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03 décembre 2025
Troubles mentaux : et si c’était à cause des modifications d'un seul gène ?
Schizophrénie, dépression, anxiété… Jusqu’à présent, les preuves montraient que ces troubles mentaux résultaient de l'interaction de nombreux facteurs, notamment génétiques. Mais dans une récente étude, parue dans la revue Molecular Psychiatry* des scientifiques l'Institut de génétique humaine du Centre hospitalier universitaire de Leipzig (Allemagne) ont révélé le rôle joué par un seul gène dans le développement de ces maladies.
Dans le cadre de leurs travaux, ils sont partis d’un constat : "il a été récemment identifié que des variants rares du gène GRIN2A, codant pour la sous-unité GluN2A du récepteur N-méthyl-D-aspartate (NMDAR), confèrent un risque important de schizophrénie." Afin de déterminer la prévalence des troubles mentaux chez les personnes présentant des troubles liés à GRIN2A, qui joue un rôle central dans la régulation de l'excitabilité électrique des cellules nerveuses, l’équipe a analysé les données de 121 adultes porteurs d'une altération du gène GRIN2A. Ensuite, ils ont recherché la présence de symptômes psychiatriques chez ces patients.
*GRIN2A null variants confer a high risk for early-onset schizophrenia and other mental disorders and potentially enable precision therapy | Molecular Psychiatry
Troubles mentaux : et si c’était à cause des modifications d'un seul gène ?
02 décembre 2025
[Recherche] : Le Vinatier finance un projet doctoral sur les hallucinations dans la schizophrénie
Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le service et la structure de recherche qui vous accueillera ?
Mon projet sera encadré par la Dr. Marine Mondino et par le Pr. Frédéric Haesebaert, deux membres de l’équipe PsyR2 du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL), situé au sein du Vinatier.
En parallèle, les études composant mon projet bénéficient de la collaboration de 11 centres hospitaliers sur tout le territoire national ainsi que d’un centre de neuroimagerie (CERMEP). (…)
(…)
Pouvez-vous nous expliquer votre sujet doctoral/post-doctoral ?
Mon projet doctoral s’articule autour de trois études portant sur les hallucinations chez les patients atteints de schizophrénie. L’objectif est de mieux comprendre les mécanismes cognitifs et cérébraux impliqués, afin de développer des approches thérapeutiques innovantes et personnalisées avec la stimulation cérébrale non invasive. (…)
• Retrouvez l’intégralité de l’interview de Santiago Rodriguez sur le site du Vinatier Psychiatrie universitaire Lyon métropole
Le Vinatier finance un projet doctoral sur les hallucinations dans la schizophrénie - Santé Mentale
01 décembre 2025
[Application] : MediTchat
MediTchat est une application qui permet aux personnes inscrites de :
✓ Poser leurs questions santé du quotidien à d'autres patients qui vivent la même chose
✓ Se sentir moins seuls face aux moments difficiles (nuits d'insomnie, doutes, peurs)
✓ Échanger des astuces pratiques (gestion de la douleur, organisation du quotidien...)
Depuis son lancement en juillet 2025, nous avons déjà connecté une soixantaine de patients qui témoignent du soulagement de pouvoir enfin échanger avec des personnes qui "comprennent vraiment".
Pour découvrir l'application ?
https://koalendar.com/u/meditchatContacts :
meditchat@gmail.com
06 11 04 24 60 (Diane Nieudan)06 23 66 18 44 (Florence Spagnol)
meditchat.com29 novembre 2025
[Livre] : Les émotions fantômes
Ancien infirmier en psychiatrie, je vous informe de la prochaine parution de mon huitième livre aux éditions Bérangel, avec lesquelles je travaille et que je recommande vivement. Il sera intitulé :
"Les émotions fantômes", un titre évocateur.
La plupart des expériences vécues durant l’enfance jouent un rôle déterminant dans le développement émotionnel ultérieur. Elles laissent une empreinte, bonne ou mauvaise, et érigent les fondations de notre équilibre psychologique.
Les souvenirs ne sont donc pas qu’un simple retour dans le passé ; ils constituent notre identité. Inscrits en nous, ils influencent notre présent et notre futur. Parfois, ils peuvent être à l’origine d’un mal-être, de symptômes et de maladies. Comment peut-on s’en départir et tâcher de maîtriser ces fantômes d’hier ?
Quatre histoires, inspirées par mes expériences personnelles et professionnelles, tentent d’apporter un éclairage sur les mécanismes de transmission de la souffrance cachée.
Le livre sera préfacé par le Professeur Marcel RUFO et post facé par le Dr Hervé BOKOBZA.
Vous pouvez dès lors réaliser une précommande à partir du lien suivant :
https://fr.ulule.com/les-emotions-fantomes/coming-soon/
Les petites maisons d’édition, comme Bérangel, tentent de survivre et se battent pour conserver une liberté de parole, il faut absolument les soutenir.
28 novembre 2025
Santé mentale : la grande cause nationale prolongée en 2026 ?
L'ancien Premier ministre Michel Barnier, redevenu député après la chute de son gouvernement, a été auditionné, le 18 novembre 2025, pendant près d'une heure et demie par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap, et les coûts de ces défaillances pour la société.
Une sensibilité personnelle au sujet de la santé mentale
L'ex-locataire de Matignon, avec une "sensibilité personnelle" sur un sujet auquel sa famille a été confrontée et dans lequel sa mère s'est fortement engagée au sein de l'association Unafam, a déclaré qu'il "continue à suivre cela" et va "demander au Premier ministre de prolonger la cause nationale l'année prochaine". "Je lui ai dit, je le vois la semaine prochaine pour cette question", a-t-il ajouté.
Un manque de temps et de moyens
Dans son échange avec la commission, principalement avec la présidente Nicole Dubré-Chirat (EPR) et le rapporteur Sébastien Saint-Pasteur (PS), Michel Barnier s'est déclaré "très frappé (...) que la volonté s'émousse si elle n'est pas soutenue. Il y a les changements de Premier ministre, de ministres, le rythme de changement des ministres de la Santé absolument insensé. Donc, je pense qu'il faut plus de temps". S'il a évoqué "le plan que M. (Yannick) Neuder (ancien ministre de la Santé, ndlr) a mis en place (...) avec beaucoup de bonne volonté, de coordination, d'initiatives", celui qui est désormais député de Paris a observé qu'"il manque des moyens, des postes". Et, "en raison de l'instabilité, ou d'un manque de suivi, ou de je ne sais quoi, le comité interministériel (sur la santé mentale, ndlr) a été reporté trois fois".
"La prévention coûte moins cher que la réparation"
Défendant une approche "pluriannuelle", il a martelé que "la prévention coûte moins cher que la réparation". "Faut-il y être confronté dans sa chair pour poser ce sujet plus fort? Parce qu'on a le sentiment que, depuis votre départ, ça s'est un peu affaissé", a glissé le rapporteur. "Être concerné m'a conduit à suivre les questions plus attentivement", a notamment considéré Michel Barnier. Depuis le début de la grande cause, "les actions n'ont pas été assez vite par rapport aux difficultés sur le territoire" et "on prend du retard sur la santé mentale déjà des jeunes", a alerté Nicole Dubré-Chirat.
Santé mentale : la grande cause nationale prolongée en 2026?
27 novembre 2025
[27 novembre] : Les troubles psy de 0 à 99 ans. Chapitre 7 : 65 ans et plus
Description
Après 65 ans, de nouvelles pages s'écrivent. Avec l'âge, diverses fragilités psy ou somatiques se font plus présentes et créent des difficultés inconnues jusque-là, pouvant entraîner des changements de vie importants, telle qu'une entrée en maison de retraite.
PositiveMinders
Webinaire - Les troubles psy de 0 à 99 ans. Partie 7 : 65 ans et +
26 novembre 2025
Pour l’Unafam, "en psychiatrie, les droits fondamentaux restent encore trop souvent théoriques"
Voici ce qu’il faut en retenir. Ce colloque a représenté le point d’orgue d’une année marquée par la volonté de placer le respect des droits au coeur des actions et du plaidoyer de l’Unafam : d’abord en publiant un manifeste pour l’abolition de la contention, remis en mains propres au ministre de la Santé, puis avec la rédaction d’une note de position comprenant 48 mesures pour refonder la psychiatrie en France, dans le respect des droits et de la dignité des personnes vivant avec des troubles psychiques, et enfin à travers la diffusion d’une campagne de sensibilisation télévisuelle, diffusée au cours du mois d’octobre sur les chaînes des réseaux France Télévisions et Canal+.
Des droits encore trop théoriques
Un Français sur cinq connaîtra un trouble psychique au cours de sa vie. Pourtant, l’accès à un diagnostic pour des troubles tels que la schizophrénie ou les troubles bipolaires demeure trop tardif, souvent après plusieurs années, entraînant des pertes de chance majeures sur le plan du pronostic et de l’inclusion sociale. À ces retards s’ajoutent de fortes inégalités d’accès et de qualité entre territoires et établissements, qui se traduisent par des pratiques hétérogènes, des moyens inégaux et des équipements inadaptés, générant des ruptures de parcours et des traitements insuffisamment personnalisés. Les droits fondamentaux – information, consentement, libertés individuelles et accès aux droits sociaux, notamment au logement, à l’emploi et aux ressources -restent trop souvent théoriques. Dans le champ de l’emploi, l’accès et surtout le maintien en poste demeurent un angle mort des politiques publiques.
Des approches qui font leurs preuves
Pourtant, les preuves s’accumulent en faveur d’approches structurées fondées sur les droits, qui ont pu être mises en valeur tout au long de la journée. Qu’il s’agisse de QualityRights, des mesures anticipées, de la pair-aidance ou de la recherche participative (projet Amadeus), ces démarches améliorent l’alliance thérapeutique, réduisent le recours à la contrainte et accroissent la satisfaction des usagers et de leurs proches, en vue du rétablissement des personnes malades et de leur (ré)intégration dans la société. Cette approche par les droits s’inscrit en cohérence directe avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, qui placent le respect des droits au cœur de la réforme des systèmes de santé mentale afin d’améliorer la qualité des soins.
Grande Cause nationale : tenir le cap
Lors de son allocution, Michel Barnier, député et ancien Premier ministre à l’origine de la Grande Cause nationale santé mentale a rappelé la gravité de la situation et la nécessité d’une action publique durable. S’appuyant sur une histoire personnelle de plus de 45 ans aux côtés de l’Unafam, il a souligné combien le passage du silence à la parole reste un combat d’actualité, et combien l’absence de continuité gouvernementale entrave les avancées. Il a précisé vouloir obtenir la prolongation d’un an de la Grande Cause nationale santé mentale, estimant indispensable que les ministres travaillent ensemble et dans la durée : « La situation dans laquelle se trouve le pays est extrêmement grave. […] Ce qui est terrible, c’est que les changements de gouvernement et de ministre font qu’il n’y a pas de continuité. C’est la raison pour laquelle je vais rencontrer le Premier ministre la semaine prochaine et lui demander de prolonger la Grande Cause d’une année supplémentaire. […] Vous pouvez compter sur moi. » Un engagement qui fait écho au discours d’ouverture d’Emmanuelle Rémond, présidente de l’Unafam, qui a déclaré : « Cette année, nous avons choisi comme fil rouge de notre journée les droits humains. C’est notre conviction, qui s’appuie sur les recommandations des Nations Unies. Le respect des droits humains doit être le levier qui soutient la transformation nécessaire de l’organisation des soins de santé mentale. Mobilisons-nous pour des droits effectifs, partout, pour tous. »
• Colloque Unafam 2025 : usagers de la psychiatrie, tous citoyens, communiqué de l’Unafam, 19 novembre 2025.
Pour l'Unafam, "en psychiatrie, les droits fondamentaux restent encore trop souvent théoriques" - Santé Mentale
25 novembre 2025
Les psychiatres vent debout contre un projet remettant en cause les approches psychanalytiques
« Une rupture grave pour la pluralité des soins psychiques et l’autonomie professionnelle ». Près d’une douzaine d’organisations représentants de la psychiatrie, sociétés savantes et syndicats, s’insurgent contre un amendement sénatorial au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) déposé par des centristes ce 16 novembre 2025. Cette modification du texte prévoit qu’« à compter du 1er janvier 2026, les soins, actes et prestations se réclamant de la psychanalyse ou reposant sur des fondements théoriques psychanalytiques ne donnent plus lieu à remboursement, ni à participation financière de l’assurance maladie ».
Concrètement, il s’agit de mettre fin au financement public ou au remboursement des soins de praticiens (médecins ou psychologues) dont la formation et la pratique relèvent de l’orientation psychanalytique, qu’ils exercent en centres médico-psychologiques, dans le secteur médico-social, en exercice libéral ou encore via Mon soutien psy.
Les psychiatres vent debout contre un projet remettant en cause les approches psychanalytiques | Le Quotidien du Médecin | Spécialités | Psychiatrie
24 novembre 2025
[Livre] : Au pays des ombres. Voyage au coeur de la folie
Que faire des égarés, de ceux que l'on appelle les " fous " ? Que faire de ceux qui souffrent de sévères troubles mentaux, perdus dans une société dont ils n'ont pas les codes ? Comment les aider ? Le peut-on seulement ? Et pour les plus inquiétants comment les empêcher de récidiver quand ils ont tué ? C'est à toutes ces questions et à bien d'autres que tente de répondre le docteur Laurent Layet.
À travers un récit d'une grande force, ce psychiatre expert auprès des tribunaux, relate le quotidien des Unités pour malades difficiles, les UMD, ces structures peu connues du grand public et souvent oubliées des pouvoirs publics. Il nous plonge dans cet univers glaçant où se côtoient des individus cassés par la vie, abandonnés par la raison, parfois touchants dans leur solitude, dans leur incapacité à exprimer leur détresse, leur douleur profonde. Comme Monsieur D., ce mastodonte de 140 kilos de plus de deux mètres qui incarne à lui seul les incohérences d'un système psychiatrique à bout de souffle. Comme Mamadou Traoré, " l'enfant sacré ", " le tueur des parkings ", qui effaçait à mains nues, du visage de ses victimes, tout signe d'humanité avec une telle force que les enquêteurs pensaient qu'il utilisait une batte de baseball !
23 novembre 2025
[Replay] : Première journée du réseau français de pair-aidance en santé mentale
Une journée entièrement consacrée à la promotion et au déploiement de la pair-aidance. Un programme riche avec la venue de 3 intervenants internationaux :
Marie-Hélène Morin - Professeure-chercheuse en travail social, Université du Québec à Rimouski
Jean-François Pelletier - Professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie de l’Université Yale et co-responsable du DU "Pair-aidance croisée : théories et pratiques situées" (université de Tours)
Stéphane Waha - Bénévole au Funambule (bipolarité) ; formateur et accompagnateur au projet PAT du SMES (Santé Mentale et Exclusion Sociale) à Bruxelles
[Replay] Première journée du réseau français de pair-aidance en santé mentale - Centre ressource réhabilitation
22 novembre 2025
Santé mentale, psychiatrie et idées reçues
Ces troubles restent souvent incompris et mal traités au sein de la population générale, mais aussi dans le corps médical lui-même qui n’est pas le dernier à tenir des propos stigmatisants à l’encontre des usagers de la psychiatrie. Parfois même, les professionnels de la santé mentale tombent eux-mêmes dans le piège des idées reçues. Souvent considérés comme des oiseaux bizarres par les autres médecins , fréquemment dans des services à part des autres spécialités médicales, dans des bâtiments déconnectés du reste de l’hôpital, les psychiatres ont aussi leur part du travail à faire pour rendre leurs pratiques plus transparentes, homogènes et compréhensibles aux yeux du grand public, mais aussi des autres médecins.
Petit tour d’horizon de cette jungle de la santé mentale bien trop luxuriante et dans laquelle le patient tente tant bien que mal de se frayer un chemin.
21 novembre 2025
Les personnes schizophrènes présentent une particularité biologique commune ?
Une étude récente a analysé des tissus cérébraux post-mortem de personnes atteintes de schizophrénie.
Les résultats montrent des neurones plus petits et une corrélation avec la sévérité des hallucinations.
Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.
Et si la différence entre un cerveau schizophrène et un cerveau dit « typique » se nichait dans les détails… minuscules ? Une étude japonaise, parue dans Psychiatry Research*, s’est penchée sur la micro-architecture des neurones de personnes vivant avec la schizophrénie. Grâce à une technologie d’imagerie 3D ultra-précise au synchrotron, les chercheurs ont scruté une zone clé du cerveau : le cortex cingulaire antérieur, impliqué dans la cognition, les émotions et la prise de décision.
Depuis longtemps, les IRM montrent une diminution de matière grise dans cette région chez certains patients schizophrènes. Mais que se passe-t-il, concrètement, au niveau des cellules nerveuses elles-mêmes ? Pour le découvrir, l’équipe de Ryuta Mizutani (Université Tokai, Japon) a étudié le soma (le corps cellulaire du neurone) à une échelle jamais atteinte auparavant. Objectif : mesurer sa taille et sa forme en 3D, micromètre par micromètre.
Des neurones vraiment différents
L’étude a porté sur des tissus cérébraux post mortem de 16 personnes (8 atteintes de schizophrénie et 8 témoins), pour un total de 263 neurones analysés. Résultat : les neurones du cortex cingulaire antérieur des patients schizophrènes étaient plus petits et plus fins. En moyenne :
La longueur du soma atteignait seulement 80 % de celle des témoins.
La largeur tournait autour de 90 %.
Les neurones pyramidaux, essentiels à la transmission d’informations, étaient les plus touchés, avec une longueur réduite à 79 % du groupe contrôle.
Les interneurones, eux, ne montraient pas de différence nette, mais leur faible nombre ne permet pas de conclure.
Taille du soma et sévérité des hallucinations
Les chercheurs ont également mis en évidence un lien entre la taille du soma et la gravité des symptômes : plus le corps cellulaire était court, plus les hallucinations étaient intenses. Même après avoir pris en compte les traitements médicamenteux, la corrélation persistait.
Autre découverte marquante : en combinant un soma raccourci et des neurites (prolongements neuronaux) plus tortueux, il devenait possible de distinguer clairement les cerveaux schizophrènes des cerveaux témoins. Ces altérations pourraient expliquer la perte de volume cérébral souvent observée en IRM : selon les calculs des auteurs, le volume neuronal total dans cette région serait réduit à 50–60 % de la normale.
Vers une signature biologique de la schizophrénie ?
Si l’échantillon reste modeste, ces résultats s’ajoutent à un faisceau de preuves que la schizophrénie n’est pas qu’un “trouble fonctionnel”, mais qu’elle s’accompagne bien de modifications physiques du cerveau, visibles à l’échelle cellulaire.
« Les neurones des personnes atteintes de schizophrénie sont distinctement différents », résume le professeur Mizutani.
« Si nous trouvons un moyen de restaurer ces changements, nous pourrions espérer guérir le trouble. »
L’équipe prévoit désormais d’étudier un plus grand nombre de cerveaux, à différents stades de la maladie, pour comprendre si ces altérations apparaissent tôt — ou si elles s’installent au fil du temps.
*Pyramidal soma size in the anterior cingulate cortex is small in schizophrenia and correlates with hallucination score - ScienceDirect
Les schizophrènes présentent une particularité biologique
20 novembre 2025
[26 novembre] : Atelier "Récits croisés"
Mercredi 26 novembre de 16h à 19h
Maison de la Santé Mentale,
4, rue des Bonnes Gens - 67000-Strasbourg
Après le podcast audio "Gueules cachées", Laetitia Forgeot d'Arc propose de réaliser un podcast commun : regarder et partager les étapes de vies, les bifurcations imposées par la maladie ou les troubles psy, les issues ou les culs de sac. Puis décider d'enregistrer et de témoigner, c'est ça l'expérience "Récits croisés"!
Avec le soutien de l'Unafam 67.
Gratuit, sur inscription (places limitées) : gueules.cachees@gmail.com
19 novembre 2025
"C'est jamais gentil les voix" : un schizophrène expose les dessous de la maladie
Pour en parler, Bouchard a reçu Luc Vigneault, conférencier, auteur, et lui-même atteint de schizophrénie. Avec une franchise désarmante, il raconte son expérience des «voix» : toujours négatives, terrorisantes, et perçues comme venant de l'extérieur, non de sa propre tête. Il a même révélé avoir reçu des « voix mandatées » lui commandant de commettre des actes graves.
L'étude met fin aux théories ésotériques : les voix sont en fait produites par le propre cerveau de la personne malade, agissant comme des pensées négatives transformées en sons extérieurs bien réels pour l'entendeur.
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles méthodes de détection et de traitement. Vigneault explique que bientôt, des outils comme la prise de sang ou la fibre optique pourraient aider à diagnostiquer la maladie.
«Ça vient carrément de l'intérieur» | «C'est jamais gentil les voix»: un schizophrène expose les dessous de la maladie — FM93
18 novembre 2025
Invitation : Marché de Noël solidaire de l'UNAFAM
Message de nos amis de l'UNAFAM...
L’UNAFAM Bas-Rhin a le plaisir de vous inviter à son Marché de Noël solidaire, un moment convivial et chaleureux que nous organisons grâce à l’engagement des bénévoles !
ROUTE NOUVELLE ALSACE - 34, route de la Fédération – Strasbourg
Quand ?
- Vendredi 21 novembre 2025 de 16h à 19h
- Samedi 22 novembre 2025 de 14h à 18h
- Dimanche 23 novembre 2025 de 14h à 18h
Au programme :
- Bredele maison
- Vin chaud & jus de pommes chaud
- Confiture de cynorrhodon
- Décorations de Noël artisanales
Préparés avec soin par notre équipe de bénévoles.
Venez nombreux partager ce moment festif et soutenir nos actions !
16 novembre 2025
Une thérapie numérique efficace dans la schizophrénie en phase III
L'étude CONVOKE est "le premier et unique essai clinique à montrer une réduction statistiquement significative des symptômes négatifs expérientiels de la schizophrénie en complément du traitement antipsychotique standard", se félicitent les deux partenaires.
Cette thérapie numérique, dont le nom de code est CT-155 ou BI 3972080, a été développée pour fournir des techniques d'intervention psychosociale interactive ciblant les croyances défaitistes et le manque de motivation.
Ce logiciel fixe aux patients des objectifs personnalisés qui s'alignent sur le niveau de fonctionnement actuel qui est propre à chacun pour favoriser l'engagement dans des activités du monde réel (activation comportementale) et propose des interventions thérapeutiques visant à aider les patients à atteindre ces objectifs (restructuration cognitive, entraînement des compétences sociales et des affects positifs ainsi que de la capacité à tolérer la détresse), expliquent la biotech américaine et le groupe allemand.
Dans cette phase III américaine, ont été inclus 457 adultes atteints de schizophrénie depuis 14,8 ans en médiane, avec des symptômes négatifs modérés à sévère définis par un score initial d'au moins 2 points sur au moins deux des trois domaines parmi les activités sociales, professionnelles et récréatives de l'échelle CAINS-MAP (score initial médian de 26 points), traités par antipsychotique à dose stable.
Ces patients ne devaient notamment pas être traités par plus de deux antipsychotiques (ou deux formulations différentes) ni avoir suivi de psychothérapie au cours des trois derniers mois, selon des critères d'exclusion présentés en session orale, le 13 octobre, par Abhishek Pratap, directeur exécutif global evidence lead chez Boehringer Ingelheim.
Ils ont été randomisés en double aveugle entre l'ajout de la thérapie numérique CT-155 et une application mobile contrôle (présentation similaire, fonctionnement incitant à un engagement quotidien, avec quelques éléments d'éducation thérapeutique).
Il apparaît tout d'abord que le niveau d'engagement dans l'étude est resté élevé tout au long des quatre mois prévus, s'élevant à 70,4% avec la thérapie CT-155 et 76,5% avec l'appli contrôle à la fin de l'étude. Les données montrent également un engagement quotidien des patients, avec une utilisation médiane de 76 jours au cours de l'étude (vs 92 jours), pendant 8 minutes par jour en médiane (vs 2 min).
Le critère principal d'évaluation a été atteint, avec une réduction des symptômes négatifs expérientiels (avolition, anhédonie…) après 16 semaines d'utilisation de la thérapie numérique, de 6,8 points sur l'échelle CAIN-MAPS vs -4,2 points avec l'appli contrôle, soit une amélioration de 62%, avec une taille d'effet D de Cohen de -0,32, un résultat statistiquement significatif et équivalent à ce qui est observé dans des essais cliniques évaluant des antipsychotiques, des antidépresseurs ou des psychothérapies, selon Abhishek Pratap.
Les analyses de sensibilité ont montré la robustesse de ce résultat, retrouvée également dans les analyses par sous-groupe.
Les résultats pour les critères secondaires, comme les symptômes de motivation et de plaisir, les symptômes négatifs expressifs, les symptômes positifs ou le fonctionnement social, n'ont pas été présentés et ne sont pas non plus mentionnés dans le communiqué.
La thérapie numérique CT-155 a par ailleurs été bien tolérée, avec aucun événement indésirable grave en lien avec le traitement. L'incidence des événements indésirables était de 9,3% avec la thérapie CT-155 et de 13,4% avec l'appli contrôle mais leur nature n'a pas été précisée. Aucun n'a conduit à l'abandon prématuré de l'étude.
Click Therapeutics et Boehringer Ingelheim avaient obtenu, en 2024, le statut de Breakthrough Device Designation pour la thérapie CT-155 de la part de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Ce traitement est prévu pour être proposé sur prescription, indiquent-ils.
Une étude multicentrique est par ailleurs en cours pour évaluer l'efficacité de l'appli CT-155 en vie réelle auprès de 262 patients. Elle doit s'achever début 2027, selon le registre américain des essais cliniques ClinicalTrials.
Luu Ly Do Quang
Une thérapie numérique efficace dans la schizophrénie en phase III - TICpharma
Schizophrénie : une thérapie numérique efficace sur les symptômes négatifs - Santé Mentale
15 novembre 2025
Psychiatrie : des médecins réclament le remboursement de certains traitements non encore autorisés
Les approvisionnements de médicaments à base de quétiapine, souvent prescrits pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, vont rester compliqués au moins jusqu’à la fin de l’année.
Les signataires d’une tribune soulignent que l’adoption d’une telle mesure pourrait «partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays» depuis le début de l’année.
Un collectif de professionnels de santé appelle l'État à autoriser le remboursement de certains médicaments prescrits en psychiatrie même lorsque leur indication ne correspond pas à celle pour laquelle ils sont autorisés, dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde* daté de mercredi.
Les signataires - des psychiatres dont le professeur Antoine Pélissolo, des pharmaciens et pédopsychiatres, l'association Bicycle etc... - déplorent que «certains psychotropes ne sont en effet pas remboursés par la sécurité sociale dans le cadre de leurs usages en psychiatrie, et ce malgré le niveau de preuve tels qu'ils sont mondialement recommandés».
Ils soulignent que cette rigidité «exclut les patients les plus démunis de l'accès à des traitements qui sont parfois les seuls efficaces», «une situation particulièrement vraie en médecine extra-hospitalière où les psychiatres sont plus susceptibles d'être contrôlés par la Caisse d'assurance maladie pour des prescriptions hors AMM», c'est-à-dire des médicaments prescrits pour une maladie ou un trouble autre que celui officiellement autorisé par les autorités sanitaires.
Une pénurie de psychotropes en France
Or, en psychiatrie, 43,5% des prescriptions se font hors autorisation de mise sur le marché (AMM), précisent-ils. Ces molécules «parfois indispensables» diminuent selon eux, «considérablement le recours à d'autres prises en charge (bien plus coûteuses quoique remboursées)» mais aussi le taux d'hospitalisation, la fréquence de consultations et des arrêts de travail. «La possibilité pour un praticien de faire accéder son patient au remboursement de ces molécules sans être inquiété par la CPAM est une mesure peu coûteuse pouvant être adoptée sur directive ministérielle», écrivent-ils.
L'adoption d'une telle mesure, pourrait aussi, selon eux «partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays» depuis le début de l'année. Ils demandent que «soit établie la liste des médicaments dont les patients de psychiatrie doivent pouvoir bénéficier quelles que soient leurs ressources, y compris si cela implique une prise en charge par la CPAM alors que la molécule n'a pas d'AMM dans cette indication».
Les approvisionnements de médicaments à base de quétiapine, souvent prescrits pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, vont rester compliqués au moins jusqu'à la fin de l'année, a prévenu lundi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L'autorité sanitaire maintient aussi un suivi hebdomadaire de la situation d'autres antipsychotiques (rispéridone, chlorpromazine, venlafaxine, téralithe), confrontés à des difficultés d'approvisionnement à des degrés divers.
Alors que la santé mentale est «grande cause nationale» en 2025, ces pénuries sont une épreuve pour les malades, pour qui un arrêt brutal de traitement peut avoir des conséquences dramatiques.
*En psychiatrie, « les patients devraient être remboursés de certaines molécules non encore autorisées »
Psychiatrie: des médecins réclament le remboursement de certains traitements non encore autorisés
Pour aller plus loin, consultez le site suivant très informatif sur le sujet :
Prescription hors autorisation de mise sur le marché en psychiatrie adulte - Afis Science - Association française pour l’information scientifique
14 novembre 2025
Accès aux soins pour les personnes en situation de handicap : état des lieux et solutions
Vingt ans après la Loi Handicap, les inégalités persistent. De nombreuses personnes en situation de handicap rencontrent encore des obstacles dans leur parcours de soins.
Quelle est la réalité de ces inégalités aujourd’hui ? Quelles solutions existent pour un accès aux soins équitable et sans entrave ? C’est ce que propose de découvrir « Handicap & Santé », une série de cinq reportages réalisés par Doctissimo, avec le soutien de Sanofi.
Épisode 4 - Handicap psychique et neurologique : lever le tabou
Comment sortir des tabous et améliorer l’accès aux soins de santé ?
13 novembre 2025
[Livre] : SCHIZOPHRENIE : Se rétablir de la maladie durablement avec une méthode unique basée sur l’expérience vécue, les neurosciences et la psychologie
Et s'il était enfin possible de se rétablir durablement de la schizophrénie ?
Le diagnostic est tombé, et avec lui, un sentiment de fatalité ? Vous ou un proche êtes confronté au brouillard de la confusion, à l'isolement, aux traitements qui semblent ne gérer que les symptômes, sans jamais offrir de véritable espoir ? Vous n'êtes pas seul.
L’auteur a connu ce chemin semé d'embûches. Il a vécu la maladie de l'intérieur. Mais au lieu de la subir, il l'a transformée en une quête de connaissance.
Ce livre sur la schizophrénie n'est pas un simple manuel théorique de plus.
Il ne s'agit plus de simplement survivre, mais d'apprendre à mieux vivre avec la schizophrénie et, à terme, de reprendre le contrôle de sa vie.
Amazon. fr - SCHIZOPHRENIE: Se rétablir de la maladie durablement - Babillote, Florent - Livres
12 novembre 2025
Langue française : emploi inapproprié des mots ‘’schizophrène’’ et ‘’schizophrénie’’ .
Nous sommes de fidèles auditeurs de France Inter, merci pour vos émissions .
Bravo à Philippe Aghion pour le prix Nobel et merci infiniment à Nicolas Demorand pour son livre et son magnifique témoignage sur ses troubles psychiques.
Les mots ont un sens. Mal les utiliser, c’est les galvauder.
La schizophrénie est une maladie que nous connaissons car l’un de nos fils en est atteint. Des aidants, des associations de familles de malades se battent pour que cette maladie fréquente (1 % de la population et 13 millions de personnes souffrent de troubles psychiques, soit 20 % de la population) soit mieux comprise et traitée.
Trop souvent dans les discours politiques et médiatiques, le terme « schizophrénie » est détourné. Chaque fois que nous entendons des personnes cultivées et intelligentes employer le nom ‘’schizophrénie’’ dans un contexte négatif et inapproprié nous sommes surpris, déçus, voire énervés.
La banalisation de l’utilisation péjorative du mot « schizophrénie » et de ses variations pour parler d’une personne ou d’une situation ambivalente, renforce les préjugés, la stigmatisation et l’isolement des personnes qui vivent avec ce trouble psychique. Il faut continuer d’expliquer, de diffuser des informations afin de corriger les préjugés, d’où mon courrier.
Si vous le souhaitez, veuillez contacter une association (par exemple l’ Unafam) pour avoir plus d’informations sur cette maladie et sur la façon d’en parler susceptible d’aider au mieux le plus grand nombre et corriger les préjugés.
En vous remerciant d’avoir pris le temps de nous lire et au plaisir de continuer à écouter France Inter.
La médiatrice de Radio France
Langue française #45/25 – La Médiatrice
11 novembre 2025
Schizophrénie : un antibiotique courant pourrait réduire le risque
Hallucinations, idées délirantes, isolement social et relationnel… C’est ainsi que se traduit la schizophrénie. Cette maladie psychique débute souvent à l'adolescence, période critique de vulnérabilité. Afin de mieux comprendre comment la prévenir, des chercheurs de l'Université d'Édimbourg (Écosse) ont mené une étude parue dans la revue American Journal of Psychiatry* Dans le cadre de celle-ci, ils ont émis l'hypothèse que les jeunes ayant fréquenté des services psychiatriques pour adolescents exposés à la doxycycline, un antibiotique, présenteraient un risque moindre de développer une schizophrénie.
Afin de vérifier cette théorie, l’équipe a utilisé les données du registre national finlandais de santé. Elle a passé en revue les informations de 56.395 personnes, nées entre 1987 et 1997, ayant consulté des services psychiatriques pour adolescents, entre 13 et 18 ans, et s'étant vu prescrire des antibiotiques. Les patients ont été suivis depuis la première prescription d'antibiotiques jusqu'à l'âge de 30 ans.
Parmi eux, 16.189 avaient pris de la doxycycline. Ce médicament est indiqué dans le traitement des infections à germes sensibles à la doxycycline dans leurs manifestations respiratoires, génitales, urinaires, oculaires ou générales. De précédentes recherches suggèrent qu'elle peut réduire l'inflammation des cellules cérébrales et influencer l'élagage synaptique, un processus naturel par lequel le cerveau affine ses connexions neuronales. Un élagage excessif a été associé au développement de la schizophrénie.
"La formule g a été utilisée pour estimer le risque de schizophrénie en fonction des niveaux d'exposition à la doxycycline (dose cumulative de doxycycline utilisée : aucune utilisation de doxycycline ; faible utilisation : inférieur à 1.499 mg ; utilisation moyenne, 1.500-2.999 mg ; utilisation élevée, supérieur à 3.000 mg) pendant différentes périodes de suivi."
Un risque inférieur de 30 à 35 % de développer une schizophrénie grâce au doxycycline
Le risque de schizophrénie après 10 ans de suivi était de 2,1 % pour les personnes ayant pris des antibiotiques autres que la doxycycline. En comparaison, le risque de schizophrénie à 10 ans était significativement plus faible chez les patients traités par doxycycline. Ce dernier était inférieur de 30 à 35 %. "Actuellement, nous ne disposons d'aucune intervention connue pour réduire le risque de développer une schizophrénie chez ces jeunes. C'est pourquoi ces résultats sont si prometteurs.""Étant donné que cette étude était de nature observationnelle et non un essai contrôlé randomisé, nous ne pouvons pas tirer de conclusions définitives sur la causalité. Cependant, il s'agit d'un signal important qui justifie des recherches plus approfondies sur l'effet protecteur de la doxycycline et d'autres traitements anti-inflammatoires chez les jeunes patients en psychiatrie, afin de potentiellement réduire le risque de développer une maladie mentale grave à l'âge adulte", ont conclu les auteurs.
*Doxycycline Use in Adolescent Psychiatric Patients and Risk of Schizophrenia: An Emulated Target Trial | American Journal of Psychiatry
Schizophrénie : un antibiotique courant pourrait réduire le risque
08 novembre 2025
Dépression, schizophrénie : un biocapteur capable de détecter les maladies dans la salive
La protéine facteur neurotrophique issu du cerveau (ou BDNF pour brain-derived neurotrophic factor) a été liée à plusieurs troubles neurologiques et psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie ou le trouble bipolaire.
Par exemple, alors que les personnes en bonne santé affichent un taux de BDNF supérieur à 20 nanogrammes par millilitre (ng/mL), celles atteintes de trouble dépressif majeur présentent des niveaux inférieurs à 10 ou 12 ng/mL.
Partant de ce constat, des chercheurs de l'Université de São Paulo et d'Embrapa Instrumentação (Brésil) ont développé un biocapteur portable capable d’identifier la protéine ainsi que les variations de sa concentration dans la salive. L'outil a été présenté dans la revue ACS Polymers Au en août dernier.
Le biocapteur se compose d'une bandelette flexible munie d'électrodes et d’un analyseur portable. En moins de trois minutes, l’appareil mesure la concentration de BDNF dans la salive. Les résultats peuvent être affichés en temps réel sur un appareil mobile via Bluetooth.
Les tests réalisés avec ce nouvel outil ont montré qu’il est capable de détecter de manière fiable des concentrations extrêmement faibles de la protéine dans les échantillons salivaires ainsi que les variations de taux.
"Il y a peu de capteurs qui effectuent ce type d'analyse, et le nôtre est celui qui a le mieux fonctionné. Il a détecté un large éventail de concentrations, ce qui est un très bon résultat d'un point de vue clinique. Lorsque les niveaux de protéines sont très bas, cela peut servir de signe avant-coureur pour les maladies et les troubles psychiatriques", explique Paulo Augusto Raymundo Pereira, chercheur dans une interview accordée à Agência FAPESP
Dépression : l’appareil pourrait aussi évaluer l’efficacité des traitements
Le biocapteur ne serait pas uniquement utile pour détecter les personnes à risque de dépression, schizophrénie ou autres troubles liés à BDNF. Comme il est capable de mesurer précisément aussi bien les hausses que les baisses des taux de la protéine, l’outil pourrait aussi améliorer le suivi thérapeutique des malades.
En effet, de précédents travaux ont démontré que les antidépresseurs font grimper les niveaux de cette protéine qui joue un rôle crucial dans la croissance et le maintien des neurones.
"En étant capable de signaler une augmentation du BDNF, il contribue comme outil pour surveiller les progrès du patient en fonction du traitement", confirme le scientifique. "Nous nous dirigeons vers la médecine personnalisée, dans laquelle les traitements seront de plus en plus adaptés à chaque individu. Dans le cas du biocapteur, il peut être optimisé pour s'adapter à différents profils", ajoute-t-il dans un communiqué.
Le Dr Pereira et son équipe travaillent désormais sur le dépôt d’un brevet de leur capteur dont ils ont estimé le coût à seulement 1,89 euro par unité.
Dépression, schizophrénie : un biocapteur capable de détecter les maladies dans la salive
07 novembre 2025
Groupes d’entraide mutuelle : bilan contrasté
Pour rappel, introduits par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les groupes d’entraide mutuelle (GEM) sont des dispositifs destinés à favoriser l’inclusion sociale et à rompre l’isolement des personnes en situation de grande vulnérabilité.
06 novembre 2025
Des baskets et un dossard : aux courses de Colmar, des patients en soins psy vont dépasser la maladie
Ils s’appellent Éric, Sophie, David ou Marie, ont traversé des graves périodes de dépression, souvent liées au travail, sont atteints de schizophrénie ou ont traversé des périodes d’addiction. Des parcours de vie passés par une hospitalisation en soins psychiatriques, qui ont convergé vers une même piste d’athlétisme, à enchaîner les tours de stade, quelle que soit la météo.
Athlétisme. Des baskets et un dossard : aux courses de Colmar, des patients en soins psy vont dépasser la maladie
05 novembre 2025
5 idées reçues sur la santé mentale
La santé mentale ne se définit pas seulement comme l’absence de troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement alimentaire, schizophrénie, bipolarité…). C’est « un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté », selon l’Organisation mondiale de la santé.
Il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer cette composante essentielle de notre santé, ainsi que le montrent les chiffres (voir encadré). Pourtant, certaines idées reçues perdurent sur la santé mentale. Et ces préjugés empêchent parfois d’en parler et donc de se soigner.
« Les problèmes psys, ça ne me concerne pas »
Comme souvent avec les maladies qui suscitent la peur (c’est le cas aussi du cancer), on n’imagine pas que l’on peut être touché par les troubles psychiques. « La réalité, c’est qu’on peut tous l’être : si on ne l’est pas directement, ce sera un proche. Mais on y sera confronté un jour ou l’autre », rappelle la Dr Sarah Smadja (1), psychiatre et cheffe de service au sein du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.
C’est ce déni qui peut amener à ne pas se rendre compte que son conjoint, son enfant va mal. « Si un jeune se renferme, on va avoir tendance à se dire "ça va passer, c’est la crise d’adolescence", alors que c’est peut-être le début de quelque chose. »
La santé mentale en chiffres
1 personne sur 4 va souffrir d’un trouble mental à un moment de sa vie.
Un tiers des arrêts de travail ont des motifs psychologiques.
La santé mentale est le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires (plus de 23 milliards d’euros chaque année).
23 % des Français ont le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale (c’est encore plus vrai chez les femmes et les 18-24 ans).
« Pas besoin d’aller voir un psy si je n’ai pas de trouble sévère »
La perte de son emploi, l’interruption d’une grossesse, le départ des enfants de la maison, un deuil… Il existe de multiples événements qui, au cours de la vie, peuvent nous fragiliser, pour un temps seulement ou plus durablement. Or, il peut être opportun de consulter dès les premiers signes de mal-être, avant que celui-ci ne s’installe. C’est d’ailleurs pour faciliter l’accès à un accompagnement psychologique que l’Assurance maladie a créé « Mon soutien psy » : jusqu’à 12 séances par an chez un psychologue, remboursées par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.
Toutefois, faire cette démarche reste parfois tabou dans notre société. Elle est également perçue, à tort, comme réservée aux personnes souffrant de troubles psychiques chroniques ou sévères. Si l’on est « simplement » déprimé, il suffirait de se prendre en main, de ne pas trop s’écouter. « Mais ce n’est pas une question de volonté, souligne Aude Caria, psychologue et directrice de Psycom, un organisme public d'information sur la santé mentale et de lutte contre la stigmatisation. Dire à quelqu’un qui se trouve dans cette situation de "se bouger" est totalement contre-productif. Car être en incapacité de faire quoi que ce soit est justement l’un des symptômes de la dépression. » Mieux vaut lui conseiller d’en parler à son médecin traitant ou d’appeler une ligne d’écoute.
« Les troubles psychiques, ça ne se soigne pas, c’est pour la vie »
Le judoka Teddy Riner, le chanteur Stromae, l’actrice Isabelle Carré… depuis une dizaine d’années, de plus en plus de personnalités évoquent leur santé mentale et les soucis qu’elles ont pu rencontrer à un moment donné de leur vie. Une démarche qui aide à libérer la parole et qui montre que personne n’est épargné, mais aussi et surtout que l’on peut s’en sortir.
« Le trouble psychique est vu comme un poids que l’on traîne toute sa vie, qui nous collerait à la peau et finirait même par nous définir. On oublie que cela peut être très ponctuel et que certaines maladies s’expriment sous forme de crises passagères, rappelle la Dr Sarah Smadja. Si la prise en charge a été précoce, et avec le bon traitement, il est tout à fait possible de mener une vie normale. »
La récente révélation du journaliste Nicolas Demorand concernant sa bipolarité a d’ailleurs confirmé que l’on pouvait travailler avec cette maladie mentale, et sans que celle-ci ne soit connue.
« Les personnes qui ont des troubles sévères sont violentes et dangereuses »
Le cinéma, les séries et la littérature proposent parfois une vision caricaturale de la santé mentale. Les personnages souffrant de maladies mentales sont présentés comme violents et dangereux et les soins psychiatriques réduits à l'enfermement à vie à l'hôpital. « L'hospitalisation est en fait réservée aux cas les plus graves et pour des périodes courtes », indique la directrice de Psycom.
Cette idée reçue n’est pas sans conséquence. « Elle génère de la peur et un retard dans l’accès aux soins », déplore la psychiatre Sarah Smadja.
« Il faut forcément des médicaments pour se soigner »
Tout comme l’hospitalisation, les traitements lourds (et notamment la prise de médicaments) ne sont pas non plus toujours indispensables. Tout dépend du trouble et de son degré de sévérité. L’arsenal thérapeutique s’est en effet élargi. « Aujourd’hui, le traitement médicamenteux n'est qu'une option parmi d'autres, rappelle la Dr Sarah Smadja. Une psychothérapie suffit parfois. Des études ont même montré que, dans des dépressions légères par exemple, une activité physique permet de se passer de traitement. »
Plus largement, de nombreux facteurs favorisent une bonne santé mentale (lire encadré). En plus de l’activité physique, le sommeil, l’alimentation, la nature ou encore les relations sociales ont une influence sur le psychisme.
5 idées reçues sur la santé mentale | Harmonie Santé
03 novembre 2025
[Interview] : "Si on a davantage parlé de santé mentale, la psychiatrie est toujours à la peine"
En cette fin octobre, alors que l’année de la santé mentale tire à sa fin, quel pré-bilan tirez-vous ?
Corinne Martinez – Il est très mitigé. Bien sûr, et c’est un point positif, on a davantage parlé de santé mentale et, surtout, du mal-être qui touche de nombreux jeunes. Mais pour ce qui est de la psychiatrie, qui est notre périmètre à l’Unafam, elle est toujours à la peine.
Et pas vraiment de plan santé mentale à l’œuvre, en dépit du label « cause nationale »…
M – Sur le papier, le plan santé mentale de Yannick Neuder, le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins du gouvernement Bayrou, dévoilé en juin dernier, vise à renforcer la psychiatrie. C’est écrit en tout cas. Au niveau des principes, l’Unafam est assez satisfaite de voir que certaines de ses propositions ont été reprises, comme le repérage précoce ou le besoin de formation des médecins de premier recours. Après, comment sera-t-il mis en œuvre ? C’est la question, dans le contexte politique que l’on connaît. A part de l’affichage, ça reste très flou.
En matière de psychiatrie, l’année 2025 n’aura-t-elle pas permis quand même de faire bouger les lignes ?
M – Elle aura peut-être permis de lancer des fils pour que l’individualisme qui caractérise nos sociétés arrive à évoluer vers davantage d’attention à l’autre. A cet égard, la manifestation du 10 février dernier, place de la République, à Paris, à l’occasion du 20e anniversaire de la loi handicap de 2005, a été un moment mémorable. Ce genre d’événement remet sur le devant de la scène l’idée qu’on a tous la possibilité de faire quelque chose. C’est pourquoi, par exemple, l’Unafam plaide, dans ses 48 propositions, en faveur du déploiement des Premiers secours en santé mentale auprès de la population générale.
Ces 48 propositions s’articulent autour de 3 axes, le premier appelant à « agir précocement ». En quoi est-ce nécessaire de repérer le plus tôt possible un trouble psychique ?
M – On sait aujourd’hui que plus on agit tôt, moins la maladie va s’installer et plus le handicap associé pourra être évité ou minoré. Et selon les cas, elle pourra être réversible. En raison de la plasticité ou de la maturité cérébrale chez les plus jeunes, rien n’est perdu si l’on peut agir avant 25 ans. Même avec des aménagements, la personne pourra se réinsérer dans la vie, celle qu’elle s’est choisie. Agir précocement, c’est éviter le couperet. Et puisque le contexte nous porte à faire des économies, c’est aussi réduire les coûts pour la société, puisque la personne va bien et pourra même être contributive au collectif.
Agir tôt suppose quelques améliorations…
M – Le maître-mot, c’est formation. Le premier contact, c’est le médecin traitant. Il faut donc faire en sorte qu’il y ait une formation digne de ce nom à la psychiatrie au cours du cursus en médecine et, en attendant, que soient proposés, au moins dans le cadre de la formation continue, des modules pour les généralistes, comme cela se fait dans certaines régions où il y a des contacts entre les établissements psychiatriques et les Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Au travers des projets territoriaux de santé mentale et des conseils locaux de santé mentale, il faut impérativement mettre l’ensemble des acteurs en réseau et s’appuyer sur toutes ces compétences.
Ce qui revient à dire que, en santé aussi, il faut en finir avec le travail en silos…
M – L’approche pluriprofessionnelle qui favorise la prise en charge de la personne dans sa globalité, psychique et somatique, s’inscrit bien dans ce concept de « One Health » (« une seule santé »), préconisé par l’OMS en matière d’accompagnement et de rétablissement. On sait aujourd’hui que certaines molécules entraîneront des effets indésirables, tels que le diabète, ou seront, chez les femmes, à surrisque de cancer du sein. Il y a aussi un corps, il faut s’en occuper.
Et rappelons qu’il est possible de faire du repérage très tôt…
M – Effectivement, les sage-femmes ont un rôle à jouer, en première ligne, dans le repérage des dépressions du post-partum, afin de prévenir les éventuelles incidences sur le développement des nourrissons. Et la prévention est aussi l’une des missions de la médecine scolaire, à ceci près que, avec 900 médecins scolaires pour quelque 12 millions d’élèves, elle ne peut remplir correctement sa mission.
Le deuxième axe de vos propositions vise à « Promouvoir le rétablissement de tous grâce à une psychiatrie de qualité ancrée sur la communauté ». En clair, l’Unafam défend une approche plus inclusive, notamment vis-à-vis des proches, parents, fratries…
M – Outre la réorganisation des soins, qui passe notamment par un accès plus rapide à une première consultation spécialisée, il faut aussi accompagner les parents, pour lesquels la découverte d’une maladie psychiatrique chez leur enfant ou adolescent, constitue un séisme et, double peine, un vrai parcours du combattant (errance médicale, reconnaissance du handicap, etc.). La psychoéducation est là pour prendre en compte cette douleur, voire ce traumatisme, et dire aux familles qu’elles ne sont pas seules. Apprendre à comprendre la maladie, c’est une chose, mais savoir quels comportements adopter et faire confiance, et pouvoir dialoguer avec les soignants est tout aussi important. La psychoéducation sert à reconnaître la place de chacun. C’est pour cela que l’Unafam a porté en association avec le Centre lyonnais pour les aidants /familles en psychiatrie (CLAP) du Vinatier, le programme de psychoéducation BREF.
A ce sujet, l’Unafam souhaite la reconnaissance et professionnalisation de la pair-aidance, ainsi que son intégration dans les équipes de soins…
M – Les études montrent qu’une personnes malade, en particulier si elle est jeune, se confiera plus volontiers à un « alter égo », qui lui ressemble, est passé par là et s’en est sorti. L’échange s’installe plus naturellement, sans les réserves d’une relation « sachant/patient ». Et d’ailleurs, bien souvent, les professionnels de santé sont amenés à changer leur vision, face à un pair-aidant qui est capable de leur dire que telle attitude génère tel ressenti chez le patient, etc. Tout le monde a à y gagner. Enfin, l’ambition du rétablissement ne vise pas l’intégration sociale dans la normalité la plus absolue. La volonté de la personne malade doit être respectée, quels que soient ses choix.
« Respecter les droits », c’est précisément l’objet du 3e et dernier axe de vos propositions pour une refondation de la psychiatrie. Aujourd’hui encore, des progrès restent à faire, en matière de respect de la dignité des personnes ?
M – On voit encore en 2025 des personnes qui, arrivant pour une hospitalisation complète, se retrouvent en pyjama, sans portable, qu’on lui a retiré, sans accès à la famille ! Et je ne parle même pas de la contention. L’Unafam a publié en juin dernier un Manifeste pour l’abolition de la contention en psychiatrie, comme l’ont fait certains pays, à l’instar de l’Italie, le Danemark, le Royaume-Uni, etc. Problème de formation ou d’éthique, toujours est-il qu’il est possible de proposer des alternatives, comme des salons d’apaisement pour les patients agités ou les plans de prévention partagés (directives anticipées en psychiatrie).
En résumé, il faut en finir avec cette pratique de l’enfermement…
M – Elle est traumatisante pour les patients, évidemment, mais également pour les soignants. Si on développe une nouvelle appréhension de la psychiatrie, on réussira à faire de ce secteur une discipline de pointe, d’autant que, dans le même temps, a émergé la psychiatrie personnalisée de précision, qui fait appel à l’IRM, la génétique, etc., pour le diagnostic et le ciblage des traitements.
Pensez-vous que cela puisse aussi contribuer à rendre la filière « psy » plus attractive ?
M – Certainement. On est vraiment dans une dynamique nouvelle, avec des publications quasiment chaque semaine sur les molécules, les neurotransmetteurs ou encore sur l’impact des traumas sur la vulnérabilité génétique. J’ai l’impression que nous sommes à un moment où tout se met en place pour qu’il y ait des avancées majeures et des ouvertures, comme on l’a vu avec le sida ou le cancer.
Dans cet alignement des planètes, croyez-vous en l’avènement d’un plan pour la psychiatrie à l’orée de 2026 ?
M – Nous aurions besoin d’une mise à plat. Au cours des dernières années, des financements ont été attribués, commençons donc, déjà, par évaluer ce qui existe sur le terrain – en termes de pratiques mises en place, de respect des cahiers des charges, d’efficience, de résultats, etc. Les pays nordiques, le Canada le font quasi en routine. Il n’est pas question de sanctionner, mais de comprendre pourquoi telle ou telle initiative ne marche pas, et de se réorienter. Sans évaluation, il est difficile d’analyser finement les besoins, en respectant les problématiques territoriales.
« Si on a davantage parlé de santé mentale, la psychiatrie est toujours à la peine » - France Assos Santé
01 novembre 2025
[5-7 novembre] : Congrès de la Société Française de Santé Publique
du 5 au 7 novembre 2025 à Lille
Thème : Santé mentale publiqueCongrès SFSP 2025 – 5 au 7 novembre 2025 à Lille
31 octobre 2025
Fortes tensions sur la rispéridone, utilisée pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires
Depuis plusieurs mois, le laboratoire Janssen, filiale pharmaceutique du groupe américain Johnson & Johnson, assurait l'approvisionnement des médicaments à base de rispéridone injectable pour compenser la rupture de stock du laboratoire Teva provoquée par des problèmes de production du fabricant grec Pharmathen. Mais, « la distribution de tous les dosages du médicament RisperdalConsta LP (Janssen) a été suspendue le temps des investigations sur un potentiel défaut qualité », indique l'ANSM dans un communiqué.
« Lors d’un contrôle, le laboratoire Janssen a identifié un problème de production sur le RisperdalConsta L.P. 25 mg/2 ml, 37,5 mg/2 ml et 50 mg/2ml en seringue préremplie » et « a alors bloqué tous les lots potentiellement touchés par ce problème », détaille l'autorité sanitaire. À la suite de cette suspension, « les médicaments à base de rispéridone injectable en seringue préremplie font l’objet, depuis le début du mois d’octobre, de très fortes tensions d’approvisionnement qui impactent toute l’Europe et devraient durer jusqu’en novembre 2025 », selon l'ANSM.
L'agence demande aux prescripteurs de « privilégier un traitement par palipéridone injectable (Xeplion et génériques) plutôt que par des formes orales de rispéridone déjà en tension d’approvisionnement ». La palipéridone est un dérivé de la rispéridone.
Santé. Fortes tensions sur la rispéridone, utilisée pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires
Actualité - Fortes tensions d’approvisionnement en rispéridone injectable : privilégiez le relais de traitement par palipéridone injectable - ANSM
30 octobre 2025
[Recherche] : on demande votre aide !
Participez à une recherche !
Une étude menée par le CHU de Montpellier, le laboratoire EuroMov et les Universités de Montpellier et Paul-Valéry Montpellier 3 cherche à recueillir les avis de tous sur un éventuel changement de nom de la schizophrénie.
Elle s’adresse à la population générale, aux professionnels de santé, aux chercheurs, aux personnes concernées et à leurs proches.
Objectif : entendre les points de vue de tous sur un sujet important de santé mentale.
Critère de participation : avoir 18 ans ou plus.
Durée : environ 10 minutes.
Lien vers le questionnaire : https://www.soscisurvey.de/
Merci d’avance pour votre contribution et votre soutien à la diffusion de cette étude !
28 octobre 2025
"Choisir psychiatrie" : une campagne pour séduire les étudiants en médecine
Le Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP), au travers de la campagne de promotion de la spécialité « Choisir Psychiatrie », regrette que cette année, le nombre de postes vacants en internat de psychiatrie atteigne 15 % du nombre de postes attribués à l’issue de l’examen classant national (ECN). « La psychiatrie reste en bas du classement : sur 554 postes ouverts, seuls 468 ont été pourvus, soit 15 % des postes restés vacants. Ce chiffre confirme l’urgence d’agir pour nombre de postes ouverts en 2025 était de 554, contre 547 en 2023 et 2024, et 528 en 2018.
Nuits de la psychiatrie
La déception est d’autant plus grande qu’une grande campagne de promotion de la psychiatrie a été lancée en 2024, « Choisir psychiatrie ». Aux côtés du Cnup, l’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) et l’association française fédérative des étudiants en psychiatrie (Affep) ont en effet lancé cette année-là une série d’initiatives pour promouvoir la psy. Telles les Nuits de la psychiatrie, « organisé partout en France pour faire se rencontrer étudiants en médecine, internes en psychiatrie et psychiatres en exercice. Speed dating et tables rondes laissent ensuite place à un moment convivial pour des échanges plus informels ». Ou encore des films professionnels, et des vidéos didactiques, disponible sur les réseaux sociaux.
« Cette campagne vise à modifier la perception du métier et à sensibiliser au sujet des difficultés rencontrées, explique le Pr Olivier Bonnot, président du Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP) interrogé par Medscape. L’objectif principal est de montrer que la réalité de ce travail diffère souvent des idées reçues. En psychiatrie, il existe des difficultés pour le recrutement ainsi que pour la prise en charge des patients, qui sont en grande partie liées à la situation de l’hôpital public dans l’ensemble du système de santé ».
Deux points sont à souligner, indique le psychiatre. « D’une part, le secteur de la psychiatrie rencontre les mêmes problématiques que l’ensemble du système hospitalier, et d’autre part, l’image de la discipline reste souvent fondée sur des représentations anciennes qui ne reflètent plus la réalité actuelle. La démarche consiste à informer le public que la violence n’est pas plus importante qu’ailleurs et que la discipline évolue avec des innovations et une pratique médicale consistante. Les maladies mentales sont prises en charge médicalement, contrairement à certaines images véhiculées dans les médias. L’objectif est de mieux faire connaître la profession afin de susciter l’intérêt et améliorer le choix d’orientation vers ce domaine », explique le psychiatre.
L’exemple anglais
Toujours est-il que ce genre de campagne porte ses fruits à moyen terme : ainsi, il a fallu plusieurs années en Grande-Bretagne pour que le même type d’actions promotionnels donne des résultats. « Changer l’image d’une discipline auprès des étudiants prend du temps. L’expérience britannique, où la campagne Choose Psychiatry a été déployée de 2017 à 2024 avec un fort soutien gouvernemental, montre qu’il a fallu près de sept ans pour atteindre un taux de remplissage de 100 % des postes en formation de psychiatrie dans les quatre nations du Royaume-Uni », rappelle Olivier Bonnot.
Pas de soutien des pouvoirs publics
Joint par Medscape, le collectif Choisir psychiatrie affirme ne pas être soutenu par les pouvoirs publics, quand bien même la santé mentale a été consacrée grande cause nationale en 2025. « En 2025, la santé mentale a été déclarée grande cause nationale, ce qui est important pour la promotion de la psychiatrie dans le cadre de « Choisir Psychiatrie ». Cependant, cette reconnaissance n’a pas été suivie de véritables moyens ou d’une large communication. La campagne « Choisir Psychiatrie » ne bénéficie d’aucun financement public et s’appuie principalement sur le soutien de la fondation ERIE, active dans le domaine de la santé mentale en France. L’État n’apporte qu’un appui limité en termes de communication », ajoute le Pr Bonnot.
Néanmoins, le collectif « Choisir psychiatrie » ne baisse pas les bras : « En France, où la mobilisation repose principalement sur les psychiatres et les associations étudiantes, les clichés freinent toujours les vocations. En 2026, Le CNUP et ses partenaires ont prévu d’étendre le dispositif événementiel des Nuits de la psychiatrie. Si la première édition avait eu lieu fin janvier 2025 dans 8 villes universitaires, l’an prochain, l’événement est élargi aux 32 villes universitaires ayant une UFR de médecine. Les Nuits de la psychiatrie auront lieu le 30 janvier 2026 ».
La campagne de promotion de la psychiatrie va aussi s’attacher à déstigmatiser cette spécialité. Selon les données du Cnup, « Une étude menée par l’Institut CSA en 2023 pour le Collège National des Universitaires de Psychiatrie révélait des chiffres troublants qui sont toujours d’actualité. Près de deux ans après, et malgré une année 2025 placée sous le signe de la santé mentale avec la grande cause nationale, ces représentations persistent.
Jusqu’à 61% des Français affirment que l’univers de la psychiatrie leur fait peur, plus d’un sur deux ne saurait pas vers quel type de professionnel se tourner en cas de trouble mental, et 51 % des lycéens pensent que la psychiatrie, c’est avant tout de l’enfermement. »
Force est de constater que le chantier est gigantesque.
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