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03 juin 2021

Attaque d’une policière : schizophrénie et radicalisation, le risque de l’amalgame

Le parcours judiciaire de l’assaillant d’une policière municipale près de Nantes, décrit comme "radicalisé" et "schizophrène sévère" par le ministre de l’Intérieur, soulève la question du suivi des malades psychiatriques en prison.

"Une incapacité du système judiciaire à identifier les maux des gens et à les traiter". Aux yeux de Me Vincent de La Morandière, c’est ce qu’illustre le parcours heurté de son client, tué vendredi 28 mai par les forces de l’ordre, alors qu’il venait d’agresser au couteau une policière municipale de La Chapelle-sur-Erdre, dans la banlieue de Nantes, de séquestrer une jeune femme lors de sa cavale, puis de tirer sur des gendarmes. Condamné une vingtaine de fois entre 1998 et 2015, cet homme de 39 ans aura passé quasiment la moitié de sa vie en prison. "Il n’a connu que le système répressif carcéral, sans que cela ait servi à quoi que ce soit", fustige son avocat.

En attendant, la question des liens entre schizophrénie et radicalisation refait surface. Au risque de l’amalgame, estime la docteure Blandine Barut. "La plupart des personnes qui souffrent de cette pathologie ne sont pas dangereuses, mais vulnérables, insiste la présidente de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire. Leur fragilité en fait néanmoins des proies faciles et plus susceptibles d’être influencées". D’où, selon elle, l’inutilité voire la contre-productivité d’une incarcération.

"Les rapports s’empilent depuis des années pour dire qu’il y a trop de malades psychiatriques dans les prisons, mais rien n’y fait", souffle-t-elle. Selon l’Observatoire international des prisons, plus de 20 % des personnes incarcérées seraient atteintes de troubles psychotiques, dont 7,3 % de schizophrénie, contre 1 % dans la population générale. Des troubles que la prison a tendance à aggraver, quand elle n’est pas à l’origine de leur apparition.

"Je ne dis pas qu’aucune personne souffrant de schizophrénie ne doit aller en prison ou que la maladie est une excuse, mais je n’ai jamais connu de patient qui s’améliore en prison, au contraire. Le plus souvent, leur place est à l’hôpital, ce qui ne signifie pas qu’ils sont en liberté", insiste la docteure Barut, pour qui la situation découle directement de la fermeture de 70 % des lits de psychiatrie ces trente dernières années.

Encore faut-il repérer la maladie, que celle-ci apparaisse avant ou pendant la détention. En 2013, une expertise judiciaire ne relevait aucune pathologie mentale grave chez Ndiaga D., indique Me Vincent de La Morandière. "Pendant les cinq années où je l’ai défendu, entre 2010 et 2015, personne n’a jamais évoqué de schizophrénie, assure-t-il. Cet homme est passé vingt fois d’affilée devant le juge pénal, notamment en cour d’assises. Comment expliquer que la justice n’ait jamais véritablement pris le temps de se pencher sur sa personnalité ? Voilà ce qu’on a raté".

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