"Le taux de Français souffrant d'un trouble anxieux est deux fois plus élevé que ce que l'on observe habituellement. Pour la dépression, on parle de 6 points de plus et 70% des Français ont eu des troubles du sommeil", détaille Raphaël Gaillard. "Nous devons faire face à une demande considérable, et c'est d'autant plus difficile que nous manquons de moyen", précise-t-il avant de déplorer un appauvrissement de la psychiatrie, ces 40 dernières années.
"35 ans plus tard, nous avons trois fois moins de lits..."
De plus en plus de jeunes souffrent de troubles psychiques, selon le professeur, "l'incertitude dans laquelle ils sont plongés depuis deux ans est insupportable", explique-t-il. "Nous avons parlé à l'excès de distanciation sociale alors qu'elle devrait être physique, poursuit Raphaël Gaillard. Pour un adolescent, construire sa propre identité, c'est aussi s'inspirer des autres en les voyant. Or nous observons une forme de dissolution du lien social, ce qui est terrible pour les jeunes."
Le point central est que cette lame de fond de souffrance psychique rencontre une réalité, selon Raphaël Gaillard, "le fait que les troubles psychiques sont extrêmement fréquents". Une personne sur cinq aura un épisode dépressif dans sa vie, la schizophrénie affecte 1% de la population général, la bipolarité, 2%. "La question de la santé mentale va devenir le risque systémique principal de notre société", explique le professeur de psychiatrie, "aujourd'hui nous n'avons pas assez de moyens" mais "je crois qu'il y a une prise de conscience globale de cet enjeu majeur".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire