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25 février 2022

Enquête sur la légalisation du cannabis à usage médical

Dans le cadre d'un symposium sur le cannabis au congrès de l'Encéphale, le Dr Léa Leclerc , psychiatre addictologue, responsable des unités d'addictologie au groupement hospitalier Lyon Sud, a réalisé une enquête auprès de psychiatres sur le thème de la légalisation du cannabis. Cela lui a valu de recevoir le prix de la meilleure communication orale à ce congrès. L'enquête se poursuit jusqu'au 28 février, mais elle a accepté de présenter les premiers résultats à Medscape.


Medscape édition française : Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur le sujet de la légalisation du cannabis ?


Dr Léa Leclerc :  Ce sujet nous a été initialement proposé par le Pr Gaillard, président du congrès de l'Encéphale, dans le cadre d'un symposium sur le cannabis. Au début il s'agissait d'un simple sondage, mais quand nous avons co-construit l'étude avec le Pr Benjamin Rolland, nous avons décidé d'en faire quelque chose de plus exhaustif. Dans ma pratique de psychiatre addictologue, je reçois beaucoup de consommateurs de cannabis. Notre rôle de professionnel de santé est de faire de la prévention, d'accompagner les patients vers la réduction des risques. C'est un sujet qui m'intéresse car il est sociétal. C'est aussi dans l'air du temps politique.


Pouvez-vous nous présenter votre étude ?


Dr Leclerc : C'est la première fois qu'on interroge les psychiatres sur le sujet de la légalisation du cannabis. L'étude est toujours en cours, jusqu'au 28 février, mais nous en avons extrait des résultats préliminaires pour le congrès de l'Encéphale. Nous avions alors 386 participants, début janvier. Nous en avons actuellement plus de 400 et nous espérons atteindre les 500. Parmi les personnes répondantes, il y a 30 % de psychiatres addictologues.

Nous leur avons soumis un questionnaire de 43 questions, permettant d'aborder plusieurs dimensions : la légalisation du cannabis récréatif, thérapeutique, les pratiques des psychiatres sur le cannabis, leur consommation personnelle, le mode de production du cannabis et ce qu'ils pensent du système actuel. Ils peuvent aussi s'exprimer librement à la fin du questionnaire.


Quelles sont les premières conclusions de votre enquête ?


Dr Leclerc : Dans l'étude, 80 % des psychiatres interrogés indiquent recevoir en consultation plusieurs consommateurs de cannabis chaque semaine. Ils sont même 40 % à en recevoir au moins un par jour.

Concernant la légalisation (et non la dépénalisation) du cannabis à usage récréatif, 53 % des psychiatres interrogés y sont favorables. Concernant la légalisation à usage médical, là, les répondants y sont favorables à 77 %. Ce qui est intéressant dans ces résultats, c'est que les participants favorables à la légalisation mettent en avant le fait de pouvoir proposer des outils de prévention pour la population, ce qui n'est pas possible actuellement du fait de la politique essentiellement répressive menée en France. La question est intéressante car les Français sont les premiers consommateurs d'Europe. Pour les professionnels qui y sont favorables, la légalisation permettrait de mener des campagnes de prévention pour limiter la consommation chez les plus jeunes, de diminuer le marché noir et d'avoir un meilleur contrôle des produits.

En revanche, ceux qui y sont défavorables estiment que la légalisation pourrait augmenter les dommages sociétaux : violences domestiques, accidents de la voie publique, etc. Ils jugent que cela pourrait aussi avoir un impact négatif sur la santé psychique et physique des usagers et augmenter les troubles psychotiques.

Les psychiatres qui ont répondu étaient très intéressés par ce sujet. Nous avons eu beaucoup de commentaires très hétérogènes qui mettent en évidence qu'il y a des nuances à apporter au débat. L'inquiétude principale du corps médical est de protéger les populations vulnérables et les personnes qui ont des troubles psychiques. Que les participants soient favorables ou non à la légalisation, l'intérêt commun est celui-là.


Y-a-t-il un lien entre consommation de cannabis et maladies psychiatriques ?


Dr Leclerc :  C'est une question complexe. Ce que nous savons, c'est que le cannabis a plusieurs composants et que le THC est l'une des substances psycho-actives corrélées à une augmentation des troubles psychotiques, laquelle est dose-dépendant. On sait que le cannabis peut induire des troubles psychotiques, notamment la schizophrénie. Les taux de THC ont triplé en 15 ans, ce qui fait que le cannabis est de plus en plus concentré en THC. Nous surveillons donc de près l'apparition de troubles psychotiques. Il y a beaucoup de travaux en cours sur le cannabis et son impact sur la santé mentale. Par ailleurs, le cannabis peut aggraver des troubles sous-jacents : une personne qui a des vulnérabilités individuelles et qui va consommer du cannabis risque de développer des troubles de la santé mentale.



https://francais.medscape.com/voirarticle/3608162

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