Comment améliorer le fonctionnement général de patients atteints de schizophrénie lorsqu’ils sont en captivité et ne peuvent ainsi transférer leurs acquis dans le quotidien ?
«En amenant l’extérieur à l’intérieur», propose Mathieu Dumont, ergothérapeute et doctorant en sciences de la réadaptation à l’Université de Montréal. Il s’intéresse à l’implantation du programme intégratif de thérapies psychologiques – Integrated Psychological Treatment (IPT) – en milieu carcéral et en psychiatrie légale, notamment à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.
L’IPT est une forme multimodale de thérapie cognitivocomportementale de groupe qui se concentre sur le traitement de l’information et l’amélioration des compétences sociales. «En milieux fermés et sécurisés, cette approche pourtant efficace dans la population générale comporte des lacunes, puisque les patients n’ont pas l’occasion de mettre en pratique les compétences et les habiletés acquises en réel contexte social, explique Mathieu Dumont. Nous avons donc pensé utiliser des technologies immersives pour potentialiser les effets des interventions.»
Sous la direction des professeurs Stéphane Potvin (du Département de psychiatrie et d’addictologie de l’UdeM) et Catherine Briand (de l’Université du Québec à Trois-Rivières), l’ergothérapeute a créé des vidéos à 360 degrés qui présentent des scènes du monde réel et de vrais visages pour travailler la cognition sociale.
Divers scénarios ont été pensés par M. Dumont et ses collègues cliniciens, mais aussi par les patients eux-mêmes, afin d’évaluer leurs perceptions dans des contextes qui laissent place aux interprétations. «Nous axons beaucoup nos interventions sur l’ambiguïté. On plonge le patient dans une situation où il n’est pas certain si les autres individus parlent de lui, ont une intention malveillante à son égard, se moquent de lui, le visent», précise Mathieu Dumont.
Lorsque l’IPT est utilisé en psychiatrie générale, des exercices à domicile et des sorties d’intégration s’ajoutent aux situations sociales représentées au cours des séances sous forme de diapositives et de vidéos traditionnelles. Les vidéos immersives permettent donc non seulement d’être plongé au cœur de scènes sociales, mais surtout de démocratiser l’accès à cette approche pour les personnes ayant un parcours judiciarisé.
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