La Haute Autorité de santé fait le point sur les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins et la certification dans les établissements de santé recueillis en 2024. En hospitalisation temps plein en psychiatrie malgré de gros efforts réalisés pour la prise en charge somatique, les indicateurs restent en deçà des attentes et les établissements de ce secteur connaissent encore des difficultés en matière de certification.
Indicateurs de qualité et de sécurité des soins : que retenir en 2024 ?
Le recueil des indicateurs de qualité et de sécurité des soins et la certification des établissements de santé sont deux dispositifs incontournables mis en place par la Haute Autorité de santé (HAS) pour améliorer la qualité des soins. En cette fin d’année, l’agence présente sur le service en ligne Qualiscope, les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins recueillis en 2024 et précise que près de 70 % des décisions de certification des établissements de santé ont été rendues dans le cadre du cycle en cours. « Ces résultats donnent une photographie à un moment donné du niveau de qualité des soins, dès lors que la prise en charge est engagée », souligne le Pr Lionnel Collet, président de la HAS. Ils permettent ainsi aux professionnels « de faire le point sur leurs pratiques, leurs difficultés mais aussi leurs réussites. »
En 2024, 21 indicateurs ont été mesurés par la HAS, dans quatre secteurs d’activité : la médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), dont la chirurgie ambulatoire, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), l’hospitalisation à domicile (HAD) et la psychiatrie. Les données sont issues, selon les cas, de questionnaires patients (e-Satis), des dossiers patients, de questionnaires établissements et du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI).
L’hospitalisation à temps plein en psychiatrie : des indicateurs en deçà des attentes
En psychiatrie, la HAS pointe que l’espérance de vie d’un patient souffrant de pathologie psychiatrique sévère est de 20 % inférieure à celle constatée en population générale. La première cause de surmortalité est le suicide mais les accidents et les causes médicales sont également surreprésentés, tout particulièrement les maladies cardiovasculaires et respiratoires dont le taux de comorbidité est compris entre 30 et 60 %. C’est pour ces raisons que la HAS a développé des indicateurs autour de ces thématiques. Sur cette deuxième mesure, on constate que les établissements ont pu structurer leurs dossiers et que l’année 2024 a été marquée par une progression notable liées aux très gros efforts mis en place sur le terrain.
– L’évaluation cardiovasculaire et métabolique chez les patients adultes est réalisée chez 69% des patients, soit +9 points par rapport à 2021
– L’évaluation gastro-intestinale est faite chez 46 % des patients1, soit +17,5 points
– Le repérage et la proposition d’aide à l’arrêt des addictions sont effectifs chez 65% des patients (+10,6 points)
Certification des établissements : les établissements spécialisés en psychiatrie plus en difficultés
En cette fin d’année 2024, près de 70% des décisions de certification des établissements de santé ont été rendues dans le cadre du cycle en cours. 87 % des établissements affichent de bons ou très bons résultats. Les CHU et centres de lutte contre le cancer obtiennent les meilleurs résultats et sont plus nombreux à obtenir la mention « Haute qualité de soins » que les autres établissements. D’autres types d’établissements connaissent plus de difficultés. C’est le cas des établissements spécialisés en psychiatrie.
Perspectives
Dans ce contexte, des analyses complémentaires sont attendues en 2025 pour les indicateurs en hospitalisation à temps plein en psychiatrie. « Dès l’année prochaine, les deux dispositifs de la HAS continueront de se développer, avec notamment la mise en place d’un nouveau référentiel pour la certification des établissements de santé. Ces évolutions viendront par exemple fournir des résultats dans le programme Santé mentale et Psychiatrie 2025-2030 publié prochainement », conclut le Pr L. Collet.
Qualité des soins : la psychiatrie peut mieux faire... - Santé Mentale
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