Nouvelles fixes

Nous avons besoin de vous !

Vous pouvez nous aider en adhérant à l'association :

https://www.helloasso.com/associations/troubles-psychiques-tous-partenaires/adhesions/adhesion-2024

Même si vous ne souhaitez pas adhérer, vous pouvez faire un don :

https://www.helloasso.com/associations/troubles-psychiques-tous-partenaires/formulaires/2

Nouvelles


Si vous voulez ajouter un commentaire à un article du blog...

...cliquez sur "Aucun commentaire" en bas de l'article !

05 mars 2023

Santé mentale des détenus : confirmation de la forte prévalence des troubles psychiatriques et des addictions

Une étude épidémiologique sur la santé mentale à la sortie de prison a été publiée le 20 février dernier. Ce rapport nous apprend notamment qu’une majorité des détenus, hommes comme femmes, présentent un trouble psychiatrique quand ils sortent de détention.

Deux tiers des hommes détenus en maison d’arrêt et trois quarts des femmes présentent, quand ils quittent la prison, un trouble psychiatrique ou un trouble lié à une substance. C’est ce qui ressort de la nouvelle étude publiée le 20 février dernier, réalisée par la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Hauts-de-France (F2RSM Psy) à la demande de la Direction générale de la santé.

Une surreprésentation des troubles psychiatriques

L’étude a interrogé 586 hommes répartis dans 26 maisons d’arrêt et 131 femmes incarcérées dans quatre maisons d’arrêt. Ces personnes ont été rencontrées dans les 30 jours précédant leur libération.

La moitié des personnes interrogées est concernée par un trouble lié à une substance et un tiers des hommes et la moitié des femmes par des troubles thymiques (dont la dépression) ou par des troubles anxieux. Par ailleurs, 10 % des hommes et 1/6e des femmes souffrent d’un syndrome psychotique. Les insomnies sont également particulièrement fréquentes : 25 % des hommes et 50 % des femmes déclarent en être atteints.

L’étude signale par ailleurs la sévérité des troubles psychiques lors de la sortie de prison : 32,3 % des hommes et 58,8 % des femmes sont considérés comme « modérément à gravement malades ». Le risque suicidaire est quant à lui estimé à 27,8 % pour les hommes et 59,5 % pour les femmes.

Bien que loin d’être optimal, le suivi médical n’est cependant pas existant : la grande majorité des répondants ont pu bénéficier annuellement d’au moins une consultation par un médecin généraliste et par un professionnel de santé mentale. Une partie d’entre eux a d’ailleurs programmé un rendez-vous avec un professionnel de la santé mentale peu après la fin de leur incarcération.

Enfin, la dernière statistique particulièrement marquante est la prévalence des traumatismes subis dans l’enfance : 98,2 % des hommes et 99,2 % des femmes ont déclaré avoir été exposés à au moins un traumatisme (négligence ou abus) quand ils étaient petits.

Une étude qui conforte les orientations retenues par le gouvernement

Les résultats de cette étude confortent la nouvelle feuille de route interministérielle dédiée à la santé des personnes « placées sous la main de la justice ». Celle-ci souhaite effectivement améliorer la prévention du suicide et la prise en charge du risque suicidaire des personnes écrouées. Cela devrait passer par le développement des formations des professionnels de santé et l’amélioration des outils mis à leur disposition.

Cette feuille de route entend également améliorer le parcours de soins en santé mentale et la prévention et la prise en charge des conduites addictives en détention.

Enfin, les résultats de cette étude devraient plaider en faveur d’une réflexion sur les alternatives à l’incarcération pour les personnes atteintes de troubles psychiques. Une expérimentation est d’ailleurs en cours en la matière depuis 2022 dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire