La pandémie actuelle amène insidieusement nombre de personnes à ressentir des troubles psychiques plus ou moins graves... Comment en sommes-nous arrivés là ? Deux spécialistes, Françoise Davoine, psychanalyste, et Philippe Jeammet, neuropsychiatre et pédopsychiatre, nous aident à y voir plus clair.
Parmi les craintes issues de la pandémie, des confinements et du moment présent en général, il y en a une qu’on ose à peine nommer : c’est la folie. Mais c’est comme si chacun en sentait la menace, individuelle, collective peut-être. Il faut donc l’affronter. Et peut-être la pandémie, le confinement nous y aident, en nous aidant à comprendre « ce » qui nous rend fous.
Ce qui rend fou, c'est le temps qui s'arrête ! [...] Et il y a un an (mars 2020), tous les repères du passé se sont volatilisés. Quant à l'avenir, on pensait que ça allait aller mieux après les vacances (d'été), et l'avenir, même aujourd'hui, est toujours incertain. On ne peut pas projeter des repères du passé dans le futur. Françoise Davoine
La folie, finalement, c'est plutôt banal, trivial. C'est une réponse au sentiment d'impuissance, à la peur. [...] La vie, c'est une co-création permanente et nous, nous avons, en plus, la capacité réflexive de se rendre compte. Mais cette capacité reste soumise aux émotions, à ce qui nous fait vivre, la peur ou la confiance. Et nous sommes tout le temps entre les deux éléments. [...] Nous sommes programmés biologiquement, comme tout le vivant, et si nous sommes menacés, nous sommes programmés pour réagir. Philippe Jeammet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire