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30 décembre 2024

Santé mentale : les liens génétiques et cliniques cachés entre certains troubles psychiatriques

En s’appuyant sur le UK Biobank, l’une des plus grandes bases de données biomédicales au monde, une étude s’intéresse aux similitudes entre différents troubles psychiatriques, sur le plan génétique et symptomatique. Ce type de recherches pourrait, à terme, aider à traiter simultanément plusieurs troubles.


Le sprinter olympique Noah Lyles, récemment désigné « l’homme le plus rapide du monde » aux Jeux olympiques de Paris, a partagé publiquement le fait qu’il luttait contre l’anxiété et la dépression, en plus des nombreux obstacles qu’il a dû surmonter pour décrocher son titre.

Ceux qui souffrent de plusieurs maladies psychiatriques

Si ses capacités de coureur d’élite sont extrêmement rares, sa « comorbidité », c’est-à-dire la présence simultanée de plusieurs maladies, est beaucoup plus fréquente. Ainsi, comme Noah Lyles, les personnes souffrant de dépression sont plus susceptibles de souffrir d’autres troubles psychiatriques tels que l’anxiété.

Effectivement, plus de la moitié des personnes souffrant d’un trouble mental répondent également aux critères de diagnostic d’un autre trouble. Certains troubles présentent également de nombreux symptômes similaires, comme la dépression et le trouble de stress post-traumatique, qui ont tous les deux des manifestations dépressives.

Depuis quelques années, la recherche en psychiatrie se concentre de plus en plus sur les co-occurrences fréquentes entre les troubles psychiatriques, et cherche à mieux comprendre les causes de cette comorbidité. En s’attaquant à ce problème, les professionnels de santé pourraient potentiellement traiter simultanément plusieurs symptômes et troubles psychiatriques, améliorant ainsi l’efficacité des soins et le bien-être des patients. 

.../...

Lire la suite (très intéressant !) :


https://theconversation.com/sante-mentale-les-liens-genetiques-et-cliniques-caches-entre-certains-troubles-psychiatriques-245104

28 décembre 2024

[Livre] : Bien nourrir son cerveau : Psychonutrition, la révolution scientifique

Guillaume FOND ; Editions Odile Jacob ; à paraitre le 22 janvier 2025

Dans ce nouveau livre, après plusieurs années de recherches, le docteur Guillaume Fond vous propose des réponses et des conseils très concrets pour améliorer la santé de votre cerveau et votre santé mentale.


Il est d'ores et déjà disponible en précommande: https://shorturl.at/3qDXM

26 décembre 2024

Positive Minders : webinaires 2024 en replay

C'est les vacances, vous avez un peu de temps... Profitez-en pour réviser !

Ces webinaires sont toujours disponibles sur le site de Positive Minders...


N°1 : Troubles psy et parentalité

N°2 : Troubles psy et accompagnement

N°3 : Troubles psy et travail

N°4 : Troubles psy et médicaments

N°5 : Troubles psy et autonomie

N°6 : Troubles psy et représentations

N°7 : Troubles psy et déstigmatisation

Les aviez-vous déjà vus ? 



25 décembre 2024

Qualité des soins : la psychiatrie peut mieux faire…

La Haute Autorité de santé fait le point sur les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins et la certification dans les établissements de santé recueillis en 2024. En hospitalisation temps plein en psychiatrie malgré de gros efforts réalisés pour la prise en charge somatique, les indicateurs restent en deçà des attentes et les établissements de ce secteur connaissent encore des difficultés en matière de certification.

Indicateurs de qualité et de sécurité des soins : que retenir en 2024 ?

Le recueil des indicateurs de qualité et de sécurité des soins et la certification des établissements de santé sont deux dispositifs incontournables mis en place par la Haute Autorité de santé (HAS) pour améliorer la qualité des soins. En cette fin d’année, l’agence présente sur le service en ligne Qualiscope, les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins recueillis en 2024 et précise que près de 70 % des décisions de certification des établissements de santé ont été rendues dans le cadre du cycle en cours. « Ces résultats donnent une photographie à un moment donné du niveau de qualité des soins, dès lors que la prise en charge est engagée », souligne le Pr Lionnel Collet, président de la HAS. Ils permettent ainsi aux professionnels « de faire le point sur leurs pratiques, leurs difficultés mais aussi leurs réussites. »

En 2024, 21 indicateurs ont été mesurés par la HAS, dans quatre secteurs d’activité : la médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), dont la chirurgie ambulatoire, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), l’hospitalisation à domicile (HAD) et la psychiatrie. Les données sont issues, selon les cas, de questionnaires patients (e-Satis), des dossiers patients, de questionnaires établissements et du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI).

L’hospitalisation à temps plein en psychiatrie : des indicateurs en deçà des attentes

En psychiatrie, la HAS pointe que l’espérance de vie d’un patient souffrant de pathologie psychiatrique sévère est de 20 % inférieure à celle constatée en population générale. La première cause de surmortalité est le suicide mais les accidents et les causes médicales sont également surreprésentés, tout particulièrement les maladies cardiovasculaires et respiratoires dont le taux de comorbidité est compris entre 30 et 60 %. C’est pour ces raisons que la HAS a développé des indicateurs autour de ces thématiques. Sur cette deuxième mesure, on constate que les établissements ont pu structurer leurs dossiers et que l’année 2024 a été marquée par une progression notable liées aux très gros efforts mis en place sur le terrain.
– L’évaluation cardiovasculaire et métabolique chez les patients adultes est réalisée chez 69% des patients, soit +9 points par rapport à 2021
– L’évaluation gastro-intestinale est faite chez 46 % des patients1, soit +17,5 points
– Le repérage et la proposition d’aide à l’arrêt des addictions sont effectifs chez 65% des patients (+10,6 points)

Certification des établissements : les établissements spécialisés en psychiatrie plus en difficultés

En cette fin d’année 2024, près de 70% des décisions de certification des établissements de santé ont été rendues dans le cadre du cycle en cours. 87 % des établissements affichent de bons ou très bons résultats. Les CHU et centres de lutte contre le cancer obtiennent les meilleurs résultats et sont plus nombreux à obtenir la mention « Haute qualité de soins » que les autres établissements. D’autres types d’établissements connaissent plus de difficultés. C’est le cas des établissements spécialisés en psychiatrie.

Perspectives

Dans ce contexte, des analyses complémentaires sont attendues en 2025 pour les indicateurs en hospitalisation à temps plein en psychiatrie. « Dès l’année prochaine, les deux dispositifs de la HAS continueront de se développer, avec notamment la mise en place d’un nouveau référentiel pour la certification des établissements de santé. Ces évolutions viendront par exemple fournir des résultats dans le programme Santé mentale et Psychiatrie 2025-2030 publié prochainement », conclut le Pr L. Collet.

Qualité des soins : la psychiatrie peut mieux faire... - Santé Mentale

24 décembre 2024

[Livre] : Des soins porteurs d'espoir en psychiatrie

Sous-titre : La réhabilitation psychosociale

Nicolas FRANCK, David MASSON ; Edition Avelines ; paru le 5 octobre 2023

La réhabilitation psychosociale est une approche thérapeutique s’adressant aux personnes atteintes de troubles psychiques sévères. Non centrée sur la maladie, elle les considère dans leur globalité en prenant en compte leurs capacités. Elle les accompagne pour développer celles-ci afin de leur permettre de mener à bien leurs projets et d’avoir une existence la plus satisfaisante possible.

Comment procède cette démarche ? Quels sont ses outils ? Quelle est l’offre de prise en charge ? De façon claire et concise, les auteurs répondent à ces questions en illustrant leur propos d’éléments concrets, comme le parcours d’une personne accompagnée.

Un ouvrage pour comprendre ces soins de santé mentale en plein développement.



23 décembre 2024

Un guide précise les modalités des soins sans consentement aux personnes détenues

Dans un guide de bonnes pratiques, la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) précise les grands principes pour la prise en charge des personnes détenues hospitalisés sans consentement en psychiatrie. Le document rappelle leurs droits fondamentaux et décline des modalités concrètes d’organisation.

Mieux prendre en charge les personnes détenues hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement nécessitent de mieux connaître le profil de ces patients et leurs statuts, afin d’éviter la stigmatisation, rappelle la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) dans un guide de bonnes pratiques publié via le Bulletin officiel Santé, protection sociale, solidarité. Issu d’un groupe de travail sur la santé mentale des détenus, ce document d’une trentaine de pages précise les modalités d’organisation de ses prises en charge particulières dans les services de psychiatrie ou les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA).

Assorti de quelques vignettes cliniques ou retours d’expériences, il se découpe en quatre grands chapitres :

Le parcours des personnes détenues relève à la fois du judiciaire (les différents établissements pénitentiaires sont précisés : maison d’arrêt, centres de détention, centres pour mineurs…) et du sanitaire. Les soins aux détenus doivent être équivalents à ceux prodigués à la population en milieu libre. La vocation d’abord « thérapeutique » est rappelé, ce qui suppose de chercher à établir une relation de confiance et de recherche le consentement libre et éclairé de la personne.

 Les droits du patients sont les mêmes que n’importe quel patient, « en tenant compte des restrictions liées à leur statut » et à leur état de santé. En cas de soins sans consentement, les détenus doivent être informés des diverses voies de recours et peuvent notamment alerter le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL).

 Les relations partenariales et la communication entre acteurs sanitaires et pénitentiaires concernent notamment la transmission des informations et le respect du secret médical. L’importance des relais avant, pendant et après l’hospitalisation est pointée pour éviter les ruptures de soins.

L’organisation matérielle rappelle les conduites à tenir en cas d’incidents (sortie non prévue, vol…) et règles de transport : selon la situation de la personne, elles différent dans l’organisation et le type d’escorte (agents pénitentiaires seuls, personnels hospitaliers seuls ou escorte mixte).

Note d’information n° DGOS/P3/2024/161 du 4 nov. 2024, BO SPSS,n° 2024/31 du 15 nov. 2024, portant guide des bonnes pratiques et principes fondamentaux relatifs à la prise en charge en soins psychiatriques sans consentement des patients détenus au sein d’établissements de santé autorisés en psychiatrie, selon les dispositions de l’article R. 6111-40-5 du Code de la santé publique, https://sante.gouv.fr

Un guide précise les modalités des soins sans consentement aux personnes détenues - Santé Mentale

22 décembre 2024

Quatre mois après les Jeux paralympiques, quels dispositifs pour booster l’inclusivité dans le sport ?

Avec les Jeux olympiques, la pratique du sport a connu un rebond dans les clubs français. S'agissant du handisport et du sport adapté, les dispositifs d'accompagnement se poursuivent et souhaitent associer davantage d'associations sportives. État des lieux de la situation en cette journée mondiale des personnes en situation de handicap.

La France compte 12 millions de personnes en situation de handicap, soit 18% de la population française. Seulement 5 % sont inscrits dans un club, contre 27% de l'ensemble de la population dite "valide". Un écart révélateur des inégalités de traitement et d’accessibilité à la pratique sportive entre les deux. Pire encore, uniquement 1,4% des clubs ont la capacité de les accueillir. En cause, une mauvaise adaptabilité des clubs et une méconnaissance parfois pointée du doigt. Avec les Paralympiques, a-t-on trouvé les moyens de combler ces écarts ? État des lieux de la situation en ce mardi 3 décembre, journée mondiale des personnes en situation de handicap.

Handisport/sport adapté, un "amalgame" encore trop présent en France

Boccia, tennis de table, natation, tir à l’arc… Les Français ont eu le plaisir de découvrir ces nombreuses catégories sportives durant les Jeux Paralympiques, mais également les handicaps divers et variés des athlètes . Les noms d’Aurélie Aubert, Anne Barnéoud ou encore Rémy Boullé ont résonné dans les gradins de Paris 2024. Pour autant, la distinction entre les handicaps reste floue pour les Français. Et ce tant dans la vie que dans le sport, comme l’explique le président de la Fédération Française de Sport Adapté (FFSA) Marc Truffaut.

En effet, le sport adapté est pratiqué par les personnes en situation de handicap "mental, psychique et d’autisme". L’handisport , quant à lui, est destiné aux personnes avec un handicap physique. Deux fédérations sont dédiées à ces catégories : la FFSA, créée en 1971, et la Fédération Française de Handisport (FFH). "Malgré les Paralympiques, on nous demande encore la différence entre les deux", déplore-t-il. Le sport adapté a été "très peu représenté aux Paralympiques" : seuls l’athlétisme, la natation et le tennis de table ont compté des para-athlètes ayant un handicap mental, psychique ou atteints d’une forme d’autisme.

Néanmoins, ces catégories restent très importantes aux Jeux. Mais "pas de quoi estomper la confusion entre les différents handicaps. Il y a très clairement un amalgame entre sport adapté et handisport", déclare-t-il. Cependant, Marc Truffaut assure "voir une ouverture des clubs dits ordinaires depuis les Jeux. Ils ont envie de s’ouvrir et le regain n’est pas tant sur les licenciés, mais sur les clubs qui veulent ouvrir une section sport adapté." ...

Quatre mois après les Jeux paralympiques, quels dispositifs pour booster l’inclusivité dans le sport ?

21 décembre 2024

Quels sont les symptômes négatifs de la schizophrénie ?

Publié le 19 déc. 2024 par Manon Duran

En collaboration avec Pr Fabrice Berna (psychiatre et professeur de psychiatrie au CHU de Strasbourg)

Sommaire

- Symptômes négatifs : de quoi s’agit-il ?

- Schizophrénie : quels sont les autres types de symptômes ?

- Schizophrénie : quels sont les principaux symptômes négatifs ?

- Quel est l’impact des symptômes négatifs de la schizophrénie au quotidien ?

- Causes : comment expliquer ces symptômes négatifs ?

- Traitement : comment prendre en charge les symptômes négatifs de la schizophrénie ?

Symptômes négatifs schizophrénie : de quoi s’agit-il ? | Santé Magazine

20 décembre 2024

Pair-aidance et dévoilement de soi

Au sein d’une Communauté mixte de recherche (CMR), un groupe de travail va produire des connaissances sur le dévoilement de soi des pair-aidants professionnels. Cet outil puissant, qui permet de créer des liens authentiques avec les personnes accompagnées, comporte des enjeux complexes…

La Communauté mixte de recherche (CMR) sur la pair-aidance a été créée en 2023 à l’Université de Bordeaux pour mener des recherches sur la pair-aidance dans une démarche entièrement participative. Ses membres proposent et sélectionnent eux-mêmes les questions de recherche, choisissent les méthodes et sont responsables de l’analyse, de l’interprétation des résultats et de leur diffusion la plus large possible. Cette démarche est en phase avec les valeurs de la pair-aidance, fondée sur l’égalité des voix et la collaboration.

Répondant aux incitations internationales et nationales fortes quant au développement de recherches sur la pair-aidance, la CMR vise à produire des données utiles à son déploiement, et notamment en France. Parmi les axes de recherche actuellement explorés, un groupe de travail se consacre au dévoilement de soi des pair-aidants professionnels. Coordonné par un chercheur et une pair-aidante professionnelle, il rassemble des pairs-aidants, des chercheurs et des professionnels de la santé mentale. Ensemble, ils s’attellent à produire des connaissances applicables sur cette pratique du dévoilement de soi , technique essentielle à la pair-aidance en santé mentale.

Le dévoilement de soi, qui consiste à partager son expérience personnelle, est un outil puissant qui permet de créer des liens authentiques avec les personnes accompagnées. Cependant, il comporte des enjeux complexes : quand et comment se dévoiler, et quels sont les risques potentiels ? Ce groupe de travail va donc tenter de répondre à ces questions tout en élaborant des recommandations concrètes pour l’encadrement de cette pratique.

L’objectif final est de développer des connaissances utiles pour former et accompagner les pairs aidants professionnels dans leur pratique, et de créer des outils concrets qui pourront bénéficier à l’ensemble des équipes en santé mentale.
Cette initiative marque une étape clé dans la reconnaissance du rôle des pairs aidants dans le système de soins et vise à renforcer cette profession en pleine expansion. Plus généralement, la structuration originale de la CMR répond aux exigences de participation des acteurs les plus directement concernés (pairs-aidants, usagers, familles, professionnels du soin et de l’accompagnement, décideurs publics) au développement des recherches qui les concernent.

• Contact : K.-M. Valéry, docteur en psychologie, kevin-marc.valery@u-bordeaux.fr. En savoir plus sur le site de l’Université de Bordeaux : https://universitedebordeaux.wixsite.com/cmr-pair-aidance

Pair-aidance et dévoilement de soi - Santé Mentale

19 décembre 2024

Certains traitements antipsychotiques accroissent la vulnérabilité à la chaleur

Des médicaments prescrits aux personnes atteintes de troubles mentaux, dont les neuroleptiques, altèrent la thermorégulation. Des initiatives émergent pour limiter les décès lors des épisodes de canicule. (Article du Monde le 18/12/2024)



18 décembre 2024

Troubles bipolaires : faut-il croire aux tests sanguins ?

Diagnostiquer beaucoup plus tôt les personnes bipolaires pour mieux les soigner. C’est la promesse de tests sanguins. Mais sont-ils fiables ?

« C'est l'avenir. Ça change complètement la donne. » Président de l'association Bipolarité France, Renaud Maigne exprime l'immense espoir qu'a fait naître chez les patients bipolaires – ils sont 1,6 million en France – la mise sur le marché, au printemps dernier, des premiers tests sanguins pour détecter la bipolarité. « Je suis moi-même patient bipolaire. Mes premiers symptômes ont eu lieu à 20 ans et je n'ai été diagnostiqué qu'à 36 ans. » C'est tout l'enjeu et la promesse de ces nouveaux tests : « Le trouble bipolaire commence souvent par un épisode dépressif », explique Émilie Olié, psychiatre au CHU de Montpellier. « Il faut en moyenne huit ans avant que le bon diagnostic soit correctement posé et que le traitement adapté soit prescrit. » Avec, dans l'intervalle, de longues années de souffrances pour les patients et leurs proches. Et parfois des suicides.

Diagnostiquer la bipolarité rapidement, par un simple test sanguin, serait donc une avancée sans précédent. C'est la promesse du premier test lancé en avril dernier sur le marché français, avec une opération de communication bien huilée, par la société Alcediag. Le principe : il mesure les modifications d'édition d'ARN de marqueurs spécifiques dans le sang des patients. Alcediag promet une fiabilité « supérieure à 80 % » pour son test myEdit-B, vendu en France au prix de 900 euros, et non remboursé.

Un avis négatif de la Haute Autorité de santé

Un prix « hyperexcessif pour les patients », regrette Renaud Maigne. « Alors que ce serait un outil très pertinent pour des gens de 20 ans qui sont dans le déni. » Encore faut-il que le test soit fiable. Or la Haute Autorité de santé a publié un avis négatif, en mai. La HAS a refusé d'accorder le forfait innovation – une avance sur la prise en charge – au test d'Alcediag au motif que « les données disponibles à son sujet ne permettent pas de justifier d'un service attendu suffisant ».

Elle reproche à la société de ne lui avoir présenté qu'une seule étude clinique, ainsi que le manque de données sur l'algorithme utilisé et les changements de cet algorithme. « On s'est peut-être un peu précipités », concède la dirigeante d'Alcediag, Alexandra Prieux. « Nous avions déjà le soutien de France 2030. On a choisi de faire cette demande de forfait innovation en quelques mois pour une question de timing. À ce moment-là, nous n'avions pas publié notre second article, qui l'a été quelques semaines plus tard. »

« Le problème, relève Boris Chaumette, docteur en psychiatrie et neurosciences, psychiatre au GHU Paris et chercheur à l'Inserm, c'est que l'enjeu d'un second article, c'est de répliquer. Or les auteurs ont changé les biomarqueurs entre les deux papiers. Si vous changez le test, vous changez la méthode. » « Il faut être certain que l'algorithme ne soit pas modifié », abonde Sylvain Lehmann, directeur de l'Institut des neurosciences de Montpellier, qui a validé des biomarqueurs de la maladie d'Alzheimer permettant la mise au point de tests sanguins.

« Le test sur le marché utilise des biomarqueurs qui ont été publiés », rétorque Alexandra Prieux. « Avec un algorithme extrêmement précis que, certes, nous n'avons pas divulgué pour des questions de propriété intellectuelle mais qui est tout à fait documenté dans nos dossiers réglementaires. »

« À ce jour, aucun test ne remplit les conditions »

Pour Sylvain Lehmann, « quand une société veut vendre directement ces tests au consommateur, ce n'est pas bon signe ». Boris Chaumette dit avoir « l'impression qu'ils ont commercialisé un peu vite leur test et qu'ils se disent “les patients vont payer la recherche et on verra bien avec les données qu'on accumulera si on arrive à les classer” ». « La recherche scientifique coûte beaucoup plus cher que cela », balaie la présidente d'Alcediag, qui défend le sérieux de ses études.

Deux autres sont en cours : l'une auprès de 418 patients, en France, en Espagne et au Danemark ; la seconde, pilotée par la psychiatre Chantal Henry, en France, pour demander un remboursement du test. Lequel est pour l'instant peu utilisé par les psychiatres. « Les patients l'ont beaucoup demandé au début, quand on en a parlé dans les médias, et puis c'est retombé », constate un praticien.

Il faut dire que l'Association française de psychiatrie biologique et de neuropsychopharmacologie (AFPBN) ne les a pas franchement encouragés : « À ce jour, aucun test ne remplit [les conditions nécessaires] pour un usage en pratique clinique », a taclé l'association dans un communiqué publié au moment de la mise sur le marché du test d'Alcediag. « Il y a des études prometteuses et séduisantes sur ces biomarqueurs, mais on est bien loin de pouvoir les appliquer au quotidien en pratique clinique », déplore Émilie Olié, présidente de l'AFPBN.

Moins d'un psychiatre sur trois prêt à les utiliser

Des études qui se comptent… par centaines. Le psychiatre montpelliérain Raoul Belzeaux et l'immunologiste niçois Nicolas Glaichenhaus en ont recensé 1 114 sur ce sujet précis, dans une étude systématique qui sera prochainement publiée, dont 61 leur ont paru suffisamment sérieuses. Mais, même dans cette short list, « très peu montraient des résultats validés dans deux cohortes indépendantes » et « aucune ne s'appuyait sur des patients non traités venant consulter leur médecin généraliste ».

Selon Raoul Belzeaux, trois sortiraient vraiment du lot : celle d'Alcediag, une autre publiée par une neuropsychiatre de l'université de Cambridge, Sabine Bahn… et la sienne, puisque Raoul Belzeaux a obtenu le prix Marcel Dassault, en 2022, avec un projet de test sanguin pour distinguer dépression et bipolarité, reposant sur le dosage des cytokines. Mais les deux chercheurs, malgré la publication d'une première étude positive, n'en sont pas encore à la phase de la commercialisation d'un test, qui se fera, si elle a lieu, par le biais d'une start-up, Psykonos.

« Sous réserve de l'obtention des autorisations, nous allons lancer une étude de validation sur une cohorte de 623 patients dans une dizaine de centres hospitaliers », détaille Raoul Belzeaux. Une étude qui s'étendra sur deux ans et qui portera « sur des patients sans traitement, ou en début de parcours de soins, ce qui n'a jamais été fait ». La commercialisation éventuelle d'un test, ce sera pour plus tard, avec un objectif de prix « entre 200 et 250 euros ».

Les deux concurrents français, Alcediag et Psykonos, se rejoignent sur un point : pas question, ni pour l'un ni pour l'autre, que leur test vienne « remplacer le diagnostic du psychiatre ». « Nous sommes un outil d'aide à la décision », souligne Alexandra Prieux. Raoul Belzeaux dit toutefois concevoir son test « dans l'esprit d'un test de dépistage ». L'attente des patients est immense. Reste à convaincre les praticiens : moins de 30 % des psychiatres interrogés en 2018 par une publication spécialisée dans la santé mentale, JMIR Mental Health, considèrent des tests biologiques de prédiction de la transition psychotique comme « acceptables, fiables, faisables et peu risqués »…

Troubles bipolaires : faut-il croire aux tests sanguins ?

17 décembre 2024

[Alerte] : Les groupes d’entraide mutuelle unis face aux baisses de financement

Touchés cette année et surtout en 2025 par la baisse et l’arrêt de subventions, les quatre groupes d’entraide mutuelle (GEM) du Sud Alsace parrainés par l’association Marguerite-Sinclair jouent la carte de la solidarité entre eux. Ils sont inquiets pour la pérennité des postes.

Le courrier de la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) est arrivé dans les boîtes aux lettres de la plupart des 20 GEM (groupes d’entraide mutuelle) du Haut-Rhin et du Bas-Rhin au début de l’été. ll leur annonçait une baisse de la moitié des subventions pour 2024, alors que l’année budgétaire était forcément avancée, et l’arrêt total en 2025.



16 décembre 2024

La HAS ouvre la voie au remboursement du Wegovy dans l’obésité sévère

Dans un avis publié le 4 décembre 2024, la Haute Autorité de santé se prononce en faveur du remboursement du Wegovy (sémaglutide) uniquement chez l’adulte ayant un indice de masse corporelle (IMC) initial ≥ 35 kg/m² en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle bien conduite, en complément d'un régime hypocalorique et d'une augmentation de l'activité physique.

Le Wegovy (sémaglutide 2,4 mg) est disponible dans les pharmacies françaises depuis le 8 octobre 2024 sur prescription. Mais il n’est jusqu’à présent pas remboursé par l’Assurance-maladie dans l’obésité et son prix est donc librement fixé par le laboratoire. Les choses devraient changer puisque la Haute Autorité de santé (HAS) ouvre la voie à une prise en charge par la solidarité nationale dans un avis publié ce 4 décembre sur son site*, qui est en fait une seconde évaluation de cet analogue du glucagon-like peptide 1 (aGLP-1). Le remboursement concerne uniquement « l’adulte ayant un indice de masse corporelle (IMC) initial ≥ 35 kg/m² en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle bien conduite (< 5 % de perte de poids à six mois), en complément d'un régime hypocalorique et d'une augmentation de l'activité physique pour la gestion du poids, incluant la perte de poids et le maintien du poids ». Le Wegovy est ainsi positionné comme un traitement de seconde intention dans l’obésité (dont le parcours de soins vient d’être revu par la HAS**) et les mesures hygiéno-diététiques et d’activité physique doivent être poursuivies et encouragées après son instauration.

La première décision de la HAS remonte à décembre 2022. Elle se prononçait déjà en faveur d’un remboursement mais elle le conditionnait, au-delà d’un IMC initial ≥ 35 kg/m², à un âge inférieur ou égal à 65 ans. Cette restriction liée à l’âge disparaît dans ce nouvel avis, qui prend en compte les nouvelles données cliniques de la phase 3 Select ayant démontré un bénéfice cardiovasculaire modeste du sémaglutide (avec notamment une réduction du risque relatif de survenue d’un des événements cardiovasculaires majeurs – décès de cause cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde non fatal et l’AVC non fatal- composant le critère 3P-MACE de 20 % par rapport au placebo).

Entre-temps, le sémaglutide a bénéficié d’une autorisation d’accès précoce entre juillet 2022 et septembre 2023, jusqu’à ce que le laboratoire Novo Nordisk en demande le retrait.

La population cible du Wegovy est estimée entre 1 et 2,1 millions de patients, selon la HAS, qui dessine un encadrement strict de l’accès à cet aGLP-1, à la suite de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il est ainsi proposé que la prescription initiale soit réservée aux professionnels et structures impliqués dans la prise en charge de l’obésité des niveaux de recours 2 et 3, à savoir : le médecin spécialiste de l’obésité (médecin nutritionniste) et exerçant en partenariat avec les autres professionnels concernés par l’obésité et les centres spécialisés de l’obésité (CSO) ou les centres hospitaliers universitaires (CHU). La Commission est favorable au statut de médicament d’exception pour cette spécialité.

*Haute Autorité de Santé - WEGOVY (sémaglutide) - Obésité

**Surpoids et obésité : la Haute Autorité de santé clarifie le parcours de soins de l'adulte | Le Quotidien du Médecin

La HAS ouvre la voie au remboursement du Wegovy dans l’obésité sévère | Le Quotidien du Médecin

Remboursement du Wegovy : la HAS entrouvre la porte

15 décembre 2024

Pair-aidance et yoga dans nos vies...

Un dialogue en marge des pratiques psychiatriques contemporaines...

Camille Henry & Yann Derobert

Camille

Bonjour Yann, merci vraiment de m’aider à accoucher de ce besoin d’écriture !

Yann

Déjà c’est quoi ton projet ? Quel message tu as envie de faire passer ?

Camille

A propos du partage expérientiel et de la pair-aidance… avoir un langage plus imagé, dynamique, raconter une petite histoire…avec…des mots personnels, moins scientifiques, plus appuyés sur les ressentis… et par là toucher du monde dans sa chair à lui, atteindre sa propre expérience.

Yann 

OK. Et toi, ce serait… En sachant que c’est un public un peu généraliste, on va dire. Qu’est-ce que toi tu as envie de faire passer comme message auprès de ce public-là, concernant ce sujet ?

Pour lire le reste de notre dialogue, rendez-vous sur le site du REV !

Pair-aidance et yoga dans nos vies. Un dialogue en marge des pratiques psychiatriques contemporaines - REV France

14 décembre 2024

Épilepsie et comorbidités psychiatriques : vers un dépistage plus systématique

Une étude publiée dans le Jama Neurology révèle que le risque de survenue de la plupart des troubles psychiatriques étudiés (une vingtaine) était significativement plus élevé chez les patients épileptiques que chez ceux sans épilepsie. Compte tenu de l’impact significatif et du fardeau élevé des ces comorbidités « une identification appropriée et une prise en charge efficace des comorbidités psychiatriques liées à l’épilepsie doivent être envisagées »

20 comorbidités psychiatriques recherchées

Les méta-analyses incluaient 565 443 patientds épileptiques et 1 3434 208 personnes non épileptiques. Les 20 comorbidités recherchées étaient : l’anxiété, le trouble bipolaire, les idées suicidaires, les tentatives de suicide, un trouble psychotique, la schizophrénie, un trouble obsessionnel-compulsif, un trouble de stress post-traumatique (TSPT), des troubles de l’alimentation, l’abus d’alcool et la dépendance à l’alcool, un trouble lié à l’usage de substances, trouble du spectre autistique (TSA) et trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Quels résultats ?

Le risque de survenue de la plupart des troubles psychiatriques étudiés était significativement plus élevé chez les patients épileptiques que chez ceux sans épilepsie. En effet, l’ensemble des troubles étaient plus fréquents en cas d’épilepsie et de façon significative, hormis pour les tentatives de suicide, la consommation excessive d’alcool, l’agoraphobie et la phobie sociale. La comorbidité psychiatrique était augmentée d’un facteur 2 pour l’anxiété, 2,45 pour la dépression, 3,12 pour les troubles bipolaires, 3,98 pour les troubles psychotiques, 4,94 pour la dépendance à l’alcool, à plus de 10 pour les TSA et à 3,93 pour le TDAH.

Quelle conclusion ?

Compte tenu de l’impact significatif et du fardeau élevé des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie sur la morbidité et la qualité de vie des patients, « une identification appropriée et une prise en charge efficace des comorbidités psychiatriques liées à l’épilepsie doivent être envisagées » suggèrent les auteurs.

• Psychiatric Comorbidities in Persons With Epilepsy Compared With Persons Without EpilepsyA Systematic Review and Meta-Analysis, Churl-Su Kwon, MD, MPH1,2,3,4,5; Ali Rafati, MD, MPH6; Ruth Ottman, PhD1,2,4,7; et al. JAMA Neurol. Published online November 25, 2024. doi:10.1001/jamaneurol.2024.3976.

Épilepsie et comorbidités psychiatriques : vers un dépistage plus systématique - Santé Mentale

13 décembre 2024

[16 décembre] : Cafés des parents aidants

Ils ont débuté le 18 novembre 2024 au Centre Socio Culturel des Quartiers Est de Bischheim, 14 rue du Guirbaden (espace rencontre), organisés par la Ville de Bischheim et le CREJH.

Le but est : de permettre aux parents d'enfant(s) en situation de handicap de s'accorder un temps pour rencontrer et échanger avec d'autres familles avec des situations de vie similaires ; d'obtenir des pistes de réponses à leur questionnement ; de soulever la question du droit au répit/les dispositifs existants. Le tout dans un cadre convivial et informel.

Le prochain café aura lieu le : 

16 décembre 2024 de 9h30 à 11h à l'espace rencontre. 

D'autres rendez-vous seront organisés mensuellement.

12 décembre 2024

Les rencontres "au feu de camps" du REV...

Qu’est-ce que c’est ?

 La différence entre la liberté d’être humain et l’enfermement dans la maladie psychiatrique ne tient qu’à un fil. Ce fil c’est celui qui tisse l’histoire de notre vie avec nos émotions, nos ressentis et nos autres expériences telles que voix, visions, etc.

 Retrouver la raison de la présence de ces expériences dans notre vie et pouvoir la présenter de manière compréhensible aux autres – et ce sans avoir à recourir aux conceptions médicales de troubles ni de maladie psychique – c’est ce qui nous donne les marges de manoeuvre nécessaires pour reprendre le pouvoir sur notre vie.

 Pouvoir raconter VOTRE histoire, telle que vous l'avez vécue, sans passer par le prisme d'une théorie quelconque ou autre interprétation.

 Pour ce faire, le REV vous invite à participer à ses « Visios au feu de camps » !

Une idée simple, qui part d'un constat évident :

- se raconter à un psy, c'est trop souvent parler seul face à quelqu'un qui ne répond pas, et c'est toujours une démarche de soin. Comme si nos vies n'étaient que problèmes, souffrances et maladies ;

- se raconter à des proches, c'est souvent risquer leur incompréhension, parfois s'exposer au jugement ou au rejet.

Alors tous ces moments complexes ou d'apparence anecdotiques, ces tranches vies inhabituelles, tournants importants de nos histoires, restent des souvenirs inexplorés que l'on ne peut partager. Et ne pas pouvoir les faire "résonner" à l'extérieur de notre pensée, c'est ne pas pouvoir se les approprier.

 Pour raconter notre histoire il nous faut du dialogue plus que de l'écoute, de l'humanité plus que de la médecine, du personnel plus que du professionnel. Et de la détente plus que de la rigueur. C'est le but des « Visios au feu de camps ».

Vous pouvez choisir entre 2 formules :

- soit une série de 4 sessions d'1h30 en binôme, le long d’une semaine, si vous souhaitez disposer de plus de temps.

Elles se tiendront chaque après midi du lundi 16 au vendredi 20 décembre, à 15h. La première permettra de définir des binômes, préciser la manière dont les échanges seront organisés. Et la dernière permettra de partager tous ensemble nos impressions.

- soit une session unique au cours de laquelle vous aurez l’occasion de vous raconter à une autre personne et d’écouter à votre tour son histoire à elle ;

Ces sessions uniques seront programmées au cours des semaines suivantes, vous pouvez dès que vous le souhaitez nous contacter pour y participer (en proposant éventuellement une date qui vous conviendrait).

Pour toute question et vous inscrire, envoyez un message à Olivier : olivierr788@gmail.com

https://revfrance.org/mc-events/bienvenue-aux-visios-au-feu-de-camps-du-rev-une-nouvelle-opportunite-pour-raconter-son-histoire/?mc_id=488

11 décembre 2024

PLEIN ESPOIR : S’inspirer, Comprendre, Se rétablir

Plein espoir est le nouveau média participatif dédié au rétablissement, construit par et pour les personnes vivant avec des troubles psychiques, à l’initiative de Santé mentale France.

L’objectif est de fédérer, éclairer et orienter celles et ceux qui vivent avec des troubles psychiques ou en difficultés, ainsi que leurs proches et accompagnants, pour les aider à (re)trouver le chemin du rétablissement.

10 décembre 2024

Près de 7% des personnes limitées par un trouble psychique, intellectuel ou cognitif

Environ 4,5 millions de personnes ont des limitations fonctionnelles à la suite d’un trouble psychique, intellectuel ou cognitif via un nouvel indicateur élaboré par l’Irdes, basé sur des données de consommation de soins réelle.

Le repérage des personnes avec des limitations psychiques, intellectuelles ou cognitives (Pic), présenté dans ce document, est le résultat d’un indicateur construit à partir d’un algorithme issu des données de consommation de soins du Système national des données de santé (SNDS).

-Les troubles psychiques sont définis comme des difficultés psycho-sociales avec des manifestations d’ordre émotionnel, relationnel et comportemental. Ils peuvent affecter la vie sociale et professionnelle.

-Les troubles intellectuels résultent d’une capacité réduite d’apprentissage, de compréhension et d’application de nouvelles compétences, qui conduit à un fonctionnement altéré des fonctions cognitives.

-Les troubles cognitifs se caractérisent par des facultés moindres dans un ou plusieurs domaines de la cognition. L’algorithme ne permet pas de distinguer les troubles intellectuels des troubles cognitifs.

En 2019, l’algorithme repère 4,5 millions de personnes ayant des troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs conduisant à des limitations dans les activités de la vie quotidienne (faire ses courses, gérer son quotidien, son budget, organiser sa journée…) , soit 6,6 % de la population identifiée dans le SNDS. Cette population est en moyenne âgée de 55 ans, avec une grande différence selon le genre : un âge moyen de 59,6 ans pour les femmes et 49,8 ans pour les hommes. La majorité de ces personnes a des limitations à la suite d’un trouble psychique seul (2,8 millions) ou à la suite de troubles psychiques accompagnés de troubles intellectuels ou cognitifs (attention, mémoire, fonctions visuo-spatiales, langage, fonctions exécutives…) (1,3 million), et seulement 266 000 du fait de troubles intellectuels ou cognitifs sans troubles psychiques associés.

Au niveau géographique, les taux standardisés de limitations varient peu, de 4,9 % en Haute-Savoie à 8,3 % dans la Creuse. Mais même si la majorité des départements ont des taux similaires, le centre de la France et la Corse enregistrent les plus forts taux, tandis qu’ils sont plus faibles dans l’ouest de l’Ile-de-France, le Doubs et la Haute-Savoie.

Cette cartographie inédite peut être un appui utile au service des politiques de santé et d’autonomie dédiées aux personnes atteintes de ces troubles.

Une possible sous-estimation du repérage dans les départements ultramarins, en particulier pour les troubles psychiques.
La Guyane a des taux de limitations très en dessous de la moyenne nationale, situation certainement due à un sous-repérage des limitations avec les données de l’algorithme. Ce sous repérage pourrait s’expliquer par une offre de soins plus limitée, conduisant à moins de recours. Pour les autres départements d’Outre-mer, les taux de limitations à la suite d’un trouble psychique, intellectuel ou cognitif sont aussi inférieurs à la moyenne de la métropole mais de façon bien moins marquée. Ces taux moins importants semblent dus à des taux de limitations à la suite d’un trouble exclusivement psychique plus faible, notamment en Martinique, alors que les taux de limitations à la suite de troubles intellectuels ou cognitifs (ou psychiques et intellectuels ou cognitifs) sont dans la moyenne nationale.

Près de 7% des personnes limitées par un trouble psychique, intellectuel ou cognitif - Santé Mentale

09 décembre 2024

[Santé] : Le reste à charge des malades "largement sous-évalué", risque encore de s'alourdir, alertent les associations

Le reste à charge des malades - après remboursement de l'Assurance maladie et des complémentaires - est "largement sous-évalué", avoisinant les 2.000 euros annuels par personne, selon une enquête publiée ce mercredi par France Assos Santé, qui prévient d'une "aggravation" à venir en 2025. Il existe d'une part les frais de santé "officiels", évalués par les pouvoirs publics via un indicateur comprenant "tout ce qui est partiellement remboursé par l'Assurance maladie" : soins hospitaliers, consultations médicales, transports sanitaires, médicaments... Selon cet indicateur, le reste à charge annuel des patients s'élève en moyenne à 274 euros.

Mais pour la fédération d'associations France Assos Santé, la plus grosse part du reste à charge est "invisible" car non reconnue par ces statistiques officielles. Selon un sondage réalisé entre septembre et octobre auprès de 3.100 personnes (dont 11,4% répondaient pour un proche), ce "coût caché" atteint 1.557 euros annuels par personne, et même 1.623 euros pour les malades en affection longue durée (ALD).

Les frais évoqués comprennent le matériel médical non remboursé (aiguilles, bandages, fauteuils roulants, lits médicalisés...), les frais dits "de confort" (crèmes non remboursées, prothèses capillaires...), l'adaptation du cadre de vie, certains frais de transport, d'alimentation (produits diététiques, compléments alimentaires...), liés au sport-santé (activité physique adaptée...) ou l'accompagnement humain, administratif et juridique nécessaire aux malades.

France Assos Santé y inclut aussi - pour 310 euros annuels en moyenne - des soins dits "complémentaires" chez des professionnels non remboursés comme les psychologues, diététiciens, psychomotriciens, mais aussi des ostéopathes, acupuncteurs ou sophrologues.

"Les personnes qui rencontrent les coûts cachés les plus élevés sont en situation de handicap moteur ou psychique (respectivement 2.535 euros et 1.999 euros annuels) ou souffrent de douleurs chroniques (1.972 euros)", précise la fédération dans un communiqué. Plus de la moitié des répondants (53,2%) ont indiqué avoir, au cours des 12 derniers mois, renoncé à des soins ou produits non remboursés pour raisons financières.

"Tout porte à croire, au vu des dernières mesures annoncées par le gouvernement" dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2025, "que les restes à charge 'officiels' et les cotisations pour les complémentaires santé vont augmenter", alourdissant encore "l'ardoise globale, déplore France Assos Santé. Le gouvernement prévoit notamment d'abaisser le niveau de remboursement de l'Assurance maladie sur les consultations médicales et les médicaments, ou encore le plafond d'indemnisation des arrêts maladie.

France Assos Santé précise que certaines catégories de population sont sur-représentées dans son enquête, comme les femmes, cadres, personnes retraitées ou atteintes de douleurs chroniques.

Santé : le reste à charge des malades "largement sous-évalué", risque encore de s'alourdir, alertent les associations - France Bleu

08 décembre 2024

[Livre] : L’amour me relève chaque jour

Marc Bruneteau, Editions MAME, paru le 13/09/24

À 44 ans, Marc Bruneteau a déjà traversé beaucoup des épreuves les plus douloureuses : une opération en Afghanistan qui tourne mal et un syndrome post-traumatique, le suicide d'un frère, la plongée dans l'alcoolisme et la découverte d'une lourde maladie psychique. Pourtant, marié et père de six enfants, il témoigne d'un bonheur possible et d'un véritable rayonnement autour de lui. Une histoire pleine d'espérance.

https://www.mameeditions.com/9782728935000-l-amour-me-releve-chaque-jour.html

07 décembre 2024

Schizophrénie : comment le cannabis influence certaines fonctions cognitives ?

C’est que vont essayer de comprendre des chercheurs du Vinatier, du Centre de recherche en neurosciences de Lyon et du CHU de Saint-Etienne.

Les scientifiques s’intéressent de plus en plus aux effets paradoxaux du cannabis sur les symptômes de la schizophrénie. D’un côté, le tétrahydrocannabinol (THC) est reconnu pour son rôle néfaste dans l’aggravation des symptômes positifs de la schizophrénie (hallucinations, délires), en activant les récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1). D’un autre côté, le cannabis pourrait avoir un effet bénéfique en réduisant les symptômes négatifs, tels que le retrait social ou l’apathie, probablement via d’autres composés.

C’est ce qu’a mis en évidence une méta-analyse réalisée par une équipe du Vinatier*.

Un nouveau projet de recherche du Vinatier va se focaliser sur ces symptômes positifs et négatifs, mais aussi sur leurs bases neurobiologiques. Les chercheurs vont explorer comment la consommation de cannabis influence le « reality-monitoring », c’est-à-dire la capacité de distinguer entre ce qui est réel et ce qui est imaginé. Pour cela, ils réaliseront des observations chez l’animal mais aussi chez des patients schizophrènes consommateurs qui seront comparés à des individus non consommateurs. Ce projet est mené en collaboration avec le centre de recherche en neuroscience de Lyon (CRNL), l’hôpital Charles Perrens (Bordeaux), le CHU de Saint Etienne, le CNRS, l’INSERM et l’INRAE.

*Lyon. Schizophrénie: le cannabis peut aussi atténuer certains symptômes

Lyon. Schizophrénie: comment le cannabis influence certaines fonctions cognitives?

06 décembre 2024

[Webinaire] : "La pair-aidance au service de la qualité de vie au travail"

Santé mentale & Travail

Mercredi 11 décembre de 17h à 18h30

Participez à ce nouveau webinaire de la CoP-SMT animé par Claire Le Roy Hatala et découvrez comment la pair-aidance peut transformer la culture des organisations et offrir des solutions concrètes face aux enjeux de la santé mentale en milieu professionnel.

Prochain webinaire gratuit Santé Mentale & Travail de la Cop-SMT - Santé mentale France

05 décembre 2024

Reconnaître et gérer les urgences psychiatriques

Document à l'usage des soignants, mais très intéressant à découvrir !

Les urgences psychiatriques ne sont pas toujours simples à identifier, surtout lorsque les signes sont discrets. Voici un aperçu des 6 principaux symptômes en situation d'urgence psychiatrique.

Lorsque vous êtes sollicité à l’hôpital au cours de la nuit, il arrive fréquemment que vous soyez seul pour gérer la situation. Les informations dont vous disposez sont généralement limitées. On vous présente par exemple une personne déjà hospitalisée ou qui vient d’arriver aux urgences, et qui commence à se comporter de manière préoccupante pour diverses raisons. Il vous est alors demandé de vous faire une idée, d’évaluer rapidement la situation et de déterminer la marche à suivre.

Les syndromes psychiatriques

Pour mettre de l’ordre dans vos pensées, essayez d’abord de classer le cas qui se présente à vous dans un des six principaux symptômes ou syndromes psychiatriques pertinents dans les situations d’urgence. Bien entendu, les patients peuvent également présenter d’autres symptômes, mais concentrons-nous sur le symptôme ou syndrome principal pour orienter notre évaluation et les actions à entreprendre.

Les 6 principaux syndromes/symptômes en psychiatrie d'urgence :

  • Désorientation 

  • Troubles de la conscience 

  • Peur 

  • Mise en danger en soi 

  • Stupeur/mutisme/dissociation 

  • Agitation/excitation psychomotrice (agressivité)


https://francais.medscape.com/voirarticle/3612114#vp_1

04 décembre 2024

[Newsletter] : "Dernières Nouvelles des Aidants" numéro 5

Vous trouverez ci-joint le numéro 5 de la newsletter en direction des aidants

- de personnes âgées

- de personne ou enfant en situation de handicap

-  de personne gravement malade

Est "aidant" toute personne, non professionnelle, qui aide à titre principal une personne âgée, une personne en situation de handicap, une personne atteinte de maladie chronique, pour accomplir tout ou partie des actes et activités de sa vie quotidienne.

La newsletter comprend de l’actualité, des informations de répit pour ces personnes et renvoie à l’agenda des actions qui leur sont destinées.

03 décembre 2024

[Événement] : Semaine du Logement Accompagné

Le Grand Est est cette année l’épicentre de la «Semaine du Logement Accompagné», qui se tiendra du 02 au 05 décembre. Événement majeur organisé par l’UNAFO et réunissant tous les acteurs et partenaires du logement accompagné, c’est un espace d’échanges sous forme d’ateliers, visites de résidences sociales et débats ouverts sur une grande diversité de thématiques qui font l’actualité et l’avenir du secteur.

Comme indiqué dans le document en PJ, plusieurs temps forts seront au programme :

- Le 28 novembre à partir de 09h30, un webinaire « Logement accompagné et territoire : un engagement commun au service de l’accès au logement pour tous ». Inscription

- Du 02 au 04 décembre, « Les rencontres du logement accompagné à Metz » autour du thème « Engagés ! » - Programme et inscription

- Le 05 décembre, une journée portes ouvertes sur l’ensemble du Grand Est pour venir à la (re)découverte des dispositifs du logement accompagné, celles et ceux qui le font vivre, et les résidents ! Carte des événements

La Fondation Vincent de Paul est heureuse de participer à cet événement d’ampleur. Partenaires institutionnels comme associatifs, nous serons ravis de vous accueillir pour un accueil autour d’un goûter partagé avec les résidents, la visite des lieux et des échanges avec les résidents et l’équipe. Nous vous donnons donc rendez-vous à la 
Résidence accueil STELLA 

le 05 décembre de 14h à 17h 

au 33 rue Saint Charles 67300 SCHILTIGHEIM (accès par le 31) !

Pour vous inscrire, merci de nous contacter par mail à residence-accueil.contact@solidarite.fvdp.org (renseignements au 06/40/34/02/19)

Nous sommes impatients de vous accueillir et de vous croiser aux différents événements prévus en amont !

02 décembre 2024

[Livre] : "Billy à vie", une plongée en schizophrénie

Laurence Côté-Collins - Billy Poulin ; éditions la Mèche, paru le 18 novembre 2024

RÉSUMÉ

Depuis au moins 2006, Billy Poulin note tout ce qui lui passe par la tête dans des cahiers et sur vidéo. Ce qu’il ignore mais dont il sent l’envahissement le gagner progressivement, c’est qu’il entre dans la première phase de la maladie qui perturbera à jamais le cours de sa vie : la schizophrénie. Six ans plus tard, lors d’une soirée où la psychose est à son paroxysme, Billy commet l’irréparable et sera condamné à vie pour un meurtre et un homicide involontaire. Déclaré apte à subir son procès, Billy montre pourtant des signes évidents de troubles mentaux majeurs et ne sera diagnostiqué schizophrène qu’incarcéré. Tout ceci, Billy continue de le noter, en conversation incessante et aliénante avec lui-même. Entre Lawrence dans la vie de Billy en 2017. Elle accompagnera Billy à travers sa vie carcérale, mais encore plus dans sa voie pour retrouver la dignité humaine qu’il a perdue dans la maladie, et à laquelle tout le monde, sans exception, a droit. Tout cela aussi, Billy le note dans ses cahiers. Billy à vie témoigne de l’enfermement d’un esprit trop libre, une aventure intérieure aussi dérangeante que fascinante, qui jette un éclairage inédit sur une maladie méconnue et dévastatrice.

01 décembre 2024

[Témoignage] : "Je voyais le mal partout, je me sentais en permanence oppressée"

Le combat de Sandra, 35 ans, face à la schizophrénie

Comme plus de 600.000 personnes en France, Sandra* vit avec une pathologie psychiatrique complexe : la schizophrénie. La jeune femme originaire d'Ajaccio a accepté de raconter son parcours, de la découverte de sa maladie aux conséquences au quotidien.

TÉMOIGNAGE. "Je voyais le mal partout, je me sentais en permanence oppressée", le combat de Sandra, 35 ans, face à la schizophrénie (francetvinfo.fr)