois des psychologues salariés qui n'ont pas de cabinet privé pour les encourager à se conventionner… Quand on prend en compte l'ensemble des psychologues, plus de 84 % pourraient participer au boycott. Cependant, ces voix ne sont pas toujours entendues ni prises en compte.

A noter toutefois que nous commençons à recevoir des réponses à nos courriers. Les universitaires, comme moi, qui font partie de la contestation, sont généralement plus écoutés. Nous commençons à obtenir des réponses, car le gouvernement prend conscience qu'il existe effectivement des dysfonctionnements. Il semble que le délégué ministériel à la santé mentale, lors de sa dernière intervention, ait commencé à percevoir que les psychologues ne correspondent pas à l'image qu'il en avait. Il est essentiel qu'il s'informe directement auprès des professionnels pour mieux comprendre cette profession.

« Mon soutien psy » : pourquoi certains psychologues sont contre

09 juin 2025

Le trouble de la personnalité borderline

Gremo Pass propose des formations rapides (1 à 2 jours) et spécifiques à ce trouble, permettant d’améliorer la qualité des soins.
Équipes, professionnels et personnes concernées ont tout à y gagner.

Plus d'infos :

Site des HUS : https://www.chru-strasbourg.fr/le-programme-gremo-pass/

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@gremohus8612

08 juin 2025

Comment un gène de l'immunité conditionne une forme de schizophrénie

Les liens entre l'immunité et l'émergence de la schizophrénie se vérifie au niveau génétique et l'étude de cette relation amène à mieux comprendre ses causes et améliorer les pistes thérapeutiques.

Les liens entre la génétique du système immunitaire et des altérations neuronales dans la schizophrénie sont connu mais leur cause restent mal identifiées. Pour comprendre l'origine de cette relation, une équipe Inserm dirigée par le neurobiologiste Corentin Le Magueresse à l’Institut du Fer à Moulin ont montré le rôle du complément C4.

Le gène C4, dont la surexpression s’observe chez une catégorie de patients schizophrènes, est un acteur de l’immunité, dont la mutation prédispose à cette maladie. En étudiant ce lien sur des modèles murins au stade embryonnaire, en augmentant artificiellement le niveau de C4, ils ont observé une réduction des connexions neuronales ainsi que des altérations des circuits nerveux, correspondant à la perte de synapses observée dans le cortex de patients. Ces travaux amènent à ouvrir de nouvelles cibles thérapeutiques.

Comment un gène de l'immunité conditionne une forme de schizophrénie. | France Culture

07 juin 2025

Aurélie Tinland : "Une psychiatrie différente est possible"

Psychiatre et chercheuse, Aurélie Tinland est aussi à la tête de l’équipe mobile de psychiatrie précarité Marss (Mouvement et action pour le rétablissement sanitaire et social), à Marseille. Fortement engagée auprès des personnes sans abri souffrant de troubles psychiques, elle a participé à différents programmes tels que « Un chez soi d’abord » ou le Centre de formation au rétablissement (CoFor). En octobre dernier, elle a reçu le prix de la délégation aux droits des femmes du Sénat pour son travail sur la précarité des femmes à la rue.

 

06 juin 2025

[Ciné-Débat] : Le film "Différente"

Ciné-Débat : "Différente" (date de sortie : 11 juin 2025)

📅 Jeudi 19 juin 2025 à 20h

📍 Cinéma Star – 27 Rue du Jeu-des-Enfants, Strasbourg

Organisé par le CinéPsy et l'Unafam 67

Le CinéPsy et l'Unafam 67 ont le plaisir de vous inviter à une projection du film "Différente", suivie d'un débat, autour des thèmes de l'autisme, la difficulté d’un diagnostic, et le fait de vivre une histoire d’amour sans les codes sociétaux.

🎞 Synopsis :

Katia, 35 ans, est une documentaliste brillante. Ses relations, souvent chaotiques, traduisent une manière singulière d’être au monde. Lors d’un reportage, elle découvre enfin les mots qui donnent sens à sa différence. Une révélation bouleversante qui transforme sa vie.

🗣 Débat animé par le Pr Bertschy, en présence de l’Unafam 67 et du CinéPsy.

💶 Tarifs : 

    6€ sur réservation : 67@unafam.org (places limitées – réservez vite !)

    Ou tarifs habituels du cinéma

👉 Venez nombreux pour échanger, comprendre, et faire évoluer les regards.

05 juin 2025

[Podcast] Schizophrénie : de nouveaux visages thérapeutiques

Diagnostiquer, soigner, déstigmatiser, humaniser : les défis à relever sont nombreux pour une meilleure prise en charge des patients atteints de schizophrénie.

Avec Boris Chaumette, enseignant à l'Université Paris Cité, chercheur à l'Institut Pasteur et à l'INSERM et psychiatre à l'hôpital Sainte Anne
Raphaël Gaillard, professeur de psychiatrie à l'Université Paris-Descartes et responsable du pôle psychiatrie de l'hôpital Saint-Anne

La schizophrénie, littéralement "esprit divisé", n'affecte qu'environ 1 % de la population française. Pourtant, cette maladie mentale reste profondément stigmatisée : comment améliorer sa prise en charge ?

Cette pathologie est mal diagnostiqué et mal comprise car ses manifestations sont très variées. On devrait presque parler de spectre de la schizophrénie. Cette pathologie d’accès à la conscience se traduit par une altération du rapport au réel. Actuellement, environ 30 % des patients répondent bien aux antipsychotiques dopaminergiques. Pour les 70 % restants, il est urgent de trouver des approches plus adaptées. Mais pour cela, il faut encore étudier théoriquement cette psychose. Car aujourd'hui, nous traitons les symptômes sans en connaître les causes.

04 juin 2025

Teddy Rinner parrain de la grande cause nationale pour la santé mentale

Le gouvernement a désigné lundi 2 juin le judoka Teddy Riner comme parrain de la Grande cause nationale 2025, consacrée à la santé mentale.

Depuis le mardi 3 juin, un spot télévisé baptisé "Bouge aussi pour ta santé mentale" est diffusé par France Télévisions, à l’occasion du tournoi de tennis de Roland-Garros. Le message est clair : insister sur l’intérêt de l’activité physique pour la santé mentale.

Santé mentale : Teddy Riner devient le parrain d’une campagne gouvernementale de sensibilisation

03 juin 2025

L’impact de l’intelligence artificielle en psychiatrie

L’intelligence artificielle en psychiatrie suscite un intérêt croissant, laissant entrevoir des avancées majeures dans la compréhension et la prise en charge. 

Les personnes souffrant de troubles mentaux présentent un risque de mortalité deux à cinq fois plus élevé que la population générale, quel que soit le motif du décès, avec un taux de mortalité prématurée multiplié par quatre. La santé mentale est donc une préoccupation majeure de santé publique. L’IA pourrait jouer un rôle important dans le diagnostic précoce de ces troubles, contribuant ainsi à améliorer la prévention et le traitement. Mais quels types de tâches peuvent être réalisées par l’IA, en psychiatrie ? Va-t-elle remplacer certains aspects du travail des psychiatres ? 

02 juin 2025

Droits des patients : le CGLPL pointe les effets délétères du manque de soignants en psychiatrie

Tensions dans les effectifs médicaux et paramédicaux, délais d’attente qui s’allongent, restrictions de liberté illégitimes, mesures d’isolement et de contention illégales ou dans des conditions indignes.

Dans son rapport annuel 2024, le Contrôleur général de lieux de privation de libertés (CGLPL) pointe une aggravation de la crise structurelle que traverse la psychiatrie. Ces difficultés ont des effets délétères sur la prise en charge de patients, la qualité des soins et le respect de leurs droits fondamentaux.