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12 décembre 2022

Domestiquer le handicap psychique ? Pratiques et expériences de l’accompagnement dans le logement en santé mentale.

C'est le titre d'une thèse présentée par Marcos Vinicius Oliveira Azevedo - Centre d'étude des mouvements sociaux - CEMS

Résumé

En France, l’accompagnement en santé mentale est un domaine d’intervention qui recouvre une pléthore de pratiques et d’expériences aussi répandues que floues. Cette thèse documente, caractérise et qualifie ce qu’accompagner veut dire : elle met au jour les logiques d’action de l’accompagnement de personnes handicapées psychiques et donne à voir la manière dont l’accompagnement s’inscrit dans la vie quotidienne de ces dernières, notamment dans leur quotidien à domicile. 

La recherche s’appuie sur l’analyse de matériaux divers : un corpus de sources écrites (rapports d’activité, plaquettes de présentation de structures d’accompagnement, dossiers médico-sociaux), des données obtenues à travers dix-huit mois d’observation directe à découvert du travail de trois structures d’accompagnement (un ensemble de logements accompagnés de psychiatrie de secteur, un Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés [SAMSAH] et un Service d’accompagnement à la vie sociale [SAVS]), et des entretiens réalisés tantôt avec des professionnelles et professionnels de l’accompagnement (n=41) tantôt avec des personnes accompagnées (n=31). 

Au croisement des sociologies du travail, de la psychiatrie, du handicap et de l’action sociale, l’étude ici présentée retrace et restitue la trajectoire des "programmes d’accompagnement en santé mentale" : une trajectoire qui s’initie avec la sélection et l’admission de personnes jugées en mesure de « devenir (plus) autonomes » ; qui se poursuit avec la production et l’entretien d’une relation fondée à la fois sur le souci des autres et la surveillance de leurs conduites ; qui s’inscrit durablement dans les plus différents domaines de la vie sociale des individus accompagnés et façonne de manière importante leurs modes de vie, y compris de leur vie privée ; et, enfin, une trajectoire qui soit se suspend parce qu’elle n’a pas produit les effets escomptés, soit se ramifie dans d’autres prises en charge ou soit se prolonge indéfiniment. 

La thèse montre que le changement de contexte d’intervention (de l’hôpital à la ville et au domicile) ne se traduit pas foncièrement en rupture avec les logiques contraignantes de liberté et que le travail d’accompagnement, fortement axé sur l’optimisation des capacités individuelle des personnes accompagnées, se heurte aux barrières sociales qui limitent voire empêchent l’autonomisation de ces personnes. Quant à ces dernières, si elles participent inexorablement à l’organisation des programmes et à la gestion de leur trajectoire, leur marge de choix des modalités d’accompagnement est conditionnée non seulement par les troubles psychiques mais aussi, voire surtout, par des marqueurs sociaux tels que l’âge, la génération, le genre, l’appartenance raciale et la classe.

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