Tout en participant pendant la pandémie, de mars à juillet 2020, à une étude internationale sur la détresse psychologique dans quatre sociétés ayant adopté des stratégies de santé publique distinctes (Corée du Sud, Hong Kong, France et États-Unis), Anne Giersch, directrice de laboratoire au Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg , et son collègue psychiatre Amaury Mengin ont lancé une étude sur l’impact psychologique du confinement.
Portant sur la période du premier enfermement, du 17 mars au 17 mai 2020, cette étude a été distribuée par e-mail au sein d’un réseau de chercheurs français de l’université de Strasbourg, de l’Inserm et du CNRS, avant d’être relayée plus largement en France. Les participants ont complété de manière anonyme, à trois périodes différentes, des questionnaires d’autoévaluation, avec des narrations quotidiennes, avant de remplir à l’issue du confinement, entre le 22 juin et le 18 juillet, un autorapport.
« Dans le premier questionnaire, les perceptions inhabituelles et les idées de méfiance ont augmenté. Comme l’impression que sa propre image change, que les autres nous en veulent, que des messages dans la rue, dans les vitrines, les publicités ou dans les médias nous concernent directement. Il y a aussi une augmentation de l’utilisation du pronom personnel “je” que l’on observe dans la psychose. »
Dans le contexte d’inquiétude qui dominait alors, près de 20 % des participants ont atteint « un niveau de psychose où l’on conseille de consulter », commente Amaury Mengin. « Ces résultats signifient que nous sommes tous vulnérables au stress, aux hallucinations, aux symptômes atténués de psychose », relève Anne Giersch.
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