Nouvelles fixes
Nouvelles
Si vous voulez ajouter un commentaire à un article du blog...
...cliquez sur "Aucun commentaire" en bas de l'article !
30 avril 2025
Le guide des directives anticipées psychiatriques
Coordination éditoriale par Aurélie Tinland ; Editeur DOIN ; Collection polémiques, dirigée par Cécile Hanon ; parution le 06/03/2025
L’ouvrage offre un éclairage complet et novateur sur le potentiel des directives anticipées en psychiatrie, afin de promouvoir une pratique respectueuse des droits et des personnes, orientée vers leur rétablissement. Il est un document de référence pour tous les professionnels, travaillant sur les politiques de santé mentale ou intéressés par l'innovation en psychiatrie. Les recommandations pratiques, fournies par trente autrices et auteurs-experts, en font un guide précieux pour vous accompagner dans l’application de ces outils au quotidien.
Accueil - Le guide des directives anticipées psychiatriques
29 avril 2025
La schizophrénie pourrait être liée à un vieillissement cérébral accéléré
La protéine NfL, un biomarqueur révélateur
Cette étude est unique en ce sens qu’elle mesure les protéines issues des neurones cérébraux chez les personnes atteintes de schizophrénie. Un de ces protéines, la neurofilament light protein (NfL), constitue une structure filamenteuse qui aide à maintenir la taille et la forme des cellules nerveuses. Elle est libérée dans le sang et le liquide céphalo-rachidien lorsque les neurones cérébraux sont endommagés ou subissent une neurodégénération. Sa présence peut donc être un indicateur utile pour diagnostiquer et suivre l’évolution des maladies neurodégénératives et des lésions neurologiques.
Un vieillissement cérébral accéléré
Selon ces recherches, chez les personnes atteintes de schizophrénie, les niveaux de NfL semblent augmenter plus rapidement avec l’âge, par rapport à l’augmentation observée chez les personnes en bonne santé. Cela indique une accélération du processus de vieillissement du cerveau.
Facteurs de style de vie et schizophrénie
Pour les personnes atteintes de schizophrénie, le vieillissement accéléré du corps est déjà un problème sérieux. En effet, ces personnes sont souvent exposées à un mode de vie globalement malsain. Elles peuvent être confrontées à l’isolement, au chômage, à une absence d’activités physiques, au tabagisme et à l’usage de drogues illicites pouvant aggraver leur condition. De plus, les personnes diagnostiquées avec la schizophrénie ont une espérance de vie réduite de 20 à 30 ans par rapport à la moyenne.
Cette étude pourrait constituer une étape importante dans la compréhension – et à terme, le traitement – de cette maladie déstabilisante.
La schizophrénie pourrait être liée à un vieillissement cérébral accéléré
28 avril 2025
Guide pratique de la santé mentale : "Comment ça va, toi ?"
Dans ce guide pratique, le Dr Hugo Baup, médecin psychiatre, nous aide à prendre en main notre santé mentale et répond à toutes nos interrogations :
• Quand consulter ? Repérer les signes d’alerte, différencier un mal-être passager d’une détresse psychologique ou d’un trouble psychique…
• Qui consulter ? Les différents types de psys et leurs approches, trouver la personne qui nous convient…
• Quel type de thérapie pour quelles difficultés ? Faire face à un événement de vie avec la psychothérapie de soutien, lutter contre un trouble anxieux ou une phobie grâce aux thérapies comportementales et cognitives (TCC), etc.
• Le déroulement d’une psychothérapie : les grandes étapes, est-ce qu’on va forcément mieux tout de suite, quand arrêter…
• Les principaux troubles psychiques et leurs traitements : comprendre un diagnostic et le fonctionnement des familles de médicaments, déjouer les idées reçues…
• Quand emmener son enfant chez le ou la psy ? Les signaux qui doivent alerter les parents, les spécificités d’une psychothérapie pour enfant ou adolescent·e…
• Aider un·e proche qui va mal psychiquement : soutenir et accompagner un·e proche, sans s’épuiser…
27 avril 2025
Qu'appelle-t-on une psychose aiguë ?
La "psychose aiguë" désigne généralement un premier épisode psychotique qui apparaît soudainement et altère la perception de la réalité d’une personne pendant une courte période.
Sommaire
Définition : qu’est-ce qu’une psychose aiguë ?
Symptômes : comment se manifeste un "épisode psychotique" ?
Causes : quels facteurs peuvent être à l’origine d’un épisode psychotique bref ?
Comment diagnostiquer un trouble psychotique bref et quand consulter un psychiatre ?
Traitement : comment prendre en charge un trouble psychotique bref et quelles sont les options thérapeutiques ?
Psychose aiguë : symptômes, causes, traitement | Santé Magazine
26 avril 2025
Santé : des psychiatres s'inquiètent des pénuries de médicaments et redoutent un "abandon des malades mentaux"
Dans une tribune publiée mardi 15 avril dans Le Monde*, quatre psychiatres expriment leurs inquiétudes face aux multiples pénuries de médicaments essentiels dans leur discipline. Ils mettent en garde sur un risque "d'abandon des malades mentaux". Ces problèmes d'approvisionnement en psychotropes viennent s'ajouter à la crise générale de la psychiatrie française, confrontée à manque drastique de moyens, écrivent les auteurs de ce texte. Il s'agit de quatre psychiatres : deux, David Gourion et Marc Masson, exercent en libéral. Les deux autres, Philippe Fossati et Raphaël Gaillard, sont respectivement professeurs de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière et Sainte-Anne.
Ils rappellent des situations de pénuries récemment évoquées par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : entre autres, la quiétapine, très prescrite face aux troubles bipolaires et la schizophrénie, ou la sertraline, l'un des principaux antidépresseurs. "Chaque rupture de traitement est susceptible de provoquer des décompensations aiguës, des souffrances psychiques insupportables, et surcharge davantage des services psychiatriques déjà saturés", expliquent les auteurs, évoquant une réponse insuffisante des pouvoirs publics.
Appel à relocaliser la production de certains médicaments
"Abandonner les malades mentaux ne peut pas être un choix politique acceptable dans une société qui se veut solidaire et alors que la santé mentale a été déclarée grande cause nationale en 2025", insistent-ils, appelant notamment à relocaliser la production de certains médicaments. Cette tribune s'inscrit dans un contexte plus large de pénuries récurrentes de médicaments, dont les causes sont complexes et recouvrent à la fois la délocalisation de la production des principes actifs de traitements, et un système de fixation des prix parfois jugé insuffisamment rémunérateur par le secteur pharmaceutique.
À ce titre, les auteurs de la tribune regrettent l'absence de traitements "innovants" en France comme la cariprazine, utilisée dans d'autres pays contre la schizophrénie. La valeur ajoutée de ce médicament ne fait néanmoins pas consensus. La Haute autorité de santé (HAS) a reconnu qu'il était efficace, mais n'a pas conclu que les études existantes avéraient son intérêt par rapport aux traitements déjà disponibles en France.
*Pénurie de psychotropes : « Le temps presse face au risque d’abandon des malades mentaux »
Santé : des psychiatres s'inquiètent des pénuries de médicaments et redoutent un "abandon des malades mentaux" - ici
25 avril 2025
Santé mentale : ils ont décidé de parler...
24 avril 2025
Suivi gynécologique au naturel : quels produits et pratiques avec un handicap psychique ?
Souvent invisibilisées dans les politiques de santé, les femmes en situation de handicap psychique rencontrent des obstacles importants dans l’accès au suivi gynécologique. Anxiété, troubles relationnels, phobies médicales ou méconnaissance des besoins spécifiques compliquent leur prise en charge. Pourtant, des pratiques plus douces, naturelles et personnalisées peuvent permettre un accompagnement plus respectueux et efficace.
Le suivi gynécologique des femmes en situation de handicap psychique reste aujourd’hui très insuffisant. Une étude de 2022 menée en Île-de-France par Handiconnect (2016-2017) a révélé que seules 58 % d’entre elles bénéficient d’un suivi régulier, contre plus de 80 % dans la population générale.
.../...
https://handinova.fr/suivi-gynecologique-au-naturel-quels-produits-et-pratiques-avec-un-handicap/
23 avril 2025
[Documentaire] La schizophrénie : la thérapie multifamiliale
Schizophrénie : la thérapie multifamiliale - Regarder le documentaire complet | ARTE
22 avril 2025
Aider un proche et partir en vacances, c’est possible !
Les rendez-vous des Aidants
Vendredi 25 et Samedi 26 avril 2025 de 9h à 17h30
Maison Alsace à Bischheim, 4, rue des Magasins
>>> STANDS d’information sur les offres et les aides
>>> CONFÉRENCE (vendredi et samedi à 9h30)
Un séjour répit : une parenthèse dans le quotidien
>>> ANIMATIONS danse, Pilates, renforcement
>>> TABLE RONDE (vendredi à 10h30 et samedi à 14h)
Aider un proche âgé : quelles solutions pour partir en vacances ?
>>> TABLE RONDE (vendredi à 14h et samedi à 10h30)
Aider un proche en situation de handicap : quelles solutions pour partir en vacances ?
21 avril 2025
Les associations d'entraide
Ce guide recense des associations d'entraide entre personnes concernées par un trouble psychique ou un trouble du neurodéveloppement, ou encore leurs proches. Nous pouvons y trouver du soutien et aussi, proposer le nôtre.
Sommaire
Contacter une association d’entraide, pour quoi faire
L’entraide, pour toutes et tous
Pour les pairs-aidants en santé mentale
Dans les troubles addictifs
Dans les troubles anxieux
Dans les troubles bipolaires
Dans le trouble borderline
Dans les troubles des conduites alimentaires
Dans les troubles dépressifs
Dans les troubles schizophréniques
Et aussi dans les troubles du neurodéveloppement
19 avril 2025
[Podcast] : Profamille, un parcours pour les proches de patients souffrant de schizophrénie
PROFAMILLE est décrit comme un programme psychoéducatif destiné aux familles et proches de patients souffrant de schizophrénie ou de troubles apparentés… Pour Pascal Brisset et sa femme, il a permis d’apaiser la situation et la vie en général avec leur proche. Aujourd'hui, grâce à un travail thérapeutique et d’éducation pour le proche et son entourage, il est possible pour le proche d’accepter son trouble et pour l’environnement familial ou amical d’organiser la vie concrète et relationnelle à partir de ce trouble. “ C’est un peu comme le diabète, on apprend à vivre avec !" Souligne Pascal Brisset.
