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15 octobre 2024

Origine de la schizophrénie : quelle étude ne permettra pas de donner sa langue au chat ?

Dès le milieu des années 90 (1), il a été suggéré que la possession d’un chat dans l’enfance pouvait constituer un facteur de risque de développement d’une schizophrénie. Dans cette optique, une équipe australienne publie dans Schizophrenia Bulletin (2) une revue de la littérature (revue systématique et méta-analyse) pour éclaircir cette ténébreuse affaire.

Les auteurs ont identifié 1 915 études et ont abouti à l’inclusion de 17 d’entre elles (publiées dans 11 pays). Au total, l’équipe australienne a constaté que la possession d’un chat doublerait le risque de développer une schizophrénie. Il faut cependant préciser que toutes les études ne sont pas unanimes à ce sujet. Certaines n’ont trouvé strictement aucun lien entre la schizophrénie et le fait d’avoir un chat à la maison.

Bien que cette corrélation soit statistiquement significative, les auteurs insistent bien entendu sur le fait que le lien de causalité n’est pas établi. Mais ils avancent quelques pistes d’explication et notamment l’exposition au parasite Toxoplasma gondii. Si T. gondii est dans le viseur, des chercheurs ont suggéré que d'autres pathogènes, comme Pasteurella multocida, pourraient également jouer un rôle. Une influence négative de cette bactérie, présente dans la salive des chats, sur la santé psychique a en effet été discutée.

Toutefois, avant de dresser un portrait des chats comme complices potentiels de la schizophrénie, une analyse critique s’impose. Les études présentent plusieurs limites méthodologiques notables. Premièrement, le caractère auto-déclaratif des données quant à la possession d’animal n’est pas exempt de biais, notamment mémoriels. Deuxièmement, bien que les chercheurs aient tenté de contrôler diverses variables potentiellement confondantes, il reste possible que des facteurs socio-environnementaux non mesurés influencent à la fois la possession de chats et le risque de schizophrénie.

Prudents, les scientifiques indiquent que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer le lien entre la possession d'un chat et le développement de la schizophrénie.

En somme, si vos patients se plaignent que leur chat les observe trop attentivement, ne les orientez pas immédiatement vers un psychiatre.


Références

Torrey EF et al ; Could Schizophrenia Be a Viral Zoonosis Transmitted From House Cats ?Schizophrenia Bulletin, Volume 21, Issue 2, 1995, Pages 167–171, https://doi.org/10.1093/schbul/21.2.167


McGrath JJ et al ; Cat Ownership and Schizophrenia-Related Disorders and Psychotic-Like Experiences: A Systematic Review and Meta-Analysis. Schizophrenia Bulletin, Volume 50, Issue 3, May 2024, Pages 489–495, https://doi.org/10.1093/schbul/sbad168

Origine de la schizophrénie : quelle étude ne permettra pas de donner sa langue au chat ? (jim.fr)

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