18 avril 2025
La FDA accepte la demande d'utilisation d'UZEDY dans le traitement du trouble bipolaire I
La nouvelle demande s'appuie sur les données cliniques existantes de l'UZEDY et sur les conclusions de la FDA concernant les formulations de rispéridone précédemment approuvées pour le traitement de la BP-I. Cette acceptation souligne l'engagement de Teva à faire progresser les traitements en neurosciences.
La forme injectable à action prolongée d'UZEDY répond à des besoins non satisfaits dans le traitement de la BP-I, améliorant potentiellement l'observance du traitement par les patients. Teva supervisera les processus réglementaires et la commercialisation, Medincell étant éligible aux redevances sur les ventes nettes.
MEDINCELL (EPA:MEDCL) | La FDA accepte la demande d'utilisation d'UZEDY dans le traitement du trouble bipolaire I
17 avril 2025
Santé mentale : l’Unaf présente au lancement du Mois de la santé mentale à Paris
Organisé à l’Hôtel de Ville de Paris, cet événement a réuni tables rondes, stands associatifs et concerts pour lancer un mois dédié à la santé mentale.
Introduit par Anne-Claire Boux, adjointe à la maire de Paris en charge de la Santé, il avait pour objectif de mettre en lumière les initiatives locales en faveur de la santé mentale, de favoriser les échanges entre acteurs, et de faire découvrir les ressources proposées par la Ville de Paris.
Des échanges riches avec les acteurs engagés sur le territoire.
L’Unaf, qui était représentée par Sébastien Dubuisson, chargé de mission Habitat inclusif et logement accompagné, a pu retrouver à cette occasion plusieurs partenaires et acteurs majeurs de la santé mentale à Paris, et plus particulièrement :
- La Direction de la Santé Publique de la Ville de Paris, représentée par Anaëlle Couillet, responsable du Pôle santé mentale ;
- La Maison Perchée, engagée pour l’accompagnement des personnes concernées par un trouble psychique et la déstigmatisation de ces troubles ;
- La Fondation Falret, qui développe de nouvelles ressources en santé mentale et agit pour faire évoluer les représentations ;
- La délégation parisienne de l’Unafam, mobilisée auprès des familles ;
- Le Clubhouse (Paris), lieu d’entraide et de reconstruction sociale pour les personnes concernées.
Tous partagent une ambition commune : lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques, développer la prévention et le repérage précoce, améliorer l’accès aux soins et favoriser le rétablissement dans une logique inclusive.
L’Unaf a profité de cette occasion pour réaffirmer, auprès des partenaires présents, son engagement en faveur d’une société plus inclusive pour les personnes vivant avec des troubles psychiques, en mettant en avant :
Sa participation aux Semaines d’information sur la santé mentale (SISM), organisées sous la coordination du Psycom, au sein duquel elle est membre du Comité de pilotage national ;
Le développement par le réseau de solutions de logement partagé, accompagné et inséré, en particulier d’habitat inclusif, à destination principalement de personnes en situation de handicap psychique.
Santé mentale : l’Unaf présente au lancement du Mois de la santé mentale à Paris | Unaf
16 avril 2025
Traitement contre les maladies mentales : malgré leur efficacité thérapeutique, certains centres experts sont menacés de fermeture
Article rédigé parAnne-Laure Dagnet Radio France Publié le 14/04/2025
Ils sont essentiels pour tous ceux qui souffrent de graves maladies psychiatriques comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Les centres experts sont menacés car leur mode de financement a changé cette année et certains des 54 établissements sont privés de dotations publiques. Or ce sont les seuls à fournir aux malades un bilan complet et des thérapies innovantes.
franceinfo a rencontré des patients et des équipes qui les suivent à l'hôpital Albert Chenevier de l'AP-HP à Créteil, dans le Val-de-Marne.
Dans le bâtiment un peu décrépit du pôle psychiatrie, un père et son fils de 26 ans ont rendez-vous avec l'un des psychiatres du centre. "Aujourd'hui, c'est une consultation qui va durer à peu près une heure, explique le docteur Franck Schürhoff. Après, on fera le bilan." Ce père est venu à l'hôpital Albert Chenevier de l'AP-HP de Créteil sur recommandation du psychiatre qui suit son fils en ville. "On veut définir exactement ce qui se passe pour pouvoir trouver une parade à tous ses freins", dit-il. "Ce qui me gêne actuellement, ce sont des pensées intrusives... complète son fils d'un ton hésitant. J'ai un trouble aussi un peu délirant. J'ai une mauvaise mémoire..."
Et son père de reprendre : "En fait, il s'apercevait qu'il ne pouvait pas être avec les autres, et qu'il avait l'impression d'être vu, regardé, qu'on va l'attaquer, qu'il est sous écoute... Ça a été très dur."
Un bilan global
Ce jeune homme est schizophrène et son traitement ne suffit pas à canaliser ses troubles. Ce jour-là, c'est le psychiatre qui coordonne le centre expert de Créteil qui le reçoit dans une petite salle, équipée d'une table et d'un ordinateur : "On va faire un point général sur l'histoire des problèmes psychologiques. Là, j'ai cru comprendre que ça avait démarré depuis à peu près deux ans. Et ensuite, je vous listerai tout un tas de symptômes, qu'on voit dans différentes pathologies d'ailleurs, et, pour chacun, vous me direz si vous les avez déjà eus ou si vous les avez actuellement."
Après cette consultation, le professeur Franck Schürhoff dressera un bilan global avec un infirmier pour des analyses de sang, une prise de tension, un électrocardiogramme. Il fera aussi intervenir un neuropsychologue. Et à l'issue de ce bilan étalé sur deux jours, le psychiatre proposera à ce jeune homme toute une gamme de soins, c'est ce qui rend ces centres experts uniques. "On est indispensable parce qu'on propose une amélioration dans la prise en charge des patients avec des armes thérapeutiques qui n'existent pas forcément ailleurs", soutient Franck Schürhoff.
"Améliorer la mémoire des patients, améliorer leurs capacités intentionnelles, améliorer leur fonctionnement dans le quotidien, leur façon de penser quand elle est pathologique. On peut travailler avec les patients sur leur capacité à sortir de l'isolement social, du repli."
L'équipe à Créteil reçoit une dizaine de nouveaux patients par semaine pour réaliser ces bilans particulièrement poussés. Et dans toute la France, ce sont plus de 20 000 personnes qui ont été évaluées par les 54 centres experts en psychiatrie.
Plébiscité par les patients et les médecins
Les centres experts s'occupent aussi de l'autisme et des dépressions sévères. Ils sont plébiscités par les patients, parce que cela fonctionne. Cela a permis à Patricia, professeure d'histoire à la retraite bipolaire, de maîtriser sa maladie. Elle a été suivie pendant trois ans par un centre expert qui lui a recommandé un médicament qui lui a changé la vie. "Ça m'a donné des outils pour pouvoir reprendre ma vie en main, dans le sens où quand j'ai été diagnostiquée bipolaire, le monde s'est écroulé. C'est-à-dire qu'en fait, je ne savais plus qui j'étais. J'étais persuadée que j'étais folle. Ce qui n'est pas le cas. Mais quand on a un diagnostic comme ça, on ne sait pas", explique-t-elle.
Le ministère de la Santé a en effet modifié leur mode de financement, mais la dirigeante de la fondation FondaMental a des arguments pour défendre son réseau : "On a montré qu'il y a une diminution de 50% des journées de réhospitalisation, 12 mois après un passage sur un centre expert. Donc, on imagine bien que si ses patients vont mieux, le système global s'améliore parce qu'ils vont moins aux urgences, parce qu'ils coûtent moins cher et qu'on peut réallouer des budgets à d'autres choses. Donc globalement, ce système a montré toute son efficacité", affirme la psychiatre.
Faute de dotations suffisantes pour les hôpitaux dont ils dépendent, certains centres experts comme ceux de Clermont-Ferrand ou de Strasbourg pourraient fermer leurs portes dès cette année.
REPORTAGE. Traitement contre les maladies mentales : malgré leur efficacité thérapeutique, certains centres experts sont menacés de fermeture
15 avril 2025
Légalisation du cannabis récréatif : pourquoi l’Académie de médecine réitère-t-elle son opposition ?
Des risques accrus de schizophrénie
Dans la revue Jama, une étude publiée le 4 février 2025 s’est penchée sur les risques de schizophrénie liés à l’usage du cannabis. Selon les résultats, sur une cohorte de plus de 1,3 million de personnes, « la fraction de troubles liés à la consommation de cannabis associés à la schizophrénie, attribuable à la population, a augmenté de manière significative, passant de 3,7 % avant la légalisation à 10,3 % après la légalisation ».
Une hausse de la consommation
L’Académie nationale de médecine avance en outre que le nombre d’hospitalisations dues au cannabis chez les adultes en Ontario a augmenté, entre 12 et 22 %, après la légalisation.
Quant au niveau de consommation, elle a augmenté selon une étude réalisée aux Etats-Unis et publiée en 2024 dans la revue Addiction. « De 1992 à 2022, le taux par habitant de déclaration d'une consommation quotidienne ou quasi quotidienne a été multiplié par 15 », notent les auteurs. « En 2022, les consommateurs de cannabis au cours du mois précédent étaient près de quatre fois plus susceptibles de déclarer une consommation quotidienne ou quasi quotidienne (42,3 % contre 10,9 % en 1992) et 7,4 fois plus susceptibles de déclarer une consommation quotidienne (28,2 % contre 3,8 %) ».
Les académiciens recommandent de maintenir l’interdiction en France de la vente et de la consommation du cannabis « compte tenu de tous ses effets toxiques » et « d’amplifier les programmes de prévention et d’information sur la toxicité de cette drogue ».
*La légalisation de l’usage « récréatif » du cannabis causerait de graves problèmes en termes de santé publique – Académie nationale de médecine | Une institution dans son temps
Légalisation du cannabis récréatif : pourquoi l’Académie de médecine réitère-t-elle son opposition ?
14 avril 2025
Un plan de bon voisinage…
La recherche appliquée et participative « Plan de voisinage conjoint » (PVC) porte sur les relations de voisinage en milieu ordinaire dans le champ de la santé mentale et des situations de handicap psychique. Elle vise à expérimenter un dispositif innovant soutenant les « bonnes relations » entre voisins. En effet, un travail relationnel quotidien, réalisé entre les personnes en situation de handicap psychique et leurs voisins, joue un rôle dans le maintien à domicile et plus largement dans la cohabitation. Toutefois, ce travail relationnel reste relativement peu documenté par rapport aux situations de crises ou de conflits de voisinage qui peuvent naître ponctuellement.
Depuis 2023, le laboratoire de recherche en sciences humaines et sociales (Labo SM-SHS) du GHU Paris psychiatrie et neurosciences, soutenue par la Fondation de recherche appliquée sur le handicap (Firah) et la Fondation de France, explore cette thématique en expérimentant la co-construction d’un livret permettant de soutenir ces pratiques et de favoriser le vivre ensemble des personnes en situation ou non de handicap psychique, ainsi que l’accès à un logement. Partant de l’expérience des acteurs de terrain dans leur diversité, l’enjeu consiste à approfondir les connaissances et promouvoir un outil d’aide entre voisins. Il s’agit de considérer les pratiques de voisinage comme une ressource relationnelle pertinente à l’accès et au maintien dans un logement en milieu ordinaire et de montrer que les personnes en situation de handicap psychique sont actrices de ces relations au même titre que les voisins et les co-voisins (professionnels, gardiens).
Pour mener à bien ce projet, une recherche participative a été mise en place, impliquant différents champs professionnels (médical, médicosocial, social, associatif, recherche, logement…) et types de savoirs (scientifiques, professionnels, expérientiels). Il s’agit ainsi, à travers la co-construction de ce livret, que l’ensemble des participants interrogent ce qui renvoie en pratique à l’expression « bonnes relations de voisinage » et quelles sont les manières de les préserver. Cette coconstruction a été entreprise sur 12 mois à travers des focus group animés par une chercheuse en anthropologie, un pair praticien et un assistant de recherche. La phase d’expérimentation repose sur la passation d’un questionnaire, d’entretiens semi-directifs et la pratique de l’auto-ethnographi. L’objectif est de recueillir de différentes manières les impressions de l’usage de ce dispositif et d’en tirer des premières conclusions. Résultats attendus au cours du premier semestre 2025.
• Contact : A. Troisœufs, I. McCluskey, Labo SM-SHS, Aurelien.TROISOEUFS@ghu-paris.fr, i.mccluskey@ghu-paris.
Un plan de bon voisinage… - Santé Mentale
12 avril 2025
[Interview] : "On ne guérit pas d’un trouble psychique"
À l’occasion des Journées de la schizophrénie, qui se sont déroulées du 15 au 22 mars 2025 partout en France, actu.fr décrypte ce trouble qui souffre encore de beaucoup de préjugés.
Interview avec Anne Leroy, cofondatrice de l’association PositiveMinders, qui a pour mission de sensibiliser l’opinion publique à la schizophrénie et aux autres troubles psychiques.
Interview. "On ne guérit pas d’un trouble psychique" : tout comprendre à la schizophrénie, maladie toujours stigmatisée
11 avril 2025
[Débat] : Les psychiatres rappellent que la radicalisation n’est pas une pathologie
10 avril 2025
Lancement de la campagne nationale : "Parlons santé mentale"
4 objectifs prioritaires
Pour mener à bien cette grande cause nationale en 2025, quatre objectifs sont prioritaires pour la santé mentale :
La lutte contre la stigmatisation, afin de changer le regard des Français sur les troubles psychiques et faire prendre conscience que chacun a une santé mentale.
Le développement de la prévention et du repérage précoce, par la sensibilisation et la formation dans toutes les sphères de la société.
L’amélioration de l’accès aux soins partout sur le territoire français, par la gradation des parcours, le développement des nouveaux métiers de la santé mentale en veillant aux soins des personnes les plus fragiles et présentant les troubles les plus complexes.
L’accompagnement des personnes concernées dans toutes les dimensions de leur vie quotidienne, comme la formation, l’emploi, le logement, l’accès aux loisirs, etc.
Ressources, conseils et bonnes pratiques pour son bien être
Le portail Parlons santé mentale ! *regroupe les ressources destinées à chacun d’entre nous pour prévenir, détecter et agir.
Prévenir. Comment améliorer son bien-être ?
- Les bonnes pratiques
- Les facteurs de risque
Détecter. Quels sont les signaux d’alerte ?
- Comment évaluer son bien-être mental ?
- Que faire quand la santé mentale se dégrade ?
Agir. Comment aider un proche en souffrance psychique ?
- Comment accompagner la souffrance psychique ?
- Les réflexes à adopter face à un jeune en souffrance mentale
- La santé mentale chez les jeunes de 18 à 24 ans : comment les accompagner et les aider ?
- Devenez secouriste en santé mentale
- Comment savoir si une situation relève d’une urgence psychiatrique ?
Lancement de la campagne nationale « Parlons santé mentale » | Agence régionale de santé Grand Est
*Parlons santé mentale ! Grande cause nationale 2025 | info.gouv.fr
09 avril 2025
Handicap psychique et entreprise : un défi à relever ensemble
Depuis plus de cinquante ans, l’Association La Roche s’attelle à déconstruire ces barrières. Hébergement, accompagnement social, insertion professionnelle, son engagement va bien au-delà du simple soutien. Elle repense les modèles, fait éclater les silos et tisse des ponts entre les acteurs publics, les entreprises et les territoires.
« On est contre les ghettos du handicap », entame Christian Lalbertier, Président de l’Association. « L’inclusion, ce n’est pas mettre des personnes en situation de handicap dans un coin à part. C’est leur donner toute leur place dans la société, dans l’entreprise, dans la vie. »
08 avril 2025
Prédire le risque de progression vers une schizophrénie ou un trouble bipolaire par l’IA ?
Le diagnostic de schizophrénie et de trouble bipolaire est souvent retardé de plusieurs années, malgré une apparition typique de la maladie à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, ce qui freine la mise en place d’un traitement ciblé. L’objectif de cette étude danoise était de déterminer si des modèles d’apprentissage automatique entraînés à partir de données cliniques de routine issues de dossiers médicaux électroniques (DME) peuvent prédire l’évolution diagnostique vers la schizophrénie ou le trouble bipolaire chez les patients traités en psychiatrie pour d’autres troubles mentaux. Cette étude de cohorte s’appuyait sur les données des DME des services psychiatriques de la région du Danemark-Central. Tous les patients âgés de 15 à 60 ans ayant eu au moins deux contacts (à au moins trois mois d’intervalle) avec les services psychiatriques de la région du Danemark-Central entre le 1er janvier 2013 et le 21 novembre 2016 ont été inclus. L’analyse a été réalisée de décembre 2022 à novembre 2024.
Résultats
L’étude a porté sur 24 449 patients au moment de la prédiction : 32,2 ans [24,2-42,5 ans ; 13 843 femmes [56,6 %]) et 398 922 consultations externes. La transition vers la première apparition de la schizophrénie ou du trouble bipolaire a été prédite par le modèle XGBoost, avec un AUROC de 0,70 (IC à 95 %, 0,70-0,70) sur l’ensemble d’entraînement et de 0,64 (IC à 95 %, 0,63-0,65) sur l’ensemble de test, composé de deux sites hospitaliers retenus.
Avec un taux positif prédit de 4 %, le modèle XGBoost présentait une sensibilité de 9,3 %, une spécificité de 96,3 % et une valeur prédictive positive (VPP) de 13,0 %. La prédiction de la schizophrénie séparément a donné de meilleures performances (AUROC, 0,80 ; IC à 95 %, 0,79-0,81 ; sensibilité, 19,4 % ; spécificité, 96,3 % ; VPP, 10,8 %) que celle du trouble bipolaire (AUROC, 0,62, IC à 95 %, 0,61-0,63 ; sensibilité, 9,9 % ; spécificité, 96,2 % ; VPP, 8,4 %). Les notes cliniques se sont révélées particulièrement instructives pour la prédiction.
Ces résultats suggèrent qu’il est possible de prédire la transition diagnostique vers la schizophrénie et le trouble bipolaire à partir de données cliniques de routine extraites des DMP, la schizophrénie étant nettement plus facile à prédire que le trouble bipolaire.
• Predicting Diagnostic Progression to Schizophrenia or Bipolar Disorder via Machine Learning, Lasse Hansen, MSc, PhD1,2,4; Martin Bernstorff, MD, PhD1,2,4; Kenneth Enevoldsen, MSc, PhD1,4; et al. ; JAMA Psychiatry. Published online February 19, 2025. doi:10.1001/jamapsychiatry.2024.4702.
Prédire le risque de progression vers une schizophrénie ou un trouble bipolaire par l'IA ? - Santé Mentale
07 avril 2025
Quelles compétences et pratiques attendues par les usagers en psychiatrie ?
Les résultats ont permis de classer par ordre d’importance selon les usagers :
• les 10 pratiques les plus utiles :
– Participer aux décisions concernant ma santé mentale
– Recevoir le bon diagnostic
– Bénéficier d’un soutien centré sur la personne que je suis, c’est-à-dire au-delà de la maladie (par exemple sur mes projets)
– Recevoir des informations et des explications détaillées de la part des professionnels et/ou par le biais d’interventions psycho-éducative
– Faire une psychothérapie
– Bénéficier d’une thérapie ou d’un soutien pour mes proches (avec ou sans moi)
– Prescrire des médicaments efficaces, bien tolérés et bien dosés
– Être soutenu par un pair-aidant professionnel ou non professionnel
– Pratiquer un sport ou un art, adapté ou non au handicap psychique
– Arrêter de prendre des médicaments, en accord et avec l’aide de professionnels de la santé mentale
• les 10 compétences les plus utiles :
– Des professionnels de santé mentale (PSM) qui me font confiance et en qui j’ai confiance;
– Des PSM qui font preuve d’empathie et de bienveillance en toutes circonstances, même les plus difficiles
– Des PSM qui sont honnêtes
– Des PSM qui me donnent de l’espoir et sont optimistes, motivants, encourageants et qui favorisent mes succès
– Des PSM qui croient en mes compétences, mes ressources et mon potentiel
– Des PSM qui croient que je peux me rétablir de ma maladie
– Des PSM qui se considèrent respectueusement et humblement comme mes égaux et non comme mes supérieurs
– Des PSM qui croient en mes projets, mes rêves et mes espoirs
– Des PSM qui comprennent et acceptent ma spiritualité
– Des PSM qui m’encouragent à prendre des risques et à essayer de nouvelles choses.
Sur le plan quantitatif, seule une minorité des usagers interrogés ont rencontré fréquemment ces pratiques et compétences.
Globalement, les usagers semblent rechercher un « expert » de l’accompagnement, capable de fournir un bon diagnostic et traitement, un « semblable » de confiance qui les considère comme des égaux et les écoute sans jugement, et un professionnel soutenant leur empowerment. Les auteurs soulignent que ces pratiques et compétences professionnelles pourraient être davantage ciblées pour soutenir les préférences des usagers dans la pratique clinique.
Quelles compétences et pratiques attendues par les usagers en psychiatrie ? - Santé Mentale
06 avril 2025
L’intelligence artificielle et l’impression 3D pour traiter la schizophrénie
La principale difficulté liée au diagnostic de la schizophrénie est que, contrairement à des domaines tels que l’orthopédie et l’oncologie, la symptomatologie de cette maladie est hétérogène et peut donc se manifester sous des formes différentes pour chaque patient. En outre, la schizophrénie ne peut pas être diagnostiquée à l’aide d’indicateurs biologiques, mais uniquement à l’aide des symptômes cliniques établis par le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) et la CIM (Classification internationale des maladies), qui ne sont d’ailleurs pas toujours suffisants pour reconnaître les symptômes moins classiques de la maladie.
Utilisation de l’IA pour le traitement de la schizophrénie...
05 avril 2025
[Podcast] : Autismes, les combats d’une vie
France Culture nous plonge dans le quotidien chaotique de familles aux prises avec l’autisme. À leurs côtés, soignants, éducateurs et chercheurs nous éclairent sur l’histoire de ce handicap, ses prises en charge et l’état actuel des connaissances scientifiques.
Depuis quarante ans, le nombre de personnes diagnostiquées avec des troubles du spectre autistique (TSA) ne cesse d’augmenter. Environ 700 000 personnes sont aujourd’hui concernées en France, soit une personne sur 100. Les médias désignent régulièrement de nouveaux responsables. Les mamans peuvent-elles enfin quitter le banc des accusés ? Comment reconnaître les premiers signes et aborder la scolarité, les aides, les soins pour les enfants autistes ? Que deviennent-ils à l’adolescence, puis à l’âge adulte ?
Une série documentaire (4 épisodes) de Jérôme Sandlarz, réalisée par Cécile Laffon
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-autismes-les-combats-d-une-vie
04 avril 2025
[Podcast] : Le témoignage de Nicolas DEMORAND
03 avril 2025
[À écouter] : Dépression : à quand de nouveaux médicaments ?
Avec Hervé Javelot, pharmacien, docteur en neuroscience (Strasbourg)
Il s'agit de la maladie psychiatrique la plus fréquente, affectant des personnes de tous âges. Cependant, dans 15 à 30 % des cas, les traitements standards se révèlent inefficaces, entraînant des répercussions significatives sur la qualité de vie des patients, ainsi que sur leurs relations sociales, familiales et professionnelles. Quels sont les médicaments actuels ? Quelles sont les perspectives de soins envisagées ?
Diagnostiquer la dépression
Hervé Javelot explique que la dépression se caractérise par une tristesse persistante et une perte d'intérêt, souvent accompagnées de symptômes tels que des troubles du sommeil ou des pensées suicidaires. Il précise que "pour diagnostiquer un épisode dépressif, il faut au moins cinq symptômes, les deux premiers étant prioritaires". Cette approche permet de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la maladie et l'importance d'un traitement approprié.
L'âge d'or de la psychiatrie
Les traitements antidépresseurs ont émergé après la Seconde Guerre mondiale, notamment avec l'iproniazide, initialement utilisé pour traiter les infections. Hervé Javelot souligne l'importance de l'innovation dans ce domaine, notant un "investissement incomparable de l'industrie pharmaceutique dans l'après-guerre qui a permis de voir le soin psychique comme une nouvelle opportunité de soin à part entière". Il explique que la révolution chimique des années 1950-1960 a permis d'affiner les traitements, notamment avec les antidépresseurs qui influencent des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, mais souligne que la question de l’étiologie de la dépression reste complexe. "On s'est rendu compte qu'il ne faut pas considérer la dépression uniquement comme un manque de sérotonine", précise-t-il.
Quelles perspectives de soin ?
Hervé Javelot aborde les perspectives actuelles de la psychiatrie et pointe un manque d'innovations majeures depuis les années 50-60, à l'exception de certaines avancées en cours comme l'utilisation des psychédéliques pour traiter la dépression. "On les a connus dans les années 60 dans le milieu récréatif, et là ils reviennent comme des thérapeutiques potentielles", souligne-t-il en évoquant la psilocybine et le LSD. Il mentionne également les recherches sur les psychobiotiques": une nouvelle approche qui explore le lien entre l'intestin et le cerveau. Pour lui, ces innovations offrent des perspectives prometteuses pour les 5 à 10 prochaines années.
Dépression : à quand de nouveaux médicaments ? | France Culture
02 avril 2025
[Livre] : Vivre avec un trouble bipolaire. Du diagnostic à la vie quotidienne
Entre témoignage et explications scientifiques, Fabrice Saulière nous révèle à quoi ressemble réellement la vie lorsqu’on est atteint de troubles bipolaires. Encore méconnu du grand public, la bipolarité touche pourtant entre 1% et 2,5% de la population française. Néanmoins, la vie lorsqu’on souffre de cette maladie relève toujours d’un véritable combat : méconnaissance, stigmatisation, errance médicale, difficultés à gérer les symptômes. Epaulé par Nicolas Franck lors de la relecture médicale, l’auteur nous livre ici son expérience afin de sensibiliser le public à propos de sa maladie. Malgré les multiples difficultés auxquelles il fait face, Fabrice nous montre qu’il est possible d’apprendre à vivre avec ce trouble.
Fabrice Saulière, père de famille et pait-aidant au centre hospitalier Le Vinatier, est atteint de troubles bipolaires. Entreprenant et créatif, il déconstruit les clichés à propos de ce trouble à travers ce livre.
Marion Barraud, illustratrice et autrice de BD nantaise aux dessins originaux. Elle s’occupe de toutes les illustrations qui animent ce livre.
Nicolas Franck, professeur de psychiatrie, étudie la schizophrénie, la bipolarité et la réhabilitation psychosociale. Il est également le médecin qui a suivi Fabrice Saulière tout au long de son parcours.
[télécharger pdf] Vivre avec un trouble bipolaire - Du diagnostic à la vie quotidienne | GM Binder
01 avril 2025
"On se sent seul et insidieusement on s’isole" : dans le quotidien des aidants de malades psychiatriques
Ils sont 4,5 millions, en France, à accompagner un proche atteint de troubles psychiques. Un rôle parfois difficile à tenir.
« La mère de mes enfants a fini par voir qu'il y avait un problème. Je n'étais pas encore diagnostiqué mais elle voyait bien les moments d'effondrement. Il faut être honnête, pour les proches, c'est un enfer. » Dans un long entretien, accordé au Point le mercredi 26 mars, le journaliste Nicolas Demorand se confie sur sa bipolarité. Il raconte ses années de souffrance, la pose tardive du diagnostic, le poids du silence, et s'ouvre sur le quotidien, marqué par la maladie, avec la femme qui partage sa vie. « Si je ne dors pas dans mon lit mais sur un canapé, c'est parce que le lit m'angoisse. Il faut un vrai travail d'écoute avec le malade, mais aussi de la subtilité. »
Ils œuvrent dans l'ombre et sont, pourtant, 4,5 millions d'aidants à accompagner, en France, des malades atteints de troubles psychiatriques (bipolarité, schizophrénie, troubles anxieux généralisés, dépression sévère…). Dans un dévouement silencieux, ils se posent en alliés précieux du malade. Confrontés au double défi de construire un quotidien plus serein et de maintenir un équilibre précaire, entre investissement sans réserve et nécessaire préservation d'eux-mêmes. Un rôle difficile, intense, souvent complexe.
Dans un peu plus de la moitié des cas, ils vivent avec leur proche malade (Unafam). Ce sont d'abord des parents – 75 % des maladies psychiatriques apparaissant entre 15 et 20 ans – puis des conjoints, plus rarement des enfants. Parmi eux, Benoît, 52 ans, journaliste de profession. En couple avec Amandine, 44 ans, atteinte de trouble de l'état limite (ou trouble de la personnalité borderline) et de bipolarité, il raconte une vie rythmée par l'imprévisibilité de la maladie, oscillant entre état d'hypomanie (une forme atténuée de phase maniaque), d'euthymie (une humeur stable et « normale ») et de dépression.
« Notre quotidien dépend de la phase dans laquelle se trouve Amandine », amorce-t-il. En état dépressif, cette dernière peut « présenter des comportements dangereux pour elle-même ». Le couple vérifie alors qu'elle n'ait « pas trop » de médicaments à disposition, qu'aucune bouteille d'alcool ne traîne encore dans les placards. Et Benoît limite autant que possible ses déplacements. « Quand je pars, j'ai toujours en tête qu'il peut se passer un drame… » Des situations « difficiles », admet-il pudiquement, refusant de s'apitoyer sur son cas. « C'est Amandine, qui est malade, et elle ne l'a pas choisi. »